Texte intégral
Je ne peux que confirmer ce que vient de dire Günter Verheugen qui a résumé à la perfection nos entretiens. Je dois dabord renouveler ma satisfaction du résultat du Sommet de Berlin. Cétait un sommet qui sétait engagé avec des difficultés ; nous savions dailleurs que la question était extrêmement délicate puisquelle sopposait aux intérêts nationaux ; le compromis qui a été trouvé à Berlin me paraît un bon compromis. Cest un bon compromis pour lEurope, cest un bon compromis pour les politiques européennes, cest un bon compromis en ce qui concerne lélargissement et cest un bon compromis notamment pour chacun de nos deux pays.
Je tiens donc à féliciter la présidence allemande, et notamment remercier Günter Verheugen pour le rôle personnel quil a eu dans cette solution. Maintenant cest Cologne qui approche et puisque nous avons fait le travail le plus difficile à Berlin, nous pouvons avoir une perspective plus ambitieuse. Nous devons jeter à Cologne les bases de lEurope future, dans des domaines aussi importants que les institutions européennes, lemploi, les droits sociaux, la défense.
Jai eu le plaisir de constater ce matin et ce midi que dune part la Présidence avait les idées claires et dautre part que ses idées coïncidaient tout à fait avec notre façon denvisager le problème. Je crois pouvoir dire que, dans la préparation de Cologne et à Cologne, la France et lAllemagne avanceront ensemble et que le couple franco-allemand jouera son rôle traditionnel de moteur de la construction européenne.
La convergence entre nous est très large. Large sur les institutions, dabord. Nous sommes daccord avec la méthode, le calendrier, le mandat envisagés par la présidence allemande et je crois pouvoir dire que sur ce sujet-là, la présidence allemande sapprête à lancer un processus qui transmettra le relais à la présidence française en lan 2000.
Sur la charte des droits sociaux fondamentaux, nous sommes tout prêts à accompagner les efforts de la présidence allemande. Sur le pacte européen pour lemploi, nous voulons prolonger la démarche qui a été engagée à Luxembourg, poursuivie à Cardiff et à Vienne. Ensemble nous avons une très forte volonté concernant lemploi. Sur la défense, nous poursuivons les mêmes objectifs. La crise du Kosovo nous montre lurgence de définir une capacité européenne qui soit capable de faire face aux crises sur notre continent, y compris quand notre partenaire transatlantique le veut ou ne le veut pas. Nous devons bâtir des solutions qui soient complémentaires de lOTAN, articulées avec lOTAN, même européennes.
Pour toutes ces raisons, je crois effectivement que notre rencontre daujourdhui a été bonne et que le Sommet de Cologne sannonce comme étant un moment important de lUnion européenne.
Q - Quel est létat de lavancement du plan de paix présenté par lAllemagne ? Est-ce un plan de paix qui a disparu entre temps dans les tiroirs ? Ce plan de paix obtient-il le soutien de la France et pensez-vous que cest un plan de paix réaliste ?
R - Je voudrais répondre dans le même sens (que M. Verheugen), dire que nous sommes très satisfaits du résultat de la réunion informelle des chefs dEtat et de gouvernement qui sest tenue mercredi sous la présidence allemande. Nous partageons beaucoup didées essentielles. Nous sommes déterminés à combattre cette politique dépuration ethnique de Milosevic. Nous pensons que lEurope a un rôle à jouer, très important, dans la solution du conflit et après la solution du conflit, notamment à travers ladministration de ce territoire à travers lUnion européenne. Nous sommes très heureux que la présidence allemande ait présenté ce plan de paix. Nous approuvons la prise en compte des questions qui ont été posées par lONU, nous pensons que toutes ces conceptions, qui vont dans le sens dun pacte de stabilité régional, dans les Balkans auront un succès. Dune façon générale, nos idées sont très convergentes. Nous sommes déjà en train de penser de la même façon laprès-guerre.
Q - Je madresse aux deux ministres. Daprès les échos que nous avons des Etats-Unis et de Belgrade à la suite de la présentation de ce plan de paix, on a limpression que la situation marque le pas et saggrave en ce qui concerne lAlbanie et toutes ces personnes déplacées. Pensez-vous vraiment quà la longue on pourra opposer un veto ou prendre une attitude aussi opposée que jusquici en ce qui concerne lemploi et la mise en oeuvre de troupes au sol ?
R - Pour ce qui concerne cette deuxième partie de la question qui mest aussi adressée, vous comprendrez que je nai pas de commentaire à faire sur ce sujet en dehors de mon pays. La seule chose que je peux dire cest que nous avons choisi une stratégie et que cette stratégie doit être menée avec détermination et que cette détermination na pas changé et na pas faibli.
Q - Cet événement extraordinaire que constitue lintervention militaire de lAllemagne daprès-guerre va-t-elle modifier lévolution de la construction européenne et léquilibre actuel entre la France et lAllemagne, ou le rôle traditionnel du couple franco-allemand ?
R - Vous permettez que je dise un mot comme il est question du couple franco-allemand, même si cette question ne sadresse pas directement à moi. Jai parlé du rôle traditionnel du couple franco-allemand. Son rôle traditionnel est dêtre le moteur. Cela ne voulait pas dire que le moteur, lui, ne peut être traditionnel. Nous sommes en train daborder, cest vrai, des sujets nouveaux, que nous navons pas forcément lhabitude de traiter ensemble. Je trouve que cest tout un symbole que ce soit sous présidence allemande que lon tente une avancée vers lidentité européenne de sécurité et de défense à Cologne. Et de ce point de vue-là, je veux assurer queffectivement le premier travail fait sera un travail franco-allemand pour tâcher de dégager avec tous les autres, - je pense notamment à nos amis anglais avec qui nous avons fait une déclaration commune à Saint-Malo -, une perspective qui soit une perspective vraiment ambitieuse à la fois sur les institutions que nous pouvons améliorer, mais aussi sur le contenu même de cette Europe de la défense. Comme quoi un rôle traditionnel peut conduire à des interprétations nouvelles./.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 1999)
Je tiens donc à féliciter la présidence allemande, et notamment remercier Günter Verheugen pour le rôle personnel quil a eu dans cette solution. Maintenant cest Cologne qui approche et puisque nous avons fait le travail le plus difficile à Berlin, nous pouvons avoir une perspective plus ambitieuse. Nous devons jeter à Cologne les bases de lEurope future, dans des domaines aussi importants que les institutions européennes, lemploi, les droits sociaux, la défense.
