Texte intégral
Madame la ministre chargée de l'Outre-Mer, Chère Marie-Luce PENCHARD,
Monsieur l'Ambassadeur [THEBAULT] délégué à l'environnement
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Ministre [de Polynésie française],
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales et non-gouvernementales,
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, 2011 est l'année des outremers.
L'année 2010 était celle de la biodiversité. De la biodiversité à l'Outre-mer, les récifs coralliens tissent un lien parfait.
Ils sont à la fois de merveilleux réservoirs de la biodiversité marine et un des plus beaux patrimoines naturels de nos outremers.
Je suis donc très heureuse d'être à vos côtés pour ouvrir cette conférence sur l'avenir des récifs coralliens.
Une conférence qui n'est qu'une première étape, dans une longue série d'événements qui vont occuper toute l'année 2011. Et nous en attendons beaucoup.
Nous attendons qu'ils changent le regard sur l'outremer, tout autant que le regard de l'outre-mer sur l'écologie, sur le développement durable et sur la mer.
Vous l'avez compris, je suis parmi vous aujourd'hui pour placer la biodiversité au coeur de l'année des outremers.
Parce que nos territoires d'outre-mer rassemblent à eux seuls 80 % de la biodiversité nationale.
Parce que l'Outremer français accueille 10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète, répartis au sein des huit collectivités d'outre-mer tropicales, sur trois océans.
Oui, la France a conscience de la richesse de ce patrimoine, qui est l'emblème de la biodiversité marine tropicale.
Mais elle doit aussi avoir conscience de ce qui le menace.
Cette richesse est aussi un devoir et il y a urgence à agir.
Les récifs coralliens constituent des réservoirs majeurs de la biodiversité marine. Ils représentent un potentiel alimentaire, médical, scientifique et économique, et ils sont une richesse pour l'avenir de la planète.
Ce patrimoine vivant que nous partageons est menacé ; par la multiplication et l'intensification des pressions anthropiques, et par le changement climatique.
Plus de 70 % de la population mondiale vit aujourd'hui sur le littoral et les prévisions montrent que cette tendance va se renforcer.
Les effets en sont connus : intensification de l'urbanisation, pollution des lagons par les rejets liés aux activités agricoles, aux eaux usées urbaines non traitées et développement mal maîtrisé des activités économiques (pêche, tourisme).
Ils conduisent le plus souvent à la destruction physique des récifs, par extraction ou piétinement.
Ensuite, la hausse des températures et l'acidification des océans concourent également à la disparition progressive des récifs. Le blanchissement a gagné en fréquence, en distribution géographique et en intensité au cours des 40 dernières années et rien ne prouve actuellement que les coraux pourront s'adapter au phénomène.
Depuis 2004, les récifs coralliens ont perdu 20 % de leur superficie depuis 2004, 15 % étant aujourd'hui dans un état critique.
Ces modifications globales auront des répercussions directes sur le développement économique et sur les populations qui vivent dans ces zones côtières.
Je le rappelle pour que nous ne perdions jamais de vue que notre politique de protection de la biodiversité est également une politique économique et une politique sociale.
Face à ce constat préoccupant, la France est résolue à agir. Avec le concours de tes services, chère Marie-Luce, nous nous sommes mobilisés au niveau national mais également international.
La France mène depuis deux ans une politique déterminée et ambitieuse.
Elle a accepté la présidence, en partenariat avec les Iles Samoa, de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), jusqu'en décembre 2011.
Il nous faut maintenant démontrer combien cet instrument est utile.
Notre objectif premier est de restaurer la confiance, et de montrer que nous sommes en mesure de mettre en oeuvre une véritable coopération internationale pour la préservation des récifs coralliens.
Pour cela, il nous faut d'abord mettre tous les pays en état de réagir.
Nous concentrons donc nos efforts sur le renforcement des capacités dans les Etats insulaires.
Dans l'océan Pacifique, par exemple, en nous appuyant sur l'Institut des Récifs Coralliens du Pacifique (IRCP), que nous avons créé en 2009. Il s'agit d'un centre de recherche à portée internationale, basé en Polynésie française.
De même, la France finance plusieurs programmes de recherche, comme EPOCA, qui étudie la dynamique d'acidification des océans en liaison avec la Principauté de Monaco.
Enfin, sur la scène internationale, nous serons tout particulièrement actifs dans la préparation de la conférence Rio+20 qui aura lieu en 2012 et portera notamment sur le changement climatique.
Avec le déploiement opérationnel des engagements du Grenelle de la mer depuis 2010, nous avons inscrit la préservation des récifs coralliens parmi nos priorités, avec de nouveaux moyens et de nouveaux outils.
