Texte intégral
Cher-e-s camarades,
Les décisions de notre Conseil national sont très attendues. Par les communistes bien sûr. Mais aussi par beaucoup d'hommes et de femmes qui vivent l'urgence d'une alternative aux politiques régressives et liberticides de Nicolas Sarkozy et qui cherchent un espoir à gauche.
Nous allons donc débattre, voter et soumettre ainsi une proposition politique nationale aux communistes. Ils et elles vont en débattre. La clarté de ce débat, la transparence de la consultation des adhérent-e-s permettront que toutes et tous - quelles que soient les options qu'ils aient portées - s'engagent sur une grande campagne populaire et dynamique pour les élections régionales.
Cette offre nationale intervient au coeur d'une crise sociale, démocratique, écologique sans précédent, dans des rapports de forces politiques de plus en plus mouvants, et dans un combat de classe exacerbé.
Sommaire
Nos travaux, j'en suis sûre, seront au niveau. Un peu de ce qui va se passer, autant dans les luttes aujourd'hui que dans les urnes en mars, va dépendre de la qualité, de la portée de notre initiative politique, de sa capacité à recréer une dynamique à gauche.
Nous pouvons dès maintenant offrir un appui aux luttes, certes par la crédibilité de nos propositions mais aussi par celle de notre démarche de rassemblement.
Nous pouvons porter une proposition qui permette de barrer la route des régions à la droite en donnant à voir d'une nouvelle ambition à gauche pour celles-ci.
Et enfin nous pouvons créer une dynamique populaire autour d'un projet novateur qui permette demain de mettre en place une autre majorité dans notre pays. Une autre majorité apte à répondre aux urgences du quotidien, comme aux enjeux de dépassement du système en crise.
I. Le contexte politique
* La situation internationale
Dans quel contexte devons-nous travailler à cette offre politique ? Vingt ans après la chute du mur de Berlin- et nous tiendrons à ce sujet une initiative sur le thème « Et maintenant ? » le 9 novembre - notre monde vit des bouleversements sans précédent. Et tout montre que les peuples, en particulier ceux que les logiques libérales ont installés dans la pauvreté, vont payer le prix fort. Faire valoir les intérêts des femmes et des hommes que le capitalisme en crise asservit toujours plus, être de celles et ceux qui cultivent les « fleurs de la désobéissance » face à l'ordre établi de la classe dominante, porter haut et fort le projet de libérer demain notre monde de l'exploitation et de toutes les dominations est un combat plus que jamais d'actualité, il est le nôtre. Et notre offre politique doit se situer au niveau de ces enjeux.
Au niveau du défi à relever face à la tromperie des dirigeants du G20 qui, dans leur déclaration finale s'exclamaient « ça a marché ! » en saluant leurs mesures pour sauver le système financier international. En fait, toutes les conditions de rechute sont réunies car les gouvernements ont fait le choix de mobiliser l'argent public pour la spéculation et de laisser courir toutes les logiques en place.
Face à cette attitude mortifère pour le plus grand nombre, portons l'exigence de nouveaux rapports sociaux pour répondre aux besoins humains et faire respecter les droits de chacune et chacun. Portons l'idée que la clé du changement passera partout par une formidable avancée de la démocratie, des libertés.
Portons l'idée qu'elle réside aussi dans une autre utilisation de l'argent, qu'il est urgent de soumettre les aides publiques et le crédit à des critères sociaux et écologiques.
Portons l'idée qu'il est urgent d'inventer une nouvelle façon de produire, de concevoir le travail, la gestion des entreprises. Redonnons à voir du besoin d'intervention publique.
Dans quelques semaines aura lieu le sommet de Copenhague. La sécurité alimentaire, l'accès à l'eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d'être poussées à l'exode.
Tout annonce pourtant que la France ne sera pas à l'avant-garde de ce sommet. Nous avons, dans plusieurs ateliers, travaillé des réponses alternatives. Faisons-les connaître !
Le monde dans lequel les capitalistes nous entraînent est aussi celui de guerres meurtrières comme en Afghanistan.
Après trente ans de guerre, ce pays est aujourd'hui ravagé, l'échec de la coalition de l'OTAN est patent. Il faut continuer d'exiger, plus que jamais, le retrait des troupes de l'OTAN et la création d'une nouvelle force internationale sous l'égide de l'ONU visant, avec les Afghans, à la reconstruction de ce pays.
La situation en Afghanistan et celle au Proche-Orient illustrent quotidiennement dans la violence et la guerre, dans l'injustice permanente à quelles impasses tragiques les politiques de force et le mépris des droits des peuples peuvent conduire, jusqu'aux crimes de guerre, comme à Gaza, en janvier dernier.
« Les grands de ce monde » poursuivent le pillage de l'Afrique et l'enferment dans les pandémies, la faim et les conflits meurtriers. Le danger de la prolifération du nucléaire militaire reste prégnant. Comme nous l'avions souligné lors de la désignation de Barack Obama comme prix Nobel de la paix, le chantier est vaste pour honorer ce prix. Crise systémique, dérèglement climatique, montée en puissance des conflits...Tout commande d'agir tout à la fois pour favoriser les conditions d'une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial, pour rendre les ressources naturelles bien commun de l'humanité, pour relancer vraiment le désarmement, pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité, la paix et le développement durable.
Ce sont ces combats que la gauche française doit porter, notamment pour que l'Union européenne joue un rôle positif pour les peuples.
* La situation française
Ces combats prennent racine aussi dans la réalité française. 60 milliards d'euros : ce chiffre représente les bénéfices nets des groupes du CAC 40 cette année ! 700 000 : c'est le nombre supplémentaire de chômeurs que comptera la France en décembre. Les salariés, contrairement aux discours du Président de la République, ont été purement et simplement abandonnés aux appétits du capital. Les banques, elles, bien nourries par le même, commencent déjà à rembourser et continuent à boursicoter !
Si beaucoup d'entreprises sont réellement étouffées par le rationnement du crédit ou le poids de la charge financière, certaines n'hésitent pas à profiter de la crise pour fermer des sites. La productivité demandée aux salariés augmente sans cesse pour une rentabilité à deux chiffres. Négation des missions, des métiers, des services rendus, de l'utilité du travail, cette régression généralisée contre le monde du travail dans toutes ses composantes est source de souffrances individuelles et collectives dont le drame de la série de suicides est un révélateur.
A ces souffrances s'ajoutent celles de la baisse du pouvoir d'achat des salarié-e-s et des retraité-e-s, la non-réponse à l'évolution des besoins en terme d'accès au logement, la violence de la précarité, l'extension de la misère ou l'énorme pression rétrograde sur les droits des femmes repérable notamment dans les atteintes au droit à l'IVG. Cette souffrance se traduit dans une profonde colère, une contestation des choix gouvernementaux, toutes les enquêtes d'opinion l'indiquent.
Les difficultés s'accumulent pour le pouvoir en place. Le mépris de classe affiché envers la consultation sur La Poste, l'ersatz de réforme du lycée, l'impopularité de la taxe carbone, les critiques émises par des élus de tout bord sur la suppression de la taxe professionnelle, ou sur la réforme des collectivités, l'ampleur de la colère autour de l'opération de l'EPAD... Tout cela est révélateur d'un ras-le-bol.
