Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la condamnation par la France et l'Union européenne du verdict prononcé contre le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi en Birmanie et l'exigence de sanctions contre la junte birmane, Paris le 11 août 2009.

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Texte intégral

La France condamne avec la plus grande fermeté le verdict inique du procès d'Aung San Suu Kyi.
Aung San Suu Kyi, dont la vie et l'action n'ont visé qu'à exprimer l'aspiration du peuple birman à la démocratie, a été privée de liberté pendant près de 14 des 20 dernières années. Cette décision qui prolonge sa détention va à l'encontre des demandes de la communauté internationale, exprimées notamment par le Conseil de sécurité des Nations unies, et encore récemment, en Birmanie même, par le Secrétaire général des Nations unies.
La France et l'Union européenne ne laisseront pas se poursuivre cette injustice, ni les graves violations des droits de l'Homme, sans réagir. Je souhaite que l'Union européenne tire toutes les conséquences de cette condamnation. La France appelle à des mesures nouvelles de sanctions visant les dirigeants de la junte et épargnant la population civile, que nous devons continuer à protéger et à aider.
Je soutiens fortement l'adoption de mesures qui respectent cette exigence, parmi lesquelles l'interdiction de visa pour les principaux responsables du régime et de la condamnation d'Aung San Suu Kyi, un embargo sur les armes à destination de la Birmanie et un mécanisme robuste de traçabilité des rubis et du bois.
La France reste plus que jamais mobilisée, en concertation avec ses partenaires au sein des instances internationales et européennes compétentes, pour rappeler avec force à la junte birmane son exigence d'une libération immédiate du Prix Nobel de la paix comme de l'ensemble des prisonniers politiques birmans.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 août 2009