Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier la Fédération Française des Télécoms (FFT) et son président, Frank ESSER, de m'avoir invité à participer à cette cérémonie des voeux pour l'année 2011.
J'ai accepté cette invitation pour trois raisons.
La première est que vous représentez la base même de notre économie numérique. Face à la diversification croissante des usages et des services, je souhaite rappeler qu'il n'y a pas d'économie numérique sans infrastructure numérique, et que l'économie numérique ne se développera plus le jour où les opérateurs de réseaux n'auront plus les ressources suffisantes pour se déployer et assurer la montée des débits.
Grâce à ces infrastructures, se sont près de 2 milliards d'individus sur notre planète qui ont désormais accès à Internet, et près d'1 milliard qui sont abonnés à l'Internet mobile.
En France, les opérateurs investissent chaque année 6 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 41 milliards et 125.000 emplois.
Afin de poursuivre cette révolution du numérique, d'importants investissements sont attendus des opérateurs en vue d'accroître encore la couverture du territoire et d'augmenter de nouveau les capacités des réseaux.
Je voudrais redire ici combien je suis convaincu que la révolution numérique n'en est encore qu'à ses débuts. Le développement des services mobiles a constitué une révolution pour la téléphonie. De la même manière, le développement de l'Internet haut débit mobile va constituer dans les prochaines années une véritable révolution. Le trafic pourrait être multiplié par 10 en deux ans.
La seconde raison, c'est que l'année 2010 a connu des évolutions très importantes :
Il y a un an, la 4ème licence UMTS était attribuée à un nouvel entrant sur le marché du mobile, le groupe Iliad-Free. L'arrivée de ce nouvel acteur et le poids grandissant des opérateurs mobiles virtuels intensifient la concurrence au profit du consommateur.
En 2010, Bouygues Télécom a aussi fait le choix d'entrer sur le marché du haut débit puis d'investir dans la fibre optique. Cela a fait décoller le segment des offres quadruple play avec des tarifs attractifs, et va stimuler le déploiement de la fibre optique.
Concernant le très haut débit fixe, l'ARCEP a défini, en application de la loi, le cadre règlementaire pour le déploiement de la fibre optique. J'ai homologué ces décisions et la France est ainsi le premier pays européen à disposer d'un cadre règlementaire complet sur l'ensemble de son territoire. Ce cadre est propice à l'investissement et à la mutualisation des efforts de déploiement.
Concernant le mobile, un accord a été conclu en février, entre Bouygues Telecom, Orange et SFR pour partager leurs installations de réseau 3G dans les zones les moins denses du territoire et en accélérer la couverture en internet mobile haut débit. Cet accord a été complété en juillet pour prévoir l'arrivée ultérieure de Free Mobile. Il couvre environ 3600 communes et permettra d'offrir à l'horizon 2013 une couverture 3G équivalente à la couverture 2G, soit environ 99,8% de la population, bien au-delà des obligations de couverture des opérateurs. Je tiens à souligner que ce partage d'installations entre opérateurs est d'ampleur inégalée en Europe et intégralement pris en charge par les opérateurs.
La troisième raison de ma venue, c'est un agenda particulièrement chargé pour l'année 2011. Je n'ignore pas les défis auxquels vous êtes confrontés. En premier lieu le ralentissement de vos revenus, qui sont encore largement fondés sur la facturation de services téléphoniques. L'économie numérique peut-elle continuer à se développer lorsque 90% du trafic ne génère que 10% des revenus ? La facturation des services téléphoniques peut-elle continuer à financer, à elle seule, le déploiement des réseaux du très haut-débit fixe et mobile ? J'ai la conviction que de nouveaux modes de tarification devront être mis en place, afin que les fournisseurs de services qui occupent une part sans cesse croissante de nos réseaux puissent être mis à contribution. Je souhaite travailler avec vous sur ce point, dans le cadre d'un groupe de travail qui sera lancé à la fin du mois de février.
Concernant le très haut débit mobile, les fréquences libérées par la télévision analogique et affectées aux services mobiles d'accès à Internet très haut débit seront attribuées à l'été. L'appel à candidature est en cours de préparation et je souhaite que le travail avec l'ARCEP aboutisse rapidement à un texte commun, validé aux plans technique et juridique. Permettez-moi de rappeler que la loi prévoit que le ministre chargé des communications électroniques fixe, sur proposition de l'ARCEP, et par arrêté, ces conditions, et la durée de la procédure d'attribution. Je souhaite que cet appel à candidature ne connaisse pas de retard, car la mise à disposition de fréquences de qualité constitue un élément clef de notre compétitivité.
Par ailleurs, je tiens à saluer l''engagement des opérateurs, aux côtés des associations, dans les travaux qui ont suivi la table ronde "radiofréquences, santé, environnement", organisée par le Gouvernement en mai 2009. Des premiers résultats de mesures d''exposition des habitants aux antennes relais ont été récemment obtenus sur six communes.
