Texte intégral
P. Lapousterle Je vais vous poser une question simple pour commencer. Est-ce que, à cause de la crise de la vache folle, l'Europe, tous les pays d'Europe, traversent en ce moment la crise agricole la plus grave depuis que l'Union européenne existe ?
- "Je ne sais pas si c'est la crise plus grave mais elle est grave. C'est un échec parce qu'elle montre que l'Europe n'a pas pu, dans une période de crise aussi importante, trouver les moyens de solutions communes, créant des distorsions de concurrence entre chaque pays et n'arrivant pas à sortir les budgets minimums pour arriver justement à résoudre cette crise. Je le dis clairement : en matière budgétaire, il faut changer les évolutions de budgets au niveau européen. Je rappelle que depuis 96, des milliards d'euros n'ont pas été utilisés, ont été redistribués aux Etats. Ils nous auraient bien servi aujourd'hui pour cette crise qui est catastrophique pour les éleveurs. De plus, il ne faut pas tout mettre sur le dos la Politique agricole commune. Quand on fait des tests pour sécuriser les consommateurs, c'est plus de la sécurité alimentaire que de la politique agricole."
Est-ce que le fait qu'elle n'ait pas pu se mettre d'accord et que les Etats aient à se débrouiller eux-mêmes représente le début de la fin de la politique agricole commune ?
- "Non, je crois quand même qu'il ne faut pas aller jusqu'au bout. J'espère qu'il n'y aura pas la fin de la politique agricole commune parce que ce serait dangereux pour l'agriculture européenne ; j'allais dire même que ce serait dangereux pour les consommateurs et les contribuables européens parce que nous deviendrions très rapidement dépendants des puissances étrangères en matière de politique agricole. Et puis, derrière la politique agricole il n'y a pas que la production. Il y a une idée, ce que nous appelons le modèle agricole et alimentaire européen, une idée que nous nous sommes fait au niveau européen de l'agriculture et de sa relation avec la société, la qualité, la diversité, le répartition des populations sur le territoire. Ce serait très dangereux pour la conception qu'on a de l'Europe."
Est-il aussi clair que M. Glavany l'a dit que les Etats seront vraiment libres de distribuer à leur guise les aides à l'intérieur de leur propre pays ?
- "Vraiment libres, non. D'ailleurs l'Europe ne fait jamais cela, elle donne toujours un minimum de règles. Donc, il y a des règles minimales pour que ces aides ne soient pas distorsives au niveau de la concurrence."
Des règles que vous acceptez ?
- "Oui, parce que ce sont des règles européennes. Elles évitent justement une renationalisation trop complète. M. Glavany devra avoir un accord de principe de l'Union européenne pour distribuer les aides prévues dans les propositions qu'il fera cet après-midi."
Est-ce que vous approuvez le constat établi hier par M. Glavany à l'issue de la réunion manquée de l'Europe : "Nous sommes sortis la tête haute".
- "Dire qu'on est sorti la tête haute est quand même un peu difficile quand on n'a pas réussi à convaincre ses partenaires d'avoir véritablement des mesures européennes. On serait vraiment sorti la tête haute s'il y avait eu des mesures vraiment européennes, même si elles avaient été cofinancées. Je crois que le ministre de l'Agriculture peut dire cela partiellement sur la gestion des marchés, je l'espère, parce que c'est aussi indispensable, en plus des aides. Mais sur les aides, c'est quand même globalement un constat d'échec lorsque des ministres et de l'Europe disent "on n'a pas pu trouver les moyens au niveau européen.""
Vous avez rencontré M. Glavany hier pour parler, pour évoquer le plan d'aides qui sera proposé tout à l'heure aux éleveurs français. Est-ce que vous êtes d'accord sur le montant par exemple ?
- "Pour l'instant, il reste encore beaucoup de choses à régler d'ici ce soir."
Le montant global ?
- "Il n'y a pas eu de chiffres qui ont été annoncés clairement par le ministre de l'Agriculture."
Cela va de 1 à 6 milliards d'après ce qu'on entend dire.