La droite avait tablé sur une rentrée résignée. Elle n'a eu de cesse de criminaliser l'action syndicale : des dizaines de salariés devant les tribunaux, 200 agents d'EDF-GDF devant les conseils de discipline. Mais malgré cela la mobilisation populaire et citoyenne est au rendez vous. Dans tous les ateliers, les représentants de « l'appel des appels » ont donné à voir de la dynamique de leur mouvement.
Les salariés privés de papiers ont relancé une grève.
L'opinion publique s'est mobilisée avec force contre le « petit ministre » et son charter.
Le 17 octobre la manifestation unitaire pour les droits des femmes a été une réussite et a permis de saluer le recul du gouvernement sur les retraites.
Les luttes dans les entreprises privées contre les licenciements ont remis sur le devant de la scène, comme l'a montré la puissante manifestation du 22 octobre à l'appel de la CGT, une question qui était passée aux oubliettes du modernisme : le besoin d'une politique industrielle.
La montée en puissance des mobilisations à la SNCF, au Pôle emploi ou dans la fonction publique ont remis à la une la question des services publics et du rôle de l'État mis à la poubelle de la libre concurrence ou de la RGPP.
Toutes ces mobilisations ont posé également la question de l'intervention des salarié-e-s dans la gestion des entreprises publiques et privées face à la carence de ceux qui aujourd'hui détiennent ces pouvoirs. Des salarié-e-s et des citoyen-ne-s. La votation citoyenne pour La Poste a marqué leur disponibilité.
Plus de 2 millions de personnes se sont déplacées, souvent en famille, pour voter. Je veux ici saluer l'engagement aux côtés des autres militantes et militants, des communistes, de nos élus.
Ce vote montre que lorsque les objectifs qu'on se fixe sont clairs, quand les gens ont le sentiment qu'ils peuvent peser, quand toute la gauche est en mouvement, la dynamique populaire est alors au rendez-vous.
Ce vote réinstalle la légitimité du côté du peuple. Il permet d'inventer une articulation inédite entre les partis, les syndicats, les mouvements et associations, les citoyens eux-mêmes... Nous avons de nouveau rendez-vous ensemble lors de la semaine d'action du 31 octobre. Les parlementaires de gauche ont pris des initiatives. Ensemble, nous allons poursuivre la mobilisation pour empêcher le changement de statut et obtenir un référendum.
Ce qui s'est passé autour de la votation, travaillons maintenant à le construire autour d'autres objectifs.
Je pense, dans l'actualité, à la réforme des collectivités territoriales. Ce projet a pour principal objectif la réduction des dépenses publiques en centralisant les pouvoirs. N'avons-nous pas, avec nos élu-e-s, leur association, à nous adresser dès maintenant aux forces progressistes, aux syndicats, pour ensemble interpeller les populations sous une forme qui sera décidée collectivement. Cette initiative peut faire échouer le discours populiste sur le coût des élu-e-s et nourrir de nouvelles exigences sur la démocratie participative, les moyens pour les collectivités.
Je pense aussi à la suppression programmée du juge d'instruction, phase ultime de la reprise en main de la justice ! Elle vient s'ajouter à toutes les lois sécuritaires et liberticides, à la dérive vers un pouvoir personnel.
Je pense à l'acharnement actuel du Président contre tous les médias qui ne lui sont pas acquis. Le député UMP Benisti a même été jusqu'à proposer « une charte déontologique » sur la liberté de la presse. Et d'autres échéances encore nous attendent pour 2010 : nouvelle mise en cause des retraites, le fret... C'est pourquoi nous vous proposons l'édition d'un journal national sur le thème « ce n'est pas à nous de payer la crise » porteur des grandes propositions issues des ateliers et permettant la prise d'initiatives.
Car nous avons par la qualité de nos initiatives à contribuer au développement des luttes. Des luttes qui butent sur des obstacles : la précarité, la désespérance, la division organisée des salariés. La construction de l'unité syndicale. Mais aussi, et cela est directement de notre ressort, le déficit de projet et d'unité à gauche.
* La recomposition politique à gauche
Alors que les attentes, les forces disponibles, nous le voyons, existent pour construire une issue réellement à gauche, un puissant séisme est à l'oeuvre : Alliances au centre, primaires ouvertes, affrontement irrémédiable entre deux gauches, instrumentalisation de la question écologique à des fins de recomposition... les fausses pistes ne manquent pas, au plan national comme dans les régions, pour conduire les forces de gauche dans de nouvelles impasses.
Ce séisme a des répliques dans tous les partis : si, dans sa résolution du 22 octobre, le PS tente de clarifier son positionnement sur les alliances en affirmant : « une fois seulement la gauche rassemblée, nos listes pourront s'ouvrir au second tour à toutes celles et tous ceux qui veulent se retrouver autour d'un projet de gauche [...] », il n'opère pas de clarification forte sur son projet. Dans la rencontre que nous avons eu avec les Verts, ceux-ci ont donné la priorité aux alliances à gauche mais n'ont pas exclu un second tour avec le Modem. On voit de plus le leader d'Europe Écologie poursuivre ses offres de rassemblements hétéroclites aux contours et aux objectifs politiques très ambigus. Au nom de l'anti-sarkozysme, une nouvelle initiative proposant un soi-disant « compromis historique du PCF au Modem » se tiendra par ailleurs à Dijon. Le NPA, quant à lui, dans sa dernière déclaration, dit, je cite, qu'« il faut enregistrer qu'existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent de gérer ensemble les régions ». Et pointe le PCF comme l'obstacle à son concept de deux gauches inconciliables.
Lors de notre dernier congrès nous avions fait déjà le constat des difficultés de la gauche et nous avions décidé d'oeuvrer à ce qu'une multitude de femmes et d'hommes, divers par les courants de pensée dans lesquels ils se reconnaissent, par les organisations politiques et sociales dont ils se sentent proches, soient suffisamment unis et résolus pour rendre incontournables des changements dont ils auront acquis la conviction qu'ils sont indispensables.
Et nous avions décidé pour cela de prendre le chemin des fronts. Et depuis le congrès nous avons avancé dans cette voie avec le Front de gauche aux européennes, la tenue des ateliers. Et aujourd'hui nous allons débattre d'une nouvelle initiative allant dans ce sens.
II Le bilan des ateliers
Alors, maintenant, examinons où nous en sommes et quelle pourrait être, précisément, cette future étape. D'abord, quel bilan des ateliers ? Souvenons-nous, à la rentrée les primaires faisaient la Une. Mais ensuite, l'écho donné lors de la Fête de l'Humanité à notre proposition d'ateliers coorganisés par le Front de gauche est sans doute le reflet de l'attente d'une proposition concrète permettant à la gauche d'enfin travailler.
Cette satisfaction sur la démarche s'est traduite par l'implication, par la qualité des contributions de la centaine de personnalités du mouvement social, syndicalistes, animateurs de l'Appel des appels, que nous avons sollicitée. Leur disponibilité est un enseignement important que nous pouvons tirer.
A travers le travail des ateliers, nous pouvons dans dix domaines (démocratie, utilisation de l'argent, emploi, développement durable, services publics, industrie, alimentation, éducation et recherche, libertés et droits, temps libéré) faire ressortir dans les jours qui viennent trois, quatre propositions clés qui pourraient être notre apport aux plates-formes partagées. Ces propositions pourraient être le coeur du matériel national dont je vous parlais précédemment.
