Texte intégral
A. Pontus.- Bonjour H. Novelli. Vous participez ce mercredi au dernier Conseil des ministres avant la trêve estivale. N. Sarkozy présidera le conseil trois jours après son malaise. Est-ce que vous attendez d'être rassuré sur son état de forme ?
Je n'ai pas été vraiment inquiet compte tenu du peu de temps que N. Sarkozy a passé au Val-de-Grâce, mais ça me fera plaisir de le retrouver. Le fait qu'il préside le Conseil des ministres est en soi un signal qui fait très plaisir.
Donc, c'est le signe qu'il va bien ?
En tout cas, c'est évident.
Est-ce que le président de la République doit lever le pied, selon vous ?
Les vacances sont les bienvenues pour les gens qui travaillent beaucoup, pour les autres aussi du reste. Mais pour le Président qui, vous le savez, vous le constatez, est très actif, hyperactif comme on dit, cette période plus calme sera la bienvenue.
Mais au-delà des vacances, est-ce qu'il doit réviser sa méthode, son emploi du temps, d'une manière générale ?
C'est à lui de l'apprécier. Ce que je pense, c'est qu'il faut qu'il puisse être en parfaite forme et les périodes de repos sont les bienvenues compte tenu des services qu'il rend à notre pays.
Est-ce que vous avez l'espoir personnel que, peut-être, il va plus déléguer à ses ministres ?
Je n'ai pas à me plaindre de la délégation qui m'est faite, puisqu'il m'a permis de mettre en oeuvre un grand nombre de mesures, et j'en suis très heureux.
Donc, il faut que N. Sarkozy profite de ses vacances. Les vacances, c'est votre rayon en tant que secrétaire d'Etat au Tourisme.
Oui, et à la Consommation, du reste, puisque depuis quelques semaines j'ai en charge ce secteur supplémentaire.
Alors, qu'est-ce que ça donne à mi-parcours de la saison estivale ? Est-ce que les chiffres sont bons jusque-là ?
Il est difficile aujourd'hui de noter les grandes tendances. Ce qui est sûr, c'est que l'on constate deux choses : la première c'est que les Français privilégient encore plus que d'habitude, en tout cas ceux qui partent en vacances, la destination France. Et puis, il y a, inversement, une autre orientation, c'est le fait que les touristes étrangers viendront moins nombreux chez nous, comme du reste ils se déplacent en moins grand nombre dans tous les autres pays. Et tout l'enjeu touristique aujourd'hui, pour la saison d'été, est de savoir si le fait que beaucoup de Français, peut-être plus que d'habitude, restent en France va compenser la désaffection, l'absence des étrangers ou la moindre fréquentation des étrangers. C'est toute l'interrogation.
Et pourquoi moins de touristes étrangers cette année ?
Parce que la crise, la situation économique induit des déplacements moins longs, moins de dépenses, et cette fréquentation des touristes étrangers en baisse, liée à leurs propres difficultés dans leur pays, est un signe qui est évident, incontestable, en France comme ailleurs.
Donc, c'est aux Français de sauver la saison touristique.
En quelque sorte ! Mais vous savez, on a une spécificité en France, c'est que traditionnellement il y a 65 % des recettes touristiques qui sont liées aux touristes français.
Cela fait maintenant presque un mois que la TVA a baissé dans la restauration en France, passée de 19,6 à 5,5. Les restaurateurs avaient promis de baiser leurs prix, seulement un sur deux l'a fait. Est-ce que c'est un échec ?
Non ! Ce n'est pas un échec, et je pense au contraire que, dans les temps qui viennent, on verra que le contrat d'avenir qui, je le rappelle, a été signé par les neufs organisations professionnelles, comportait d'autres volets que la répercussion de la baisse de la TVA sur les prix. Il y avait ce volet, mais aussi le volet pour la création d'emplois ou de postes d'apprentis, ou de revalorisation des salaires pour les salariés de la restauration, et enfin la modernisation du secteur. Donc, ce contrat d'avenir, il faut l'apprécier dans sa globalité. Et aujourd'hui, qu'il y ait un restaurateur sur deux, bien sûr, j'aurais préféré qu'il y en ait plus ?
