Texte intégral
Madame la Ministre Rama, Monsieur le Président, Monsieur le député, mes chers amis, je voudrais déjà remercier Rama d'avoir organisé ces Assises et d'essayer effectivement de faire passer le sport - c'était dans un des films tout à l'heure - d'une logique du toujours plus à une logique du toujours mieux. C'est quand même complètement consubstantiel à l'esprit même du sport. On partage beaucoup de choses avec Rama, d'abord effectivement cette mission du sport, soit en tant que ministre avertie, parce que le monde du sport est extrêmement diversifié et c'est d'une complexité absolument redoutable alors que ça a l'air si simple et que c'est très complexe, et moi en tant que simple pratiquante. Je le dis à dessein, parce qu'ici, il y a des grands sportifs qui sont des champions olympiques et des champions du monde, et je sais qu'il y a une marche absolument énorme entre la dimension nationale dans le sport et ensuite la dimension internationale. Il faut avoir plus que du talent, il faut avoir une volonté absolument d'enfer, il faut être capable de supporter des douleurs et parfois des larmes pour y arriver. On a donc ces deux passions, et ce que je voudrais vraiment souligner, dans l'action qu'a engagée Rama Yade, qu'on ne doit qu'à toi, c'est que tu ouvres le sport à toutes les problématiques, toutes les questions de société, et ce que tu fais dans ton ministère, il faudrait effectivement qu'on le fasse dans tous les ministères. C'est-à-dire, pas seulement l'aspect environnement : tu va lancer très prochainement une action sur la lutte contre l'homophobie dans le sport. Toutes ces questions de société, elles doivent vraiment nous impliquer au premier chef.
C'est vrai que j'ai eu la même question tout à l'heure en rentrant : pourquoi le sport et l'environnement, pourquoi le sport et le développement durable ? Il faudra revenir après sur ces questions climatiques. D'abord, il y a d'abord un lien extrêmement fort, et c'est pour ça que je pense qu'il n'y a pas tant de travail que ça à faire, entre l'esprit du sport et l'écologie. L'esprit du sport, c'est vouloir vraiment faire émerger et reposer son harmonie entre soi et ses capacités physiques. Dans l'esprit de l'écologie, c'est exactement la même chose, c'est cette recherche d'un équilibre, cette recherche d'une harmonie. Et quand on parle de respect de la nature, il y a d'abord le respect de la nature humaine, évidemment, qui s'impose à tous.
Juste un petit mot sur les défis qui sont devant nous, parce que finalement, on ne l'a pas tellement rappelé. Pour simplifier les choses, on a grosso modo trois grands défis. On a le défi du climat, les changements climatiques. Les perspectives actuelles, si l'on écoute les experts internationaux, c'est qu'on est sur une pente de réchauffement climatique de l'ordre de cinq degrés à l'horizon 2100. Vous allez me dire, c'est peut-être très agréable tout ça, surtout à Paris ; ceci dit, cinq degrés, c'est très exactement l'écart de température, à l'échelle mondiale, qui nous sépare de l'ère glaciaire. Donc on ne sait pas grosso modo quels seraient les impacts cumulés de ce changement de température sur une échelle aussi courte de temps. Il y a bien eu des évolutions climatiques dans l'Histoire, mais elles n'ont jamais été aussi rapides. Derrière la question du climat, c'est effectivement la question de l'épuisement des ressources, et quand on parle de décroissance, ce n'est pas tant la quantité de ressources qui pose problème, c'est le fait que l'on consomme aujourd'hui des ressources finies, et qu'il faut maintenant consommer des ressources renouvelables. On les moyens de le faire, on a les moyens d'évoluer vers une société de ressources renouvelables, ce qui suppose effectivement, en même temps, de développer un esprit de frugalité.
