Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Depuis ce matin, vous avez entendu les témoignages de beaucoup dexperts sur la croissance de demain. Je veux remercier le Centre dAnalyse Stratégique davoir permis la confrontation de ces éclairages européens, américains, français, britanniques, autrichiens et de mavoir accordé le mot de la fin. Ce qui dans les circonstances actuelles, représente un honneur redoutable.
Comment aller chercher la croissance ? Répondre à cette question en période normale cela nest déjà pas simple. Y répondre en pleine crise relève dun véritable défi intellectuel et politique. Au moment où les Bourses saffolent et nous commandent dagir vite, parler de croissance peut paraître anachronique à certains.
Pas à moi !
Parce que les investisseurs attendent des politiques une capacité de construire le long terme, une capacité à maîtriser avec sang froid le court terme sans sacrifier lavenir. Rassurer, cest trouver le bon pilotage entre rigueur et croissance. La crise qui nous frappe nest pas une crise ordinaire. Y a-t-il dailleurs, des crises ordinaires ? Nous navons pas de précédent. Cette crise nest pas le résultat dun choc qui aurait brutalement frappé les économies occidentales avant dentraîner une récession classique, comme la fait par exemple le premier choc pétrolier. Cette crise est le fruit dun dérèglement interne de nos économies. Elle a été causée avant tout par le surendettement, par laccumulation de déséquilibres courants non soutenables, mais aussi par des prises de risque inconsidérées dans les pays avancés, qui ont cédé à des effets de levier excessifs. Au moment de la faillite de Lehman Brothers, beaucoup ont craint une nouvelle Grande Dépression, et cest vrai que la chute de la production et des marchés financiers a été aussi fulgurante quau début des années 1930.
Mais lHistoire ne se répète pas. Et je crois que nous avons réussi à éviter une réédition de 1929. Les pays du G 20 ont mis en place des politiques de relance coordonnées qui ont évité une contraction de la demande et qui permis damorcer une reprise de nos économies. En France, notre politique a permis de gérer le choc de la récession, de limiter son ampleur. La baisse de notre PIB durant la récession a été la plus faible de tous les grands pays industrialisés.
Nous avons aussi réussi à éviter le spectre dune nouvelle année 1931, durant laquelle lattentisme et légoïsme de certains Etats européens avaient précipité lAutriche dans la déroute financière, avant dentraîner, alors quune timide reprise se dessinait, lexplosion du système monétaire et bancaire de lensemble des pays européens et la rechute dans la dépression.
Lun des grands enseignements de cette crise et lune de ses principales réponses, cest la force des nations européennes unies par une même volonté.
Aujourdhui, nous sommes de nouveau dans la tourmente. Partout, la croissance ralentit. La situation de la zone euro suscite des interrogations. Eh bien je veux vous dire que jai la conviction que la meilleure réponse à ces interrogations cest une Europe plus intégrée, cest une Europe plus puissante sur le plan politique et plus solide sur le plan économique. La crise nous a surpris alors que nous navions que très peu dinstruments européens de coordination et de régulation. Nous les avons, sous la pression des évènements mis en place, progressivement.
Désormais, le sommet de la zone euro se réunit dès quil y a une décision à prendre cela parait être le minimum, cela nexistait pas. Et le 16 août dernier, la Chancelière allemande et le président de la République française ont proposé de renforcer le rôle de ce sommet et au fond de linstitutionnaliser.
Aujourdhui, la mise en place dun véritable gouvernement économique de la zone euro, au niveau des chefs dEtat et de gouvernement, est ainsi amorcée. Nous avons des agences européennes de supervision pour les banques, pour les marchés financiers et pour les assurances. Nous avons un comité européen du risque systémique financier, présidé par la Banque centrale européenne. Et François BAROIN la rappelé tout à lheure, nous avons créé pour protéger la zone euro, un Fonds européen de stabilité qui est doté aujourdhui dune capacité daide de 440 milliards deuros, et à qui lon vient de reconnaître la capacité dagir à titre préventif, dacheter des emprunts dEtat sur le marché secondaire et même de participer à la recapitalisation détablissements financiers. Ce Fonds va devenir permanent, puisquà partir de 2013 le mécanisme européen de stabilité sera créé, et il sera doté dune capacité dintervention dau moins 500 milliards deuros.
