Texte intégral
Q - Est-ce que lUnion européenne a lintention dimposer de nouveau le régime des visas pour les ressortissants des Balkans occidentaux, étant donné le nombre important de demandeurs dasile en provenance de cette région ?
R - Il ny a pas de raison de revenir sur labolition de lobligation de visa dans la mesure où les choses se passent bien. En revanche, il faut pouvoir mieux sassurer du suivi des mesures prises en 2009 et 2010. LUnion européenne se dote tout simplement des instruments nécessaires à une politique communautaire des visas responsable et équilibrée.
Q - Comment voyez-vous le rapprochement de la Serbie et de lUnion européenne ? Est-ce que Belgrade avance bien dans laccomplissement de ses obligations du processus de lélargissement ?
R - La perspective européenne de la Serbie a été confirmée dès 2000 lors de la Présidence française de lUnion européenne. La Serbie a accompli des efforts et a franchi des étapes importantes à cet égard et a toujours reçu le soutien de la France sur cette voie. Mais il reste encore beaucoup à faire. LUnion européenne veille au respect des critères politiques, économiques et techniques fixés dans le cadre du processus de stabilisation et dassociation, qui sont la garantie dune adhésion maîtrisée et donc réussie. Ceux-ci portent en particulier sur le renforcement de lÉtat de droit. A côté de ces critères, il y a aussi des valeurs qui sont au cur de la construction européenne. Ces valeurs, fondées sur le dialogue et la réconciliation, expliquent que parmi les conditions du rapprochement européen figurent également lobligation pour la Serbie de parvenir à une pleine et entière coopération avec le Tribunal pénal international pour lex-Yougoslavie, et de jouer pleinement son rôle dans la stabilité de la région en coopérant avec ses voisins.
Q - Y a-t-il des chances que la Serbie obtienne le statut de candidat pour lUnion européenne avant la fin de cette année ?
R - Dans lintérêt de tous, et en premier lieu de la Serbie et des citoyens de Serbie, la qualité du processus de rapprochement européen prime sur le calendrier. Je ne crois pas utile de faire des pronostics. Loctroi du statut de candidat est une étape parmi dautres dans le rapprochement européen de la Serbie, qui repose sur le respect dun ensemble de critères. Jencourage vivement les autorités de Serbie à tout mettre en uvre pour remplir ces critères et permettre que cette étape soit franchie avec succès.
Q - Dans ce processus de rapprochement, quest-ce qui représente les plus grands défis pour la Serbie et, de lautre côté, quest-ce que vous voyez comme ses plus grandes qualités ?
R - Il ne mappartient pas de distribuer les bons ou les mauvais points et de dire à la Serbie ce quelle a à faire. Ce que je constate et ce dont je me félicite, cest quun consensus très fort existe aujourdhui en Serbie pour réformer le pays et le faire progresser sur la voie de lUnion européenne. Je me félicite de lengagement de tous en Serbie pour conduire le pays dans cette direction. La voie est claire et les priorités ont été rappelées dans le rapport de progrès publié par la Commission européenne en novembre dernier.
Q - Comment la France peut-elle aider la Serbie sur son chemin vers lUnion européenne ?
R - Le président Sarkozy la dit à plusieurs reprises au président Tadi? : la France est là pour aider la Serbie sur le chemin de lUnion européenne. Cest le sens de laccord de partenariat stratégique, qui sera prochainement signé et amènera nos gouvernements, mais également nos administrations à avoir un dialogue et une coopération toujours plus étroits, dans la perspective de ladhésion serbe à lUnion européenne. Jai eu loccasion dévoquer cette question avec mon homologue ce jeudi.
Q - Comment jugez-vous le niveau des relations actuelles entre Paris et Belgrade, au niveau politique, mais aussi au niveau économique ?
R - Nos relations politiques sont excellentes et ont atteint une densité qui nexiste malheureusement pas encore au plan économique. Les entreprises françaises sont encore trop peu nombreuses en Serbie. Je crois que nous pouvons faire beaucoup mieux.
Q - Le dialogue entre Belgrade et Pristina, sous la médiation de lUnion européenne, na pas encore commencé. Quand est-ce que les représentants de Belgrade et de Pristina vont sasseoir enfin à la même table ?
R - Le processus de dialogue entre Belgrade et Pristina facilité par lUnion européenne va débuter très prochainement. Je me réjouis que la Serbie et le Kosovo aient désigné leurs émissaires. Ce qui compte maintenant, cest daborder ces discussions de manière constructive, afin dapporter des réponses concrètes aux attentes quotidiennes des populations.