Jai eu le plaisir de constater ce matin et ce midi que dune part la Présidence avait les idées claires et dautre part que ses idées coïncidaient tout à fait avec notre façon denvisager le problème. Je crois pouvoir dire que, dans la préparation de Cologne et à Cologne, la France et lAllemagne avanceront ensemble et que le couple franco-allemand jouera son rôle traditionnel de moteur de la construction européenne.
La convergence entre nous est très large. Large sur les institutions, dabord. Nous sommes daccord avec la méthode, le calendrier, le mandat envisagés par la présidence allemande et je crois pouvoir dire que sur ce sujet-là, la présidence allemande sapprête à lancer un processus qui transmettra le relais à la présidence française en lan 2000.
Sur la charte des droits sociaux fondamentaux, nous sommes tout prêts à accompagner les efforts de la présidence allemande. Sur le pacte européen pour lemploi, nous voulons prolonger la démarche qui a été engagée à Luxembourg, poursuivie à Cardiff et à Vienne. Ensemble nous avons une très forte volonté concernant lemploi. Sur la défense, nous poursuivons les mêmes objectifs. La crise du Kosovo nous montre lurgence de définir une capacité européenne qui soit capable de faire face aux crises sur notre continent, y compris quand notre partenaire transatlantique le veut ou ne le veut pas. Nous devons bâtir des solutions qui soient complémentaires de lOTAN, articulées avec lOTAN, même européennes.
Pour toutes ces raisons, je crois effectivement que notre rencontre daujourdhui a été bonne et que le Sommet de Cologne sannonce comme étant un moment important de lUnion européenne.
Q - Quel est létat de lavancement du plan de paix présenté par lAllemagne ? Est-ce un plan de paix qui a disparu entre temps dans les tiroirs ? Ce plan de paix obtient-il le soutien de la France et pensez-vous que cest un plan de paix réaliste ?
R - Je voudrais répondre dans le même sens (que M. Verheugen), dire que nous sommes très satisfaits du résultat de la réunion informelle des chefs dEtat et de gouvernement qui sest tenue mercredi sous la présidence allemande. Nous partageons beaucoup didées essentielles. Nous sommes déterminés à combattre cette politique dépuration ethnique de Milosevic. Nous pensons que lEurope a un rôle à jouer, très important, dans la solution du conflit et après la solution du conflit, notamment à travers ladministration de ce territoire à travers lUnion européenne. Nous sommes très heureux que la présidence allemande ait présenté ce plan de paix. Nous approuvons la prise en compte des questions qui ont été posées par lONU, nous pensons que toutes ces conceptions, qui vont dans le sens dun pacte de stabilité régional, dans les Balkans auront un succès. Dune façon générale, nos idées sont très convergentes. Nous sommes déjà en train de penser de la même façon laprès-guerre.
Q - Je madresse aux deux ministres. Daprès les échos que nous avons des Etats-Unis et de Belgrade à la suite de la présentation de ce plan de paix, on a limpression que la situation marque le pas et saggrave en ce qui concerne lAlbanie et toutes ces personnes déplacées. Pensez-vous vraiment quà la longue on pourra opposer un veto ou prendre une attitude aussi opposée que jusquici en ce qui concerne lemploi et la mise en oeuvre de troupes au sol ?
R - Pour ce qui concerne cette deuxième partie de la question qui mest aussi adressée, vous comprendrez que je nai pas de commentaire à faire sur ce sujet en dehors de mon pays. La seule chose que je peux dire cest que nous avons choisi une stratégie et que cette stratégie doit être menée avec détermination et que cette détermination na pas changé et na pas faibli.
Q - Cet événement extraordinaire que constitue lintervention militaire de lAllemagne daprès-guerre va-t-elle modifier lévolution de la construction européenne et léquilibre actuel entre la France et lAllemagne, ou le rôle traditionnel du couple franco-allemand ?
R - Vous permettez que je dise un mot comme il est question du couple franco-allemand, même si cette question ne sadresse pas directement à moi. Jai parlé du rôle traditionnel du couple franco-allemand. Son rôle traditionnel est dêtre le moteur. Cela ne voulait pas dire que le moteur, lui, ne peut être traditionnel. Nous sommes en train daborder, cest vrai, des sujets nouveaux, que nous navons pas forcément lhabitude de traiter ensemble. Je trouve que cest tout un symbole que ce soit sous présidence allemande que lon tente une avancée vers lidentité européenne de sécurité et de défense à Cologne. Et de ce point de vue-là, je veux assurer queffectivement le premier travail fait sera un travail franco-allemand pour tâcher de dégager avec tous les autres, - je pense notamment à nos amis anglais avec qui nous avons fait une déclaration commune à Saint-Malo -, une perspective qui soit une perspective vraiment ambitieuse à la fois sur les institutions que nous pouvons améliorer, mais aussi sur le contenu même de cette Europe de la défense. Comme quoi un rôle traditionnel peut conduire à des interprétations nouvelles./.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 1999)