Tous ces progrès sont possibles parce que nous sommes revenus aux fondamentaux de la construction européenne, à commencer par la solidarité dans ladversité. Cette solidarité ne doit pas et ne sera pas rompue. Lannée écoulée a confirmé le rôle capital du couple franco-allemand et sa capacité à bâtir une convergence budgétaire et fiscale. Nous avons dailleurs commencé à montrer lexemple en proposant avec lAllemagne de mettre en place un impôt sur les sociétés commun à compter de 2013.
Dans lensemble de la zone euro, les outils de surveillance des déséquilibres macroéconomiques vont être renforcés et nous allons, avec lAllemagne, faire des propositions sur le gouvernement économique de la zone euro.
Mesdames et Messieurs, il ne peut pas y avoir de doute sur notre engagement à protéger la zone euro. Il ne peut pas y avoir de doute parce que cela nest pas une question technique. cela nest même pas, jai envie de dire, malgré les difficultés, une question financière. Cest un impératif politique. LHistoire ne recule pas. Nous avons besoin de renforcer la solidarité du continent européen face au continent asiatique, face au défi que le nouveau siècle nous lance.
Cette zone est dailleurs beaucoup plus homogène quon ne le dit : depuis la création de la monnaie unique, la dispersion des taux de croissance et des taux dinflation nest pas plus élevée dans la zone euro quaux Etats-Unis. Nous avons les moyens de réaliser lintégration que nous appelons de nos vux. Et pour tirer la croissance européenne, des pistes existent :
Dabord, il faut mieux dépenser les crédits alloués à la recherche et à l'innovation, en développant notamment le capital-risque, chroniquement faible en Europe. Et en constituant un "fonds européen des brevets" qui aiderait les entreprises à mieux valoriser les brevets qu'elles détiennent.
Il faut ensuite centrer les programmes sur les secteurs d'excellence européenne : l'énergie, l'aéronautique et le spatial, les bio et nanotechnologies. Les nouvelles perspectives financières en cours de négociation doivent être justement l'occasion d'opérer ce saut qualitatif en faveur de la croissance.
Enfin, il faut orienter la politique commerciale et la politique de concurrence pour que les entreprises européennes soient à égalité de concurrence avec leurs grands rivaux internationaux.
Alors aujourdhui certains redoutent une rechute de lactivité. Et ils invoquent un dilemme entre stratégies de croissance et désendettement. Ce dilemme nexiste pas ! Gilles Carrez lévoquait à linstant, lendettement excessif a été à la racine de la crise et aujourdhui, il est un frein à la croissance. La dette publique rend les Etats vulnérables et nous savons quau-delà de certains seuils, elle affecte directement la croissance.
Une croissance de 10 % du ratio de dette sur le PIB ferait diminuer le taux de croissance annuel de 0,2 %. Or, dans les pays avancés, le niveau dendettement public atteint aujourdhui des niveaux historiquement élevés pour une période de paix. Pour retrouver des marges de manuvre dans notre politique budgétaire, nous devons travailler non pas à stabiliser lendettement public, mais à le faire retomber au-deçà de 60 % du PIB. Cest une évidence : pour un désendettement public réussi, il faut une politique dassainissement budgétaire. Cest dailleurs le sens de lappel de Nicolas SARKOZY et dAngela MERKEL le 16 août dernier en faveur de la « règle dor » pour tous les membres de la zone euro.
On sait quun ajustement budgétaire, même sans dévaluation, peut favoriser la croissance. Et quune réduction durable du déficit public renforce la confiance des ménages et des entreprises qui investissent davantage en anticipant une moindre pression fiscale à venir.