Le deuxième gros sujet, c'est la biodiversité, et là, l'engagement du mouvement sportif est extrêmement important sur la biodiversité. On est dans un aveuglement total sur la notion de biodiversité, parce qu'on n'est pas capables de recenser le nombre d'espèces qui existent sur Terre. On envoie des hommes sur la Lune, mais on ne sait pas ce qui se passe sur Terre. L'érosion de la biodiversité, c'est-à-dire sa disparition, connaît un rythme qu'on n'a jamais connu non plus dans l'Histoire de la Terre, dans l'Histoire de la planète. A titre d'exemple - je vais juste vous en citer un, je vous promets que je ne vais pas vous faire un cours ce matin -, les abeilles sont en train de disparaître aujourd'hui. Ça coûterait à la France de l'ordre de 2 milliards d'euros s'il fallait les remplacer par des hommes ou leurs machines, parce que les pollinisateurs, c'est-à-dire les abeilles, participent à 28 % de notre alimentation. La biodiversité, ce n'est donc pas les petites fleurs et les petits oiseaux dont on s'occupe parce qu'on a un peu d'argent à la fin du mois, c'est quand même un sujet absolument fondamental.
Le troisième gros sujet, c'est grosso modo les questions de santé environnementale : hausse du taux de cancer chez les enfants, développement des maladies respiratoires. C'est en grande partie lié à notre environnement. A une époque, on disait que 70 % des cancers étaient liés à l'environnement. C'est un chiffre totalement excessif, mais qui est lié au fait qu'on intégrait dedans les problèmes comportementaux et notamment la faible activité physique dans nos sociétés.
Vous l'avez tous rappelé, le choix de s'engager dans le développement durable ou l'environnement ne peut être qu'un choix collectif, parce que c'est un choix de société. Ce n'est pas quelque chose qui est absolument déterminé par la science ou les administrations. C'est forcément quelque chose que l'on choisit. C'est pour ça qu'on a construit le Grenelle de l'environnement : c'est pour mettre toutes les parties prenantes de la société autour de la table et d'essayer de trouver ensemble des compromis sur ce qu'on était capable de faire. On les a trouvés, on les a traduits dans la loi, maintenant on a une loi qui nous permet réellement d'agir, de s'engager. On a vraiment les moyens de le faire, et moi, je demande vraiment à être jugée sur les résultats de la mise en oeuvre. La balle est dans notre camp, on peut agir, et il est maintenant temps d'agir. Que vient faire le mouvement sportif dans cette dynamique ? D'abord, évidemment, le mouvement sportif est d'abord un mouvement d'associatifs et donc de passionnés. Quand vous faites des courses à pied, c'est effarant, c'est impressionnant le nombre de bénévoles qui sont là le long du chemin et qui sont là d'une manière totalement bénévole pour vous accompagner. C'est un mouvement, qu'on dit de trente à trente-cinq millions de participants, mais il y a surtout deux millions de bénévoles et seize millions d'inscrits, donc c'est un mouvement énorme. Quand on voit le nombre de lecteurs de L'Equipe, franchement, ça fait rêver. Les lecteurs de Science ou de Nature, je vous assure qu'ils sont un peu moins nombreux. On a donc, grâce au sport, un levier d'action absolument considérable. On a des choses très techniques, la Stratégie Nationale du Développement Durable que justement Rama Yade est peut-être l'une des premières à engager pour la période 2010-2013. Cette stratégie, c'est une boîte à outils pour les ministères, pour les fédérations, pour les clubs. Il y a vraiment des actions qui ont été engagées, notamment avec l'ADEME, qui avait travaillé à l'éco-conception de grands événements comme la Coupe du monde de rugby, comme aussi le Mondial de handball et les Championnats du monde de ski l'année dernière. On a donc déjà une expérience de ces grands événements et de la façon de les éco-concevoir. Il y a aussi l'Agenda 21 du sport, tout ce que vous avez déjà engagé.