- "Du côté de la FNSEA, avec nos associations spécialisées de producteurs de lait et de viande bovine, on a fait quelques estimations, parce qu'on est obligé de faire quelque chose de partiel, puisque la crise n'est pas terminée. Il faut bien se rendre compte qu'il y a encore 200 000 animaux dans les élevages qui sont en stocks supplémentaires et que pour les autres animaux sur les marchés, les cours sont encore très bas. On a estimé que pour les quatre mois passés, on est entre 1,5 milliard et 2 milliards de perte."
Au jour d'aujourd'hui ?
- "Au jour d'aujourd'hui. Pour les mois qui viennent, si on reste dans la situation que l'on a aujourd'hui, cela pourrait presque doubler la mise, c'est-à-dire faire entre 3 et 4 milliards au total de perte pour les agriculteurs."
Qu'a répondu le ministre quand vous avez fait part de vos estimations?
- "Il a dit que cela faisait beaucoup, mais il n'a pas dit quoi que ce soit sur le niveau. J'ose espérer que les engagements du Gouvernement tiendront compte de cette perte réelle des agriculteurs. Nous demandons non pas des aides forfaitaires mais nous voulons que les aides soient les plus proches possibles du calcul de la perte individuelle des agriculteurs. Dans l'élevage, c'est très compliqué. Vous avez des producteurs de lait, vous avez des producteurs de viande, vous avez des producteurs spécialisés : si on fait trop de forfaitaire, on va passer à côté de soutien des agriculteurs qui sont vraiment dans la détresse. Donc, nous voulons faire l'état de chaque agriculteur, en fonction des animaux qui le concernent"
Cela va prendre du temps.
- "Non, c'est très facile parce que les agriculteurs aujourd'hui, quoi qu'on en dise, ont des factures, le poids de l'animal et la catégorie de l'animal lorsqu'ils vendent. On a tout dans les exploitations, il suffit simplement de le recenser."
A supposer que vous ne soyez pas en désaccord total sur le montant, il faudrait que ces aides soient versées en combien de temps ?
- "Le plus rapidement possible."
Cela ne veut rien dire.
- "Il faudrait que dans le mois qui suit tout soit réglé, parce que cela fait déjà quatre mois qu'on traîne. Le temps d'envoyer les enveloppes, de faire les instructions, on devrait pouvoir avoir des paiements qui soient réalisés dans le mois qui suit, si tout le monde veut s'y mettre."
Est-ce que les estimations dont vous avez fait état sont le minimum au-dessous duquel vous considéreriez que les propositions du Gouvernement sont inacceptables,
- "Non, je crois qu'on ne peut pas dire cela. Si j'étais jusqu'au-boutiste et que je disais "il y a trois milliards et quelques de pertes, il faut absolument que la compensation soit intégrale". On ne me comprendrait pas. Nous souhaitons que cela approche le plus près possible de tout cela, mais les agriculteurs savent aussi qu'ils sont des chefs d'exploitation, qu'ils ont leurs responsabilités à gérer. C'est vrai qu'on n'est pas dans la même situation quand on a vendu un animal et qu'on a perdu 600 francs par animal ou quand on a perdu 3500 francs. Tel est l'écart par animal aujourd'hui. Alors, vous comprenez bien que si on aide de la même façon celui qui a perdu 600 et celui qui a perdu 3500 francs, ce n'est pas tenable. De plus, il y a des agriculteurs qui ont 10, 15, 20 animaux ; il y en a d'autres qui sont spécialisés dans les jeunes bovins ou des broutards dans les régions du Sud plus particulièrement, ou du Centre. A ce moment-là, les multiplications sont beaucoup plus importantes."
Les manifestations vont continuer ?
- "Pour l'instant, nous avons fait des actions syndicales pendant plus de huit, dix jours. La pression syndicale a été importante. Je dis aussi en passant nous avons réussi justement à convaincre nos partenaires européens de Belgique, Luxembourg, un peu de l'Allemagne et de l'Espagne. C'est pour cela que je regrette encore plus que l'Europe n'ait pas avancé dans ce sens là. Il n'y a pas de raison de faire des manifestations si les décisions du Gouvernement sont à la hauteur. Si elles n'étaient pas à la hauteur, je ne dis pas qu'il n'y aurait pas de mécontentements qui s'exprimeraient encore."
F. Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, vous a lancé un avertissement : "Pas d'utilisation de la tragédie des éleveurs pour des motifs politiciens." Il vous soupçonne de faire un peu de politique.
- " M. Hollande a dérapé. D'abord, je tiens à dire qu'à la FNSEA, nous avons des adhérents qui sont de toutes les religions, de tous les partis, y compris du parti socialiste. Je revendique même d'avoir le syndicat où il y a le plus de membres du parti socialiste - d'ailleurs, le président de la Commission agricole du parti socialiste est membre de la FNSEA, il était candidat sur une des listes de la FNSEA. Là-dessus donc, il n'y a pas de problème. Si on avait répondu plus tôt à notre appel et qu'on avait réglé le problème au mois de janvier ou février, cela ne serait pas tombé en même temps que la campagne. Ce n'est pas moi qui ai fait en sorte que la maladie de la vache folle arrive pendant la campagne électorale."
Cela vous fait de la peine que M. Jospin soit obligé d'annuler des déplacements ?
- "Oui, parce qu'après tout, la démocratie doit pouvoir s'exprimer. Mais il n'a pas pu se déplacer dans 2 départements sur 15. Si tout est réglé, si tout est dans l'ordre à la fin de la semaine, M. Jospin pourra continuer sa campagne électorale, sans problème."
Le Gouvernement a-t-il raison de demander l'abattage de 20 000 ovins en provenance de Grande-Bretagne ?
- "Même si c'est dur, il a raison parce que la fièvre aphteuse est quelque chose de terrible. Non pas pour les consommateurs, parce qu'il n'y a aucun risque pour les consommateurs, donc pas de psychose"
...mais pour les animaux.
- "Pour les animaux et pour les agriculteurs, c'est catastrophique. On est devant un virus qui est tellement volatile qu'il peut circuler. On a eu des exemples il y a 20 ans chez nous, on voit ce qui se passe en Angleterre aujourd'hui. Donc, je soutiens toutes les mesures de précaution qui peuvent être prises et qui ont été prises."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2001)
- "Je ne sais pas si c'est la crise plus grave mais elle est grave. C'est un échec parce qu'elle montre que l'Europe n'a pas pu, dans une période de crise aussi importante, trouver les moyens de solutions communes, créant des distorsions de concurrence entre chaque pays et n'arrivant pas à sortir les budgets minimums pour arriver justement à résoudre cette crise. Je le dis clairement : en matière budgétaire, il faut changer les évolutions de budgets au niveau européen. Je rappelle que depuis 96, des milliards d'euros n'ont pas été utilisés, ont été redistribués aux Etats. Ils nous auraient bien servi aujourd'hui pour cette crise qui est catastrophique pour les éleveurs. De plus, il ne faut pas tout mettre sur le dos la Politique agricole commune. Quand on fait des tests pour sécuriser les consommateurs, c'est plus de la sécurité alimentaire que de la politique agricole."
Est-ce que le fait qu'elle n'ait pas pu se mettre d'accord et que les Etats aient à se débrouiller eux-mêmes représente le début de la fin de la politique agricole commune ?
- "Non, je crois quand même qu'il ne faut pas aller jusqu'au bout. J'espère qu'il n'y aura pas la fin de la politique agricole commune parce que ce serait dangereux pour l'agriculture européenne ; j'allais dire même que ce serait dangereux pour les consommateurs et les contribuables européens parce que nous deviendrions très rapidement dépendants des puissances étrangères en matière de politique agricole. Et puis, derrière la politique agricole il n'y a pas que la production. Il y a une idée, ce que nous appelons le modèle agricole et alimentaire européen, une idée que nous nous sommes fait au niveau européen de l'agriculture et de sa relation avec la société, la qualité, la diversité, le répartition des populations sur le territoire. Ce serait très dangereux pour la conception qu'on a de l'Europe."
Est-il aussi clair que M. Glavany l'a dit que les Etats seront vraiment libres de distribuer à leur guise les aides à l'intérieur de leur propre pays ?