Prenons quelques exemples. Sur la question de la démocratie, nous proposons de nouveaux droits et pouvoirs d'interventions des salariés à travers les comités d'entreprises. Nous développons aussi l'idée de budgets participatifs pour les collectivités. Sur la question de l'utilisation de l'argent, je pense à l'arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales, mais surtout à la constitution d'un pôle public financier qui permette de changer les critères du crédit, à la mise en place de fonds publics régionaux que pourraient saisir les salariés à l'appui de leur luttes. Nous voyons que nous ne manquons pas de propositions sur ces sujets. Et sur d'autres comme la question du développement durable, nous pouvons occuper des chemins peu empruntés comme celui d'une nouvelle façon de produire. Je ne vais pas plus loin. Nous allons, à partir des ateliers, mettre noir sur blanc tout cela.
Lors des ateliers, sur beaucoup de sujets, nos propositions ont marqué par leur cohérence. D'autres propositions très riches ont été avancées. Mais la confrontation sur les propositions ne va pas de soi. Notamment, les forces politiques en sont trop souvent restées à une vision globale en évitant les arrêtes de la confrontation. Sur des points centraux comme par exemple la question des contenus des nationalisations, la nouvelle étape d'une mobilisation après la ratification du traité de Lisbonne dans le combat pour changer d'Europe, mais également sur les institutions de notre pays ou sur les ressources énergétiques...
Il faut maintenant que le débat se poursuive et s'élargisse à beaucoup plus d'acteurs et d'actrices. Pour nous, ces ateliers ce n'est pas un coup politique. C'est la voie pour avancer concrètement à gauche. Nous allons continuer de solliciter les intervenants de nos ateliers et nous adresser à d'autres qui peuvent être aujourd'hui acquis à cette démarche.
En fait, nous devons être dans une sorte « d'ateliers permanents » jusqu'au résultat. Et il faut à chaque fois chercher à élargir leur caractère populaire.
III- L'offre politique nationale
A partir de ce travail sur le projet, quelle offre politique nationale de rassemblement ?
Les élections de mars prochain auront un triple enjeu, comme le souligne l'offre politique que vous avez reçue.
Le premier enjeu sera celui des orientations politiques adoptées. L'ambition de Nicolas Sarkozy est bien de faire des régions des relais, des amplificateurs de sa politique. Nous devons au contraire en faire des pôles de résistance et d'initiatives. Les majorités de gauche sortantes, le travail des élus communistes dans ces régions ont permis dans un grand nombre d'entre elles de réelles avancées. Mais ces bilans ne suffiront pas à relever les défis à venir. La gauche doit construire, avec les citoyen-ne-s, en s'appuyant sur la mobilisation et la créativité sociales, des projets à la hauteur.
Le second enjeu est un énorme enjeu démocratique. La droite veut engager une réforme des collectivités qui n'est rien d'autre qu'une mise au pas.
Le troisième enjeu est celui de l'alternative politique à gauche. Depuis des années, on nous somme de choisir. Il faudrait soit renoncer à l'ambition d'un projet transformateur, soit renoncer au pouvoir. Cela nous a souvent amenés à apparaître comme le parti du « ni, ni » ou comme un parti incapable de choisir. Nous avons pris cette question à bras-le-corps au congrès. Et toute notre politique de rassemblement vise à refuser cette alternative mortifère. Notre ambition est d'avancer en toutes circonstances, sur tous les fronts, vers la construction de majorités capables de porter des projets de transformation sociale.
En octobre 2008, nous avons concrétisé ces choix par l'appel à un Front de gauche pour changer d'Europe. Les militants de notre parti, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire on su créer une dynamique. En septembre 2009, nous avons repris l'initiative sur le contenu du projet. Il s'agit pour nous, aujourd'hui, de prendre l'initiative d'une nouvelle offre politique qui tire tous les bénéfices de ce que nous avons déjà commencé à construire et qui soit d'un contenu et d'une clarté suffisante pour mobiliser l'électorat populaire qui s'est massivement abstenu lors des dernières élections.
* Un appel à travailler ensemble
Nous pourrions ce week-end lancer un appel à toutes les forces, à toutes les femmes et tous les hommes de gauche représentatifs des courants politiques progressistes, comme du mouvement syndical, social, associatif. Un appel à travailler ensemble, à ce que puisse s'exprimer dans ces élections de la manière la plus forte et la plus claire possible le besoin d'orientations politiques et de majorités régionales résolument engagées à gauche.
Comme cela est indiqué dans la résolution, nous pourrions proposer que « partout où les conditions peuvent en être créées, où les forces disponibles existent, le Parti communiste propose que ce travail commun débouche, autour d'objectifs et de projets clairs, sur la constitution de listes de Front de gauche de large rassemblement au 1er tour, qui, à partir mais très au-delà des trois forces qui se sont rassemblées à l'élection européenne (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire), permettraient de réunir toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cette démarche. Ces listes pourraient s'ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et tous les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l'urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement. Cette unité, cette diversité, cette large démarche de rassemblement, tout en assurant la juste représentation des partis qui l'initient et en s'appuyant sur leurs acquis électoraux, devront s'exprimer dans la composition des listes, jusque dans le choix des têtes de liste régionales et départementales. » La résolution parle de conditions et de forces disponibles, c'est une question que l'on ne peut pas évacuer. Tout ne dépend pas de nous et de nos décisions, mais également du comportement et des choix de nos éventuels partenaires. Nous devons partager les mêmes objectifs politiques.
Pour réussir il faut en effet que ce rassemblement se fasse sur des objectifs clairs. Attention danger : un rassemblement qui reporterait à plus tard le règlement de questions qui sont fondamentales risquerait d'imploser en cours de route ou de se marginaliser dans une posture fermée. Si nous retenons cette proposition politique, nous serons dans les semaines à venir confrontés à de nombreuses problématiques. Pour les dépasser, il faut qu'il y ait un cadre : c'est le sens des objectifs proposés dans le projet de résolution :
Construire de la manière la plus ouverte et la plus participative possible les projets régionaux clairement ancrés à gauche que devront porter ces listes, et créer autour de ces projets les conditions du rassemblement le plus large dès le 1er tour.
Tout faire au second tour pour empêcher la droite de reconquérir les régions, et créer partout les conditions de majorités régionales de gauche, avec l'objectif de porter dans ces majorités des objectifs de transformation sociale réelle et si les conditions en sont créées de travailler à leur mise en oeuvre, jusque dans les exécutifs régionaux.
Cela supposera de travailler sans ambiguïté au lendemain du premier tour à la fusion des listes de gauche et écologistes, donc à l'exclusion du Modem.
Tout faire pour élire dans ces majorités de gauche le maximum d'élus à même de porter ces objectifs avec détermination durant tout le mandat, en réélisant notamment le maximum de conseillers régionaux communistes sortants, en favorisant la conquête de nouveaux élus et nouvelles élues, communistes ou autres candidat-e-s de ces listes.