Alors, qu'est-ce qu'on attend de vous ? Une éducation, une sensibilisation : je vous le disais, rien que par les lecteurs de L'Equipe, on a les moyens de faire passer des messages à une échelle totalement incommensurable avec mes propres moyens. Donc quand des personnes s'engagent, quand on a les grandes stars du sport qui s'engagent - car on en a qui se sont déjà engagées : Thomas Levet, Tony Estanguet, Maud Fontenoy se sont engagés pour ces causes-là -, ce sont des symboles pour la société. Les sportifs, ce sont les stars de la société, ce sont des symboles énormes pour tous nos jeunes, et pas seulement, pour tous ceux qui aiment le sport. 2010 est l'année internationale de la biodiversité ; vous savez qu'avec l'opération « Du flocon à la vague », on a impliqué effectivement un grand nombre de sportifs pour porter cette année internationale de la biodiversité, et ils le font avec une grande passion et une grande volonté. La deuxième chose qu'on attend de vous, c'est sur l'organisation des grandes manifestations, la nécessité d'intégrer leur impact en termes de carbone, de gaz à effet de serre, de déchets, de rejets d'eau. Donc tous ces grand événements, être capable de les éco-concevoir. C'est vrai qu'on a cette ambition en France d'accueillir la prochaine Coupe d'Europe de football en 2016 : ça va être seize nations, un million de supporteurs. On a de quoi concevoir quelque chose d'absolument parfait. On l'aura.
Un petit focus sur les sports de nature, parce que Yann les citait tout à l'heure. Les sports de nature sont par définition les meilleurs connaisseurs de la nature. C'est vrai qu'on a, nous, pas mal de partenariats avec les fédérations de tout ce qui est randonnée, kayak, alpinisme ; la Surfrider Foundation fait aussi des choses extraordinaires dans ce domaine-là. En tant qu'observateurs de la nature et aussi personnes capables de délivrer des messages à ceux qui participent à ces activités, ils ont toujours eu un rôle absolument fondamental. Voilà donc ce qu'on peut attendre du mouvement sportif. Soyez créatifs. C'est bien, parce que je suis là aujourd'hui pour vous dire ce qu'on attend de vous, alors que d'habitude, c'est plutôt : qu'est-ce que vous attendez de nous ? Soyez créatifs. Intégrez dans la dimension environnementale toute la dimension de cohésion, de lutte contre les inégalités, parce que c'est un élément qu'on oublie souvent : l'absence d'écologie et les pollutions sont un énorme facteur d'inégalités, ne serait-ce que par l'impact qu'ils ont sur la santé des uns et des autres. Donc dans toute vos réflexions sur le sport, n'oubliez jamais de lier ces deux dimensions, parce qu'on oublie souvent de les relier.
Le message que je voulais simplement vous faire passer aujourd'hui, c'est que le message de l'écologie et du développement soutenable - parce que c'était le mot, à l'origine, on l'a traduit par développement durable, ce qui a permis à certains de mettre tout et n'importe quoi derrière ce terme, même parfois prôner des politiques totalement contradictoires ; « développement soutenable », c'est beaucoup plus dans la ligne de ce qu'on essaie de faire-, la logique, c'est très simplement de se recentrer sur l'homme, de se recentrer sur ses équilibres, sur ses besoins plus que sur ses désirs. Souvent, on observe que les femmes et les hommes qui ne luttent plus contre leur environnement et les femmes et les hommes qui du coup laissent aller leur corps ont souvent des corps décadents. C'est quand même quelque chose d'assez impressionnant que de constater cette relation entre la nature et l'homme dans son physique. Prenez les Indiens d'Amazonie : ils ont tous un entretien physique pour ainsi dire naturel. Ça peut paraître un peu idiot de faire ce parallèle, ceci dit, on est bien dans une société qui de ses propres excès. Quand on parle d'obésité, l'obésité est liée aux excès d'une société de consommation. Le sport permet à chacun de retrouver son propre équilibre, parce qu'en sport, rien n'est facile, tout