Texte intégral
C'est avec un vif intérêt que je viens de parcourir avec vous les allées de ce salon de l'immobilier du FIGARO. Cela m'a permis de rencontrer des professionnels motivés, enthousiastes, et résolus à contribuer positivement à cette embellie de l'immobilier que connaît notre pays et tout particulièrement la Région Parisienne.
Nous constatons en effet un redémarrage, de l'ordre de 10 %, du nombre des logements commencés en 1998, et un accroissement encore plus significatif du nombre des permis de construire (+ 25 %). Même s'il faut faire la part de l'accélération de fin d'année 1998 qui est un peu conjoncturelle, les analyses montrent que nous restons sur une tendance de fond de + 10 à 15 %, ce qui nous permet de considérer que la barre des 300 000 mises en chantier pourrait bien être approchée dès 1999.
Le marché immobilier dans l'ancien connaît lui aussi une évolution favorable qui permettra peut être de battre en 1999 le record du nombre de transactions qui date de 1989.
Enfin le secteur non résidentiel -les bureaux, les locaux industriels ou commerciaux- se porte lui aussi très bien en termes de chantiers et de projets. Au delà du bâtiment, c'est un bon signe pour la conjoncture économique générale, si ce phénomène vient à être confirmé dans les mois qui viennent : c'est le signe que l'investissement de nos entreprises, dans sa dimension immobilière, ne faiblit pas, bien au contraire, et que la confiance est au rendez-vous.
Il faut relever -et c'est heureux- que la région parisienne se trouve parfaitement en ligne sur cette tendance nationale, avec une hausse de 10 % des mises en chantier sur l'ensemble de la région, et par exemple, un accroissement des transactions de l'ordre de 15 % sur Paris intra-muros.
Il y a sans doute plusieurs raisons à cette bonne tenue de l'immobilier: il y a d'abord la conjoncture économique générale, qui conduit les ménages et aussi les entreprises à investir davantage que dans un passé récent, d'autant que les prix sont raisonnables et que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas. Il y a aussi l'effet de dispositif temporaires qui ne sont jamais aussi efficaces qu'à l'approche de leur fin annoncée. Je veux y voir aussi l'effet d'un certain nombre de mesures prises récemment visant spécifiquement à soutenir l'immobilier et surtout à faire en sorte que la reprise soit durable et non conjoncturelle.
Vous savez en effet que des réformes importantes ont été entreprise en ce sens depuis 18 mois. J'en citerai quatre qui vous concernent directement :
1. La consolidation de l'accession sociale à la propriété avec la rebudgétisation du prêt à taux zéro, et l'extinction progressive du prélèvement sur le 1 % logement.
2. La mise en place du statut du bailleur privé, dispositif à durée non limitée de soutien à l'investissement locatif privé. Le décret d'application fixant les modalités de calcul et d'évaluation des loyers et des revenus plafonds devrait être publié dans les tout prochains jours, de même que les dispositions prévues en matière de garantie de loyers et de charges.
3. Ces garanties participent de l'une des réformes les plus importantes engagées depuis deux ans en matière de logement : c'est la création, grâce à la mobilisation des fonds du 1 % logement, de dispositifs de sécurité pour les accédants à la propriété sociale comme pour les propriétaires bailleurs privés et leurs locataires. Ainsi ce sont environ 100 000 accédants à la propriété et un nombre au moins équivalent de propriétaires bailleurs qui bénéficieront chaque année de cette garantie. Et nous escomptons bien également un impact économique indirect, par le déblocage ou l'accélération de projets qui étaient jusque là suspendus ou différés par les ménages.
4. Enfin, nous nous sommes attachés à prendre en considération le parc de logements existants dans l'ensemble de nos initiatives. Je citerai à cet égard deux mesures d'importance, qui ne sont sans doute qu'une première étape : il s'agit de la baisse des droits de mutation de 1,6 points, et de la diminution de la TVA sur les travaux des logements conventionnés à l'ANAH, sans oublier le renforcement des dispositifs de crédits d'impôt pour les travaux à domicile.
Tout cela permet de jeter les bases d'une politique du logement durable et équilibrée, fondée sur une offre diversifiée mais aussi sur la recherche d'une plus grande sécurité face aux évolutions rapides qui caractérisent la société contemporaine.
Nous voulons donner des perspectives durables aux professionnels et aux acteurs de l'immobilier ; rien n'est plus dangereux en effet que créer ou accentuer par des mesures ponctuelles les effets de cycle de l'immobilier.