Vous n'êtes pas déçu.
Je ne suis pas déçu, dès lors qu'il y aura amplification du mouvement.
Oui, le compte n'y est pas aujourd'hui !
Le compte n'y est pas, et le compte, j'en suis convaincu, va y être, dès lors que nous nous appuyons sur les consommateurs. Car, sur les lieux de vacances, avoir la possibilité d'avoir des prix plus doux dans un restaurant que dans un autre, à qualité égale, devrait permettre aux consommateurs de peser de tout leur poids dans ce choix et de faire en sorte que, par un effet de contagion, l'ensemble des restaurateurs rejoignent toutes celles et ceux qui ont déjà choisi de s'en tenir au contrat d'avenir et de respecter la signature des neufs organisations professionnelles du secteur.
Cela veut dire qu'il faut boycotter ceux qui ne baissent pas leurs prix ?
Non ! Cela veut dire que, très simplement, ceux qui affichent la baisse des prix doivent être privilégiés, mais dans une économie de liberté, le prix, à qualité égale, le prix inférieur, doit permettre aux consommateurs de faire son choix.
Et si ça n'avance pas, est-ce qu'une menace d'une remontée de la TVA à 19,6 est envisageable ?
Tout est possible, puisque ce que je souhaite, c'est le succès. Mais je ne souhaite pas non plus la coercition ou la punition et je pense que les restaurateurs seront suffisamment responsables pour tenir les engagements qui ont été pris en leur nom.
H. Novelli, vous êtes aussi secrétaire d'Etat au Commerce. Les soldes d'été se sont terminées ce mardi. Les professionnels constatent un recul des ventes par rapport à l'année dernière. Comment est-ce que vous analysez ça ?
Il y a des difficultés économiques que personne ne peut nier. Notre pays, comme tous les autres, est aujourd'hui dans une situation économique difficile.
Donc, c'est la crise ?
Cela pèse sur les ventes. Il peut y avoir aussi, ça et là, d'autres habitudes qui sont en train de se nouer. Le fait que nous ayons assoupli les périodes de soldes, que nous ayons donné une période de soldes flottantes, c'est-à-dire que nous ayons ajouté une liberté supplémentaire aux commerçants, leur permettant de pratiquer des promotions, des rabais, des soldes durant deux semaines qu'ils peuvent choisir de manière tout à fait libre, vont modifier les habitudes, et il faudra tirer toutes les conséquences de ces habitudes modifiées. Il est un peu tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c'est que la situation économique a pesé sur les soldes cette année.
Le patron de la fédération nationale de l'habillement, lui, pointe justement les soldes flottantes, il dit que cela a tué l'évènement et donc tué les soldes d'été.
On ne peut pas dire cela. Ce qui est sûr, c'est que cela modifie les habitudes et il faudra porter un jugement global.
-Donc, là aussi, analyses à venir et peut-être recul. On peut abandonner les soldes flottantes si cela ne fonctionne pas ?
Là aussi, il faut être pragmatique et ce qui a été décidé peut tout à fait être modifié, si d'aventure il était démontré que les soldes flottantes réduisent l'impact et ne sont pas bénéfiques aux consommateurs.
Vous avez parlé de crise plusieurs fois, Monsieur le ministre. Vous avez quand même droit à des vacances ?
J'ai d'abord droit à aller voir les touristes sur leurs lieux de vacances, ce qui en soit n'est pas forcément tout à fait la même chose, mais quand même. !Et puis, bien sûr, je prendrai quelques jours de vacances en France.
Et vous avez des devoirs de vacances ?
