Texte intégral
Votre Altesse,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
La politique de la mer est rien moins que l'un des plus grands enjeux auxquels l'humanité est aujourd'hui confrontée. Je le dis en rappelant que la France, avec 11 millions de km² d'eaux sous sa juridiction, exerce une responsabilité particulière pour la protection de la biodiversité maritime.
C'est pour cette raison que le Président de la République a souhaité que la France se dote d'une véritable politique maritime, une politique ambitieuse et intégrée, qui puisse concilier le développement économique et la protection des espaces marins. Et qui soit en cohérence avec la politique maritime de l'Union européenne.
Pour traduire cette ambition dans les faits, nous avons lancé en 2009 une vaste démarche de concertation, baptisée « Grenelle de la Mer ». Elle a donné lieu à un travail en profondeur entre les pouvoirs publics, la société civile, l'ONG, les syndicats, le monde scientifique et les représentants des milieux économiques.
Le Grenelle de la mer a rendu possible, c'est une première dans notre histoire, l'adoption d'une stratégie nationale pour la mer et les océans, qui repose sur plus de 137 engagements.
Parmi ces engagements, la France a fait du développement des aires marines protégées une priorité de sa nouvelle politique maritime.
Je suis convaincue que la protection des ressources halieutiques et de la biodiversité passe par ce formidable outil que sont les aires marines protégées. Mais attention : une aire marine protégée n'est pas un sanctuaire.
C'est aussi un lieu de vie, où les activités de pêche, de loisir et la navigation doivent pouvoir trouver une place.
L'objectif que nous nous sommes fixé est ambitieux : nous voulons que les aires marines protégées recouvrent 10 % de nos eaux sous juridiction avant 2012 et 20 % avant 2020, soit près de 2 millions de km2. Pour cela, nous créerons 3 nouveaux parcs en 2011 et 3 en 2012, dont un en Méditerranée, au large du Roussillon. Conjointement avec l'Italie, nous avons par ailleurs décidé de créer un parc marin international des Bouches de Bonifacio, dont le texte constitutif devrait être ratifié d'ici la fin du mois.
Nous avons également créé en 2006 l'Agence des Aires Marines Protégées, établissement public dédié spécifiquement au milieu marin.
Notre action désormais doit se poursuivre au niveau international, comme nous y a invité la conférence de Nagoya en 2010. Il est urgent en effet de travailler ensemble sur une initiative internationale audacieuse.
Les débats, je le sais, sont difficiles, surtout lorsque l'on veut s'accorder sur la création d'aires marines protégées en dehors des zones sous juridiction nationale. Mais les choses difficiles sont souvent les plus belles.
Le chantier auquel nous nous attaquons est bien sûr immense, mais nous ne partons pas de rien. Vous savez comme moi que les Nations Unies ont pris en charge ce dossier dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer. Le groupe de travail informel mis en place par l'Assemblée Générale des Nations Unies, pour travailler sur la protection de la biodiversité marine hors juridiction nationale, a tenu ses premières réunions. Il n'a malheureusement pas produit de résultats tangibles pour l'instant. Nous devons donc persévérer. Et nous devons afficher notre volonté.
La Monaco Blue Initiative nous en offre l'occasion. Nous manquions d'une dynamique collective et constructive, votre Altesse, et vous nous l'avez donnée.
Nous allons poursuivre notre action. D'abord au niveau régional, qui est souvent le plus accessible. Je pense notamment à la Convention de Barcelone en Méditerranée, ou à celle de Carthagène aux Antilles, auprès de laquelle nous venons tout juste de déclarer la création d'un sanctuaire marin des cétacés, baptisé AGOA. Mais nous devrons également agir ensemble au niveau international.
En la matière, l'enceinte légitime du droit de la mer reste les Nations Unies.
La convention des nations unies sur le droit de la mer mériterait à cet égard d'être complétée au regard des enjeux de protection de la biodiversité marine. Soyons ambitieux et proposons par exemple un protocole additionnel sur les aires marines protégées ou une modification de la convention elle-même. Je crois en effet que c'est la piste la plus intéressante à explorer.
Votre initiative, votre Altesse, est aussi la nôtre. Je suis convaincue qu'elle est une merveilleuse chance pour les Nations de s'entendre sur les moyens à mettre en oeuvre. Et de comprendre, comme vous l'avez fait, que la mer est aussi l'avenir de la terre.
