Texte intégral
Madame le Ministre,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents, mes chers amis
La France et la Chine sont face à des défis considérables, qui sont les défis du 21e siècle, et ont dans ces conditions toutes les raisons d'associer leurs forces, leur imagination, leurs savoir-faire, leurs efforts. Nous souhaitons, la Chine et la France, que naisse un nouvel ordre international, multipolaire, plus harmonieux. Nous souhaitons que les avantages du marché et les nécessités de la régulation puissent s'équilibrer. Nous avons l'habitude de travailler ensemble dans les secteurs stratégiques ; nos savoir-faire et nos marchés sont complémentaires. Et je tenais à être parmi vous aujourd'hui, parce que ce sont nos partenariats économiques qui font, en grande partie, la force des relations entre la France et la Chine.
Ces partenariats, nous les développons avec les accords et les contrats qui seront signés tout à l'heure, à l'issue de mon entretien avec le Premier ministre. Certaines coopérations déjà anciennes prennent ainsi une nouvelle dimension. Je veux d'abord citer le domaine de l'énergie nucléaire civile : dans ce domaine, notre alliance remonte au début des années 80, avec la réalisation de la centrale de DAYA BAY. Nous sommes à présent en train de définir les cadres et les structures de notre coopération pour les 30 années qui viennent.
Je pense aussi à notre coopération aéronautique : elle a commencé il y a plus de 20 ans, avec les débuts d'AIRBUS en Chine. Désormais, la chaîne d'assemblage de l'AIRBUS A320 à Tianjin est en place, depuis l'été dernier. L'industrie chinoise est associée au développement du programme AIRBUS A350, et l'industrie française va contribuer grandement au programme chinois d'avion C919. Et nous réalisons conjointement, ensemble, un nouveau type d'hélicoptère civil : l'EC175, qu'on appelle le Z-15 en Chine, et qui vient d'effectuer ses premiers vols.
D'autres partenariats doivent aujourd'hui se multiplier, dans tous les secteurs de l'innovation. Le programme de recherche et de développement de la Chine est sans équivalent parmi les pays émergents. Cette participation accrue à la compétition technologique, nous devons la considérer comme une chance, dès lors qu'elle se fait dans le respect des droits de propriété intellectuelle, et dans un esprit ouvert au partenariat avec des sociétés et des institutions étrangères.
La France est déjà, avec l'Allemagne, le pays européen qui mène les partenariats technologiques les plus aboutis avec la Chine. Plus d'une vingtaine d'entreprises françaises ont déjà installé des laboratoires de recherche en Chine. Et de leur côté, les entreprises chinoises commencent à faire de même en France ; HUAWEI, par exemple, a décidé d'ouvrir un centre de recherche en région parisienne. Je veux dire à tous les responsables d'entreprises chinois qui sont présents ici que les investissements chinois en France sont les bienvenus ; et je veux leur dire notamment qu'avec le dispositif fiscal que nous avons mis en place, avec le président de la République, depuis deux ans, et en particulier avec le « Crédit impôt recherche », nous avons le dispositif de soutien et d'incitation à l'innovation et à la recherche le plus avantageux de tous les pays européens.
Notre partenariat pour l'innovation a des bases solides, mais nous voulons aujourd'hui lui faire franchir une nouvelle étape. Nous voulons en particulier le hisser à la hauteur des talents scientifiques de nos deux pays. C'est en effet par l'innovation, par la recherche scientifique, que nous allons pouvoir répondre aux grands défis contemporains.
Alors que la conférence de Copenhague vient de s'achever, j'ai évidemment d'abord à l'esprit les enjeux du développement durable. Bien sûr, la France, comme l'Union européenne, aurait souhaité que l'accord de Copenhague aille plus loin. Mais il y a un accord. Et il y a un accord qui engage l'ensemble des signataires, qui vont devoir, dans les prochains mois, préciser de façon transparente les mesures qu'ils ont décidé de prendre pour respecter cet accord. Par ailleurs, cet accord prévoit des avancées très importantes, et pour la première fois, en faveur des pays en développement, et en particulier en faveur des pays les plus pauvres. Copenhague a donc été une étape essentielle, sur laquelle il nous faut désormais bâtir, avec des rendez-vous importants prévus dans les mois qui viennent. J'en discuterai tout à l'heure avec le Premier ministre Wen JIABAO.
Je souhaite, en tout état de cause, que nos investissements communs pour une économie décarbonée puissent se renforcer. Dans bien des domaines, nous avons déjà les moyens d'agir ensemble : je pense aux transports, à l'énergie, aux investissements industriels, à l'aménagement urbain, et à l'agriculture. La France est prête à y contribuer de façon très concrète, en finançant des études d'ingénierie, en lançant de nouveaux programmes de formation, en mobilisant l'Agence Française de Développement, en encourageant les partenariats que nos entreprises spécialisées dans les technologies du développement durable pourront nouer avec des entreprises chinoises.
