Interview de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la justice, parue dans "20 Minutes" du 13 octobre 2010, sur la prévention de la délinquance juvénile.

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- Avec ce rapport, n'avez-vous pas peur d'apparaître comme une simple caution au regard de la politique sécuritaire du gouvernement ?
Je n'imagine même pas que ma démarche puisse être gadget ou caution tellement elle est au coeur de la cohésion sociale. Mon but est de surmonter un certain nombre de contradictions permanentes.
- Pourtant, la prévention est plutôt un sujet qui rassemble...
C'est un sujet important aux yeux de tous, mais disparate sur les réponses. Il y a le point de vue du maire, celui de l'éducateur, du policier, du juge, de la victime...
- Il y a aussi le point de vue du député Eric Ciotti (UMP), qui propose de couper les allocations familiales à certains parents. Ça vous choque ?
Non. Nous sommes d'accord avec Eric Ciotti. C'est la possibilité de la contrainte qui permet de faire bouger les parents, plutôt que de les abandonner. A la fin, je peux vous assurer que les parents vous remercient. Ils vous disent: « Merci de m'avoir tendu la main ».
- Et l'encadrement militaire des jeunes délinquants prôné par Ségolène Royal ?
Ça mérite d'être regardé. C'est un des points que j'évoquerai lors des assises. Il faut analyser les expériences dans d'autres pays. S'exprime ici une certaine nostalgie de ce qu'a apporté le service militaire. Dans l'absolu, je reconnais que l'armée, par rapport à des jeunes en difficulté, joue un rôle positif considérable.
- Avez-vous envie de rester au gouvernement après le remaniement ?
D'abord, j'ai beaucoup de chance d'avoir une mission qui m'occupe. Tous les matins, je ne me dis pas: « Mais qu'est-ce qui va m'arriver?» A titre personnel, je me sens motivé pour continuer dans le cadre d'un raisonnement politique. La gauche moderne peut jouer un rôle dans la perspective du deuxième tour présidentiel. Je suis loyal et fidèle. Et quoi qu'il arrive, je le resterai jusqu'en 2012. Tout ça dépend du Président. Moi, j'ai la positive attitude.
source http://www.justice.gouv.fr, le 20 octobre 2010