Déclaration de Mme Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, sur la charte du respect de la famille endeuillée, Paris le 29 octobre 2009.

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Circonstance : Signature de la charte du respect de la personne endeuillée à Paris le 29 octobre 2009

Texte intégral

Monsieur le député, cher Georges Colombier,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis vraiment très heureuse de vous voir ici si nombreux réunis, pour ce qui constitue véritablement une première en France : la signature d'une Charte du respect de la personne endeuillée.
A 48 heures de la Toussaint, je me félicite que nous puissions arriver au terme d'un processus qui, je le souligne d'emblée, doit beaucoup à Georges Colombier, député de l'Isère, que je veux ici publiquement remercier pour son engagement sans faille et sa détermination.
En juillet 2009, quand Georges m'a fait cette proposition d'aider les familles endeuillées, je n'ai pas hésité un instant. Avec l'office français de prévoyance funéraire (OFPF), que je remercie particulièrement pour son soutien actif, nous avons rapidement trouvé les termes d'un travail constructif et concret. Réseau d'entreprises de pompes funèbres familiales et indépendantes qui regroupe plus de 450 points d'accueil à l'échelon national, je sais que votre légitimité n'est plus à démontrer.
Je tiens également à saluer la présence ici parmi nous de François Fondard, cher François, Président de l'UNAF, qui montre tout l'intérêt que le Mouvement familial apporte à cette initiative.
Parlons concrètement : les formes familiales évoluent, notre société se métamorphose et notre rapport à la mort évolue.
La dispersion géographique des familles, les modifications de la cellule familiale, la diminution des pratiques religieuses ont un impact sur les rites et l'organisation des obsèques.
Bien que la durée de la vie s'allonge, les français préparent désormais plus tôt leurs propres obsèques, en ayant recours à des contrats ou en laissant des instructions. On a plus en plus souvent recours à la crémation, le cérémonial est moins fréquent, on meurt souvent à l'hôpital ou dans une structure de soins.
Nous devons tenir compte de cette réalité.
534 000 familles ont perdu un parent ou un proche en en 2008. Au drame qu'elles vivent s'ajoutent souvent des problèmes de toute nature auxquels les familles doivent faire face.
Il faut vraiment que nous prenions l'engagement de simplifier toutes ces démarches, qui surviennent parfois brutalement, dans une période douloureuse où les familles et les personnes se sentent parfois démunies : cela me semble et vous a semblé une évidence.
De même, je souhaite que nous fassions en sorte que les familles touchées par le deuil d'un parent ou d'un proche soient encore mieux accompagnées personnellement.
Voilà pourquoi est née cette idée de Charte du respect de la personne endeuillée.
Pas pour se faire plaisir sur une déclaration d'intentions mais vraiment pour faciliter la vie de ceux qui perdent un proche.
Cette mobilisation, Mesdames et Messieurs, vous en témoignez aujourd'hui par votre présence.
Je sais que les professionnels du funéraire sont évidemment acquis à cette cause et je veux ici souligner le travail remarquable qui est le leur, au quotidien. On ne le dit pas assez. Soyez en remerciés.
Mais avec vous beaucoup d'autres professionnels nous ont rejoints. Merci à eux aussi pour leur travail parfois fait dans l'ombre : entreprises publiques ou privées, sociétés d'assurances, associations familiales, professionnels de l'écoute, mutuelles, notaires, compagnies et sociétés de transport...
Nos travaux ont abouti. La Charte du respect de la personne endeuillée est enfin prête. Cette initiative est sans précédent.
Les familles endeuillées ont besoin de nous.
En apposant votre signature sur cette Charte aujourd'hui 29 octobre 2009, Mesdames et Messieurs, vous vous engagez en faveur des familles en deuil sur trois plans :
- Qualitatif : nous apportons un plus par rapport aux règles législatives et nous réinterrogeons notre déontologie ;
- Fédérateur : nous nous rassemblons autour d'un texte l'ensemble des interlocuteurs des familles et des personnes endeuillées.
- Humain : nous aidons les familles face à un deuil qui les fragilise, dans un moment qui exige de retrouver un équilibre affectif, familial, social. S'ajoutent à la souffrance des démarches administratives complexes, souvent difficiles à établir, des frais parfois lourds à assumer, un sentiment d'isolement. Nous voulons soutenir les familles dans leurs démarches.
Voici nos engagements : un accueil emprunt d'humanité, des facilités administratives, des gestes de solidarité, un accompagnement de la personne, des tarifs spécifiques, une médiation lorsque cela s'avère nécessaire...
Nous allons également avec Eric Woerth créer un guichet unique en 2010 permettant de traiter l'ensemble des démarches administratives dans un même lieu : il faut en finir avec la complexité administrative !
La Charte de la personne endeuillée, ce sont donc des principes lisibles et clairs. Les familles ont besoin de nous. Aidons les dans ce moment douloureux !Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 29 octobre 2009