Il me semble que ces messages de confiance sont bien perçus. La manière dont le secteur de la construction et de l'immobilier s'est résolument engagé dans la mise en uvre des 35 heures en témoigne. En témoigne également la volonté qui est la votre, et que j'ai perçue au cours de cette visite, de vous adapter aux nouveaux dispositifs, notamment celui qui concerne le secteur locatif.
L'année 1999 sera l'année du parc privé, je compte entreprendre dans les semaines qui viennent une tournée des régions pour expliquer et présenter les nouvelles opportunités qui s'offrent aux propriétaires et aux investisseurs.
Mais les enjeux en matière de logement ne sont pas seulement quantitatifs, il y a une dimension de qualité, qualité de l'habitat, qualité de l'environnement, qualité de la ville qui est essentielle. Il faut que le logement contribue à faire des villes plus équilibrées, plus solidaires, il faut des outils ou des approches nouvelles pour permettre à la ville de se renouveler sur elle-même et évoluer tout en économisant l'espace.
C'est dans cet esprit que j'ai conclu récemment avec le Maire de Paris une convention visant à un meilleur équilibre de l'offre de logements sur Paris.
C'est autour de ces objectifs que s'organisera la loi sur l'urbanisme et l'habitat (et les transports), à laquelle nous travaillons avec Jean-Claude GAYSSOT.
Mais l'une des conditions du droit au logement et à la qualité de la ville, c'est bien sûr la qualité de l'offre de logement elle-même, et c'est aussi la qualité et la richesse de l'information fournie aux ménages, aux citoyens, pour leur permettre d'exercer effectivement cette liberté de choix qui est notre objectif. Je ne peux que me féliciter -et surtout vous féliciter- de la haute tenue de votre salon dont je viens de parcourir les allées, de la qualité technique et architecturale des programmes proposés par les professionnels, et du souci qui est le votre de délivrer une information aussi complète que possible, information à laquelle contribuent une série d'organismes ou de fédérations que je salue ici.
Une conjoncture porteuse, un salon complet et de qualité : toutes les conditions sont donc réunies pour que cette édition 1999 soit une réussite pour ses organisateurs, pour ses exposants et pour ses visiteurs.
Merci de votre invitation.
Et plein succès au salon immobilier du FIGARO.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 08 avril 1999)
Nous constatons en effet un redémarrage, de l'ordre de 10 %, du nombre des logements commencés en 1998, et un accroissement encore plus significatif du nombre des permis de construire (+ 25 %). Même s'il faut faire la part de l'accélération de fin d'année 1998 qui est un peu conjoncturelle, les analyses montrent que nous restons sur une tendance de fond de + 10 à 15 %, ce qui nous permet de considérer que la barre des 300 000 mises en chantier pourrait bien être approchée dès 1999.
Le marché immobilier dans l'ancien connaît lui aussi une évolution favorable qui permettra peut être de battre en 1999 le record du nombre de transactions qui date de 1989.
Enfin le secteur non résidentiel -les bureaux, les locaux industriels ou commerciaux- se porte lui aussi très bien en termes de chantiers et de projets. Au delà du bâtiment, c'est un bon signe pour la conjoncture économique générale, si ce phénomène vient à être confirmé dans les mois qui viennent : c'est le signe que l'investissement de nos entreprises, dans sa dimension immobilière, ne faiblit pas, bien au contraire, et que la confiance est au rendez-vous.
Il faut relever -et c'est heureux- que la région parisienne se trouve parfaitement en ligne sur cette tendance nationale, avec une hausse de 10 % des mises en chantier sur l'ensemble de la région, et par exemple, un accroissement des transactions de l'ordre de 15 % sur Paris intra-muros.
Il y a sans doute plusieurs raisons à cette bonne tenue de l'immobilier: il y a d'abord la conjoncture économique générale, qui conduit les ménages et aussi les entreprises à investir davantage que dans un passé récent, d'autant que les prix sont raisonnables et que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas. Il y a aussi l'effet de dispositif temporaires qui ne sont jamais aussi efficaces qu'à l'approche de leur fin annoncée. Je veux y voir aussi l'effet d'un certain nombre de mesures prises récemment visant spécifiquement à soutenir l'immobilier et surtout à faire en sorte que la reprise soit durable et non conjoncturelle.
