Déclaration de M. François Huwart, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, sur le concours que les entreprises françaises sont en mesure d'apporter à la Grèce, en vue de la préparation des jeux olympiques de 2004, Athènes, le 22 mai 2001.

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Circonstance : Rencontres préparatoires des futurs Jeux olympiques à Athènes, le 22 mai 2001

Texte intégral

Madame la présidente,
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d'ouvrir ce matin ces journées de travail et de rencontres consacrées à la préparation des Jeux Olympiques que la Grèce accueillera en 2004, ici à Athènes.
Nous sommes bien sûr d'autant plus curieux de profiter de votre expérience de ville olympique que Paris s'est portée candidate pour succéder à Athènes et organiser les Jeux de 2008. Nous connaissons actuellement les affres du suspense à l'approche du verdict qui sera rendu en juillet prochain. Et je veux profiter de cette occasion pour exprimer mon amical et ardent soutien à Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France et à Alain Geles, directeur général du Comité olympique et sportif français qui sont au coeur de cette aventure.
Mais ce séminaire de travail organisé par le Centre français du commerce extérieur, dont je salue l'engagement, est d'autant plus pertinent qu'il intervient dans un contexte économique et diplomatique particulièrement positif entre nos deux pays de ces dernières années.

I. Contexte économique
Un constat s'impose tout d'abord : avec plus de 4% de croissance de son PIB en l'an 2000, la Grèce a fait mieux que la moyenne de ses partenaires de l'Union européenne. En outre, les perspectives sont tout aussi encourageantes : la croissance du PIB grec devrait encore dépasser 4% en 2001 et serait même plus près de 4.5% en 2002 si l'on en croit les prévisions de l'OCDE.
Le déficit des finances publiques a été fortement réduit au point qu'un excédent est attendu cette année. Les fondamentaux sont bons. Après un coup d'arrêt en 1999, le chômage a repris sa décrue.
Autant de signaux qui témoignent de la convergence liée à la participation à l'euro, et en définitive, du succès de l'intégration de la Grèce dans la zone euro, un espace monétaire unifié où 300 millions de personnes et demain certainement 500 à 600 millions d'Européens partageront la même monnaie.
Voici pour le bilan, flatteur, des performances actuelles de l'économie grecque corroborées par le dynamisme de l'investissement.
Des performances qui doivent aussi beaucoup aux réformes structurelles ambitieuses menées par le gouvernement, en particulier dans la santé et l'éducation. Un large programme de privatisations est également en cours, notamment dans les secteurs des télécommunications, de l'électricité ou de l'assainissement des eaux. Pour ce dernier secteur, la France peut certainement faire valoir son expérience, des compétences et une pratique des partenariats public-privé tout à fait adaptées aux besoins de la Grèce. J'y reviendrai dans un instant.
Je ne peux d'ailleurs que souligner le très bon niveau des relations commerciales entre la Grèce et la France. Très dynamiques, ces échanges sont excédentaires pour la France qui est le 3ème fournisseur de la Grèce derrière l'Italie et l'Allemagne.
La progression régulière de nos exportations vers la Grèce et leur grande diversité témoigne tout à la fois de la maturité de nos échanges et surtout de la bonne santé de l'économie grecque.
La progression de nos exportations de biens de consommation (+ 15% en 2000), et de nos ventes d'automobiles (+ 22%), témoignent bien de la forte demande des ménages grecs et de la belle santé générale de votre économie.
Je tiens également à rappeler que la France est le troisième investisseur en Grèce avec plus de 80 filiales de sociétés françaises qui emploient près de 20 000 personnes.