Selon le FMI, les stratégies de désendettement public produisent des gains conséquents pour lactivité économique à lhorizon de 5 ans, et ce dautant plus que les baisses dimpôt sont engagées en faveur de lemploi et de linvestissement. Pourtant, certains sinquiètent des conséquences de cette politique pour la croissance. Au vu du ralentissement de la croissance au deuxième trimestre, ils jugent le moment inopportun. Cette décélération de la conjoncture était pourtant prévisible dans les pays curs de la zone euro. Le premier trimestre avait bénéficié déléments exceptionnellement favorables tandis que le deuxième a pâti de la hausse des prix des matières premières et de la catastrophe intervenue au Japon.
Sur lensemble du premier semestre, léconomie française a continué à évoluer à un rythme supérieur à la plupart de nos partenaires. Le repli de la consommation des ménages qui a freiné la croissance en France et en Allemagne ne devrait pas durer. La hausse des immatriculations automobiles en août en France montre que la fin de la prime à la casse est désormais absorbée. Et surtout, les fondamentaux de notre économie se sont améliorés: linvestissement des entreprises est en hausse continue depuis le 4ème trimestre 2009 ; 220 000 emplois salariés ont été créés entre juin 2010 et juin 2011 ; laugmentation de la production industrielle a été de 1,5 % au mois de juillet. Devant ces résultats, force est de constater que les marchés financiers surréagissent en continuant dexprimer des craintes au sujet de lactivité.
Aussi, au moment où des tensions sont réapparues sur les marchés financiers, le contexte est plus favorable quil ny parait pour mettre en place des politiques de désendettement public en Europe. Dabord parce que les bilans des entreprises et des ménages dans les pays au cur de la zone euro sont sains. Les taux dépargne sont élevés - plus de 16 % du revenu disponible dans notre pays. Les niveaux dinvestissement sont bas alors que les opportunités sont élevées, les taux dintérêt restent également bas. Pour peu que la confiance et le sang froid soient au rendez-vous, tout doit concourir à une reprise autonome et auto-entretenue des dépenses du secteur privé.
Il y a une deuxième raison : les pays émergents vont continuer à tirer léconomie mondiale, avec une croissance toujours supérieure à 6 % en 2012. Certes, cette croissance est en phase de décélération, mais dune certaine façon, cest aussi une bonne nouvelle parce que cela va atténuer les pressions inflationnistes dans le monde, notamment sur les prix de lénergie.
Enfin, nos politiques dassainissement budgétaire sappuient en France sur des réformes structurelles qui stimulent lactivité et ne pénalisent pas la croissance à court terme. Nous avons supprimé des dispositifs fiscaux dérogatoires dont lefficacité ou la pertinence ne justifiait plus le maintien.
La limitation de lexonération dimposition des plus values immobilières ou le relèvement du taux dimposition sur les revenus du capital ne pèseront pas sur la consommation des ménages. Et surtout, les effets cumulés des politiques structurelles engagées depuis 2007 nous permettent de conserver une trajectoire de dette soutenable.
Le choix de ne remplacer quun fonctionnaire sur deux sur la période 2008-2012, cest une économie de 225 milliards deuros sur le long terme, soit 15 % du montant actuel de notre dette publique. Et la réforme des retraites, cest une amélioration de la soutenabilité de nos finances publiques de près de 1 point de PIB à compter de 2014.
Grâce à ces réformes, nous pouvons aborder le choc actuel dans de meilleures conditions. Moins les pays ont pris les mesures nécessaires pour restaurer la soutenabilité à long terme de leurs finances publiques, plus les mesures quils doivent prendre pour ajuster leurs budgets à court terme sont brutales, sévères et potentiellement coûteuses sur le plan de la croissance. Je voudrais dailleurs au passage, rappeler que nous sommes avec lAllemagne lun des pays dont la dette a le moins progressé pendant la crise : +18 points entre 2008 et 2010, contre près de 30 pour les Etats-Unis et 21 en moyenne pour lEurope.
Mesdames et Messieurs, La croissance française doit cesser de sappuyer sur la progression des dépenses publiques qui représentent plus de 56 % de la richesse produite. Notre modèle de croissance doit changer. Au lieu de reposer sur de la consommation financée à crédit par la dépense publique, il doit prendre élan sur léconomie de la connaissance, le progrès technique, léducation, la formation, lesprit dentreprendre.