Enfin, c'est aussi face à la crise économique que nous avons tout à gagner au renforcement des relations franco-chinoises. Le retour à la croissance repose en effet, pour une très grande partie, sur notre capacité commune à relancer la demande intérieure et la consommation. Le développement d'une économie de services est aujourd'hui, je le sais, une préoccupation majeure pour le gouvernement chinois ; eh bien, dans ce secteur, je veux vous dire que nos partenariats peuvent être absolument décisifs. Il faudra bien sûr, pour que nous réussissions, que le mouvement d'ouverture des marchés de services en Chine se poursuive. Pour les entreprises, les opportunités de coopération peuvent être extrêmement nombreuses, et pour les populations, les bénéfices seront considérables. Dans le domaine de la santé, dans celui de la formation, des services à la personne, du tourisme et des loisirs, de la communication, des transports, nous sommes prêts à faire partager à la Chine l'expérience qui est la nôtre.
Cette volonté de rapprochement est partagée par nos gouvernements et par nos entreprises. J'en veux pour preuve les programmes d'action lancés par UBIFRANCE, avec les Chambres de commerce françaises, et en partenariat avec le ministère chinois du Commerce. En témoigne la visite en France, le mois dernier, d'une très importante mission chinoise de coopération économique et d'investissements, conduite par le ministre du Commerce, M. CHEN DEMING, qui nous fait également l'honneur d'être parmi nous aujourd'hui, et que je veux remercier, tout comme le vice-président de la NDRC, M. ZHANG XIAOQIANG.
En témoigne, enfin, ce Forum auquel nous participons ce matin. Je veux remercier de tout coeur les nombreux chefs d'entreprises chinois qui nous ont rejoints. Je veux rendre hommage aussi aux entrepreneurs français installés en Chine, et à ceux qui m'accompagnent au cours de cette visite. Les enjeux que j'ai évoqués, vous les mesurez chaque jour dans votre activité : ce sont vos initiatives et ce sont vos énergies qui permettront à nos deux pays d'agir ensemble pour l'innovation, pour l'environnement, pour la reprise économique. Vive la Chine ! Vive la France ! Et vive l'amitié franco-chinoise !
Source http://www.gouvernement.fr, le 23 décembre 2009
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents, mes chers amis
La France et la Chine sont face à des défis considérables, qui sont les défis du 21e siècle, et ont dans ces conditions toutes les raisons d'associer leurs forces, leur imagination, leurs savoir-faire, leurs efforts. Nous souhaitons, la Chine et la France, que naisse un nouvel ordre international, multipolaire, plus harmonieux. Nous souhaitons que les avantages du marché et les nécessités de la régulation puissent s'équilibrer. Nous avons l'habitude de travailler ensemble dans les secteurs stratégiques ; nos savoir-faire et nos marchés sont complémentaires. Et je tenais à être parmi vous aujourd'hui, parce que ce sont nos partenariats économiques qui font, en grande partie, la force des relations entre la France et la Chine.
Ces partenariats, nous les développons avec les accords et les contrats qui seront signés tout à l'heure, à l'issue de mon entretien avec le Premier ministre. Certaines coopérations déjà anciennes prennent ainsi une nouvelle dimension. Je veux d'abord citer le domaine de l'énergie nucléaire civile : dans ce domaine, notre alliance remonte au début des années 80, avec la réalisation de la centrale de DAYA BAY. Nous sommes à présent en train de définir les cadres et les structures de notre coopération pour les 30 années qui viennent.
Je pense aussi à notre coopération aéronautique : elle a commencé il y a plus de 20 ans, avec les débuts d'AIRBUS en Chine. Désormais, la chaîne d'assemblage de l'AIRBUS A320 à Tianjin est en place, depuis l'été dernier. L'industrie chinoise est associée au développement du programme AIRBUS A350, et l'industrie française va contribuer grandement au programme chinois d'avion C919. Et nous réalisons conjointement, ensemble, un nouveau type d'hélicoptère civil : l'EC175, qu'on appelle le Z-15 en Chine, et qui vient d'effectuer ses premiers vols.
D'autres partenariats doivent aujourd'hui se multiplier, dans tous les secteurs de l'innovation. Le programme de recherche et de développement de la Chine est sans équivalent parmi les pays émergents. Cette participation accrue à la compétition technologique, nous devons la considérer comme une chance, dès lors qu'elle se fait dans le respect des droits de propriété intellectuelle, et dans un esprit ouvert au partenariat avec des sociétés et des institutions étrangères.