est difficile. On prend sur soi d'aller prendre un peut de temps pour pratiquer son sport. On est content, en général, quand on a terminé, mais au départ, on se dit : mais pourquoi est-ce que je fais ça ? On prend sur soi, à avoir quelques fois une certaine forme de douleur physique, et on apprend à se dépasser, on apprend, en fait, à ne pas lutter contre les autres, parce que la communauté du sport, c'est vraiment une communauté où on apprend à vivre avec les autres, à partager avec les autres. On apprend plutôt à lutter contre soi, et je pense que ça, c'est un message commun que nous partageons entre l'écologie, le développement durable et le sport. Merci donc mille fois, Rama, pour avoir engagé cette action.Source http://www.sports.gouv.fr, le 30 juin 2010
C'est vrai que j'ai eu la même question tout à l'heure en rentrant : pourquoi le sport et l'environnement, pourquoi le sport et le développement durable ? Il faudra revenir après sur ces questions climatiques. D'abord, il y a d'abord un lien extrêmement fort, et c'est pour ça que je pense qu'il n'y a pas tant de travail que ça à faire, entre l'esprit du sport et l'écologie. L'esprit du sport, c'est vouloir vraiment faire émerger et reposer son harmonie entre soi et ses capacités physiques. Dans l'esprit de l'écologie, c'est exactement la même chose, c'est cette recherche d'un équilibre, cette recherche d'une harmonie. Et quand on parle de respect de la nature, il y a d'abord le respect de la nature humaine, évidemment, qui s'impose à tous.
Juste un petit mot sur les défis qui sont devant nous, parce que finalement, on ne l'a pas tellement rappelé. Pour simplifier les choses, on a grosso modo trois grands défis. On a le défi du climat, les changements climatiques. Les perspectives actuelles, si l'on écoute les experts internationaux, c'est qu'on est sur une pente de réchauffement climatique de l'ordre de cinq degrés à l'horizon 2100. Vous allez me dire, c'est peut-être très agréable tout ça, surtout à Paris ; ceci dit, cinq degrés, c'est très exactement l'écart de température, à l'échelle mondiale, qui nous sépare de l'ère glaciaire. Donc on ne sait pas grosso modo quels seraient les impacts cumulés de ce changement de température sur une échelle aussi courte de temps. Il y a bien eu des évolutions climatiques dans l'Histoire, mais elles n'ont jamais été aussi rapides. Derrière la question du climat, c'est effectivement la question de l'épuisement des ressources, et quand on parle de décroissance, ce n'est pas tant la quantité de ressources qui pose problème, c'est le fait que l'on consomme aujourd'hui des ressources finies, et qu'il faut maintenant consommer des ressources renouvelables. On les moyens de le faire, on a les moyens d'évoluer vers une société de ressources renouvelables, ce qui suppose effectivement, en même temps, de développer un esprit de frugalité.
Le deuxième gros sujet, c'est la biodiversité, et là, l'engagement du mouvement sportif est extrêmement important sur la biodiversité. On est dans un aveuglement total sur la notion de biodiversité, parce qu'on n'est pas capables de recenser le nombre d'espèces qui existent sur Terre. On envoie des hommes sur la Lune, mais on ne sait pas ce qui se passe sur Terre. L'érosion de la biodiversité, c'est-à-dire sa disparition, connaît un rythme qu'on n'a jamais connu non plus dans l'Histoire de la Terre, dans l'Histoire de la planète. A titre d'exemple - je vais juste vous en citer un, je vous promets que je ne vais pas vous faire un cours ce matin -, les abeilles sont en train de disparaître aujourd'hui. Ça coûterait à la France de l'ordre de 2 milliards d'euros s'il fallait les remplacer par des hommes ou leurs machines, parce que les pollinisateurs, c'est-à-dire les abeilles, participent à 28 % de notre alimentation. La biodiversité, ce n'est donc pas les petites fleurs et les petits oiseaux dont on s'occupe parce qu'on a un peu d'argent à la fin du mois, c'est quand même un sujet absolument fondamental.