Q - Est-ce que et comment la France peut aider ce processus de dialogue ?
R - Nous serons là pour soutenir les efforts de Mme Ashton mais également parler un langage de franchise, aux deux parties. La France sera aux côtés des Serbes et aux côtés des Kosovars pour les encourager à avancer dans la voie de la réconciliation. Cela sera difficile, cela prendra du temps, mais je ne doute pas de la volonté des dirigeants des deux États à progresser dans cette direction.
Q - Comment selon vous la communauté internationale devrait-elle réagir après le rapport du rapporteur du Conseil de lEurope M. Dick Marty sur le traitement inhumain de personnes et le trafic illicite dorganes humains au Kosovo ?
R - Les accusations contenues dans le rapport de M. Marty, notamment sur un trafic illicite dorganes humains pendant la période 1998-2000, sont très graves. Il semble que M. Marty nait présenté que des témoignages, pour la plupart anonymes. Il faut donc que toute la lumière soit faite sur cette affaire. La communauté internationale a réagi rapidement comme en témoigne louverture dune enquête préliminaire par les juges et procureurs européens de la mission pour lEtat de droit EULEX dès le 28 janvier 2011. Par ailleurs, les pays concernés par le rapport, tant le Kosovo, la Serbie que lAlbanie, ont affirmé leur volonté de coopérer avec EULEX.
Q - Votre prédécesseur M. Bernard Kouchner, qui à lépoque était le représentant international au Kosovo, a nié, juste avant le rapport de M. Marty, lexistence du trafic dorganes. Quen pensez-vous personnellement des faits évoqués par M. Marty ?
R - Il sagit dune affaire grave que nous considérons avec sérieux. Elle exige, comme je viens de vous lindiquer, que toute la lumière soit faite et notamment que les preuves des accusations portées soient établies, ce qui na jusquà présent pas été le cas. Il ne faut pas que cette affaire fasse lobjet dune instrumentalisation politique. La réconciliation dans les Balkans ne pourra se fonder que sur un travail de vérité concernant tous les crimes commis, quels que soient leurs auteurs, dans un esprit de transparence et de réconciliation, afin de mettre un terme définitif au cycle des violences.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2011
R - Il ny a pas de raison de revenir sur labolition de lobligation de visa dans la mesure où les choses se passent bien. En revanche, il faut pouvoir mieux sassurer du suivi des mesures prises en 2009 et 2010. LUnion européenne se dote tout simplement des instruments nécessaires à une politique communautaire des visas responsable et équilibrée.
Q - Comment voyez-vous le rapprochement de la Serbie et de lUnion européenne ? Est-ce que Belgrade avance bien dans laccomplissement de ses obligations du processus de lélargissement ?
R - La perspective européenne de la Serbie a été confirmée dès 2000 lors de la Présidence française de lUnion européenne. La Serbie a accompli des efforts et a franchi des étapes importantes à cet égard et a toujours reçu le soutien de la France sur cette voie. Mais il reste encore beaucoup à faire. LUnion européenne veille au respect des critères politiques, économiques et techniques fixés dans le cadre du processus de stabilisation et dassociation, qui sont la garantie dune adhésion maîtrisée et donc réussie. Ceux-ci portent en particulier sur le renforcement de lÉtat de droit. A côté de ces critères, il y a aussi des valeurs qui sont au cur de la construction européenne. Ces valeurs, fondées sur le dialogue et la réconciliation, expliquent que parmi les conditions du rapprochement européen figurent également lobligation pour la Serbie de parvenir à une pleine et entière coopération avec le Tribunal pénal international pour lex-Yougoslavie, et de jouer pleinement son rôle dans la stabilité de la région en coopérant avec ses voisins.
Q - Y a-t-il des chances que la Serbie obtienne le statut de candidat pour lUnion européenne avant la fin de cette année ?
R - Dans lintérêt de tous, et en premier lieu de la Serbie et des citoyens de Serbie, la qualité du processus de rapprochement européen prime sur le calendrier. Je ne crois pas utile de faire des pronostics. Loctroi du statut de candidat est une étape parmi dautres dans le rapprochement européen de la Serbie, qui repose sur le respect dun ensemble de critères. Jencourage vivement les autorités de Serbie à tout mettre en uvre pour remplir ces critères et permettre que cette étape soit franchie avec succès.