Vous l'avez vu, à travers une série de communiqués ou d'interviews, ces objectifs font l'objet de débats même entre les trois formations initiatrices du Front de gauche des européennes. Il y a plusieurs sujets. D'abord, faut-il concevoir le Front pour les régionales en opposition au reste de la gauche ? Où faut-il, au contraire, comme nous le proposons, faire de ce Front un levier pour faire bouger le curseur à gauche ?
Faut-il repousser les sujets qui fâchent au soir du premier tour ? Ce serait, je pense, prendre le risque, par manque de clarté sur nos objectifs, de détourner un certain nombre d'électeurs et électrices de leur soutien. Ils veulent savoir où ils vont, si vraiment le vote Front de gauche est un vote qui permet de battre la droite et de créer les conditions d'une gestion de gauche à leur service.
Enfin faut-il, pour obtenir un éventuel accord du NPA, faire l'impasse sur ce qui a fondé le Front de gauche, c'est-à-dire de travailler à une majorité de gauche pour changer la vie ? Je ne le pense pas. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à propos d'autres projets d'alliance, on ne peut pas concevoir un projet politique que dans l'addition de pourcentages électoraux. NPA plus Front de gauche cela peut faire un bon résultat sur les machines à calculer. Mais en fait cela ne marche pas si on ne partage pas une démarche, des valeurs, un projet politique. Cela n'empêche pas de poursuivre le débat. Et de s'adresser aux hommes et aux femmes qui se réfèrent à cette organisation.
Cher-e-s camarades, cette offre politique que nous avons débattue au Comité exécutif de lundi, a sa cohérence, même si elle peut être améliorée. D'autres options vont certainement être portées dans le cadre de ce débat. Ne cherchons pas à mélanger ou à trouver un compromis qui réunirait tout cela. Assumons-les et développons nos raisonnements. Chacun peut s'interroger. Les choses ne sont pas si simples. Dans l'état de la gauche, dans l'état de notre propre parti, avec son affaiblissement, la mise en oeuvre de nos choix de congrès n'est pas évidente. Et ces différentes options peuvent être motivées par des objectifs convergents, battre la droite, avoir de nombreux élus, mais également de créer un espoir solide à gauche.
IV- L'engagement militant
Cher-e-s camarades, nous allons dans les semaines à venir vivre un grand débat dans le Parti. Si nous sommes d'accord sur l'offre politique soumise dans le projet de résolution, il nous faut quand même avoir un débat qui cherche à définir les obstacles à surmonter, les conditions à remplir pour y arriver.
Menons ce débat avec pour objectif de construire une solution à la souffrance populaire, menons-le en sachant dépasser le secondaire, mais sachons avec nos partenaires viser l'essentiel, le rassemblement sur une belle politique.
J'insiste car, de la qualité de nos débats, dépendra la qualité et l'efficacité de notre campagne, de la campagne commune. Des hommes et des femmes, divers par leur engagement syndical ou politique, leur domaine d'activité, choisiront d'être sur une même liste. Ce choix peut être source d'une incroyable richesse, cela demande le respect mutuel et la reconnaissance de ce que représente chacune et chacun.
Il faudra être audacieux, ouverts, dans la composition des listes. Cela demandera bien sûr une juste représentation des partis concernés, tant dans la composition de la liste que dans la perspective du nombre d'élu-e-s en rapports avec les acquis électoraux. Mais nous aurons besoin aussi d'une juste représentation de ces hommes et de ces femmes qui ont été partie prenante en tant que syndicalistes, militants associatifs, personnalités sociales ou politiques du travail des ateliers ou qui, aujourd'hui, convaincus par cette démarche, sont prêts à s'y associer. Même s'ils n'ont pas été de l'aventure des européennes. C'est par cette diversité que nous pourrons irriguer la population de l'utilité du vote pour nos listes, que nous mènerons une campagne ouverte, de proximité, donnant à voir une ambition pour nos régions et pour le pays tout entier. Une campagne ouverte, c'est une campagne « grand ciel », qui élargit son horizon à tous les domaines de la vie des femmes et des hommes. Une campagne qui va chercher au plus près de la vie de chacune et chacun les raisons de leur vote. Une campagne qui fait reculer l'abstention si chacun s'adresse à ceux pour qui il fait référence dans chaque quartier, sur chaque lieu de travail, dans chaque réseau de connaissance et d'amitié, de militantisme. Une campagne qui sache aussi faire parler d'elle, qui sache montrer l'ambition de nos listes.
Dans cette campagne, notre parti, par son implantation militante, ses élu-e-s, sera une clé de voûte.
A travers la préparation des conférences régionales, de la consultation et ensuite dans la mise en oeuvre des décisions prises dans chaque région, notre premier objectif devra être d'associer l'ensemble de nos 134 000 adhérentes et adhérents. Cela va demander de concevoir des matériaux permettant une campagne de proximité. De savoir tout au long de la campagne refaire le point avec eux et elles pour évaluer en permanence ce qui se passe dans l'opinion, retravailler l'argumentation. Nous aurons, à partir du travail mené lors des dernières échéances municipales, européennes, à rétablir le contact avec chacun des électeurs et électrices qui nous ont fait confiance à ces moments-là. Parmi les 5 000 adhésions réalisées depuis le début de l'année, dont 1 500 à la Fête de l'Huma, il y a de très nombreux jeunes. Menons un travail spécifique avec eux en reconnaissant leur apport pour qu'ils soient demain les relais indispensables parmi leurs proches. Beaucoup de militants syndicaux nous ont rejoints, d'autres ont participé, à partir de leurs expériences, au débat sur la construction d'une perspective à gauche. Comment avec eux nous construisons notre campagne dans les lieux de travail.
Vous le voyez, c'est un énorme effort de direction que nous avons à animer d'ici le mois de mars. Cet effort commence bien sûr par l'organisation de notre débat au plan régional. Cela passe par la tenue dès la semaine prochaine des assemblées de section, des conseils départementaux. Chaque adhérente et adhérent va recevoir un numéro spécial de « CommunisteS » avec les travaux de notre CN et l'offre politique.
Nous avons à veiller à construire des délégations aux conférences régionales qui sont à l'image de la diversité des opinions. La consultation arrivera très rapidement. Les 19, 20 et 21 novembre, les communistes auront à se prononcer sur un bulletin de vote comprenant : un rappel de l'offre politique nationale, la proposition adoptée par la conférence régionale soumise au vote et si, la conférence en fait le choix, une proposition alternative.
Chers camarades, nous pourrions organiser le 5 décembre une grande initiative populaire de lancement de la campagne communiste dans le cadre de ce Front, en lien avec la réunion des animateurs de sections. Quelles que soient les décisions que nous allons prendre, nous avons devant nous un chemin passionnant mais qui ne sera pas de tout repos. Mais je crois que cela en vaut la peine.
Oui, cela vaut la peine de ne pas tarir l'espoir levé parmi de nombreux hommes et femmes qui à gauche veulent retrouver l'envie d'y croire, de se battre.
Oui, cela vaut la peine de rehausser la confiance populaire en notre parti, dans sa capacité à agir et unir pour obtenir des succès. Oui, cela vaut la peine de reconquérir une influence sur la base d'une efficacité démontrée pour faire gagner la gauche.