Le troisième gros sujet, c'est grosso modo les questions de santé environnementale : hausse du taux de cancer chez les enfants, développement des maladies respiratoires. C'est en grande partie lié à notre environnement. A une époque, on disait que 70 % des cancers étaient liés à l'environnement. C'est un chiffre totalement excessif, mais qui est lié au fait qu'on intégrait dedans les problèmes comportementaux et notamment la faible activité physique dans nos sociétés.
Vous l'avez tous rappelé, le choix de s'engager dans le développement durable ou l'environnement ne peut être qu'un choix collectif, parce que c'est un choix de société. Ce n'est pas quelque chose qui est absolument déterminé par la science ou les administrations. C'est forcément quelque chose que l'on choisit. C'est pour ça qu'on a construit le Grenelle de l'environnement : c'est pour mettre toutes les parties prenantes de la société autour de la table et d'essayer de trouver ensemble des compromis sur ce qu'on était capable de faire. On les a trouvés, on les a traduits dans la loi, maintenant on a une loi qui nous permet réellement d'agir, de s'engager. On a vraiment les moyens de le faire, et moi, je demande vraiment à être jugée sur les résultats de la mise en oeuvre. La balle est dans notre camp, on peut agir, et il est maintenant temps d'agir. Que vient faire le mouvement sportif dans cette dynamique ? D'abord, évidemment, le mouvement sportif est d'abord un mouvement d'associatifs et donc de passionnés. Quand vous faites des courses à pied, c'est effarant, c'est impressionnant le nombre de bénévoles qui sont là le long du chemin et qui sont là d'une manière totalement bénévole pour vous accompagner. C'est un mouvement, qu'on dit de trente à trente-cinq millions de participants, mais il y a surtout deux millions de bénévoles et seize millions d'inscrits, donc c'est un mouvement énorme. Quand on voit le nombre de lecteurs de L'Equipe, franchement, ça fait rêver. Les lecteurs de Science ou de Nature, je vous assure qu'ils sont un peu moins nombreux. On a donc, grâce au sport, un levier d'action absolument considérable. On a des choses très techniques, la Stratégie Nationale du Développement Durable que justement Rama Yade est peut-être l'une des premières à engager pour la période 2010-2013. Cette stratégie, c'est une boîte à outils pour les ministères, pour les fédérations, pour les clubs. Il y a vraiment des actions qui ont été engagées, notamment avec l'ADEME, qui avait travaillé à l'éco-conception de grands événements comme la Coupe du monde de rugby, comme aussi le Mondial de handball et les Championnats du monde de ski l'année dernière. On a donc déjà une expérience de ces grands événements et de la façon de les éco-concevoir. Il y a aussi l'Agenda 21 du sport, tout ce que vous avez déjà engagé.
Alors, qu'est-ce qu'on attend de vous ? Une éducation, une sensibilisation : je vous le disais, rien que par les lecteurs de L'Equipe, on a les moyens de faire passer des messages à une échelle totalement incommensurable avec mes propres moyens. Donc quand des personnes s'engagent, quand on a les grandes stars du sport qui s'engagent - car on en a qui se sont déjà engagées : Thomas Levet, Tony Estanguet, Maud Fontenoy se sont engagés pour ces causes-là -, ce sont des symboles pour la société. Les sportifs, ce sont les stars de la société, ce sont des symboles énormes pour tous nos jeunes, et pas seulement, pour tous ceux qui aiment le sport. 2010 est l'année internationale de la biodiversité ; vous savez qu'avec l'opération « Du flocon à la vague », on a impliqué effectivement un grand nombre de sportifs pour porter cette année internationale de la biodiversité, et ils le font avec une grande passion et une grande volonté. La deuxième chose qu'on attend de vous, c'est sur l'organisation des grandes manifestations, la nécessité d'intégrer leur impact en termes de carbone, de gaz à effet de serre, de déchets, de rejets d'eau. Donc tous ces grand événements, être capable de les éco-concevoir. C'est vrai qu'on a cette ambition en France d'accueillir la prochaine Coupe d'Europe de football en 2016 : ça va être seize nations, un million de supporteurs. On a de quoi concevoir quelque chose d'absolument parfait. On l'aura.
