Texte intégral
M. le sous-préfet, cher Michel JEANJEAN,
Mme la Députée, chère Chantal BRUNEL,
M. le Député, cher Yves JEGO,
M. le Conseiller général du canton de Thorigny-sur-Marne, cher Jean CALVET,
M. le Maire de Montévrain, cher Christian ROBACHE,
M. le Président national du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), cher Patrick BAILLY,
M. le Délégué général du CNPA, cher Xavier HORENT,
M. le vice-président du CNPA, cher Jean-Pierre TRENTI,
M. le délégué général de l'Association nationale pour la formation automobile (ANFA), cher Yves TERRAL,
Monsieur le fondateur du holding Métin, cher Jacques METIN,
M. le co-directeur général de Métin et Président du groupement des concessionnaires d'automobiles Peugeot, cher Jean-Charles HERRENSCHMIDT,
M. le directeur du site, cher Florent OTTAVI,
Mesdames et Messieurs,
Je remercie Jacques Métin de nous accueillir. Ce n'est pas un hasard si nous signons ici l'EDEC automobile. D'abord parce la Seine-et-Marne a la chance d'avoir des parlementaires particulièrement dynamiques en matière d'emploi : Chantal BRUNEL en tant que chef d'entreprise et spécialiste de la formation, et Yves JEGO en tant que maire de Montereau. Ensuite parce que Métin est un beau symbole de l'entrepreneuriat familial : depuis l'après-guerre, vous investissez vos profits non pas en bourse, mais dans l'extension du groupe, la formation de vos salariés et la protection de l'environnement.
I. L'automobile est un secteur phare de notre identité industrielle française et une priorité majeure du Gouvernement.
1. Pour compléter le Pacte automobile et la prime à la casse, nous avons voulu cibler plus spécifiquement les services automobiles. Par vos activités de proximité non délocalisables [vente et location de véhicules, vente de pièces et d'accessoires, recyclage, mécanique, carrosserie-peinture, auto-écoles, gestion des parkings...], vous êtes en effet un outil majeur du maillage du territoire, et notamment de l'espace rural, avec 450 000 salariés dans 92 000 entreprises et un chiffre d'affaires de plus de 114 milliards d'euros.
2. Le Gouvernement vous accompagne depuis plusieurs années dans les défis auxquels vous êtes confrontés.
- l'adaptation de vos activités aux nouvelles règlementations européennes et à la croissance verte, avec en particulier la révolution électrique.
- la concentration croissante du secteur, qui, avec la crise, risque d'entraîner la disparition de nombreuses PME et TPE. En 2010-2011, vous allez subir, avec un décalage, le contrecoup de la baisse d'activité chez les constructeurs et les équipementiers. Vous risquez de devoir vous séparer de dizaines de milliers de salariés, dans la maintenance, les activités tertiaires, et notamment la vente. Ce sont ces salariés, issus des TPE et PME, qui sont la priorité n°1 de la charte EDEC. Ces défis sont une exigence, mais aussi une opportunité. Car les prendre à bras-le-corps, c'est consolider vos positions sur la durée.
3. Ensemble, nous n'avons pas attendu d'être au pied du mur pour réagir. L'accord que nous signons aujourd'hui vient donner un coup d'accélérateur à des actions engagées en amont.
Votre secteur a toujours misé sur la formation. Chaque année, vous accueillez 32 000 apprentis et jeunes en contrat de professionnalisation, vous formez 30 000 jeunes sous statut scolaire et financez le perfectionnement de 100 000 salariés. Ici chez Métin, vous formez actuellement 39 apprentis, à tous les échelons, c'est-à-dire 7% de vos effectifs, ce qui est considérable.
La branche a aussi participé activement à la charte automobile du 3 juillet 2008, qui visait notamment à identifier les secteurs où intensifier les efforts de formation. En juillet 2009, vous avez une des premières branches à signer un accord senior et un accord de GPEC.
Le Conseil national des professions de l'automobile a voulu prolonger cette démarche volontariste en élaborant un accord-cadre centré sur la formation, qui a rencontré presque l'unanimité chez les partenaires sociaux, [la CGT n'a pas signé]. Nous signons l'accord pour 3 ans et l'Etat en finance près de la moitié (près de 10Meuros sur 22Meuros).