Aussi, je veux croire, cher-e-s camarades, que notre CN, très attendu, je le disais, va nous aider à enclencher une dynamique militante d'envergure, ouverte, rassembleuse et combative.Source http://www.pcf.fr, le 27 octobre 2009
Les décisions de notre Conseil national sont très attendues. Par les communistes bien sûr. Mais aussi par beaucoup d'hommes et de femmes qui vivent l'urgence d'une alternative aux politiques régressives et liberticides de Nicolas Sarkozy et qui cherchent un espoir à gauche.
Nous allons donc débattre, voter et soumettre ainsi une proposition politique nationale aux communistes. Ils et elles vont en débattre. La clarté de ce débat, la transparence de la consultation des adhérent-e-s permettront que toutes et tous - quelles que soient les options qu'ils aient portées - s'engagent sur une grande campagne populaire et dynamique pour les élections régionales.
Cette offre nationale intervient au coeur d'une crise sociale, démocratique, écologique sans précédent, dans des rapports de forces politiques de plus en plus mouvants, et dans un combat de classe exacerbé.
Sommaire
Nos travaux, j'en suis sûre, seront au niveau. Un peu de ce qui va se passer, autant dans les luttes aujourd'hui que dans les urnes en mars, va dépendre de la qualité, de la portée de notre initiative politique, de sa capacité à recréer une dynamique à gauche.
Nous pouvons dès maintenant offrir un appui aux luttes, certes par la crédibilité de nos propositions mais aussi par celle de notre démarche de rassemblement.
Nous pouvons porter une proposition qui permette de barrer la route des régions à la droite en donnant à voir d'une nouvelle ambition à gauche pour celles-ci.
Et enfin nous pouvons créer une dynamique populaire autour d'un projet novateur qui permette demain de mettre en place une autre majorité dans notre pays. Une autre majorité apte à répondre aux urgences du quotidien, comme aux enjeux de dépassement du système en crise.
I. Le contexte politique
* La situation internationale
Dans quel contexte devons-nous travailler à cette offre politique ? Vingt ans après la chute du mur de Berlin- et nous tiendrons à ce sujet une initiative sur le thème « Et maintenant ? » le 9 novembre - notre monde vit des bouleversements sans précédent. Et tout montre que les peuples, en particulier ceux que les logiques libérales ont installés dans la pauvreté, vont payer le prix fort. Faire valoir les intérêts des femmes et des hommes que le capitalisme en crise asservit toujours plus, être de celles et ceux qui cultivent les « fleurs de la désobéissance » face à l'ordre établi de la classe dominante, porter haut et fort le projet de libérer demain notre monde de l'exploitation et de toutes les dominations est un combat plus que jamais d'actualité, il est le nôtre. Et notre offre politique doit se situer au niveau de ces enjeux.
Au niveau du défi à relever face à la tromperie des dirigeants du G20 qui, dans leur déclaration finale s'exclamaient « ça a marché ! » en saluant leurs mesures pour sauver le système financier international. En fait, toutes les conditions de rechute sont réunies car les gouvernements ont fait le choix de mobiliser l'argent public pour la spéculation et de laisser courir toutes les logiques en place.
Face à cette attitude mortifère pour le plus grand nombre, portons l'exigence de nouveaux rapports sociaux pour répondre aux besoins humains et faire respecter les droits de chacune et chacun. Portons l'idée que la clé du changement passera partout par une formidable avancée de la démocratie, des libertés.
Portons l'idée qu'elle réside aussi dans une autre utilisation de l'argent, qu'il est urgent de soumettre les aides publiques et le crédit à des critères sociaux et écologiques.
Portons l'idée qu'il est urgent d'inventer une nouvelle façon de produire, de concevoir le travail, la gestion des entreprises. Redonnons à voir du besoin d'intervention publique.
Dans quelques semaines aura lieu le sommet de Copenhague. La sécurité alimentaire, l'accès à l'eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d'être poussées à l'exode.
Tout annonce pourtant que la France ne sera pas à l'avant-garde de ce sommet. Nous avons, dans plusieurs ateliers, travaillé des réponses alternatives. Faisons-les connaître !
Le monde dans lequel les capitalistes nous entraînent est aussi celui de guerres meurtrières comme en Afghanistan.
Après trente ans de guerre, ce pays est aujourd'hui ravagé, l'échec de la coalition de l'OTAN est patent. Il faut continuer d'exiger, plus que jamais, le retrait des troupes de l'OTAN et la création d'une nouvelle force internationale sous l'égide de l'ONU visant, avec les Afghans, à la reconstruction de ce pays.
La situation en Afghanistan et celle au Proche-Orient illustrent quotidiennement dans la violence et la guerre, dans l'injustice permanente à quelles impasses tragiques les politiques de force et le mépris des droits des peuples peuvent conduire, jusqu'aux crimes de guerre, comme à Gaza, en janvier dernier.
« Les grands de ce monde » poursuivent le pillage de l'Afrique et l'enferment dans les pandémies, la faim et les conflits meurtriers. Le danger de la prolifération du nucléaire militaire reste prégnant. Comme nous l'avions souligné lors de la désignation de Barack Obama comme prix Nobel de la paix, le chantier est vaste pour honorer ce prix. Crise systémique, dérèglement climatique, montée en puissance des conflits...Tout commande d'agir tout à la fois pour favoriser les conditions d'une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial, pour rendre les ressources naturelles bien commun de l'humanité, pour relancer vraiment le désarmement, pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité, la paix et le développement durable.
Ce sont ces combats que la gauche française doit porter, notamment pour que l'Union européenne joue un rôle positif pour les peuples.
* La situation française
Ces combats prennent racine aussi dans la réalité française. 60 milliards d'euros : ce chiffre représente les bénéfices nets des groupes du CAC 40 cette année ! 700 000 : c'est le nombre supplémentaire de chômeurs que comptera la France en décembre. Les salariés, contrairement aux discours du Président de la République, ont été purement et simplement abandonnés aux appétits du capital. Les banques, elles, bien nourries par le même, commencent déjà à rembourser et continuent à boursicoter !
Si beaucoup d'entreprises sont réellement étouffées par le rationnement du crédit ou le poids de la charge financière, certaines n'hésitent pas à profiter de la crise pour fermer des sites. La productivité demandée aux salariés augmente sans cesse pour une rentabilité à deux chiffres. Négation des missions, des métiers, des services rendus, de l'utilité du travail, cette régression généralisée contre le monde du travail dans toutes ses composantes est source de souffrances individuelles et collectives dont le drame de la série de suicides est un révélateur.
A ces souffrances s'ajoutent celles de la baisse du pouvoir d'achat des salarié-e-s et des retraité-e-s, la non-réponse à l'évolution des besoins en terme d'accès au logement, la violence de la précarité, l'extension de la misère ou l'énorme pression rétrograde sur les droits des femmes repérable notamment dans les atteintes au droit à l'IVG. Cette souffrance se traduit dans une profonde colère, une contestation des choix gouvernementaux, toutes les enquêtes d'opinion l'indiquent.
Les difficultés s'accumulent pour le pouvoir en place. Le mépris de classe affiché envers la consultation sur La Poste, l'ersatz de réforme du lycée, l'impopularité de la taxe carbone, les critiques émises par des élus de tout bord sur la suppression de la taxe professionnelle, ou sur la réforme des collectivités, l'ampleur de la colère autour de l'opération de l'EPAD... Tout cela est révélateur d'un ras-le-bol.
