Déclaration de M. Michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire, sur les actions prioritaires visant à développer la santé de proximité et l'accès aux soins dans les territoires ruraux, à Paris le 30 mars 2010.

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Circonstance : Lancement de la campagne de recrutement de maîtres de stage en médecine générale en milieu rural, à Paris le 30 mars 2010

Texte intégral

Madame le Ministre, chère Roselyne BACHELOT-NARQUIN,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations en charge de la campagne,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'intervenir ce matin devant vous sur un sujet déterminant pour l'avenir des territoires ruraux, je veux bien sûr parler de la santé de proximité et de l'accès aux soins. La deuxième édition de cette campagne de recrutement de maîtres de stage en médecine générale arrive à point nommé et j'en salue l'initiative !
La promotion des fonctions de maîtres de stage est en effet un enjeu décisif pour :
- mieux former les médecins généralistes en leur permettant de découvrir les conditions réelles d'exercice de leur métier dans toute la diversité des territoires ;
- valoriser la filière de médecine générale ;
- promouvoir l'installation de médecins dans les zones déficitaires.
Trop de territoires ruraux sont aujourd'hui frappés par la pénurie de médecins généralistes et spécialistes. Les remontées des Assises ont d'ailleurs bien mis en évidence les craintes de nos concitoyens face à ce qui est ressenti comme une désertification médicale de certains espaces.
C'est la raison pour laquelle, avec Roselyne Bachelot-Narquin, nous allons prendre un certain nombre de mesures immédiates afin que l'accès aux soins de premier recours soit assuré en tous points de notre territoire. C'est une des priorités de l'aménagement du territoire. C'est aussi un engagement que je prends devant vous.
Il y a une volonté forte du gouvernement de favoriser l'installation des médecins dans le monde rural.
La loi Hôpital Patients Santé Territoires a déjà mis déjà en place un ensemble de mesures.
En parallèle, il est essentiel de mieux faire connaître les conditions d'exercice réelles de la médecine en milieu rural. Chacun sait combien le lieu de stage détermine le choix de l'installation.
C'est la raison pour laquelle il faut agir en amont et casser cette image dépréciée du monde rural auprès des futurs médecins.
Les étudiants en médecine doivent prendre conscience du vrai potentiel de développement que représentent les territoires ruraux, eu égard d'abord à leur dynamisme démographique. Ce changement de tendance est historique. Nul ne peut désormais l'ignorer. Les futurs médecins sont les premiers concernés !
Mais travailler dans les territoires ruraux, c'est aussi bénéficier d'une qualité de vie que l'on ne retrouve pas dans les villes. A condition que l'on dispose des services essentiels du quotidien en matière d'accueil des jeunes enfants ou de transports par exemple. C'est le sens des mesures annoncées par le Président de la République dans son discours de clôture des Assises des territoires ruraux le 9 février dernier et qu'un prochain Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire va préciser.
En parallèle des maîtres de stage, il est indispensable d'offrir des conditions de logements aux stagiaires. C'est pourquoi nous allons porter une attention particulière aux conditions d'accueil des futurs médecins.
Cela consiste, comme j'ai eu l'occasion de le voir lors d'une visite dans les Côtes d'Armor, à mettre à la disposition des étudiants des logements meublés et équipés d'un certain nombre de services indispensables (connexion wifi notamment) à des tarifs attractifs. L'Etat s'engage à soutenir les initiatives des collectivités dans le cadre des maisons de santé. Celles-ci auront vocation à accueillir des stagiaires et disposeront à cet effet d'un ou deux logements
Enfin, nous allons tout mettre en oeuvre pour améliorer les conditions d'exercice de la médecine dans les territoires ruraux. Il faut donner envie aux jeunes médecins de venir s'installer en zone rurale ! Les maisons pluridisciplinaires de santé seront, à ce titre, un outil intéressant et particulièrement attractif ! Conformément aux annonces du président de la République, dans son discours de clôture des Assises en février dernier, l'Etat soutiendra un programme national visant à financer 250 maisons de santé sur trois ans.
Ce sont des structures qui, tout en mutualisant un certain nombre de fonctions, permettent un exercice collectif de la profession de médecin, en lien avec d'autres professionnels du secteur de la santé (kinésithérapeutes, infirmiers,...).
Ces maisons de santé simplifieront aussi les conditions d'exercice des maîtres de stage, qui devraient disposer de plus de temps pour s'occuper de leurs stagiaires.
Enfin, l'Etat encouragera le développement de la télémédecine dans les maisons de santé.
Je suis, pour ma part, particulièrement attaché à cette étape décisive que constitue la formation pour le déroulement de la carrière future des jeunes médecins. Donnons leur l'opportunité de se former au contact du terrain, et notamment des territoires ruraux ! C'est un formidable enrichissement, quel que soit le choix qu'ils feront par la suite.
Source http://www.datar.gouv.fr, le 24 juin 2010