J'ai des devoirs de vacances qui seront d'être, évidemment, toujours au courant des activités, des actualités de mon ministère, et puis aussi je m'octroierai quelques loisirs comme tout le monde.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 juillet 2009
Je n'ai pas été vraiment inquiet compte tenu du peu de temps que N. Sarkozy a passé au Val-de-Grâce, mais ça me fera plaisir de le retrouver. Le fait qu'il préside le Conseil des ministres est en soi un signal qui fait très plaisir.
Donc, c'est le signe qu'il va bien ?
En tout cas, c'est évident.
Est-ce que le président de la République doit lever le pied, selon vous ?
Les vacances sont les bienvenues pour les gens qui travaillent beaucoup, pour les autres aussi du reste. Mais pour le Président qui, vous le savez, vous le constatez, est très actif, hyperactif comme on dit, cette période plus calme sera la bienvenue.
Mais au-delà des vacances, est-ce qu'il doit réviser sa méthode, son emploi du temps, d'une manière générale ?
C'est à lui de l'apprécier. Ce que je pense, c'est qu'il faut qu'il puisse être en parfaite forme et les périodes de repos sont les bienvenues compte tenu des services qu'il rend à notre pays.
Est-ce que vous avez l'espoir personnel que, peut-être, il va plus déléguer à ses ministres ?
Je n'ai pas à me plaindre de la délégation qui m'est faite, puisqu'il m'a permis de mettre en oeuvre un grand nombre de mesures, et j'en suis très heureux.
Donc, il faut que N. Sarkozy profite de ses vacances. Les vacances, c'est votre rayon en tant que secrétaire d'Etat au Tourisme.
Oui, et à la Consommation, du reste, puisque depuis quelques semaines j'ai en charge ce secteur supplémentaire.
Alors, qu'est-ce que ça donne à mi-parcours de la saison estivale ? Est-ce que les chiffres sont bons jusque-là ?
Il est difficile aujourd'hui de noter les grandes tendances. Ce qui est sûr, c'est que l'on constate deux choses : la première c'est que les Français privilégient encore plus que d'habitude, en tout cas ceux qui partent en vacances, la destination France. Et puis, il y a, inversement, une autre orientation, c'est le fait que les touristes étrangers viendront moins nombreux chez nous, comme du reste ils se déplacent en moins grand nombre dans tous les autres pays. Et tout l'enjeu touristique aujourd'hui, pour la saison d'été, est de savoir si le fait que beaucoup de Français, peut-être plus que d'habitude, restent en France va compenser la désaffection, l'absence des étrangers ou la moindre fréquentation des étrangers. C'est toute l'interrogation.
Et pourquoi moins de touristes étrangers cette année ?
Parce que la crise, la situation économique induit des déplacements moins longs, moins de dépenses, et cette fréquentation des touristes étrangers en baisse, liée à leurs propres difficultés dans leur pays, est un signe qui est évident, incontestable, en France comme ailleurs.
Donc, c'est aux Français de sauver la saison touristique.
En quelque sorte ! Mais vous savez, on a une spécificité en France, c'est que traditionnellement il y a 65 % des recettes touristiques qui sont liées aux touristes français.
Cela fait maintenant presque un mois que la TVA a baissé dans la restauration en France, passée de 19,6 à 5,5. Les restaurateurs avaient promis de baiser leurs prix, seulement un sur deux l'a fait. Est-ce que c'est un échec ?
Non ! Ce n'est pas un échec, et je pense au contraire que, dans les temps qui viennent, on verra que le contrat d'avenir qui, je le rappelle, a été signé par les neufs organisations professionnelles, comportait d'autres volets que la répercussion de la baisse de la TVA sur les prix. Il y avait ce volet, mais aussi le volet pour la création d'emplois ou de postes d'apprentis, ou de revalorisation des salaires pour les salariés de la restauration, et enfin la modernisation du secteur. Donc, ce contrat d'avenir, il faut l'apprécier dans sa globalité. Et aujourd'hui, qu'il y ait un restaurateur sur deux, bien sûr, j'aurais préféré qu'il y en ait plus ?