Un petit focus sur les sports de nature, parce que Yann les citait tout à l'heure. Les sports de nature sont par définition les meilleurs connaisseurs de la nature. C'est vrai qu'on a, nous, pas mal de partenariats avec les fédérations de tout ce qui est randonnée, kayak, alpinisme ; la Surfrider Foundation fait aussi des choses extraordinaires dans ce domaine-là. En tant qu'observateurs de la nature et aussi personnes capables de délivrer des messages à ceux qui participent à ces activités, ils ont toujours eu un rôle absolument fondamental. Voilà donc ce qu'on peut attendre du mouvement sportif. Soyez créatifs. C'est bien, parce que je suis là aujourd'hui pour vous dire ce qu'on attend de vous, alors que d'habitude, c'est plutôt : qu'est-ce que vous attendez de nous ? Soyez créatifs. Intégrez dans la dimension environnementale toute la dimension de cohésion, de lutte contre les inégalités, parce que c'est un élément qu'on oublie souvent : l'absence d'écologie et les pollutions sont un énorme facteur d'inégalités, ne serait-ce que par l'impact qu'ils ont sur la santé des uns et des autres. Donc dans toute vos réflexions sur le sport, n'oubliez jamais de lier ces deux dimensions, parce qu'on oublie souvent de les relier.
Le message que je voulais simplement vous faire passer aujourd'hui, c'est que le message de l'écologie et du développement soutenable - parce que c'était le mot, à l'origine, on l'a traduit par développement durable, ce qui a permis à certains de mettre tout et n'importe quoi derrière ce terme, même parfois prôner des politiques totalement contradictoires ; « développement soutenable », c'est beaucoup plus dans la ligne de ce qu'on essaie de faire-, la logique, c'est très simplement de se recentrer sur l'homme, de se recentrer sur ses équilibres, sur ses besoins plus que sur ses désirs. Souvent, on observe que les femmes et les hommes qui ne luttent plus contre leur environnement et les femmes et les hommes qui du coup laissent aller leur corps ont souvent des corps décadents. C'est quand même quelque chose d'assez impressionnant que de constater cette relation entre la nature et l'homme dans son physique. Prenez les Indiens d'Amazonie : ils ont tous un entretien physique pour ainsi dire naturel. Ça peut paraître un peu idiot de faire ce parallèle, ceci dit, on est bien dans une société qui de ses propres excès. Quand on parle d'obésité, l'obésité est liée aux excès d'une société de consommation. Le sport permet à chacun de retrouver son propre équilibre, parce qu'en sport, rien n'est facile, tout est difficile. On prend sur soi d'aller prendre un peut de temps pour pratiquer son sport. On est content, en général, quand on a terminé, mais au départ, on se dit : mais pourquoi est-ce que je fais ça ? On prend sur soi, à avoir quelques fois une certaine forme de douleur physique, et on apprend à se dépasser, on apprend, en fait, à ne pas lutter contre les autres, parce que la communauté du sport, c'est vraiment une communauté où on apprend à vivre avec les autres, à partager avec les autres. On apprend plutôt à lutter contre soi, et je pense que ça, c'est un message commun que nous partageons entre l'écologie, le développement durable et le sport. Merci donc mille fois, Rama, pour avoir engagé cette action.Source http://www.sports.gouv.fr, le 30 juin 2010