La France est déjà, avec l'Allemagne, le pays européen qui mène les partenariats technologiques les plus aboutis avec la Chine. Plus d'une vingtaine d'entreprises françaises ont déjà installé des laboratoires de recherche en Chine. Et de leur côté, les entreprises chinoises commencent à faire de même en France ; HUAWEI, par exemple, a décidé d'ouvrir un centre de recherche en région parisienne. Je veux dire à tous les responsables d'entreprises chinois qui sont présents ici que les investissements chinois en France sont les bienvenus ; et je veux leur dire notamment qu'avec le dispositif fiscal que nous avons mis en place, avec le président de la République, depuis deux ans, et en particulier avec le « Crédit impôt recherche », nous avons le dispositif de soutien et d'incitation à l'innovation et à la recherche le plus avantageux de tous les pays européens.
Notre partenariat pour l'innovation a des bases solides, mais nous voulons aujourd'hui lui faire franchir une nouvelle étape. Nous voulons en particulier le hisser à la hauteur des talents scientifiques de nos deux pays. C'est en effet par l'innovation, par la recherche scientifique, que nous allons pouvoir répondre aux grands défis contemporains.
Alors que la conférence de Copenhague vient de s'achever, j'ai évidemment d'abord à l'esprit les enjeux du développement durable. Bien sûr, la France, comme l'Union européenne, aurait souhaité que l'accord de Copenhague aille plus loin. Mais il y a un accord. Et il y a un accord qui engage l'ensemble des signataires, qui vont devoir, dans les prochains mois, préciser de façon transparente les mesures qu'ils ont décidé de prendre pour respecter cet accord. Par ailleurs, cet accord prévoit des avancées très importantes, et pour la première fois, en faveur des pays en développement, et en particulier en faveur des pays les plus pauvres. Copenhague a donc été une étape essentielle, sur laquelle il nous faut désormais bâtir, avec des rendez-vous importants prévus dans les mois qui viennent. J'en discuterai tout à l'heure avec le Premier ministre Wen JIABAO.
Je souhaite, en tout état de cause, que nos investissements communs pour une économie décarbonée puissent se renforcer. Dans bien des domaines, nous avons déjà les moyens d'agir ensemble : je pense aux transports, à l'énergie, aux investissements industriels, à l'aménagement urbain, et à l'agriculture. La France est prête à y contribuer de façon très concrète, en finançant des études d'ingénierie, en lançant de nouveaux programmes de formation, en mobilisant l'Agence Française de Développement, en encourageant les partenariats que nos entreprises spécialisées dans les technologies du développement durable pourront nouer avec des entreprises chinoises.
Enfin, c'est aussi face à la crise économique que nous avons tout à gagner au renforcement des relations franco-chinoises. Le retour à la croissance repose en effet, pour une très grande partie, sur notre capacité commune à relancer la demande intérieure et la consommation. Le développement d'une économie de services est aujourd'hui, je le sais, une préoccupation majeure pour le gouvernement chinois ; eh bien, dans ce secteur, je veux vous dire que nos partenariats peuvent être absolument décisifs. Il faudra bien sûr, pour que nous réussissions, que le mouvement d'ouverture des marchés de services en Chine se poursuive. Pour les entreprises, les opportunités de coopération peuvent être extrêmement nombreuses, et pour les populations, les bénéfices seront considérables. Dans le domaine de la santé, dans celui de la formation, des services à la personne, du tourisme et des loisirs, de la communication, des transports, nous sommes prêts à faire partager à la Chine l'expérience qui est la nôtre.
Cette volonté de rapprochement est partagée par nos gouvernements et par nos entreprises. J'en veux pour preuve les programmes d'action lancés par UBIFRANCE, avec les Chambres de commerce françaises, et en partenariat avec le ministère chinois du Commerce. En témoigne la visite en France, le mois dernier, d'une très importante mission chinoise de coopération économique et d'investissements, conduite par le ministre du Commerce, M. CHEN DEMING, qui nous fait également l'honneur d'être parmi nous aujourd'hui, et que je veux remercier, tout comme le vice-président de la NDRC, M. ZHANG XIAOQIANG.
En témoigne, enfin, ce Forum auquel nous participons ce matin. Je veux remercier de tout coeur les nombreux chefs d'entreprises chinois qui nous ont rejoints. Je veux rendre hommage aussi aux entrepreneurs français installés en Chine, et à ceux qui m'accompagnent au cours de cette visite. Les enjeux que j'ai évoqués, vous les mesurez chaque jour dans votre activité : ce sont vos initiatives et ce sont vos énergies qui permettront à nos deux pays d'agir ensemble pour l'innovation, pour l'environnement, pour la reprise économique. Vive la Chine ! Vive la France ! Et vive l'amitié franco-chinoise !
Source http://www.gouvernement.fr, le 23 décembre 2009