Texte intégral
Il y a deux ans, dans un mouvement de contestation sans précédent, des millions dIraniens exprimaient avec courage et espoir des aspirations très similaires à celles que chacun regarde avec admiration aujourdhui se développer dans le monde arabe : des aspirations simples, irrépressibles et universelles à la liberté, à la justice et à la dignité.
Depuis, malheureusement, lIran sest orienté vers une tout autre voie, une voie sans issue. Celle de la répression et de lautoritarisme, celle du repli sur soi et de lisolement. Autrement dit celle qui est rejetée par toute la jeunesse de la région.
Noublions donc pas lIran. Depuis deux ans, la situation des droits de lHomme ne cesse de sy dégrader, comme en témoigne la multiplication des informations qui nous parviennent sur les arrestations à grande échelle, les mauvais traitements et les tortures subis par les détenus, le caractère arbitraire des peines prononcées et la multiplication des exécutions capitales qui sélèvent déjà à plus de trois cents depuis le début de lannée.
Noublions pas lIran, où les atteintes à la liberté dinformation et dexpression sont devenues systématiques, avec le contrôle et la censure dInternet, les arrestations de journalistes et la condamnation à lemprisonnement de personnalités engagés, tels que le cinéaste Jafar Panahi, condamné à six ans de prison et à vingt ans dinterdiction dexercice de son activité de création, ou lavocate Nasrin Sotoudeh qui purge une peine de prison de onze ans.
Noublions pas lIran, où les autorités iraniennes refusent à leur population le droit de manifester pacifiquement et où les responsables de mouvements dopposition, Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, lun ancien Premier ministre, lautre ancien président du Parlement, sont maintenus à lisolement, au mépris de la loi.
Fidèle à ses valeurs, la France ne peut rester silencieuse devant une telle dégradation de la situation des droits fondamentaux. En Iran comme ailleurs, il ny a pas à transiger avec le socle même des libertés individuelles, dopinion, dexpression, de manifestation pacifique ; il ny a pas à transiger avec le respect de la dignité due à tout être humain. Ces valeurs universelles, défendues si courageusement par les peuples de la région jusquen Iran, sont celles de la France.
Cest dans cet esprit que la France a adopté, avec ses partenaires européens, des sanctions à lencontre de trente-deux responsables de la répression en Iran. Cest dans cet esprit que nous appelons les autorités iraniennes à respecter le droit à la liberté dexpression, à libérer immédiatement tous les prisonniers arbitrairement détenus, et à rendre leur pleine liberté à MM. Moussavi et Karoubi.
Le déni des aspirations de la population iranienne, et la poursuite dun programme nucléaire, sans objectif civil crédible et en violation de la légalité internationale, conduisent à voir lIran mise au ban de la communauté des nations. Celle-ci na dautre possibilité, face aux choix faits par les dirigeants iraniens, que daccroître aujourdhui les sanctions à leur encontre.
Cela est dautant plus regrettable que lIran pourrait occuper dans la région une place éminente, celle qui lui revient légitimement. Héritier dune civilisation millénaire respectée et admirée de tous, le gouvernement iranien pourrait nouer avec la France une relation damitié et de coopération. Cela suppose toutefois quil fasse le choix de louverture et non du repli.
Alors, au moment où la jeunesse du monde arabe retrouve enfin sa liberté, je souhaite dire, en cette date anniversaire, que nous noublions pas le peuple iranien et que nos pensées vont aussi vers lui et tout particulièrement vers sa jeunesse, qui a droit, elle aussi, à un avenir de liberté.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juin 2011
Depuis, malheureusement, lIran sest orienté vers une tout autre voie, une voie sans issue. Celle de la répression et de lautoritarisme, celle du repli sur soi et de lisolement. Autrement dit celle qui est rejetée par toute la jeunesse de la région.
Noublions donc pas lIran. Depuis deux ans, la situation des droits de lHomme ne cesse de sy dégrader, comme en témoigne la multiplication des informations qui nous parviennent sur les arrestations à grande échelle, les mauvais traitements et les tortures subis par les détenus, le caractère arbitraire des peines prononcées et la multiplication des exécutions capitales qui sélèvent déjà à plus de trois cents depuis le début de lannée.
Noublions pas lIran, où les atteintes à la liberté dinformation et dexpression sont devenues systématiques, avec le contrôle et la censure dInternet, les arrestations de journalistes et la condamnation à lemprisonnement de personnalités engagés, tels que le cinéaste Jafar Panahi, condamné à six ans de prison et à vingt ans dinterdiction dexercice de son activité de création, ou lavocate Nasrin Sotoudeh qui purge une peine de prison de onze ans.
Noublions pas lIran, où les autorités iraniennes refusent à leur population le droit de manifester pacifiquement et où les responsables de mouvements dopposition, Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, lun ancien Premier ministre, lautre ancien président du Parlement, sont maintenus à lisolement, au mépris de la loi.
Fidèle à ses valeurs, la France ne peut rester silencieuse devant une telle dégradation de la situation des droits fondamentaux. En Iran comme ailleurs, il ny a pas à transiger avec le socle même des libertés individuelles, dopinion, dexpression, de manifestation pacifique ; il ny a pas à transiger avec le respect de la dignité due à tout être humain. Ces valeurs universelles, défendues si courageusement par les peuples de la région jusquen Iran, sont celles de la France.
Cest dans cet esprit que la France a adopté, avec ses partenaires européens, des sanctions à lencontre de trente-deux responsables de la répression en Iran. Cest dans cet esprit que nous appelons les autorités iraniennes à respecter le droit à la liberté dexpression, à libérer immédiatement tous les prisonniers arbitrairement détenus, et à rendre leur pleine liberté à MM. Moussavi et Karoubi.
Le déni des aspirations de la population iranienne, et la poursuite dun programme nucléaire, sans objectif civil crédible et en violation de la légalité internationale, conduisent à voir lIran mise au ban de la communauté des nations. Celle-ci na dautre possibilité, face aux choix faits par les dirigeants iraniens, que daccroître aujourdhui les sanctions à leur encontre.
Cela est dautant plus regrettable que lIran pourrait occuper dans la région une place éminente, celle qui lui revient légitimement. Héritier dune civilisation millénaire respectée et admirée de tous, le gouvernement iranien pourrait nouer avec la France une relation damitié et de coopération. Cela suppose toutefois quil fasse le choix de louverture et non du repli.
Alors, au moment où la jeunesse du monde arabe retrouve enfin sa liberté, je souhaite dire, en cette date anniversaire, que nous noublions pas le peuple iranien et que nos pensées vont aussi vers lui et tout particulièrement vers sa jeunesse, qui a droit, elle aussi, à un avenir de liberté.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juin 2011