Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Député-Maire d'Alès,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous demander de bien vouloir excuser l'absence du Ministre d'Etat, retenu par d'autres engagements.
Il m'a expressément chargée de le représenter, témoignant, à travers ma personne, de toute l'attention qu'il porte au développement des voitures écologiques, voitures qui viendront dans un avenir de plus en plus rapproché se substituer aux véhicules mus par des énergies fossiles.
En effet, le Grenelle de l'Environnement a conduit à un constat partagé par tous : notre modèle de développement économique, fondé sur l'illusion de ressources illimitées, n'est pas viable sur le long terme. Il nous faut donc agir non seulement pour protéger l'environnement mais aussi pour garantir une compétitivité durable de notre économie.
La première priorité est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, pour contenir à 2°C l'évolution moyenne de température de notre planète, d'ici à 2050 car au-delà de cette augmentation, c'est la survie de notre planète qui sera en jeu.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la France s'est fixée un objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 dans le cadre du Grenelle de l'Environnement. Cet objectif est également partagé par tous les pays de l'Union européenne, qui se sont engagés dans le cadre du Paquet Energie Climat, adopté en décembre 2008, lors de la Présidence Française de l'Union Européenne. Pour atteindre cet objectif, les comportements sobres en carbone et en énergie doivent être encouragés.
Avec le Grenelle de l'environnement, le Gouvernement a donc fait du développement des véhicules écologiques une priorité importante de sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants locaux.
En 2030, ce secteur aura profondément changé par rapport à celui que nous connaissons depuis le début du 20ème siècle : les véhicules thermiques, quoiqu'encore nombreux, utiliseront peu de pétrole ; leur usage pourrait même être restreint dans les centres des grandes métropoles en raison des nuisances qu'ils génèrent (pollution, bruit). Parallèlement, le modèle économique du secteur pourrait être bouleversé par la disparition progressive du lien de propriété entre utilisateur et véhicule : la location et l'auto-partage, aujourd'hui à leurs prémisses, vont se développer rapidement.
Cette évolution est rendue inéluctable par trois facteurs majeurs :
- la crise énergétique : la dépendance du transport au pétrole, qui représente 50% de la facture pétrolière de la France, pose des problèmes économiques (déficit commercial) et géopolitiques (risques sur les approvisionnements pétroliers) qui ne feront que croître ;
- la crise environnementale : le secteur des transports est un des principaux contributeurs en termes d'émissions de C02 et de pollution locale ; il représente le quart de nos émissions, en accroissement de 22% depuis 1990 ;
- la crise du modèle économique actuel du secteur : celui-ci repose sur un renouvellement rapide des véhicules, dont l'utilité est remise en cause par les clients aujourd'hui en période de crise, et demain pour des raisons écologiques ; la location permet au contraire de remplacer des revenus ponctuels par un revenu régulier et de rentrer dans une économie de fonctionnalité.
La mise en place du bonus / malus automobile - mesure phare du Grenelle de l'environnement - a mis en lumière l'attente très forte des Français pour des véhicules plus écologiques. En effet, les véhicules bénéficiant d'un bonus ont vu leurs ventes bondir de 70% en 18 mois, représentant sur cette période une réduction d'1 gramme de CO2 par km et par mois des émissions moyennes des véhicules vendus contre 1 gCO2/km par an auparavant. Grâce à cette mesure volontariste, la France est devenue championne d'Europe en termes d'émissions de CO2 des véhicules neufs.
Réduite jusqu'alors à des « marchés de niche », la filière des véhicules électriques et hybrides est en train de changer d'échelle. Les nouvelles voitures écologiques arriveront sur le marché français dans moins de 7 mois. En Europe, c'est plus de 35 modèles qui pourraient être disponibles dès 2012. A horizon 2025, les véhicules électriques et hydrides rechargeables pourraient représenter 25% du marché des véhicules neufs, avec un marché européen estimé entre 50 et 90 milliards d'euros.
