Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur la politique gouvernementale, l'affaire Woerth-Bettencourt et l'action en faveur des territoires ruraux, à Lagorce (Ardèche) le 12 juillet 2010.

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Circonstance : Déplacement à l'entreprise de cosmétiques Melvita, à Lagorce (Ardèche) le 12 juillet 2010

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord vous demander de bien vouloir pardonner le retard avec lequel cette visite s'est effectuée, il ne faisait pas aussi beau au-dessus de Paris qu'au-dessus de l'Ardèche : un orage menaçait tous les décollages de tous les avions.
Je voudrais d'abord, Monsieur le Président et tous vos collaborateurs, vous remercier de l'accueil que vous m'avez réservé. De même que je voudrais remercier les viticulteurs qui, tout à l'heure, m'ont fait découvrir et apprécier les produits de l'Ardèche.
La visite que j'effectue aujourd'hui se situe dans un contexte qui est un peu particulier. D'abord, nous sommes en train de sortir d'une crise économique et financière mondiale d'une extrême violence. Nous avons, avec le Président de la République, essayé de conduire notre pays en dehors de cette crise en essayant de faire du mieux que nous pouvions. Nous avons été les premiers à prendre les décisions qui ont permis de stopper la crise financière, et en particulier qui ont permis d'empêcher que les banques européennes, et à travers elles, sans doute, l'ensemble du système financier mondial ne s'effondre. Pourquoi ne pas le reconnaître, c'est la France et l'Europe qui ont été les premiers à trouver les bonnes décisions que les Etats-Unis ne parvenaient pas eux-mêmes à trouver. Puis, nous avons dû faire face à la défaillance ou au risque de défaillance des Etats européens qui étaient trop endettés et en particulier de la Grèce. Nous avons su, là aussi, beaucoup à l'initiative de la France et de l'Allemagne, trouver les réponses solidaires qui ont permis d'écarter le danger de faillite qui pesait sur ce pays, et qui menaçait par ricochet l'ensemble de notre système économique et la valeur même de notre monnaie. Et puis, nous avons engagé un combat difficile, qui n'est pas encore gagné, qui va demander encore beaucoup d'efforts, beaucoup de débats, beaucoup d'affrontements, pour essayer de mettre en place une régulation financière dans le monde, pour faire en sorte que ce qui s'est produit et qui s'est traduit par une récession sans précédent depuis pratiquement un demi-siècle, ne puisse pas se reproduire, en tout cas pas avec la même facilité.
Nous faisons cela en menant en même temps un plan d'assainissement de nos finances publiques car, bien sûr, la France ne peut pas, d'un côté dire à la Grèce, à l'Espagne, au Portugal ou à l'Italie, qu'il convient de retrouver l'équilibre budgétaire et ne pas le faire elle-même. Nous essayons de le faire, en ne mettant pas en péril la croissance de notre pays, en essayant de prendre des mesures qui sont, certes des mesures difficiles, mais qui le sont plutôt moins que celles qui sont prises dans tous les autres pays européens. Autour de nous, on réduit de façon extrêmement brutale le nombre des fonctionnaires, on réduit les salaires des fonctionnaires, on coupe de façon très brutale dans les dépenses publiques, on prolonge l'âge de la retraite jusqu'à 67 ans. Nous essayons de prendre des mesures, qui sont des mesures difficiles, mais qui vont beaucoup moins loin que celles-là parce qu'il nous semble nécessaire de trouver le bon équilibre entre le retour à l'équilibre des finances publiques et en même temps, le soutien à la croissance et la justice dans les décisions que nous prenons.