- "Vraiment libres, non. D'ailleurs l'Europe ne fait jamais cela, elle donne toujours un minimum de règles. Donc, il y a des règles minimales pour que ces aides ne soient pas distorsives au niveau de la concurrence."
Des règles que vous acceptez ?
- "Oui, parce que ce sont des règles européennes. Elles évitent justement une renationalisation trop complète. M. Glavany devra avoir un accord de principe de l'Union européenne pour distribuer les aides prévues dans les propositions qu'il fera cet après-midi."
Est-ce que vous approuvez le constat établi hier par M. Glavany à l'issue de la réunion manquée de l'Europe : "Nous sommes sortis la tête haute".
- "Dire qu'on est sorti la tête haute est quand même un peu difficile quand on n'a pas réussi à convaincre ses partenaires d'avoir véritablement des mesures européennes. On serait vraiment sorti la tête haute s'il y avait eu des mesures vraiment européennes, même si elles avaient été cofinancées. Je crois que le ministre de l'Agriculture peut dire cela partiellement sur la gestion des marchés, je l'espère, parce que c'est aussi indispensable, en plus des aides. Mais sur les aides, c'est quand même globalement un constat d'échec lorsque des ministres et de l'Europe disent "on n'a pas pu trouver les moyens au niveau européen.""
Vous avez rencontré M. Glavany hier pour parler, pour évoquer le plan d'aides qui sera proposé tout à l'heure aux éleveurs français. Est-ce que vous êtes d'accord sur le montant par exemple ?
- "Pour l'instant, il reste encore beaucoup de choses à régler d'ici ce soir."
Le montant global ?
- "Il n'y a pas eu de chiffres qui ont été annoncés clairement par le ministre de l'Agriculture."
Cela va de 1 à 6 milliards d'après ce qu'on entend dire.
- "Du côté de la FNSEA, avec nos associations spécialisées de producteurs de lait et de viande bovine, on a fait quelques estimations, parce qu'on est obligé de faire quelque chose de partiel, puisque la crise n'est pas terminée. Il faut bien se rendre compte qu'il y a encore 200 000 animaux dans les élevages qui sont en stocks supplémentaires et que pour les autres animaux sur les marchés, les cours sont encore très bas. On a estimé que pour les quatre mois passés, on est entre 1,5 milliard et 2 milliards de perte."
Au jour d'aujourd'hui ?
- "Au jour d'aujourd'hui. Pour les mois qui viennent, si on reste dans la situation que l'on a aujourd'hui, cela pourrait presque doubler la mise, c'est-à-dire faire entre 3 et 4 milliards au total de perte pour les agriculteurs."
Qu'a répondu le ministre quand vous avez fait part de vos estimations?
- "Il a dit que cela faisait beaucoup, mais il n'a pas dit quoi que ce soit sur le niveau. J'ose espérer que les engagements du Gouvernement tiendront compte de cette perte réelle des agriculteurs. Nous demandons non pas des aides forfaitaires mais nous voulons que les aides soient les plus proches possibles du calcul de la perte individuelle des agriculteurs. Dans l'élevage, c'est très compliqué. Vous avez des producteurs de lait, vous avez des producteurs de viande, vous avez des producteurs spécialisés : si on fait trop de forfaitaire, on va passer à côté de soutien des agriculteurs qui sont vraiment dans la détresse. Donc, nous voulons faire l'état de chaque agriculteur, en fonction des animaux qui le concernent"
Cela va prendre du temps.
- "Non, c'est très facile parce que les agriculteurs aujourd'hui, quoi qu'on en dise, ont des factures, le poids de l'animal et la catégorie de l'animal lorsqu'ils vendent. On a tout dans les exploitations, il suffit simplement de le recenser."
A supposer que vous ne soyez pas en désaccord total sur le montant, il faudrait que ces aides soient versées en combien de temps ?
- "Le plus rapidement possible."
Cela ne veut rien dire.