Le développement des véhicules propres permettra d'accélérer la croissance verte dont les fondements ont été posés par le Grenelle de l'Environnement : une croissance durable et génératrice d'emplois. Cette filière devrait générer en France une activité économique de 15 Mdseuros à horizon 2030 et contribuer au maintien de l'emploi dans la filière automobile. Ces mutations vont en effet entraîner des évolutions professionnelles qu'il nous faut anticiper. C'est la condition de la compétitivité de nos entreprises sur ces nouveaux marchés qui se joue. C'est tout le sens de la démarche « plan des métiers de la croissance verte » que j'ai lancé à la demande de Jean-Louis Borloo : organiser les transitions professionnelles dans ce secteur qui compte plus d'un millions de personnes. La motorisation électrique sera une composante essentielle de cette évolution.
En outre, le développement de cette filière va permettre aussi une réduction des importations de pétrole d'environ 4 Millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) et une réduction des émissions de CO2 d'environ 17,5 Millions de tonnes à horizon 2020, ce qui représente une réduction de 3% de nos émissions de C02 par rapport à 2007. C'est aussi le quart de l'engagement de la France en termes de réduction d'émissions de C02 par les secteurs non soumis aux quotas de CO2.
Le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables constituera donc une double opportunité : il contribuera tout autant à la lutte contre le changement climatique qu'à la restructuration d'un secteur aujourd'hui en crise.
Afin d'atteindre ces objectifs, Jean-Louis Borloo a présenté le 1er octobre 2009 le plan du Gouvernement pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables. L'objectif est de voir circuler 2 millions de véhicules de ce type d'ici 2020. Concrètement, le plan se déploiera dans les différents domaines du véhicule électrique : la recherche, l'industrialisation des batteries et des véhicules, la sécurité, le recyclage, ou encore les infrastructures de charge.
Afin de garantir aux constructeurs une demande suffisante pour qu'ils puissent lancer la production de véhicules électriques, en toute sécurité, à une échelle industrielle, un groupe de grandes entreprises, d'associations de collectivités et de représentants de l'Etat ont signé début avril 2010 une convention de constitution d'un groupement de commandes pour une quantité estimée à 50 000 véhicules électriques d'une autonomie d'au moins 150 km.
Grâce à l'animation de Jean-Paul Bailly, Président de La Poste, la démarche a réuni de nombreux participants : ADP, Air France, AREVA, Bouygues, EDF, ERDF, Eiffage, France Telecom, GDF Suez, Suez Environnement, GRT Gaz, GRDF, La Poste, RATP, SAUR, SNCF, SPIE, UGAP, VEOLIA, VINCI... La procédure d'appel d'offres a été lancée le 23 avril 2010 par un dialogue compétitif avec les constructeurs, afin de faire émerger les meilleures propositions.
Le processus d'achat pourra s'ouvrir à d'autres entreprises, pour de plus petites flottes, afin d'obtenir de nouveaux engagements et constituer un marché de flottes de 100 000 véhicules électriques d'ici 2015.
Concernant les infrastructures, un réseau de 900 000 points de recharge privés et 75 000 points de recharge accessibles au public sera développé d'ici 2015, porté à 4 millions de points de recharge privés et 400 000 points de recharge publics en 2020. Ces infrastructures nécessiteront un investissement de 4,7 milliards d'euros à l'horizon 2020.
Même si quantitativement les bornes de recharge accessibles au public, placées dans des parkings ou sur voirie, ne représenteront vraisemblablement que 10% des prises et 5% des usages, elles offriront une assurance aux utilisateurs de pouvoir accéder à des infrastructures de recharge en dehors de la sphère privée (domicile, travail) et des stations services ; elles constituent à ce titre un gage de fiabilité de l'ensemble du système.
Le marché ainsi ouvert pour les fabricants des infrastructures est estimé à 200 millions d'euros par an à l'horizon 2020. A ce chiffre, s'ajoute le potentiel important de création d'activité en matière de services. De plus, les besoins et donc les opportunités de création d'activité et d'emplois concernent un parc mondial qui devrait croître à raison de 6 millions de véhicules électriques supplémentaires, chaque année, à partir de 2020.