La droite avait tablé sur une rentrée résignée. Elle n'a eu de cesse de criminaliser l'action syndicale : des dizaines de salariés devant les tribunaux, 200 agents d'EDF-GDF devant les conseils de discipline. Mais malgré cela la mobilisation populaire et citoyenne est au rendez vous. Dans tous les ateliers, les représentants de « l'appel des appels » ont donné à voir de la dynamique de leur mouvement.
Les salariés privés de papiers ont relancé une grève.
L'opinion publique s'est mobilisée avec force contre le « petit ministre » et son charter.
Le 17 octobre la manifestation unitaire pour les droits des femmes a été une réussite et a permis de saluer le recul du gouvernement sur les retraites.
Les luttes dans les entreprises privées contre les licenciements ont remis sur le devant de la scène, comme l'a montré la puissante manifestation du 22 octobre à l'appel de la CGT, une question qui était passée aux oubliettes du modernisme : le besoin d'une politique industrielle.
La montée en puissance des mobilisations à la SNCF, au Pôle emploi ou dans la fonction publique ont remis à la une la question des services publics et du rôle de l'État mis à la poubelle de la libre concurrence ou de la RGPP.
Toutes ces mobilisations ont posé également la question de l'intervention des salarié-e-s dans la gestion des entreprises publiques et privées face à la carence de ceux qui aujourd'hui détiennent ces pouvoirs. Des salarié-e-s et des citoyen-ne-s. La votation citoyenne pour La Poste a marqué leur disponibilité.
Plus de 2 millions de personnes se sont déplacées, souvent en famille, pour voter. Je veux ici saluer l'engagement aux côtés des autres militantes et militants, des communistes, de nos élus.
Ce vote montre que lorsque les objectifs qu'on se fixe sont clairs, quand les gens ont le sentiment qu'ils peuvent peser, quand toute la gauche est en mouvement, la dynamique populaire est alors au rendez-vous.
Ce vote réinstalle la légitimité du côté du peuple. Il permet d'inventer une articulation inédite entre les partis, les syndicats, les mouvements et associations, les citoyens eux-mêmes... Nous avons de nouveau rendez-vous ensemble lors de la semaine d'action du 31 octobre. Les parlementaires de gauche ont pris des initiatives. Ensemble, nous allons poursuivre la mobilisation pour empêcher le changement de statut et obtenir un référendum.
Ce qui s'est passé autour de la votation, travaillons maintenant à le construire autour d'autres objectifs.
Je pense, dans l'actualité, à la réforme des collectivités territoriales. Ce projet a pour principal objectif la réduction des dépenses publiques en centralisant les pouvoirs. N'avons-nous pas, avec nos élu-e-s, leur association, à nous adresser dès maintenant aux forces progressistes, aux syndicats, pour ensemble interpeller les populations sous une forme qui sera décidée collectivement. Cette initiative peut faire échouer le discours populiste sur le coût des élu-e-s et nourrir de nouvelles exigences sur la démocratie participative, les moyens pour les collectivités.
Je pense aussi à la suppression programmée du juge d'instruction, phase ultime de la reprise en main de la justice ! Elle vient s'ajouter à toutes les lois sécuritaires et liberticides, à la dérive vers un pouvoir personnel.
Je pense à l'acharnement actuel du Président contre tous les médias qui ne lui sont pas acquis. Le député UMP Benisti a même été jusqu'à proposer « une charte déontologique » sur la liberté de la presse. Et d'autres échéances encore nous attendent pour 2010 : nouvelle mise en cause des retraites, le fret... C'est pourquoi nous vous proposons l'édition d'un journal national sur le thème « ce n'est pas à nous de payer la crise » porteur des grandes propositions issues des ateliers et permettant la prise d'initiatives.
Car nous avons par la qualité de nos initiatives à contribuer au développement des luttes. Des luttes qui butent sur des obstacles : la précarité, la désespérance, la division organisée des salariés. La construction de l'unité syndicale. Mais aussi, et cela est directement de notre ressort, le déficit de projet et d'unité à gauche.
* La recomposition politique à gauche
Alors que les attentes, les forces disponibles, nous le voyons, existent pour construire une issue réellement à gauche, un puissant séisme est à l'oeuvre : Alliances au centre, primaires ouvertes, affrontement irrémédiable entre deux gauches, instrumentalisation de la question écologique à des fins de recomposition... les fausses pistes ne manquent pas, au plan national comme dans les régions, pour conduire les forces de gauche dans de nouvelles impasses.
Ce séisme a des répliques dans tous les partis : si, dans sa résolution du 22 octobre, le PS tente de clarifier son positionnement sur les alliances en affirmant : « une fois seulement la gauche rassemblée, nos listes pourront s'ouvrir au second tour à toutes celles et tous ceux qui veulent se retrouver autour d'un projet de gauche [...] », il n'opère pas de clarification forte sur son projet. Dans la rencontre que nous avons eu avec les Verts, ceux-ci ont donné la priorité aux alliances à gauche mais n'ont pas exclu un second tour avec le Modem. On voit de plus le leader d'Europe Écologie poursuivre ses offres de rassemblements hétéroclites aux contours et aux objectifs politiques très ambigus. Au nom de l'anti-sarkozysme, une nouvelle initiative proposant un soi-disant « compromis historique du PCF au Modem » se tiendra par ailleurs à Dijon. Le NPA, quant à lui, dans sa dernière déclaration, dit, je cite, qu'« il faut enregistrer qu'existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent de gérer ensemble les régions ». Et pointe le PCF comme l'obstacle à son concept de deux gauches inconciliables.
Lors de notre dernier congrès nous avions fait déjà le constat des difficultés de la gauche et nous avions décidé d'oeuvrer à ce qu'une multitude de femmes et d'hommes, divers par les courants de pensée dans lesquels ils se reconnaissent, par les organisations politiques et sociales dont ils se sentent proches, soient suffisamment unis et résolus pour rendre incontournables des changements dont ils auront acquis la conviction qu'ils sont indispensables.
Et nous avions décidé pour cela de prendre le chemin des fronts. Et depuis le congrès nous avons avancé dans cette voie avec le Front de gauche aux européennes, la tenue des ateliers. Et aujourd'hui nous allons débattre d'une nouvelle initiative allant dans ce sens.
II Le bilan des ateliers
Alors, maintenant, examinons où nous en sommes et quelle pourrait être, précisément, cette future étape. D'abord, quel bilan des ateliers ? Souvenons-nous, à la rentrée les primaires faisaient la Une. Mais ensuite, l'écho donné lors de la Fête de l'Humanité à notre proposition d'ateliers coorganisés par le Front de gauche est sans doute le reflet de l'attente d'une proposition concrète permettant à la gauche d'enfin travailler.
Cette satisfaction sur la démarche s'est traduite par l'implication, par la qualité des contributions de la centaine de personnalités du mouvement social, syndicalistes, animateurs de l'Appel des appels, que nous avons sollicitée. Leur disponibilité est un enseignement important que nous pouvons tirer.
A travers le travail des ateliers, nous pouvons dans dix domaines (démocratie, utilisation de l'argent, emploi, développement durable, services publics, industrie, alimentation, éducation et recherche, libertés et droits, temps libéré) faire ressortir dans les jours qui viennent trois, quatre propositions clés qui pourraient être notre apport aux plates-formes partagées. Ces propositions pourraient être le coeur du matériel national dont je vous parlais précédemment.