Vous n'êtes pas déçu.
Je ne suis pas déçu, dès lors qu'il y aura amplification du mouvement.
Oui, le compte n'y est pas aujourd'hui !
Le compte n'y est pas, et le compte, j'en suis convaincu, va y être, dès lors que nous nous appuyons sur les consommateurs. Car, sur les lieux de vacances, avoir la possibilité d'avoir des prix plus doux dans un restaurant que dans un autre, à qualité égale, devrait permettre aux consommateurs de peser de tout leur poids dans ce choix et de faire en sorte que, par un effet de contagion, l'ensemble des restaurateurs rejoignent toutes celles et ceux qui ont déjà choisi de s'en tenir au contrat d'avenir et de respecter la signature des neufs organisations professionnelles du secteur.
Cela veut dire qu'il faut boycotter ceux qui ne baissent pas leurs prix ?
Non ! Cela veut dire que, très simplement, ceux qui affichent la baisse des prix doivent être privilégiés, mais dans une économie de liberté, le prix, à qualité égale, le prix inférieur, doit permettre aux consommateurs de faire son choix.
Et si ça n'avance pas, est-ce qu'une menace d'une remontée de la TVA à 19,6 est envisageable ?
Tout est possible, puisque ce que je souhaite, c'est le succès. Mais je ne souhaite pas non plus la coercition ou la punition et je pense que les restaurateurs seront suffisamment responsables pour tenir les engagements qui ont été pris en leur nom.
H. Novelli, vous êtes aussi secrétaire d'Etat au Commerce. Les soldes d'été se sont terminées ce mardi. Les professionnels constatent un recul des ventes par rapport à l'année dernière. Comment est-ce que vous analysez ça ?
Il y a des difficultés économiques que personne ne peut nier. Notre pays, comme tous les autres, est aujourd'hui dans une situation économique difficile.
Donc, c'est la crise ?
Cela pèse sur les ventes. Il peut y avoir aussi, ça et là, d'autres habitudes qui sont en train de se nouer. Le fait que nous ayons assoupli les périodes de soldes, que nous ayons donné une période de soldes flottantes, c'est-à-dire que nous ayons ajouté une liberté supplémentaire aux commerçants, leur permettant de pratiquer des promotions, des rabais, des soldes durant deux semaines qu'ils peuvent choisir de manière tout à fait libre, vont modifier les habitudes, et il faudra tirer toutes les conséquences de ces habitudes modifiées. Il est un peu tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c'est que la situation économique a pesé sur les soldes cette année.
Le patron de la fédération nationale de l'habillement, lui, pointe justement les soldes flottantes, il dit que cela a tué l'évènement et donc tué les soldes d'été.
On ne peut pas dire cela. Ce qui est sûr, c'est que cela modifie les habitudes et il faudra porter un jugement global.
-Donc, là aussi, analyses à venir et peut-être recul. On peut abandonner les soldes flottantes si cela ne fonctionne pas ?
Là aussi, il faut être pragmatique et ce qui a été décidé peut tout à fait être modifié, si d'aventure il était démontré que les soldes flottantes réduisent l'impact et ne sont pas bénéfiques aux consommateurs.
Vous avez parlé de crise plusieurs fois, Monsieur le ministre. Vous avez quand même droit à des vacances ?
J'ai d'abord droit à aller voir les touristes sur leurs lieux de vacances, ce qui en soit n'est pas forcément tout à fait la même chose, mais quand même. !Et puis, bien sûr, je prendrai quelques jours de vacances en France.
Et vous avez des devoirs de vacances ?
J'ai des devoirs de vacances qui seront d'être, évidemment, toujours au courant des activités, des actualités de mon ministère, et puis aussi je m'octroierai quelques loisirs comme tout le monde.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 juillet 2009