Comme vous lavez évoqué ce matin, il doit sappuyer sur une base industrielle forte, pour assurer une balance commerciale équilibrée. Cest lobjectif poursuivi par notre politique depuis 2007. Nous avons desserré le carcan des 35 heures, ce carcan qui porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la compétitivité des entreprises françaises au tournant des années 2000.
Nous avons modernisé le droit du travail en offrant aux entreprises et aux salariés un nouveau mode de rupture du contrat de travail, la rupture conventionnelle. Avec la suppression de la taxe professionnelle, nous avons levé un frein à linvestissement et à la croissance.
Lindustrie et les PME sont les principaux bénéficiaires de cette réforme, avec une baisse de la charge fiscale correspondante de lordre de 50% pour les PME réalisant moins de 2 millions deuros de chiffre daffaires.
Avec le triplement du crédit impôt recherche, notre pays est devenu lun des plus attractifs pour les investissements de recherche et pour les centres de recherche qui investissent sur notre territoire. Dailleurs les premiers résultats sont au rendez-vous puisque malgré la crise, lintensité en recherche et développement du secteur privé a progressé en France en 2008 alors quelle diminuait chaque année depuis 2003.
La réforme de luniversité est un des changements majeurs initiés par ce quinquennat. Il s'est accompagné d'une augmentation du budget de l'enseignement supérieur de 15 milliards d'euros cumulés sur 5 ans. Le passage à l'autonomie est un véritable tournant. Conjugué avec lopération campus, qui doit faire émerger des campus d'excellence grâce à un investissement de cinq milliards d'euros en faveur de l'immobilier universitaire, il confère à l'université française une attractivité et un rayonnement dont elle avait besoin. Nous lavons encore appuyé par un effort inédit pour valoriser la recherche publique.
Et parce que la croissance se construit aussi en renforçant la compétitivité de nos territoires, nous avons investi dans les transports.
Les investissements dans le ferroviaire sont sans précédent. Quatre nouvelles lignes seront construites d'ici 2017 ! Pour que cet effort d'investissement public soit soutenable, il doit trouver une contrepartie dans l'amélioration de la productivité de nos systèmes de transports.
Enfin, nous avons lancé le programme dinvestissements davenir. Lorsquil a été annoncé en 2009, beaucoup se sont interrogés sur le sens quil y avait à se projeter vers le long terme alors même que notre pays faisait face à des difficultés conjoncturelles liées à la crise financière.
Et cest vrai quil aurait été plus facile dutiliser ces 35 milliards deuros pour accroître la relance, comme le demandait certains, et pour obtenir ainsi des résultats immédiats. Mais en sacrifiant ainsi lavenir au présent, nous aurions en réalité été rattrapés par le présent. Parce que les difficultés de court terme quéprouvent aujourdhui certains de nos partenaires sont souvent liées au manque de confiance des investisseurs dans leur potentiel de croissance à long terme.
Alors, retrouverons-nous dans lavenir une croissance vigoureuse ? Au regard de lactualité, la prudence est de mise. Pourtant, nous ne devons pas sombrer dans le pessimisme.
La France a des atouts solides : des grands groupes leaders dans des secteurs stratégiques et je réclame une nouvelle fois quon noppose pas en permanence les succès de ces grands groupes aux Petites et aux Moyennes Entreprises, il nous faut les deux pour réussir.
Des infrastructures performantes, une main duvre qualifiée, des entrepreneurs innovants, une démographie dynamique.
A moyen terme, dans le monde, les opportunités de croissance sont élevées : une nouvelle vague dinnovation devrait émerger. Le processus de désendettement des ménages américains prendra fin, ouvrant la voie à un redémarrage de la consommation ; et avec la hausse vertigineuse des revenus dans les pays émergents, la demande ne peut que croître. Le marché automobile chinois est désormais le plus important au monde et à nos portes lAfrique devrait être dici 2050 la zone géographique qui connaît la plus forte croissance de son PIB au monde.