Prenons quelques exemples. Sur la question de la démocratie, nous proposons de nouveaux droits et pouvoirs d'interventions des salariés à travers les comités d'entreprises. Nous développons aussi l'idée de budgets participatifs pour les collectivités. Sur la question de l'utilisation de l'argent, je pense à l'arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales, mais surtout à la constitution d'un pôle public financier qui permette de changer les critères du crédit, à la mise en place de fonds publics régionaux que pourraient saisir les salariés à l'appui de leur luttes. Nous voyons que nous ne manquons pas de propositions sur ces sujets. Et sur d'autres comme la question du développement durable, nous pouvons occuper des chemins peu empruntés comme celui d'une nouvelle façon de produire. Je ne vais pas plus loin. Nous allons, à partir des ateliers, mettre noir sur blanc tout cela.
Lors des ateliers, sur beaucoup de sujets, nos propositions ont marqué par leur cohérence. D'autres propositions très riches ont été avancées. Mais la confrontation sur les propositions ne va pas de soi. Notamment, les forces politiques en sont trop souvent restées à une vision globale en évitant les arrêtes de la confrontation. Sur des points centraux comme par exemple la question des contenus des nationalisations, la nouvelle étape d'une mobilisation après la ratification du traité de Lisbonne dans le combat pour changer d'Europe, mais également sur les institutions de notre pays ou sur les ressources énergétiques...
Il faut maintenant que le débat se poursuive et s'élargisse à beaucoup plus d'acteurs et d'actrices. Pour nous, ces ateliers ce n'est pas un coup politique. C'est la voie pour avancer concrètement à gauche. Nous allons continuer de solliciter les intervenants de nos ateliers et nous adresser à d'autres qui peuvent être aujourd'hui acquis à cette démarche.
En fait, nous devons être dans une sorte « d'ateliers permanents » jusqu'au résultat. Et il faut à chaque fois chercher à élargir leur caractère populaire.
III- L'offre politique nationale
A partir de ce travail sur le projet, quelle offre politique nationale de rassemblement ?
Les élections de mars prochain auront un triple enjeu, comme le souligne l'offre politique que vous avez reçue.
Le premier enjeu sera celui des orientations politiques adoptées. L'ambition de Nicolas Sarkozy est bien de faire des régions des relais, des amplificateurs de sa politique. Nous devons au contraire en faire des pôles de résistance et d'initiatives. Les majorités de gauche sortantes, le travail des élus communistes dans ces régions ont permis dans un grand nombre d'entre elles de réelles avancées. Mais ces bilans ne suffiront pas à relever les défis à venir. La gauche doit construire, avec les citoyen-ne-s, en s'appuyant sur la mobilisation et la créativité sociales, des projets à la hauteur.
Le second enjeu est un énorme enjeu démocratique. La droite veut engager une réforme des collectivités qui n'est rien d'autre qu'une mise au pas.
Le troisième enjeu est celui de l'alternative politique à gauche. Depuis des années, on nous somme de choisir. Il faudrait soit renoncer à l'ambition d'un projet transformateur, soit renoncer au pouvoir. Cela nous a souvent amenés à apparaître comme le parti du « ni, ni » ou comme un parti incapable de choisir. Nous avons pris cette question à bras-le-corps au congrès. Et toute notre politique de rassemblement vise à refuser cette alternative mortifère. Notre ambition est d'avancer en toutes circonstances, sur tous les fronts, vers la construction de majorités capables de porter des projets de transformation sociale.
En octobre 2008, nous avons concrétisé ces choix par l'appel à un Front de gauche pour changer d'Europe. Les militants de notre parti, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire on su créer une dynamique. En septembre 2009, nous avons repris l'initiative sur le contenu du projet. Il s'agit pour nous, aujourd'hui, de prendre l'initiative d'une nouvelle offre politique qui tire tous les bénéfices de ce que nous avons déjà commencé à construire et qui soit d'un contenu et d'une clarté suffisante pour mobiliser l'électorat populaire qui s'est massivement abstenu lors des dernières élections.
* Un appel à travailler ensemble
Nous pourrions ce week-end lancer un appel à toutes les forces, à toutes les femmes et tous les hommes de gauche représentatifs des courants politiques progressistes, comme du mouvement syndical, social, associatif. Un appel à travailler ensemble, à ce que puisse s'exprimer dans ces élections de la manière la plus forte et la plus claire possible le besoin d'orientations politiques et de majorités régionales résolument engagées à gauche.
Comme cela est indiqué dans la résolution, nous pourrions proposer que « partout où les conditions peuvent en être créées, où les forces disponibles existent, le Parti communiste propose que ce travail commun débouche, autour d'objectifs et de projets clairs, sur la constitution de listes de Front de gauche de large rassemblement au 1er tour, qui, à partir mais très au-delà des trois forces qui se sont rassemblées à l'élection européenne (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire), permettraient de réunir toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cette démarche. Ces listes pourraient s'ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et tous les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l'urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement. Cette unité, cette diversité, cette large démarche de rassemblement, tout en assurant la juste représentation des partis qui l'initient et en s'appuyant sur leurs acquis électoraux, devront s'exprimer dans la composition des listes, jusque dans le choix des têtes de liste régionales et départementales. » La résolution parle de conditions et de forces disponibles, c'est une question que l'on ne peut pas évacuer. Tout ne dépend pas de nous et de nos décisions, mais également du comportement et des choix de nos éventuels partenaires. Nous devons partager les mêmes objectifs politiques.
Pour réussir il faut en effet que ce rassemblement se fasse sur des objectifs clairs. Attention danger : un rassemblement qui reporterait à plus tard le règlement de questions qui sont fondamentales risquerait d'imploser en cours de route ou de se marginaliser dans une posture fermée. Si nous retenons cette proposition politique, nous serons dans les semaines à venir confrontés à de nombreuses problématiques. Pour les dépasser, il faut qu'il y ait un cadre : c'est le sens des objectifs proposés dans le projet de résolution :
Construire de la manière la plus ouverte et la plus participative possible les projets régionaux clairement ancrés à gauche que devront porter ces listes, et créer autour de ces projets les conditions du rassemblement le plus large dès le 1er tour.
Tout faire au second tour pour empêcher la droite de reconquérir les régions, et créer partout les conditions de majorités régionales de gauche, avec l'objectif de porter dans ces majorités des objectifs de transformation sociale réelle et si les conditions en sont créées de travailler à leur mise en oeuvre, jusque dans les exécutifs régionaux.
Cela supposera de travailler sans ambiguïté au lendemain du premier tour à la fusion des listes de gauche et écologistes, donc à l'exclusion du Modem.
Tout faire pour élire dans ces majorités de gauche le maximum d'élus à même de porter ces objectifs avec détermination durant tout le mandat, en réélisant notamment le maximum de conseillers régionaux communistes sortants, en favorisant la conquête de nouveaux élus et nouvelles élues, communistes ou autres candidat-e-s de ces listes.
Vous l'avez vu, à travers une série de communiqués ou d'interviews, ces objectifs font l'objet de débats même entre les trois formations initiatrices du Front de gauche des européennes. Il y a plusieurs sujets. D'abord, faut-il concevoir le Front pour les régionales en opposition au reste de la gauche ? Où faut-il, au contraire, comme nous le proposons, faire de ce Front un levier pour faire bouger le curseur à gauche ?