Parmi ces décisions les plus difficiles, ce sont évidemment celles qui ont trait aux réformes de structure qui sont nécessaires pour que notre pays continue à être compétitif, pour qu'une entreprise comme la vôtre puisse continuer à produire en France et à vendre dans le monde entier. Ce sont notamment les mesures que nous avons prises en matière de fiscalité - je me tourne vers les élus locaux -, en supprimant la taxe professionnelle, ça a provoqué beaucoup de débats dans notre pays, des débats qui sont légitimes, mais enfin nous étions le seul pays en Europe à avoir une taxe qui pesait sur l'investissement des entreprises. Il fallait bien un jour ou l'autre la supprimer. Et puis, la réforme des retraites, dont nous sommes en train de débattre, qui sera soumise au Conseil des ministres mercredi prochain qui vise naturellement à augmenter la durée du travail pour faire suite à l'augmentation de la durée de la vie, qui a été considérable depuis maintenant un demi-siècle. Là encore, je veux faire remarquer que nous essayons de prendre des mesures qui sont des mesures raisonnables. Quand beaucoup d'autres pays sont passés à 65, à 67, à 68 ans, nous avons décidé de passer à 62 ans en 2018. Ce sont des mesures qui sont indispensables si l'on veut assurer l'équilibre des régimes de retraite, c'est-à-dire le paiement des pensions aux retraités aujourd'hui et demain. Et en même temps, ce sont des mesures qui nous emmènent beaucoup moins loin que la plupart des autres pays européens.
Dans ce contexte notre pays connaît en ce moment même, une sorte de crise politico-médiatique, qui n'est pas sans lien avec les réformes que nous faisons, et avec les efforts que nous sommes amenés à demander. Depuis trois semaines, l'honneur d'un membre du gouvernement est mis en cause quasiment chaque jour. Chaque jour apporte son lot de nouvelles révélations, comme si les premières d'ailleurs ne suffisaient pas, et au fur et à mesure que nous apportons les démentis, d'autres révélations apparaissent comme par hasard pour venir étayer une accusation sans fin. Je note que, hier soir même, l'inspection générale des Finances, c'est-à-dire le service d'inspection du ministère des Finances a apporté la démonstration que l'essentiel de ces accusations étaient fausses. J'ai bien noté que certains mettaient en cause l'indépendance de l'inspection des Finances, en disant, mais après tout ce sont des fonctionnaires, ils sont sous l'autorité du Gouvernement.
Je trouve que c'est très méprisant pour les hauts fonctionnaires de notre pays, qui ont une grande tradition d'indépendance. Je trouve que c'est très méprisant pour une administration, l'administration fiscale, qui est sans doute une des plus indépendantes en Europe, et dont en général on se plaint, plutôt en raison de son indépendance, qu'en raison de son absence d'efficacité.
Et puis enfin, je veux dire à ceux qui contestent ce rapport, qu'il existe au sein du Parlement un homme qui a la possibilité quand il le veut, de vérifier à chaque instant, la véracité de ce rapport, de se faire produire tous les documents, toutes les preuves nécessaires, c'est le Président de la commission des Finances de l'Assemblée Nationale. La Constitution lui donne la possibilité d'enquêter comme il le veut, comme il l'entend sur tous les sujets et aucun service de l'Etat ne peut lui refuser l'accès aux documents. Il se trouve que cet homme est membre du Parti socialiste. Je pense donc qu'il aura à coeur de faire les vérifications nécessaires et qu'il permettra de faire toute la lumière sur ces tristes affaires. Je voudrais juste pour finir sur ce sujet, vous dire que moi depuis un peu plus de 30 ans que je me suis engagé dans la vie publique, j'ai toujours essayé de faire mon travail honnêtement, de faire mon travail en respectant la vérité, en essayant d'être le plus juste possible. On se trompe naturellement, personne n'a la vérité, il y a toujours une part de vérité chez les autres. Mais je pense que personne ne peut me reprocher des écarts dans ma vie publique, et je veux vous dire que si j'avais eu le moindre doute, le moindre doute, sur la culpabilité du Ministre en charge des comptes publics, j'en aurais immédiatement tiré publiquement les conséquences. Mais justement, je n'avais aucun doute sur son honnêteté, et sur le respect de l'exigence de transparence qui a toujours été la sienne dans le travail que je lui ai confié.
La République exige du Gouvernement une attitude qui soit digne, et une attitude qui soit exemplaire. La République exige que l'on travaille pour l'intérêt général, même si travailler pour l'intérêt général cela ne revient pas toujours à plaire à tout le monde. Demander aux Français de travailler plus longtemps pour sécuriser nos retraites, imposer à toutes nos administrations de réduire leurs dépenses : nous sommes le pays d'Europe aujourd'hui qui a le niveau de dépenses publiques le plus élevé. Nous ne sommes pas le deuxième, nous sommes le premier en niveau de dépenses publiques, et cela pendant trois ans. Réduire pour certains de nos compatriotes les avantages, ce que l'on appelle les niches fiscales, ce n'est pas facile. Franchement, ce serait plus facile pour moi de faire le contraire. Cela n'est peut être pas populaire, mais l'intérêt général ne se confond pas avec une affaire électorale. L'intérêt général pour moi se confond avec le service de la France, et l'intérêt général se confond avec la volonté d'offrir à nos enfants un pays qui soit un pays solide, un pays qui soit respecté et qui soit solidaire.