Je me félicite que le comité opérationnel que préside le député François BROTTES et auquel participent activement les opérateurs ait pu aussi rapidement produire des résultats précis, indispensables à une approche objective de la problématique. Je note aussi avec intérêt que dans 90% des cas étudiés jusqu''ici, l''exposition réelle est très faible (inférieure à 0,4V/m).
Une réunion du comité opérationnel se tiendra le 8 février prochain. Elle sera l'occasion de discuter des suites à donner aux expérimentations. Les résultats récents pourraient inciter à porter une attention particulière et prioritaire aux points dits "atypiques" dont les niveaux d''exposition sont les plus élevés.
Concernant le très haut débit fixe, le Gouvernement consacrera 2 milliards d'euros, dans le cadre des investissements d'avenir, pour le déploiement des réseaux dans les zones les moins denses du territoire. Cet investissement vise à éviter la formation d'une nouvelle fracture numérique. Par ailleurs, je signerai bientôt le décret imposant le pré-câblage de tous les immeubles neufs. Ce seront ainsi près de 400.000 logements qui seront fibrés chaque année et qui s'ajouteront aux déploiements des opérateurs et des collectivités territoriales. Afin de les faciliter, je souhaite que la FFT mène, avec le soutien de mes services, un travail de pédagogie vis-à-vis des copropriétés et des syndics sur l'intérêt de l'équipement des immeubles en fibre optique. L'objectif est la couverture de 70% de la population en fibre optique d'ici 2020.
Enfin, concernant la gouvernance, je me félicite de la fusion depuis le 1er janvier 2011 de l''association française des opérateurs mobiles (AFOM) et de la fédération française des télécoms (FFT). Afin de renforcer encore la gouvernance de notre économie numérique, le Président de la république va prochainement installer le conseil national du numérique. Pierre KOSCIUSKO-MORIZET a été chargé de formuler des propositions d'ici mi-février pour la composition de ce conseil. L'objectif est que la révolution numérique soit mieux prise en compte dans l'élaboration et la conduite des politiques publiques.
Mesdames messieurs, la révolution numérique bouleverse nos manières d'échanger avec nos proches, de nous informer, de nous éduquer, de nous cultiver. Elle change notre rapport au monde. Je suis très heureux de pouvoir prendre part de nouveau à cette révolution, à vos côtés, pour une année 2011 que je vous souhaite, que je nous souhaite, celle de la croissance et du progrès.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 février 2011
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier la Fédération Française des Télécoms (FFT) et son président, Frank ESSER, de m'avoir invité à participer à cette cérémonie des voeux pour l'année 2011.
J'ai accepté cette invitation pour trois raisons.
La première est que vous représentez la base même de notre économie numérique. Face à la diversification croissante des usages et des services, je souhaite rappeler qu'il n'y a pas d'économie numérique sans infrastructure numérique, et que l'économie numérique ne se développera plus le jour où les opérateurs de réseaux n'auront plus les ressources suffisantes pour se déployer et assurer la montée des débits.
Grâce à ces infrastructures, se sont près de 2 milliards d'individus sur notre planète qui ont désormais accès à Internet, et près d'1 milliard qui sont abonnés à l'Internet mobile.
En France, les opérateurs investissent chaque année 6 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 41 milliards et 125.000 emplois.
Afin de poursuivre cette révolution du numérique, d'importants investissements sont attendus des opérateurs en vue d'accroître encore la couverture du territoire et d'augmenter de nouveau les capacités des réseaux.
Je voudrais redire ici combien je suis convaincu que la révolution numérique n'en est encore qu'à ses débuts. Le développement des services mobiles a constitué une révolution pour la téléphonie. De la même manière, le développement de l'Internet haut débit mobile va constituer dans les prochaines années une véritable révolution. Le trafic pourrait être multiplié par 10 en deux ans.
La seconde raison, c'est que l'année 2010 a connu des évolutions très importantes :
Il y a un an, la 4ème licence UMTS était attribuée à un nouvel entrant sur le marché du mobile, le groupe Iliad-Free. L'arrivée de ce nouvel acteur et le poids grandissant des opérateurs mobiles virtuels intensifient la concurrence au profit du consommateur.
En 2010, Bouygues Télécom a aussi fait le choix d'entrer sur le marché du haut débit puis d'investir dans la fibre optique. Cela a fait décoller le segment des offres quadruple play avec des tarifs attractifs, et va stimuler le déploiement de la fibre optique.
Concernant le très haut débit fixe, l'ARCEP a défini, en application de la loi, le cadre règlementaire pour le déploiement de la fibre optique. J'ai homologué ces décisions et la France est ainsi le premier pays européen à disposer d'un cadre règlementaire complet sur l'ensemble de son territoire. Ce cadre est propice à l'investissement et à la mutualisation des efforts de déploiement.