Faut-il repousser les sujets qui fâchent au soir du premier tour ? Ce serait, je pense, prendre le risque, par manque de clarté sur nos objectifs, de détourner un certain nombre d'électeurs et électrices de leur soutien. Ils veulent savoir où ils vont, si vraiment le vote Front de gauche est un vote qui permet de battre la droite et de créer les conditions d'une gestion de gauche à leur service.
Enfin faut-il, pour obtenir un éventuel accord du NPA, faire l'impasse sur ce qui a fondé le Front de gauche, c'est-à-dire de travailler à une majorité de gauche pour changer la vie ? Je ne le pense pas. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à propos d'autres projets d'alliance, on ne peut pas concevoir un projet politique que dans l'addition de pourcentages électoraux. NPA plus Front de gauche cela peut faire un bon résultat sur les machines à calculer. Mais en fait cela ne marche pas si on ne partage pas une démarche, des valeurs, un projet politique. Cela n'empêche pas de poursuivre le débat. Et de s'adresser aux hommes et aux femmes qui se réfèrent à cette organisation.
Cher-e-s camarades, cette offre politique que nous avons débattue au Comité exécutif de lundi, a sa cohérence, même si elle peut être améliorée. D'autres options vont certainement être portées dans le cadre de ce débat. Ne cherchons pas à mélanger ou à trouver un compromis qui réunirait tout cela. Assumons-les et développons nos raisonnements. Chacun peut s'interroger. Les choses ne sont pas si simples. Dans l'état de la gauche, dans l'état de notre propre parti, avec son affaiblissement, la mise en oeuvre de nos choix de congrès n'est pas évidente. Et ces différentes options peuvent être motivées par des objectifs convergents, battre la droite, avoir de nombreux élus, mais également de créer un espoir solide à gauche.
IV- L'engagement militant
Cher-e-s camarades, nous allons dans les semaines à venir vivre un grand débat dans le Parti. Si nous sommes d'accord sur l'offre politique soumise dans le projet de résolution, il nous faut quand même avoir un débat qui cherche à définir les obstacles à surmonter, les conditions à remplir pour y arriver.
Menons ce débat avec pour objectif de construire une solution à la souffrance populaire, menons-le en sachant dépasser le secondaire, mais sachons avec nos partenaires viser l'essentiel, le rassemblement sur une belle politique.
J'insiste car, de la qualité de nos débats, dépendra la qualité et l'efficacité de notre campagne, de la campagne commune. Des hommes et des femmes, divers par leur engagement syndical ou politique, leur domaine d'activité, choisiront d'être sur une même liste. Ce choix peut être source d'une incroyable richesse, cela demande le respect mutuel et la reconnaissance de ce que représente chacune et chacun.
Il faudra être audacieux, ouverts, dans la composition des listes. Cela demandera bien sûr une juste représentation des partis concernés, tant dans la composition de la liste que dans la perspective du nombre d'élu-e-s en rapports avec les acquis électoraux. Mais nous aurons besoin aussi d'une juste représentation de ces hommes et de ces femmes qui ont été partie prenante en tant que syndicalistes, militants associatifs, personnalités sociales ou politiques du travail des ateliers ou qui, aujourd'hui, convaincus par cette démarche, sont prêts à s'y associer. Même s'ils n'ont pas été de l'aventure des européennes. C'est par cette diversité que nous pourrons irriguer la population de l'utilité du vote pour nos listes, que nous mènerons une campagne ouverte, de proximité, donnant à voir une ambition pour nos régions et pour le pays tout entier. Une campagne ouverte, c'est une campagne « grand ciel », qui élargit son horizon à tous les domaines de la vie des femmes et des hommes. Une campagne qui va chercher au plus près de la vie de chacune et chacun les raisons de leur vote. Une campagne qui fait reculer l'abstention si chacun s'adresse à ceux pour qui il fait référence dans chaque quartier, sur chaque lieu de travail, dans chaque réseau de connaissance et d'amitié, de militantisme. Une campagne qui sache aussi faire parler d'elle, qui sache montrer l'ambition de nos listes.
Dans cette campagne, notre parti, par son implantation militante, ses élu-e-s, sera une clé de voûte.
A travers la préparation des conférences régionales, de la consultation et ensuite dans la mise en oeuvre des décisions prises dans chaque région, notre premier objectif devra être d'associer l'ensemble de nos 134 000 adhérentes et adhérents. Cela va demander de concevoir des matériaux permettant une campagne de proximité. De savoir tout au long de la campagne refaire le point avec eux et elles pour évaluer en permanence ce qui se passe dans l'opinion, retravailler l'argumentation. Nous aurons, à partir du travail mené lors des dernières échéances municipales, européennes, à rétablir le contact avec chacun des électeurs et électrices qui nous ont fait confiance à ces moments-là. Parmi les 5 000 adhésions réalisées depuis le début de l'année, dont 1 500 à la Fête de l'Huma, il y a de très nombreux jeunes. Menons un travail spécifique avec eux en reconnaissant leur apport pour qu'ils soient demain les relais indispensables parmi leurs proches. Beaucoup de militants syndicaux nous ont rejoints, d'autres ont participé, à partir de leurs expériences, au débat sur la construction d'une perspective à gauche. Comment avec eux nous construisons notre campagne dans les lieux de travail.
Vous le voyez, c'est un énorme effort de direction que nous avons à animer d'ici le mois de mars. Cet effort commence bien sûr par l'organisation de notre débat au plan régional. Cela passe par la tenue dès la semaine prochaine des assemblées de section, des conseils départementaux. Chaque adhérente et adhérent va recevoir un numéro spécial de « CommunisteS » avec les travaux de notre CN et l'offre politique.
Nous avons à veiller à construire des délégations aux conférences régionales qui sont à l'image de la diversité des opinions. La consultation arrivera très rapidement. Les 19, 20 et 21 novembre, les communistes auront à se prononcer sur un bulletin de vote comprenant : un rappel de l'offre politique nationale, la proposition adoptée par la conférence régionale soumise au vote et si, la conférence en fait le choix, une proposition alternative.
Chers camarades, nous pourrions organiser le 5 décembre une grande initiative populaire de lancement de la campagne communiste dans le cadre de ce Front, en lien avec la réunion des animateurs de sections. Quelles que soient les décisions que nous allons prendre, nous avons devant nous un chemin passionnant mais qui ne sera pas de tout repos. Mais je crois que cela en vaut la peine.
Oui, cela vaut la peine de ne pas tarir l'espoir levé parmi de nombreux hommes et femmes qui à gauche veulent retrouver l'envie d'y croire, de se battre.
Oui, cela vaut la peine de rehausser la confiance populaire en notre parti, dans sa capacité à agir et unir pour obtenir des succès. Oui, cela vaut la peine de reconquérir une influence sur la base d'une efficacité démontrée pour faire gagner la gauche.
Aussi, je veux croire, cher-e-s camarades, que notre CN, très attendu, je le disais, va nous aider à enclencher une dynamique militante d'envergure, ouverte, rassembleuse et combative.Source http://www.pcf.fr, le 27 octobre 2009