II. Quel est le contenu de cet accord ?
Il réunit deux volets complémentaires : un plan d'urgence, qui vise à amortir les effets de la crise, et une action plus structurelle, orientée sur la durée.
1. Le plan d'urgence repose sur un principe simple : profiter de la baisse d'activité pour élever les compétences des salariés qui ont le moins droit à la formation alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin : les seniors, les salariés des TPE/PME, des salariés peu qualifiés et ceux dont l'entreprise est en difficulté.
Ces salariés vont pouvoir se remettre à niveau et se former notamment aux nouvelles technologies (motorisation hybride, frein à main électrique, transmission intégrale, techniques de dépollution...), à la relation clientèle, ou encore à la création et à la reprise d'entreprise. Entre 7 et 10 000 personnes sont concernées, dans 3 000 à 3 500 entreprises, qui s'engagent à garder leurs salariés pendant au moins 6 mois.
2. Ce plan d'urgence est adossé à des mesures plus structurelles, qui recouvrent deux volets complémentaires : la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et la mobilité.
- La GPEC est déjà bien implantée dans les grands groupes automobiles, mais beaucoup moins dans les TPE/PME. La taille des TPE/PME et leur dispersion sur le territoire rend nécessaire une action sur-mesure.
Vous avez voulu que cet accord-cadre ne soit pas une fin en soi, mais un tremplin : en encourageant l'engagement de 500 à 1 000 entreprises pour les années 2010-2012, votre ambition, c'est d'impulser la GPEC dans plus de 500 entreprises chaque année, dès 2013.
Pour tenir les objectifs de l'accord, vous allez pouvoir vous appuyer sur les outils existants, comme les travaux de l'Observatoire des Métiers et des Qualifications. Grâce à la réforme de la formation professionnelle, vous allez aussi pouvoir vous appuyer sur les OPCA pour réaliser les diagnostics. L'objectif majeur, c'est de développer une filière électrique et hybride compétitive, notamment en réduisant les dépenses d'énergie et de matières premières et en développant le recyclage des déchets. Le site Métin de Montévrain est exemplaire en la matière : vous traitez vos déchets sur place et vous avez équipé 4000 m2 de bâtiments de panneaux photovoltaïques (vous avez d'ailleurs remporté en 2009 le Master environnement des Masters Autos Infos).
- Le levier que la GPEC va vous permettre d'actionner à plein, c'est la mobilité. Car le meilleur moyen de sécuriser les parcours professionnels des salariés, c'est de les aider à évoluer dans leur entreprise ou à changer de métier en passant dans une autre entreprise ou une autre branche. Les salariés prioritaires sont, là encore, ceux des TPE/PME, les peu qualifiés et les seniors.
La formation va permettre aux salariés d'évoluer en interne. Par exemple, en maintenance, un mécanicien peut devenir conseiller technique ou réceptionnaire, puis chef d'atelier. Dans le domaine du stationnement, un agent d'exploitation peut devenir, après 160h de formation, adjoint au responsable d'exploitation ou responsable d'exploitation.
L'accord va également permettre de renforcer les actions liées à la pénibilité du travail. Quelqu'un qui travaille dans un atelier, dans des conditions souvent difficiles, va pouvoir se former à la vente de pièces détachées par exemple. Un salarié en maintenance automobile, après une formation de 175h, peut aussi évoluer vers le contrôle technique.
Je sais que cet accord-cadre suscite un réel engouement auprès des entreprises et je m'en réjouis. Notre objectif, ce n'est pas de répondre à une demande à court terme, mais d'accompagner la branche dans une démarche structurante et durable, centré sur une vraie politique de ressources humaines.
Plus en amont, pour compléter cet accord-cadre, je ne peux que vous encourager à continuer à développer l'alternance, en l'orientant vers les secteurs en croissance que vous avez identifiés au cours de votre démarche GPEC. Depuis 2007, vous avez augmenté le nombre de tuteurs et amélioré leur formation. Je vous engage donc à mieux articuler encore votre politique senior avec la formation des maîtres d'apprentissage et des tuteurs ; je vous engage à renforcer ce cercle vertueux qui consiste à garder un senior-tuteur dans l'entreprise pour faire la place à un jeune ; je vous engage à faire jouer dans vos équipes cette solidarité entre les générations qui est le ciment de notre cohésion nationale.
Source http://www.anfa-auto.fr, le 27 avril 2010