Et je pense que, ici dans l'Ardèche, ce sont des mots qui ont du sens, parce que ici dans l'Ardèche, on sait ce que cela signifie faire face à l'adversité. Au XIXe siècle, les usines qui traitaient la soie ou qui fabriquaient le papier, jalonnaient encore les vallées de votre département. Cent ans plus tard, l'Ardèche avait perdu un tiers de sa population. Et il a fallu attendre 2003 pour qu'un plan de développement économique spécifique soit dédié, avec l'accompagnement financier de l'Etat et des crédits de l'Union européenne.
Il y a des problèmes auxquels l'Etat doit répondre, auxquels l'Etat doit répondre par la volonté politique.
Mais il y a aussi, et c'est en général le plus important, la réponse des hommes.
Et ici, je voudrais évidemment mentionner celle de Bernard Chevilliat, qui est arrivé en Ardèche en 1977, et qui a fondé, quelques années plus tard, cette entreprise : Melvita. Une entreprise qui est aujourd'hui leader en France dans le domaine de la cosmétique bio et naturelle.
La leçon que je veux tirer de cette réussite, c'est qu'il y a des ressources de compétitivité, c'est qu'il y a des ressources d'innovation dans le monde rural.
Et d'ailleurs, dans notre pays, depuis une vingtaine d'années, nos territoires ruraux, globalement, connaissent un regain démographique, qui s'accompagne, le plus souvent, d'un renouveau économique.
Bien entendu, l'agriculture demeure le socle fondamental de l'activité dans les territoires ruraux.
Mais il y a aussi un tissu de PME, un tissu de PMI. Et puis, il y a toute une économie de services.
Bref, la France rurale demeure l'un des socles de notre pacte national.
Pour soutenir cette France rurale, qui souvent se trouve avec des outils économiques, des outils réglementaires qui ne sont pas adaptés à ses propres caractéristiques, nous avons, avec Michel Mercier, organisé les Assises des territoires ruraux.
Cette consultation a réuni plus de 80.000 personnes à l'automne dernier.
Et dans la foulée, nous avons adopté un plan autour de deux enjeux fondamentaux: les services à la population et le développement économique.
Sur les services à la population, il faut que nous soyons ensemble imaginatifs, et que nous ayons le courage de réformer, parce qu'on ne peut pas faire comme si la France n'avait pas changé, on ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas des nouvelles technologies.
Est-ce qu'il faut maintenir quel qu'en soit le coût et quelle qu'en soit l'efficacité et surtout quelle qu'en soit la fréquentation, des services qui n'ont plus vocation à fonctionner comme ils fonctionnaient sous la IIIe ou sous la IVe République ?
Evidemment non !
Il faut fédérer, il faut mutualiser, il faut connecter les actions des services publics.
Nous sommes en train de mettre en place un protocole entre l'Etat et les grands opérateurs, comme La Poste, EDF, la SNCF, Pôle emploi, ou encore les caisses de Sécurité sociale pour expérimenter dans une trentaine de départements, des lieux mutualisés d'accueil et de service au public.
Je pense évidemment aussi à la santé. Entre 2010 et 2013, nous allons financier 250 maisons de santé pluridisciplinaires; 400 contrats d'engagement de service public vont inciter des jeunes professionnels de santé à s'installer en milieu rural. C'est un enjeu absolument fondamental pour l'avenir des territoires ruraux et qui nécessite de repenser l'organisation de notre système de santé.
Le deuxième enjeu du plan gouvernemental, c'est le développement économique. C'est d'abord, vous le savez mieux que quiconque, une question de dessertes, par les moyens de transport et de communication.
Depuis 2009, et en particulier avec le plan de relance, nous avons accéléré les travaux des grandes infrastructures routières ou ferroviaires, qui irriguent notre territoire. Nous sommes un des pays européens qui dispose notamment en matière ferroviaire et en matière de grande vitesse d'un des réseaux les plus denses et qui va encore s'accroître considérablement.