Concernant le mobile, un accord a été conclu en février, entre Bouygues Telecom, Orange et SFR pour partager leurs installations de réseau 3G dans les zones les moins denses du territoire et en accélérer la couverture en internet mobile haut débit. Cet accord a été complété en juillet pour prévoir l'arrivée ultérieure de Free Mobile. Il couvre environ 3600 communes et permettra d'offrir à l'horizon 2013 une couverture 3G équivalente à la couverture 2G, soit environ 99,8% de la population, bien au-delà des obligations de couverture des opérateurs. Je tiens à souligner que ce partage d'installations entre opérateurs est d'ampleur inégalée en Europe et intégralement pris en charge par les opérateurs.
La troisième raison de ma venue, c'est un agenda particulièrement chargé pour l'année 2011. Je n'ignore pas les défis auxquels vous êtes confrontés. En premier lieu le ralentissement de vos revenus, qui sont encore largement fondés sur la facturation de services téléphoniques. L'économie numérique peut-elle continuer à se développer lorsque 90% du trafic ne génère que 10% des revenus ? La facturation des services téléphoniques peut-elle continuer à financer, à elle seule, le déploiement des réseaux du très haut-débit fixe et mobile ? J'ai la conviction que de nouveaux modes de tarification devront être mis en place, afin que les fournisseurs de services qui occupent une part sans cesse croissante de nos réseaux puissent être mis à contribution. Je souhaite travailler avec vous sur ce point, dans le cadre d'un groupe de travail qui sera lancé à la fin du mois de février.
Concernant le très haut débit mobile, les fréquences libérées par la télévision analogique et affectées aux services mobiles d'accès à Internet très haut débit seront attribuées à l'été. L'appel à candidature est en cours de préparation et je souhaite que le travail avec l'ARCEP aboutisse rapidement à un texte commun, validé aux plans technique et juridique. Permettez-moi de rappeler que la loi prévoit que le ministre chargé des communications électroniques fixe, sur proposition de l'ARCEP, et par arrêté, ces conditions, et la durée de la procédure d'attribution. Je souhaite que cet appel à candidature ne connaisse pas de retard, car la mise à disposition de fréquences de qualité constitue un élément clef de notre compétitivité.
Par ailleurs, je tiens à saluer l''engagement des opérateurs, aux côtés des associations, dans les travaux qui ont suivi la table ronde "radiofréquences, santé, environnement", organisée par le Gouvernement en mai 2009. Des premiers résultats de mesures d''exposition des habitants aux antennes relais ont été récemment obtenus sur six communes.
Je me félicite que le comité opérationnel que préside le député François BROTTES et auquel participent activement les opérateurs ait pu aussi rapidement produire des résultats précis, indispensables à une approche objective de la problématique. Je note aussi avec intérêt que dans 90% des cas étudiés jusqu''ici, l''exposition réelle est très faible (inférieure à 0,4V/m).
Une réunion du comité opérationnel se tiendra le 8 février prochain. Elle sera l'occasion de discuter des suites à donner aux expérimentations. Les résultats récents pourraient inciter à porter une attention particulière et prioritaire aux points dits "atypiques" dont les niveaux d''exposition sont les plus élevés.
Concernant le très haut débit fixe, le Gouvernement consacrera 2 milliards d'euros, dans le cadre des investissements d'avenir, pour le déploiement des réseaux dans les zones les moins denses du territoire. Cet investissement vise à éviter la formation d'une nouvelle fracture numérique. Par ailleurs, je signerai bientôt le décret imposant le pré-câblage de tous les immeubles neufs. Ce seront ainsi près de 400.000 logements qui seront fibrés chaque année et qui s'ajouteront aux déploiements des opérateurs et des collectivités territoriales. Afin de les faciliter, je souhaite que la FFT mène, avec le soutien de mes services, un travail de pédagogie vis-à-vis des copropriétés et des syndics sur l'intérêt de l'équipement des immeubles en fibre optique. L'objectif est la couverture de 70% de la population en fibre optique d'ici 2020.
Enfin, concernant la gouvernance, je me félicite de la fusion depuis le 1er janvier 2011 de l''association française des opérateurs mobiles (AFOM) et de la fédération française des télécoms (FFT). Afin de renforcer encore la gouvernance de notre économie numérique, le Président de la république va prochainement installer le conseil national du numérique. Pierre KOSCIUSKO-MORIZET a été chargé de formuler des propositions d'ici mi-février pour la composition de ce conseil. L'objectif est que la révolution numérique soit mieux prise en compte dans l'élaboration et la conduite des politiques publiques.
Mesdames messieurs, la révolution numérique bouleverse nos manières d'échanger avec nos proches, de nous informer, de nous éduquer, de nous cultiver. Elle change notre rapport au monde. Je suis très heureux de pouvoir prendre part de nouveau à cette révolution, à vos côtés, pour une année 2011 que je vous souhaite, que je nous souhaite, celle de la croissance et du progrès.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 février 2011