- "Il faudrait que dans le mois qui suit tout soit réglé, parce que cela fait déjà quatre mois qu'on traîne. Le temps d'envoyer les enveloppes, de faire les instructions, on devrait pouvoir avoir des paiements qui soient réalisés dans le mois qui suit, si tout le monde veut s'y mettre."
Est-ce que les estimations dont vous avez fait état sont le minimum au-dessous duquel vous considéreriez que les propositions du Gouvernement sont inacceptables,
- "Non, je crois qu'on ne peut pas dire cela. Si j'étais jusqu'au-boutiste et que je disais "il y a trois milliards et quelques de pertes, il faut absolument que la compensation soit intégrale". On ne me comprendrait pas. Nous souhaitons que cela approche le plus près possible de tout cela, mais les agriculteurs savent aussi qu'ils sont des chefs d'exploitation, qu'ils ont leurs responsabilités à gérer. C'est vrai qu'on n'est pas dans la même situation quand on a vendu un animal et qu'on a perdu 600 francs par animal ou quand on a perdu 3500 francs. Tel est l'écart par animal aujourd'hui. Alors, vous comprenez bien que si on aide de la même façon celui qui a perdu 600 et celui qui a perdu 3500 francs, ce n'est pas tenable. De plus, il y a des agriculteurs qui ont 10, 15, 20 animaux ; il y en a d'autres qui sont spécialisés dans les jeunes bovins ou des broutards dans les régions du Sud plus particulièrement, ou du Centre. A ce moment-là, les multiplications sont beaucoup plus importantes."
Les manifestations vont continuer ?
- "Pour l'instant, nous avons fait des actions syndicales pendant plus de huit, dix jours. La pression syndicale a été importante. Je dis aussi en passant nous avons réussi justement à convaincre nos partenaires européens de Belgique, Luxembourg, un peu de l'Allemagne et de l'Espagne. C'est pour cela que je regrette encore plus que l'Europe n'ait pas avancé dans ce sens là. Il n'y a pas de raison de faire des manifestations si les décisions du Gouvernement sont à la hauteur. Si elles n'étaient pas à la hauteur, je ne dis pas qu'il n'y aurait pas de mécontentements qui s'exprimeraient encore."
F. Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, vous a lancé un avertissement : "Pas d'utilisation de la tragédie des éleveurs pour des motifs politiciens." Il vous soupçonne de faire un peu de politique.
- " M. Hollande a dérapé. D'abord, je tiens à dire qu'à la FNSEA, nous avons des adhérents qui sont de toutes les religions, de tous les partis, y compris du parti socialiste. Je revendique même d'avoir le syndicat où il y a le plus de membres du parti socialiste - d'ailleurs, le président de la Commission agricole du parti socialiste est membre de la FNSEA, il était candidat sur une des listes de la FNSEA. Là-dessus donc, il n'y a pas de problème. Si on avait répondu plus tôt à notre appel et qu'on avait réglé le problème au mois de janvier ou février, cela ne serait pas tombé en même temps que la campagne. Ce n'est pas moi qui ai fait en sorte que la maladie de la vache folle arrive pendant la campagne électorale."
Cela vous fait de la peine que M. Jospin soit obligé d'annuler des déplacements ?
- "Oui, parce qu'après tout, la démocratie doit pouvoir s'exprimer. Mais il n'a pas pu se déplacer dans 2 départements sur 15. Si tout est réglé, si tout est dans l'ordre à la fin de la semaine, M. Jospin pourra continuer sa campagne électorale, sans problème."
Le Gouvernement a-t-il raison de demander l'abattage de 20 000 ovins en provenance de Grande-Bretagne ?
- "Même si c'est dur, il a raison parce que la fièvre aphteuse est quelque chose de terrible. Non pas pour les consommateurs, parce qu'il n'y a aucun risque pour les consommateurs, donc pas de psychose"
...mais pour les animaux.
- "Pour les animaux et pour les agriculteurs, c'est catastrophique. On est devant un virus qui est tellement volatile qu'il peut circuler. On a eu des exemples il y a 20 ans chez nous, on voit ce qui se passe en Angleterre aujourd'hui. Donc, je soutiens toutes les mesures de précaution qui peuvent être prises et qui ont été prises."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2001)