Mais il y a aussi un besoin très fort d'accès à la téléphonie mobile, à l'Internet haut débit et très haut débit. Et nous avons voulu qu'un des points essentiels de notre plan soit la réduction de la fracture numérique.
Nous allons achever la couverture des zones « blanches » de la téléphonie mobile et je sais que dans le département, il y en a encore beaucoup. C'est un de ceux qui en connaît encore beaucoup. Nous allons également engager 2 milliards d'euros issus de l'emprunt national pour déployer le très haut débit sur l'ensemble du territoire, avec les technologies correspondant aux caractéristiques de chaque territoire : la fibre optique, quand c'est possible, les moyens radios et satellitaires quand cela ne l'est pas et nous allons, - et c'est un point sur lequel nous avons veillé avec M. Mercier - déployer simultanément le plan haut débit sur les zones rurales et dans les grandes villes, ce qui n'était pas la tradition, puisque en général on faisait d'abord les grandes villes et ensuite, lorsque l'ensemble du déploiement était terminé, les zones rurales.
Le développement économique passe aussi et surtout par le soutien aux entreprises.
Nous avons mis en place des mesures pour faciliter l'accès au financement des entreprises installées en zone rurale. Nous avons demandé à la Banque postale, à OSEO et au Fonds stratégique d'investissement, qui a été créé en 2008, de prendre des dispositions en ce sens. C'est-à-dire que nous avons maintenant une panoplie d'instruments qui nous permet à la fois de venir en aide à des entreprises qui connaissent des difficultés temporaires de trésorerie ou d'investir directement dans le capital de ces entreprises à travers notamment le Fonds stratégique d'investissement.
Nous avons aussi voulu que les exonérations fiscales propres aux zones de revitalisation rurale soient réorientées vers la transmission et vers la reprise d'entreprises.
Et enfin, j'ai évoqué la réforme de la taxe professionnelle. Elle va en 2010 représenter une injection au fond dans les entreprises pour leur propre développement de 12 milliards d'euros.
Enfin, nous comptons appuyer le développement économique des territoires sur leurs ressources naturelles.
C'est ce que vous avez fait, avec Melvita, en Ardèche. Et c'est ce type de démarche que nous voulons encourager en favorisant les circuits courts de commercialisation.
Enfin, il y a les Pôles d'excellence rurale, c'est-à-dire les projets j'allais dire de terrain, qui fédèrent plusieurs acteurs économiques et que l'Etat soutient.
J'avais annoncé en septembre 2009 le lancement d'une deuxième vague d'appels à projet. Sur 240 dossiers qui ont été présentés dans toute la France, 115 ont été retenus.
Oh, il n'y a pas de compétition entre les départements dans ce domaine, mais enfin on peut quand même noter le bon « score » de l'Ardèche : 5 projets sur 7 ont été sélectionnés. Et le dynamisme des élus de l'Ardèche, et en particulier celui de Jean-Claude Flory n'y est pas pour rien !
Je suis allé, Mesdames et Messieurs, tout à l'heure, à la rencontre de l'Union des Vignerons des Coteaux de l'Ardèche, à Ruoms.
Ce groupement de coopératives est une réussite économique, avec un peu plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Les dirigeants de l'UVICA se battent pour la vitalité de leur activité et de leur territoire, dans un marché qui est complètement mondialisé et où la concurrence est de plus en plus rude.
Notre politique rurale doit être à l'écoute du monde agricole, qui du fait de cette transformation, traverse une crise grave.
Le premier défi à relever, c'est celui de la préservation du potentiel de production de l'agriculture.
Au rythme actuel de perte de foncier agricole, nous voyons disparaître environ un département agricole tous les dix ans.
Nous avons pris la décision dans la loi de modernisation agricole, qui vient d'être votée par le Parlement, de créer une taxe sur les fortes plus-values réalisées lors de la vente d'anciennes terres agricoles devenues constructibles. Et le produit de cette taxe sera intégralement affecté à l'installation des jeunes agriculteurs.
Enfin, dans chaque département, une commission compétente pourra être consultée sur toute question relative à la régression des surfaces agricoles et sur les moyens de limiter la consommation de l'espace agricole.
Le deuxième défi, et c'est un défi que vous incarnez particulièrement bien ici, c'est de concilier le respect de l'environnement et la compétitivité.