Je vous remercie.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 15 février 2011
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
La politique de la mer est rien moins que l'un des plus grands enjeux auxquels l'humanité est aujourd'hui confrontée. Je le dis en rappelant que la France, avec 11 millions de km² d'eaux sous sa juridiction, exerce une responsabilité particulière pour la protection de la biodiversité maritime.
C'est pour cette raison que le Président de la République a souhaité que la France se dote d'une véritable politique maritime, une politique ambitieuse et intégrée, qui puisse concilier le développement économique et la protection des espaces marins. Et qui soit en cohérence avec la politique maritime de l'Union européenne.
Pour traduire cette ambition dans les faits, nous avons lancé en 2009 une vaste démarche de concertation, baptisée « Grenelle de la Mer ». Elle a donné lieu à un travail en profondeur entre les pouvoirs publics, la société civile, l'ONG, les syndicats, le monde scientifique et les représentants des milieux économiques.
Le Grenelle de la mer a rendu possible, c'est une première dans notre histoire, l'adoption d'une stratégie nationale pour la mer et les océans, qui repose sur plus de 137 engagements.
Parmi ces engagements, la France a fait du développement des aires marines protégées une priorité de sa nouvelle politique maritime.
Je suis convaincue que la protection des ressources halieutiques et de la biodiversité passe par ce formidable outil que sont les aires marines protégées. Mais attention : une aire marine protégée n'est pas un sanctuaire.
C'est aussi un lieu de vie, où les activités de pêche, de loisir et la navigation doivent pouvoir trouver une place.
L'objectif que nous nous sommes fixé est ambitieux : nous voulons que les aires marines protégées recouvrent 10 % de nos eaux sous juridiction avant 2012 et 20 % avant 2020, soit près de 2 millions de km2. Pour cela, nous créerons 3 nouveaux parcs en 2011 et 3 en 2012, dont un en Méditerranée, au large du Roussillon. Conjointement avec l'Italie, nous avons par ailleurs décidé de créer un parc marin international des Bouches de Bonifacio, dont le texte constitutif devrait être ratifié d'ici la fin du mois.
Nous avons également créé en 2006 l'Agence des Aires Marines Protégées, établissement public dédié spécifiquement au milieu marin.
Notre action désormais doit se poursuivre au niveau international, comme nous y a invité la conférence de Nagoya en 2010. Il est urgent en effet de travailler ensemble sur une initiative internationale audacieuse.
Les débats, je le sais, sont difficiles, surtout lorsque l'on veut s'accorder sur la création d'aires marines protégées en dehors des zones sous juridiction nationale. Mais les choses difficiles sont souvent les plus belles.
Le chantier auquel nous nous attaquons est bien sûr immense, mais nous ne partons pas de rien. Vous savez comme moi que les Nations Unies ont pris en charge ce dossier dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer. Le groupe de travail informel mis en place par l'Assemblée Générale des Nations Unies, pour travailler sur la protection de la biodiversité marine hors juridiction nationale, a tenu ses premières réunions. Il n'a malheureusement pas produit de résultats tangibles pour l'instant. Nous devons donc persévérer. Et nous devons afficher notre volonté.
La Monaco Blue Initiative nous en offre l'occasion. Nous manquions d'une dynamique collective et constructive, votre Altesse, et vous nous l'avez donnée.
Nous allons poursuivre notre action. D'abord au niveau régional, qui est souvent le plus accessible. Je pense notamment à la Convention de Barcelone en Méditerranée, ou à celle de Carthagène aux Antilles, auprès de laquelle nous venons tout juste de déclarer la création d'un sanctuaire marin des cétacés, baptisé AGOA. Mais nous devrons également agir ensemble au niveau international.
En la matière, l'enceinte légitime du droit de la mer reste les Nations Unies.
La convention des nations unies sur le droit de la mer mériterait à cet égard d'être complétée au regard des enjeux de protection de la biodiversité marine. Soyons ambitieux et proposons par exemple un protocole additionnel sur les aires marines protégées ou une modification de la convention elle-même. Je crois en effet que c'est la piste la plus intéressante à explorer.
Votre initiative, votre Altesse, est aussi la nôtre. Je suis convaincue qu'elle est une merveilleuse chance pour les Nations de s'entendre sur les moyens à mettre en oeuvre. Et de comprendre, comme vous l'avez fait, que la mer est aussi l'avenir de la terre.
Je vous remercie.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 15 février 2011