De nouveaux moyens, puisque nous lançons cette année un plan d'action quinquennal 2011-2015, plus ambitieux et davantage tourné vers la dimension économique et sociale.
Car les coraux, je vous le disais, ne sont pas seulement un trésor de biodiversité.
Ils sont également un enjeu économique et social. Les barrières récifales définissent des territoires, elles protègent le trait de côte, elles accueillent de nombreuses activités économiques, depuis la pêche au tourisme.
Voilà pourquoi l'une de nos priorités sera d'évaluer, pour chacune des collectivités de l'outre-mer français, la « valeur économique » des services rendus par les récifs coralliens.
Nous mettrons également en place des observatoires du changement climatique dont les informations alimenteront vos travaux.
Depuis 2005, mon ministère a engagé plus de 3 500 000 euros pour la préservation des récifs coralliens. Je vous confirme que ce niveau d'engagement sera maintenu dans les années à venir.
Et avec ces nouveaux moyens, nous disposons également de nouveaux outils.
Pour mieux protéger les coraux, nous protégeons les espaces les plus remarquables.
Nous l'avons fait le 18 juin dernier, en créant le Parc naturel marin de Mayotte, le premier d'outre-mer, qui compte près de 200 km de récifs coralliens.
Et 2011 verra la création du parc naturel marin des glorieuses, qui prolongera celui de Mayotte au coeur des îles Eparses de l'océan indien.
Et parce que la recherche constitue le socle de nos actions, j'ai souhaité reconduire le programme LITEAU (recherche sur la dynamique et la gestion du littoral) ; un nouvel appel à projet sera lancé au second semestre.
Un mot sur l'actualité, pour conclure.
Un mot sur ce que nous ferons cette année, parce qu'elle sera réellement décisive.
Oui, parce que nous allons mettre en oeuvre des engagements de Nagoya, dont celui de réduire au minimum les pressions humaines sur les récifs coralliens d'ici 2015.
Et aussi parce que nous réaliserons les engagements du Grenelle de la mer.
Et parce que nous assumerons de manière ambitieuse la présidence française de l'ICRI.
Nous comptons donc sur vous, aujourd'hui, pour nous aider à définir une feuille de route volontariste et ambitieuse.
Si nous relevons ce défi, nous aurons contribué à ancrer la biodiversité au coeur de l'année des outre-mer.
Et nous aurons aimé la mer, ensemble.
Je ne nous souhaite rien d'autre en 2011.source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 7 février 2011
Monsieur l'Ambassadeur [THEBAULT] délégué à l'environnement
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Ministre [de Polynésie française],
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales et non-gouvernementales,
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, 2011 est l'année des outremers.
L'année 2010 était celle de la biodiversité. De la biodiversité à l'Outre-mer, les récifs coralliens tissent un lien parfait.
Ils sont à la fois de merveilleux réservoirs de la biodiversité marine et un des plus beaux patrimoines naturels de nos outremers.
Je suis donc très heureuse d'être à vos côtés pour ouvrir cette conférence sur l'avenir des récifs coralliens.
Une conférence qui n'est qu'une première étape, dans une longue série d'événements qui vont occuper toute l'année 2011. Et nous en attendons beaucoup.
Nous attendons qu'ils changent le regard sur l'outremer, tout autant que le regard de l'outre-mer sur l'écologie, sur le développement durable et sur la mer.
Vous l'avez compris, je suis parmi vous aujourd'hui pour placer la biodiversité au coeur de l'année des outremers.
Parce que nos territoires d'outre-mer rassemblent à eux seuls 80 % de la biodiversité nationale.
Parce que l'Outremer français accueille 10 % des récifs coralliens et 20 % des atolls de la planète, répartis au sein des huit collectivités d'outre-mer tropicales, sur trois océans.
Oui, la France a conscience de la richesse de ce patrimoine, qui est l'emblème de la biodiversité marine tropicale.
Mais elle doit aussi avoir conscience de ce qui le menace.
Cette richesse est aussi un devoir et il y a urgence à agir.
Les récifs coralliens constituent des réservoirs majeurs de la biodiversité marine. Ils représentent un potentiel alimentaire, médical, scientifique et économique, et ils sont une richesse pour l'avenir de la planète.
Ce patrimoine vivant que nous partageons est menacé ; par la multiplication et l'intensification des pressions anthropiques, et par le changement climatique.
Plus de 70 % de la population mondiale vit aujourd'hui sur le littoral et les prévisions montrent que cette tendance va se renforcer.
Les effets en sont connus : intensification de l'urbanisation, pollution des lagons par les rejets liés aux activités agricoles, aux eaux usées urbaines non traitées et développement mal maîtrisé des activités économiques (pêche, tourisme).
Ils conduisent le plus souvent à la destruction physique des récifs, par extraction ou piétinement.