Pour tirer parti des atouts majeurs de la France dans l'industrie de l'équipement électrique et des logiciels, Christian Estrosi a annoncé la création d'un comité stratégique chargé de lui faire des propositions pour bâtir une filière industrielle forte dans le domaine des infrastructures de recharge et des services associés.
Pour les années 2010-2011, l'objectif est de déployer une infrastructure minimale, de nature à rassurer les premiers acheteurs, dans les agglomérations les plus concernées par le lancement commercial des véhicules à grande échelle. Treize agglomérations pilotes se sont déjà engagées à déployer des infrastructures de recharge dès 2010 : Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris, Rouen, Strasbourg, le Havre, la Rochelle et le Grand Nancy. Permettez-moi de saluer dans la salle les élus de ces collectivités que je tiens à féliciter pour leur volontarisme sur ce projet.
Afin de faciliter le déploiement de ces infrastructures, l'État s'est également engagé à établir un cadre conceptuel et organisationnel au travers d'un Livre Vert, qui sera publié en octobre 2010. L'animation de la rédaction de ce Livre Vert est confiée à Monsieur Louis NEGRE, Sénateur des Alpes Maritimes et rapporteur du Genelle 2 pour sa partie transports, que je tiens à remercier pour son implication totale sur ce dossier.
L'objectif est de permettre d'apporter toutes les réponses aux questions qui se posent pour un déploiement d'envergure sur le territoire national. En cela, ce document constituera un véritable guide pour assister les collectivités territoriales dans la mise en oeuvre de leurs projets. Il décrira notamment les modalités d'intervention de l'État pour la mise en place et pour le déploiement de l'infrastructure de charge des véhicules électriques. Le dimensionnement des infrastructures de charge, les modèles économiques possibles de déploiement, les questions liées à la réglementation et la standardisation y seront également abordés.
De nombreuses initiatives sont prises aujourd'hui dans un nombre croissant de pays pour favoriser le développement de nouveaux véhicules, toujours moins polluants et plus sobres en énergie. D'importants progrès sont attendus dans le domaine des véhicules thermiques qui, pour de nombreuses années encore, occuperont une part importante du marché. De nouveaux carburants de synthèse seront par ailleurs développés dans les années à venir, offrant ainsi une alternative croissante au recours au pétrole.
L'hybridation des véhicules thermiques va également progresser rapidement sur la prochaine décennie avec un impact considérable sur la réduction des pollutions et des nuisances dues au transport. Enfin, les véhicules électriques et hybrides rechargeables constitueront progressivement une des réponses les plus importantes au défi qu'il nous faut relever d'ici à 2050 pour concilier les impératifs de protection de l'environnement avec ceux du développement économique et social auquel aspirent nos concitoyens.
La montée en puissance de ces nouveaux véhicules constituent un défi à relever et en même temps une chance pour faire évoluer notre industrie vers toujours plus d'innovation et de créativité. Notre pays bénéficie d'un immense avantage dans la mesure où les entreprises, les collectivités locales et l'Etat ont compris qu'il leur fallait travailler de concert. Car l'évolution vers un parc automobile décarboné dépend de chacun de ses acteurs : les industriels afin qu'ils mettent sur le marché une offre susceptible de répondre à la demande de leurs clients, les collectivités afin qu'elles favorisent l'installation des bornes sur tout le territoire, l'Etat enfin qui doit par une politique d'incitation savoir créer les conditions les plus favorables à ce changement.
Les rencontres internationales des voitures écologiques d'Alès ont le très grand mérite de faire se rencontrer tous ces différents acteurs et de leur permettre de mieux se connaître et d'échanger. Elles vont permettre également à nos concitoyens de se familiariser avec les voitures de demain. Le site du pôle mécanique d'Alès se prête à merveille à tous les essais de nombreux modèles qui sont présentés à l'occasion de ces rencontres.
Tout ceci témoigne de la vitalité de ce nouveau marché, qui n'en est qu'à ses prémisses mais dont chacun sent bien tout le potentiel. Cela démontre, une fois de plus, que développement durable et croissance économique ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Et c'est bien dans cette direction de la croissance verte, synonyme de progrès et d'emplois que notre Gouvernement ne cesse d'oeuvrer.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 8 juillet 2010
Monsieur le Député-Maire d'Alès,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous demander de bien vouloir excuser l'absence du Ministre d'Etat, retenu par d'autres engagements.