Vous savez en effet que des réformes importantes ont été entreprise en ce sens depuis 18 mois. J'en citerai quatre qui vous concernent directement :
1. La consolidation de l'accession sociale à la propriété avec la rebudgétisation du prêt à taux zéro, et l'extinction progressive du prélèvement sur le 1 % logement.
2. La mise en place du statut du bailleur privé, dispositif à durée non limitée de soutien à l'investissement locatif privé. Le décret d'application fixant les modalités de calcul et d'évaluation des loyers et des revenus plafonds devrait être publié dans les tout prochains jours, de même que les dispositions prévues en matière de garantie de loyers et de charges.
3. Ces garanties participent de l'une des réformes les plus importantes engagées depuis deux ans en matière de logement : c'est la création, grâce à la mobilisation des fonds du 1 % logement, de dispositifs de sécurité pour les accédants à la propriété sociale comme pour les propriétaires bailleurs privés et leurs locataires. Ainsi ce sont environ 100 000 accédants à la propriété et un nombre au moins équivalent de propriétaires bailleurs qui bénéficieront chaque année de cette garantie. Et nous escomptons bien également un impact économique indirect, par le déblocage ou l'accélération de projets qui étaient jusque là suspendus ou différés par les ménages.
4. Enfin, nous nous sommes attachés à prendre en considération le parc de logements existants dans l'ensemble de nos initiatives. Je citerai à cet égard deux mesures d'importance, qui ne sont sans doute qu'une première étape : il s'agit de la baisse des droits de mutation de 1,6 points, et de la diminution de la TVA sur les travaux des logements conventionnés à l'ANAH, sans oublier le renforcement des dispositifs de crédits d'impôt pour les travaux à domicile.
Tout cela permet de jeter les bases d'une politique du logement durable et équilibrée, fondée sur une offre diversifiée mais aussi sur la recherche d'une plus grande sécurité face aux évolutions rapides qui caractérisent la société contemporaine.
Nous voulons donner des perspectives durables aux professionnels et aux acteurs de l'immobilier ; rien n'est plus dangereux en effet que créer ou accentuer par des mesures ponctuelles les effets de cycle de l'immobilier.
Il me semble que ces messages de confiance sont bien perçus. La manière dont le secteur de la construction et de l'immobilier s'est résolument engagé dans la mise en uvre des 35 heures en témoigne. En témoigne également la volonté qui est la votre, et que j'ai perçue au cours de cette visite, de vous adapter aux nouveaux dispositifs, notamment celui qui concerne le secteur locatif.
L'année 1999 sera l'année du parc privé, je compte entreprendre dans les semaines qui viennent une tournée des régions pour expliquer et présenter les nouvelles opportunités qui s'offrent aux propriétaires et aux investisseurs.
Mais les enjeux en matière de logement ne sont pas seulement quantitatifs, il y a une dimension de qualité, qualité de l'habitat, qualité de l'environnement, qualité de la ville qui est essentielle. Il faut que le logement contribue à faire des villes plus équilibrées, plus solidaires, il faut des outils ou des approches nouvelles pour permettre à la ville de se renouveler sur elle-même et évoluer tout en économisant l'espace.
C'est dans cet esprit que j'ai conclu récemment avec le Maire de Paris une convention visant à un meilleur équilibre de l'offre de logements sur Paris.
C'est autour de ces objectifs que s'organisera la loi sur l'urbanisme et l'habitat (et les transports), à laquelle nous travaillons avec Jean-Claude GAYSSOT.
Mais l'une des conditions du droit au logement et à la qualité de la ville, c'est bien sûr la qualité de l'offre de logement elle-même, et c'est aussi la qualité et la richesse de l'information fournie aux ménages, aux citoyens, pour leur permettre d'exercer effectivement cette liberté de choix qui est notre objectif. Je ne peux que me féliciter -et surtout vous féliciter- de la haute tenue de votre salon dont je viens de parcourir les allées, de la qualité technique et architecturale des programmes proposés par les professionnels, et du souci qui est le votre de délivrer une information aussi complète que possible, information à laquelle contribuent une série d'organismes ou de fédérations que je salue ici.
Une conjoncture porteuse, un salon complet et de qualité : toutes les conditions sont donc réunies pour que cette édition 1999 soit une réussite pour ses organisateurs, pour ses exposants et pour ses visiteurs.
Merci de votre invitation.
Et plein succès au salon immobilier du FIGARO.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 08 avril 1999)