Ensuite, la hausse des températures et l'acidification des océans concourent également à la disparition progressive des récifs. Le blanchissement a gagné en fréquence, en distribution géographique et en intensité au cours des 40 dernières années et rien ne prouve actuellement que les coraux pourront s'adapter au phénomène.
Depuis 2004, les récifs coralliens ont perdu 20 % de leur superficie depuis 2004, 15 % étant aujourd'hui dans un état critique.
Ces modifications globales auront des répercussions directes sur le développement économique et sur les populations qui vivent dans ces zones côtières.
Je le rappelle pour que nous ne perdions jamais de vue que notre politique de protection de la biodiversité est également une politique économique et une politique sociale.
Face à ce constat préoccupant, la France est résolue à agir. Avec le concours de tes services, chère Marie-Luce, nous nous sommes mobilisés au niveau national mais également international.
La France mène depuis deux ans une politique déterminée et ambitieuse.
Elle a accepté la présidence, en partenariat avec les Iles Samoa, de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), jusqu'en décembre 2011.
Il nous faut maintenant démontrer combien cet instrument est utile.
Notre objectif premier est de restaurer la confiance, et de montrer que nous sommes en mesure de mettre en oeuvre une véritable coopération internationale pour la préservation des récifs coralliens.
Pour cela, il nous faut d'abord mettre tous les pays en état de réagir.
Nous concentrons donc nos efforts sur le renforcement des capacités dans les Etats insulaires.
Dans l'océan Pacifique, par exemple, en nous appuyant sur l'Institut des Récifs Coralliens du Pacifique (IRCP), que nous avons créé en 2009. Il s'agit d'un centre de recherche à portée internationale, basé en Polynésie française.
De même, la France finance plusieurs programmes de recherche, comme EPOCA, qui étudie la dynamique d'acidification des océans en liaison avec la Principauté de Monaco.
Enfin, sur la scène internationale, nous serons tout particulièrement actifs dans la préparation de la conférence Rio+20 qui aura lieu en 2012 et portera notamment sur le changement climatique.
Avec le déploiement opérationnel des engagements du Grenelle de la mer depuis 2010, nous avons inscrit la préservation des récifs coralliens parmi nos priorités, avec de nouveaux moyens et de nouveaux outils.
De nouveaux moyens, puisque nous lançons cette année un plan d'action quinquennal 2011-2015, plus ambitieux et davantage tourné vers la dimension économique et sociale.
Car les coraux, je vous le disais, ne sont pas seulement un trésor de biodiversité.
Ils sont également un enjeu économique et social. Les barrières récifales définissent des territoires, elles protègent le trait de côte, elles accueillent de nombreuses activités économiques, depuis la pêche au tourisme.
Voilà pourquoi l'une de nos priorités sera d'évaluer, pour chacune des collectivités de l'outre-mer français, la « valeur économique » des services rendus par les récifs coralliens.
Nous mettrons également en place des observatoires du changement climatique dont les informations alimenteront vos travaux.
Depuis 2005, mon ministère a engagé plus de 3 500 000 euros pour la préservation des récifs coralliens. Je vous confirme que ce niveau d'engagement sera maintenu dans les années à venir.
Et avec ces nouveaux moyens, nous disposons également de nouveaux outils.
Pour mieux protéger les coraux, nous protégeons les espaces les plus remarquables.
Nous l'avons fait le 18 juin dernier, en créant le Parc naturel marin de Mayotte, le premier d'outre-mer, qui compte près de 200 km de récifs coralliens.
Et 2011 verra la création du parc naturel marin des glorieuses, qui prolongera celui de Mayotte au coeur des îles Eparses de l'océan indien.
Et parce que la recherche constitue le socle de nos actions, j'ai souhaité reconduire le programme LITEAU (recherche sur la dynamique et la gestion du littoral) ; un nouvel appel à projet sera lancé au second semestre.
Un mot sur l'actualité, pour conclure.
Un mot sur ce que nous ferons cette année, parce qu'elle sera réellement décisive.
Oui, parce que nous allons mettre en oeuvre des engagements de Nagoya, dont celui de réduire au minimum les pressions humaines sur les récifs coralliens d'ici 2015.
Et aussi parce que nous réaliserons les engagements du Grenelle de la mer.
Et parce que nous assumerons de manière ambitieuse la présidence française de l'ICRI.
Nous comptons donc sur vous, aujourd'hui, pour nous aider à définir une feuille de route volontariste et ambitieuse.
Si nous relevons ce défi, nous aurons contribué à ancrer la biodiversité au coeur de l'année des outre-mer.
Et nous aurons aimé la mer, ensemble.
Je ne nous souhaite rien d'autre en 2011.source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 7 février 2011