Il m'a expressément chargée de le représenter, témoignant, à travers ma personne, de toute l'attention qu'il porte au développement des voitures écologiques, voitures qui viendront dans un avenir de plus en plus rapproché se substituer aux véhicules mus par des énergies fossiles.
En effet, le Grenelle de l'Environnement a conduit à un constat partagé par tous : notre modèle de développement économique, fondé sur l'illusion de ressources illimitées, n'est pas viable sur le long terme. Il nous faut donc agir non seulement pour protéger l'environnement mais aussi pour garantir une compétitivité durable de notre économie.
La première priorité est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, pour contenir à 2°C l'évolution moyenne de température de notre planète, d'ici à 2050 car au-delà de cette augmentation, c'est la survie de notre planète qui sera en jeu.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la France s'est fixée un objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 dans le cadre du Grenelle de l'Environnement. Cet objectif est également partagé par tous les pays de l'Union européenne, qui se sont engagés dans le cadre du Paquet Energie Climat, adopté en décembre 2008, lors de la Présidence Française de l'Union Européenne. Pour atteindre cet objectif, les comportements sobres en carbone et en énergie doivent être encouragés.
Avec le Grenelle de l'environnement, le Gouvernement a donc fait du développement des véhicules écologiques une priorité importante de sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants locaux.
En 2030, ce secteur aura profondément changé par rapport à celui que nous connaissons depuis le début du 20ème siècle : les véhicules thermiques, quoiqu'encore nombreux, utiliseront peu de pétrole ; leur usage pourrait même être restreint dans les centres des grandes métropoles en raison des nuisances qu'ils génèrent (pollution, bruit). Parallèlement, le modèle économique du secteur pourrait être bouleversé par la disparition progressive du lien de propriété entre utilisateur et véhicule : la location et l'auto-partage, aujourd'hui à leurs prémisses, vont se développer rapidement.
Cette évolution est rendue inéluctable par trois facteurs majeurs :
- la crise énergétique : la dépendance du transport au pétrole, qui représente 50% de la facture pétrolière de la France, pose des problèmes économiques (déficit commercial) et géopolitiques (risques sur les approvisionnements pétroliers) qui ne feront que croître ;
- la crise environnementale : le secteur des transports est un des principaux contributeurs en termes d'émissions de C02 et de pollution locale ; il représente le quart de nos émissions, en accroissement de 22% depuis 1990 ;
- la crise du modèle économique actuel du secteur : celui-ci repose sur un renouvellement rapide des véhicules, dont l'utilité est remise en cause par les clients aujourd'hui en période de crise, et demain pour des raisons écologiques ; la location permet au contraire de remplacer des revenus ponctuels par un revenu régulier et de rentrer dans une économie de fonctionnalité.
La mise en place du bonus / malus automobile - mesure phare du Grenelle de l'environnement - a mis en lumière l'attente très forte des Français pour des véhicules plus écologiques. En effet, les véhicules bénéficiant d'un bonus ont vu leurs ventes bondir de 70% en 18 mois, représentant sur cette période une réduction d'1 gramme de CO2 par km et par mois des émissions moyennes des véhicules vendus contre 1 gCO2/km par an auparavant. Grâce à cette mesure volontariste, la France est devenue championne d'Europe en termes d'émissions de CO2 des véhicules neufs.
Réduite jusqu'alors à des « marchés de niche », la filière des véhicules électriques et hybrides est en train de changer d'échelle. Les nouvelles voitures écologiques arriveront sur le marché français dans moins de 7 mois. En Europe, c'est plus de 35 modèles qui pourraient être disponibles dès 2012. A horizon 2025, les véhicules électriques et hydrides rechargeables pourraient représenter 25% du marché des véhicules neufs, avec un marché européen estimé entre 50 et 90 milliards d'euros.