Q - Dans ce processus de rapprochement, quest-ce qui représente les plus grands défis pour la Serbie et, de lautre côté, quest-ce que vous voyez comme ses plus grandes qualités ?
R - Il ne mappartient pas de distribuer les bons ou les mauvais points et de dire à la Serbie ce quelle a à faire. Ce que je constate et ce dont je me félicite, cest quun consensus très fort existe aujourdhui en Serbie pour réformer le pays et le faire progresser sur la voie de lUnion européenne. Je me félicite de lengagement de tous en Serbie pour conduire le pays dans cette direction. La voie est claire et les priorités ont été rappelées dans le rapport de progrès publié par la Commission européenne en novembre dernier.
Q - Comment la France peut-elle aider la Serbie sur son chemin vers lUnion européenne ?
R - Le président Sarkozy la dit à plusieurs reprises au président Tadi? : la France est là pour aider la Serbie sur le chemin de lUnion européenne. Cest le sens de laccord de partenariat stratégique, qui sera prochainement signé et amènera nos gouvernements, mais également nos administrations à avoir un dialogue et une coopération toujours plus étroits, dans la perspective de ladhésion serbe à lUnion européenne. Jai eu loccasion dévoquer cette question avec mon homologue ce jeudi.
Q - Comment jugez-vous le niveau des relations actuelles entre Paris et Belgrade, au niveau politique, mais aussi au niveau économique ?
R - Nos relations politiques sont excellentes et ont atteint une densité qui nexiste malheureusement pas encore au plan économique. Les entreprises françaises sont encore trop peu nombreuses en Serbie. Je crois que nous pouvons faire beaucoup mieux.
Q - Le dialogue entre Belgrade et Pristina, sous la médiation de lUnion européenne, na pas encore commencé. Quand est-ce que les représentants de Belgrade et de Pristina vont sasseoir enfin à la même table ?
R - Le processus de dialogue entre Belgrade et Pristina facilité par lUnion européenne va débuter très prochainement. Je me réjouis que la Serbie et le Kosovo aient désigné leurs émissaires. Ce qui compte maintenant, cest daborder ces discussions de manière constructive, afin dapporter des réponses concrètes aux attentes quotidiennes des populations.
Q - Est-ce que et comment la France peut aider ce processus de dialogue ?
R - Nous serons là pour soutenir les efforts de Mme Ashton mais également parler un langage de franchise, aux deux parties. La France sera aux côtés des Serbes et aux côtés des Kosovars pour les encourager à avancer dans la voie de la réconciliation. Cela sera difficile, cela prendra du temps, mais je ne doute pas de la volonté des dirigeants des deux États à progresser dans cette direction.
Q - Comment selon vous la communauté internationale devrait-elle réagir après le rapport du rapporteur du Conseil de lEurope M. Dick Marty sur le traitement inhumain de personnes et le trafic illicite dorganes humains au Kosovo ?
R - Les accusations contenues dans le rapport de M. Marty, notamment sur un trafic illicite dorganes humains pendant la période 1998-2000, sont très graves. Il semble que M. Marty nait présenté que des témoignages, pour la plupart anonymes. Il faut donc que toute la lumière soit faite sur cette affaire. La communauté internationale a réagi rapidement comme en témoigne louverture dune enquête préliminaire par les juges et procureurs européens de la mission pour lEtat de droit EULEX dès le 28 janvier 2011. Par ailleurs, les pays concernés par le rapport, tant le Kosovo, la Serbie que lAlbanie, ont affirmé leur volonté de coopérer avec EULEX.
Q - Votre prédécesseur M. Bernard Kouchner, qui à lépoque était le représentant international au Kosovo, a nié, juste avant le rapport de M. Marty, lexistence du trafic dorganes. Quen pensez-vous personnellement des faits évoqués par M. Marty ?
R - Il sagit dune affaire grave que nous considérons avec sérieux. Elle exige, comme je viens de vous lindiquer, que toute la lumière soit faite et notamment que les preuves des accusations portées soient établies, ce qui na jusquà présent pas été le cas. Il ne faut pas que cette affaire fasse lobjet dune instrumentalisation politique. La réconciliation dans les Balkans ne pourra se fonder que sur un travail de vérité concernant tous les crimes commis, quels que soient leurs auteurs, dans un esprit de transparence et de réconciliation, afin de mettre un terme définitif au cycle des violences.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2011