Les agriculteurs français ne remettent pas en cause leur engagement pour une agriculture durable, mais en même temps, ils veulent pouvoir, et c'est normal, la concilier avec le réalisme du marché.
Economie et environnement ne sont pas contradictoires !
Et quand nous développons par exemple les circuits courts, et bien nous avançons sur les deux plans, celui de l'environnement et celui de la compétitivité.
Quand nous confirmons l'engagement de l'Etat pour le Plan de Performance Energétique, nous impulsons une politique en faveur des exploitations agricoles dans l'esprit du Grenelle de l'environnement.
Enfin, le troisième défi, c'est de mieux préparer l'agriculture à faire face à la volatilité des prix, qui est liée à l'ouverture mondiale des marchés.
C'est l'objectif principal de la loi de modernisation de l'agriculture, à travers la mise en place de contrats, à travers l'amélioration du système de couverture des risques, les assurances, pour faire face notamment aux aléas climatiques, et le renforcement du rôle des interprofessions.
Ce doit être un virage que doit prendre notre agriculture.
Au-delà des textes de loi, il faut encourager - et c'est le travail de toute la profession - le mouvement vers la contractualisation, qui assure une stabilité des prix et des revenus, vers un travail interprofessionnel accru et vers une meilleure gestion des risques.
Mais pour faire face à la volatilité des prix, les contrats, les assurances, la mutualisation, tout cela ne suffira pas si, en même temps, nous ne réussirons pas à préserver les acquis qui sont ceux de PAC.
Nous nous battons à Bruxelles, à Strasbourg, à Luxembourg, pour une PAC forte et ambitieuse. Nous défendons depuis plusieurs mois l'idée qu'il doit y avoir une meilleure régulation des marchés agricoles en Europe. Nous continuerons à nous battre pour que notre agriculture et l'agriculture européenne restent une vraie force de l'économie européenne, en particulier parce que nous sommes attachés à la sécurité alimentaire et à la sécurité sanitaire que représente le savoir-faire des agriculteurs français et des agriculteurs européens. J'ai eu l'occasion, il y a quelques jours, de présenter toutes ces options devant l'ensemble des Commissaires européens. Et à l'un d'entre eux, qui m'expliquait qu'interdire les animaux clonés, ce serait fermer à l'Europe les marchés américains, enfin les produits américains d'Amérique latine et l'Amérique du Nord, je lui ai posé la question de savoir si avant de se poser la question du commerce, il ne fallait pas se poser la question de la sécurité sanitaire. Il m'a regardé comme si je parlais une langue étrangère. Mais c'est un combat que nous mènerons parce que pour nous, on ne peut pas, on ne doit pas accepter de sacrifier la qualité, la sécurité sanitaire à la libre circulation des produits, qui est importante, naturellement, mais qui ne passe pas avant la santé humaine et avant le respect des traditions et de la qualité de vie à laquelle nous sommes attachés.
Voilà Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Je suis venu saluer ici, en Ardèche, saluer une France qui travaille, qui innove et qui, malgré la crise, remporte des succès.
Il ne faut, parce que c'est difficile, nous laisser détourner de nos objectifs.
Il ne faut pas nous diviser pour des querelles, qui sont des querelles secondaires.
C'est l'avenir qui doit mobiliser toutes les forces de la Nation.
Nous sommes en train de sortir de cette crise économique, nous sommes même en train d'en sortir les premiers parmi les pays de l'Union européenne. On le doit au travail des français, on le doit au fait que les français, malgr?? le fait qu'ils affichent souvent un certain pessimisme devant l'avenir, sont en Europe ceux qui ont maintenu le plus haut niveau de consommation, ce qui montre qu'il y a parfois un écart entre la perception que l'on a de l'avenir quand on l'exprime et puis la réalité des comportements. Il faut que nous restions rassemblés, que nous restions unis dans un moment qui est un moment très important pour l'avenir de notre pays et pour l'avenir de l'Union européenne et je suis heureux d'être venu, au fond, le dire devant vous, parce que je pense que ce que vous faites ici, dans l'Ardèche, dans cette entreprise est un très bon symbole des capacités de résistance, d'innovation et de conquête des marchés de demain pour notre pays.Source http://www.gouvernement.fr, le 19 juillet 2010