Le développement des véhicules propres permettra d'accélérer la croissance verte dont les fondements ont été posés par le Grenelle de l'Environnement : une croissance durable et génératrice d'emplois. Cette filière devrait générer en France une activité économique de 15 Mdseuros à horizon 2030 et contribuer au maintien de l'emploi dans la filière automobile. Ces mutations vont en effet entraîner des évolutions professionnelles qu'il nous faut anticiper. C'est la condition de la compétitivité de nos entreprises sur ces nouveaux marchés qui se joue. C'est tout le sens de la démarche « plan des métiers de la croissance verte » que j'ai lancé à la demande de Jean-Louis Borloo : organiser les transitions professionnelles dans ce secteur qui compte plus d'un millions de personnes. La motorisation électrique sera une composante essentielle de cette évolution.
En outre, le développement de cette filière va permettre aussi une réduction des importations de pétrole d'environ 4 Millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) et une réduction des émissions de CO2 d'environ 17,5 Millions de tonnes à horizon 2020, ce qui représente une réduction de 3% de nos émissions de C02 par rapport à 2007. C'est aussi le quart de l'engagement de la France en termes de réduction d'émissions de C02 par les secteurs non soumis aux quotas de CO2.
Le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables constituera donc une double opportunité : il contribuera tout autant à la lutte contre le changement climatique qu'à la restructuration d'un secteur aujourd'hui en crise.
Afin d'atteindre ces objectifs, Jean-Louis Borloo a présenté le 1er octobre 2009 le plan du Gouvernement pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables. L'objectif est de voir circuler 2 millions de véhicules de ce type d'ici 2020. Concrètement, le plan se déploiera dans les différents domaines du véhicule électrique : la recherche, l'industrialisation des batteries et des véhicules, la sécurité, le recyclage, ou encore les infrastructures de charge.
Afin de garantir aux constructeurs une demande suffisante pour qu'ils puissent lancer la production de véhicules électriques, en toute sécurité, à une échelle industrielle, un groupe de grandes entreprises, d'associations de collectivités et de représentants de l'Etat ont signé début avril 2010 une convention de constitution d'un groupement de commandes pour une quantité estimée à 50 000 véhicules électriques d'une autonomie d'au moins 150 km.
Grâce à l'animation de Jean-Paul Bailly, Président de La Poste, la démarche a réuni de nombreux participants : ADP, Air France, AREVA, Bouygues, EDF, ERDF, Eiffage, France Telecom, GDF Suez, Suez Environnement, GRT Gaz, GRDF, La Poste, RATP, SAUR, SNCF, SPIE, UGAP, VEOLIA, VINCI... La procédure d'appel d'offres a été lancée le 23 avril 2010 par un dialogue compétitif avec les constructeurs, afin de faire émerger les meilleures propositions.
Le processus d'achat pourra s'ouvrir à d'autres entreprises, pour de plus petites flottes, afin d'obtenir de nouveaux engagements et constituer un marché de flottes de 100 000 véhicules électriques d'ici 2015.
Concernant les infrastructures, un réseau de 900 000 points de recharge privés et 75 000 points de recharge accessibles au public sera développé d'ici 2015, porté à 4 millions de points de recharge privés et 400 000 points de recharge publics en 2020. Ces infrastructures nécessiteront un investissement de 4,7 milliards d'euros à l'horizon 2020.
Même si quantitativement les bornes de recharge accessibles au public, placées dans des parkings ou sur voirie, ne représenteront vraisemblablement que 10% des prises et 5% des usages, elles offriront une assurance aux utilisateurs de pouvoir accéder à des infrastructures de recharge en dehors de la sphère privée (domicile, travail) et des stations services ; elles constituent à ce titre un gage de fiabilité de l'ensemble du système.
Le marché ainsi ouvert pour les fabricants des infrastructures est estimé à 200 millions d'euros par an à l'horizon 2020. A ce chiffre, s'ajoute le potentiel important de création d'activité en matière de services. De plus, les besoins et donc les opportunités de création d'activité et d'emplois concernent un parc mondial qui devrait croître à raison de 6 millions de véhicules électriques supplémentaires, chaque année, à partir de 2020.