II. Les Jeux Olympiques de 2004
Voici, dessiné à grands traits, le contexte économique dans lequel les entreprises françaises peuvent apporter leur concours pour la préparation des Jeux de 2004.
C'est vraiment une nouvelle Grèce qui s'affirme dans l'Europe avec la monnaie unique, une Grèce qui en même temps renoue avec le fil d'une histoire glorieuse en organisant les Jeux Olympiques.
Pour préparer avec vous ce grand rendez-vous de 2004, les entreprises françaises peuvent vous apporter leur motivation et leur expérience. Cette motivation des entreprises franciliennes, Jean-Paul Huchon pourra en témoigner dans un instant. J'en veux également pour preuve le nombre et la qualité des entreprises françaises présentes à ce séminaire.
Le savoir-faire que les entreprises françaises peuvent apporter tient d'abord à l'expérience que notre pays a acquis dans l'organisation et la gestion de grands événements sportifs et festifs, qu'il s'agisse des Jeux olympiques d'hiver d'Albertville en 1992 ou plus récemment de la Coupe du monde de football en 1998 dont la finale s'est jouée dans le stade de France, construit pour l'occasion. Cette belle enceinte accueillera également en 2003 les Championnats du monde d'athlétisme.
Un grand nombre des installations sportives pour les Jeux d'Athènes existent déjà, mais doivent être adaptées ou rénovées, d'autres sont à construire. A cela s'ajoutent les infrastructures d'accompagnement, tels l'aéroport de Spata, le métro d'Athènes et le périphérique Spata-Eleusis.
Pour mener à bien un projet de l'envergure des Jeux Olympiques, il est clair que l'Etat, les collectivités locales et les acteurs privés doivent travailler en étroite concertation. Or les entreprises françaises ont une réelle expérience de ce partenariat public-privé. En tant que ministre du commerce extérieur, mais aussi en tant qu'élu local, je peux témoigner des avantages concrets de ce partenariat qui permet aux pouvoirs publics de s'appuyer sur l'expertise, les compétences techniques et les qualités de gestionnaire des entreprises concernées.
Autre avantage concret : ce partenariat permet le partage des risques et des responsabilités, en particulier pour ce qui touche à l'investissement.
Je sais que Alstom et Bouygues, par exemple, qui ont répondu à l'appel d'offres pour la création d'un réseau ferroviaire desservant le nouvel aéroport, ont une longue expérience de ce partenariat avec les acteurs publics. A l'occasion des Jeux de Sydney, Bouygues avait justement été chargé de creuser le tunnel urbain permettant de relier la ville à l'aéroport.
Cette expérience est également partagée par Vivendi, présent à ce séminaire, et qui exploitait le monorail du complexe olympique de Sydney.
Grands groupes ou PME-PMI, les entreprises françaises ont fait la preuve de leurs savoir-faire dans ces grandes occasions.
J'évoquais les Jeux de Sidney, permettez-moi de souligner que nos entreprises ont été au rendez-vous, ce qui n'a pas été forcément le cas de certaines de nos athlètes !
Comme à Atlanta, la société Doublet a fourni les drapeaux.
Gerflor a réalisé une partie du revêtement des stades.
Sodhexo a assuré une grande partie de la restauration collective dans le village olympique et sur les sites.
Gras Savoye, qui est, en quelque sorte, l'assureur des JO, est aussi représenté aujourd'hui par son président, Patrick Lucac.
Je m'en tiendrai, Mesdames et Messieurs, à ces quelques exemples d'entreprises présentes aux derniers jeux et qui veulent aujourd'hui relever le défi des prochains Jeux à Athènes.
Je peux vous affirmer en tous cas, que toutes nos entreprises, présentes aujourd'hui à ce séminaire, feront tout pour mériter votre confiance et pour être les partenaires de l'aventure olympique d'Athènes et de la Grèce toute entière en 2004. Pour ma part, je vous souhaite bonne chance et bon courage dans la dernière ligne droite avant la cérémonie d'ouverture. Athènes ce jour là, retrouvera sa place de capitale de l'Europe et du monde ! Elle incarnera alors cette cosmopolis imaginée et pensée par les philosophes grecs et qui fournit aujourd'hui encore l'horizon de notre réflexion et de notre action pour organiser la mondialisation.
Et je formerai un dernier voeu pour conclure : que Paris gagne le droit de vous succéder en 2008 !
Je vous remercie.

(Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 30 mai 2001)