Pour tirer parti des atouts majeurs de la France dans l'industrie de l'équipement électrique et des logiciels, Christian Estrosi a annoncé la création d'un comité stratégique chargé de lui faire des propositions pour bâtir une filière industrielle forte dans le domaine des infrastructures de recharge et des services associés.
Pour les années 2010-2011, l'objectif est de déployer une infrastructure minimale, de nature à rassurer les premiers acheteurs, dans les agglomérations les plus concernées par le lancement commercial des véhicules à grande échelle. Treize agglomérations pilotes se sont déjà engagées à déployer des infrastructures de recharge dès 2010 : Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris, Rouen, Strasbourg, le Havre, la Rochelle et le Grand Nancy. Permettez-moi de saluer dans la salle les élus de ces collectivités que je tiens à féliciter pour leur volontarisme sur ce projet.
Afin de faciliter le déploiement de ces infrastructures, l'État s'est également engagé à établir un cadre conceptuel et organisationnel au travers d'un Livre Vert, qui sera publié en octobre 2010. L'animation de la rédaction de ce Livre Vert est confiée à Monsieur Louis NEGRE, Sénateur des Alpes Maritimes et rapporteur du Genelle 2 pour sa partie transports, que je tiens à remercier pour son implication totale sur ce dossier.
L'objectif est de permettre d'apporter toutes les réponses aux questions qui se posent pour un déploiement d'envergure sur le territoire national. En cela, ce document constituera un véritable guide pour assister les collectivités territoriales dans la mise en oeuvre de leurs projets. Il décrira notamment les modalités d'intervention de l'État pour la mise en place et pour le déploiement de l'infrastructure de charge des véhicules électriques. Le dimensionnement des infrastructures de charge, les modèles économiques possibles de déploiement, les questions liées à la réglementation et la standardisation y seront également abordés.
De nombreuses initiatives sont prises aujourd'hui dans un nombre croissant de pays pour favoriser le développement de nouveaux véhicules, toujours moins polluants et plus sobres en énergie. D'importants progrès sont attendus dans le domaine des véhicules thermiques qui, pour de nombreuses années encore, occuperont une part importante du marché. De nouveaux carburants de synthèse seront par ailleurs développés dans les années à venir, offrant ainsi une alternative croissante au recours au pétrole.
L'hybridation des véhicules thermiques va également progresser rapidement sur la prochaine décennie avec un impact considérable sur la réduction des pollutions et des nuisances dues au transport. Enfin, les véhicules électriques et hybrides rechargeables constitueront progressivement une des réponses les plus importantes au défi qu'il nous faut relever d'ici à 2050 pour concilier les impératifs de protection de l'environnement avec ceux du développement économique et social auquel aspirent nos concitoyens.
La montée en puissance de ces nouveaux véhicules constituent un défi à relever et en même temps une chance pour faire évoluer notre industrie vers toujours plus d'innovation et de créativité. Notre pays bénéficie d'un immense avantage dans la mesure où les entreprises, les collectivités locales et l'Etat ont compris qu'il leur fallait travailler de concert. Car l'évolution vers un parc automobile décarboné dépend de chacun de ses acteurs : les industriels afin qu'ils mettent sur le marché une offre susceptible de répondre à la demande de leurs clients, les collectivités afin qu'elles favorisent l'installation des bornes sur tout le territoire, l'Etat enfin qui doit par une politique d'incitation savoir créer les conditions les plus favorables à ce changement.
Les rencontres internationales des voitures écologiques d'Alès ont le très grand mérite de faire se rencontrer tous ces différents acteurs et de leur permettre de mieux se connaître et d'échanger. Elles vont permettre également à nos concitoyens de se familiariser avec les voitures de demain. Le site du pôle mécanique d'Alès se prête à merveille à tous les essais de nombreux modèles qui sont présentés à l'occasion de ces rencontres.
Tout ceci témoigne de la vitalité de ce nouveau marché, qui n'en est qu'à ses prémisses mais dont chacun sent bien tout le potentiel. Cela démontre, une fois de plus, que développement durable et croissance économique ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Et c'est bien dans cette direction de la croissance verte, synonyme de progrès et d'emplois que notre Gouvernement ne cesse d'oeuvrer.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 8 juillet 2010