Dans la compétition mondiale et face aux défis économiques, aucune situation nest jamais acquise. Dans tous les domaines qui nous intéressent, le marché dans 5 ans ne sera déjà plus le même quaujourdhui. Lamélioration de notre compétitivité est par conséquent la clé de la croissance de demain. Nous ne sommes pas installés dans une trajectoire toute écrite de déclin de lEurope face aux pays émergents.
Bien sûr, nos économies ne vont pas connaître les élans de rattrapage comparables à ceux de ces pays. Mais entre les pays européens, les innovations se propagent de plus en plus vite et offrent des potentiels de croissance élevés. Dores et déjà, nous sommes à la pointe de bien des technologies et je suis convaincu que lEurope a tous les atouts pour construire un chemin de croissance original.
Je pense à la croissance verte. A léchelle mondiale, limpératif écologique crée des besoins nouveaux ; cest là que nos devons aller chercher lactivité. Et en se fixant des objectifs exigeants, lEurope acquiert une expertise qui la destine à occuper le premier rang sur ce marché en pleine expansion. Pour que la France compte parmi les champions, nous avons dédié plus de 5 milliards du programme dinvestissements davenir aux nouvelles technologies dans le domaine du développement durable.
Je pense au développement de léconomie numérique. Le numérique est à la source de plus du quart de notre croissance et cest un enjeu majeur en terme demplois.
Parce que nous mesurons son caractère stratégique, nous nous sommes engagés à favoriser son développement, notamment avec le Plan France numérique 2012. Avec la mise en uvre dun programme national pour le déploiement de la fibre optique avec lattribution prochaine des licences de téléphonie mobile de 4ème génération, nous avons engagé le chantier du très haut débit qui permettra une explosion des usages et qui renforcera la compétitivité et lattractivité de nos territoires.
Mais pour prendre tout son sens, cet investissement doit saccompagner dune offre de contenus et de services attractifs. Il doit sappuyer sur des technologies innovantes et sur des PME dynamiques. Et cest la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer 2,5 milliards deuros du programme dinvestissements davenir à ces technologies, à ces contenus et 2 milliards deuros pour les infrastructures.
Nous avons choisi dengager une démarche ambitieuse douverture des données publiques. Cette volonté de transparence, cest le choix des grandes démocraties. Mais les gains de la transparence sont aussi des gains économiques.
La nouvelle économie, fondée sur la notion dexploration, sest trop souvent heurtée dans notre pays aux cloisons artificielles qui brident linnovation. En favorisant laccès libre et gratuit aux informations dont dispose lEtat, nous confortons la confiance des entrepreneurs dans les institutions publiques, ce qui est un facteur clé du développement économique et nous leur permettons dinvestir pour créer de nouveaux services.
Voilà, Mesdames et Messieurs, contre les théoriciens de la décroissance, nous croyons à la croissance.
Pour y parvenir, le général de Gaulle exhortait déjà les Français à ancrer leurs plus hautes ambitions nationales dans une modernisation économique et financière intransigeante. Il disait : « Sans l'effort de remise en ordre avec les sacrifices qu'il requiert et les espoirs qu'il comporte, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité. Eh bien ce message de 1958 na rien perdu de son actualité.
Je fais confiance aux Français pour accepter lidée que les efforts doivent être portés collectivement. Et jai lespoir que dans cette crise se forge une unité nationale renforcée. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 septembre 2011
Depuis ce matin, vous avez entendu les témoignages de beaucoup dexperts sur la croissance de demain. Je veux remercier le Centre dAnalyse Stratégique davoir permis la confrontation de ces éclairages européens, américains, français, britanniques, autrichiens et de mavoir accordé le mot de la fin. Ce qui dans les circonstances actuelles, représente un honneur redoutable.
Comment aller chercher la croissance ? Répondre à cette question en période normale cela nest déjà pas simple. Y répondre en pleine crise relève dun véritable défi intellectuel et politique. Au moment où les Bourses saffolent et nous commandent dagir vite, parler de croissance peut paraître anachronique à certains.
Pas à moi !
Parce que les investisseurs attendent des politiques une capacité de construire le long terme, une capacité à maîtriser avec sang froid le court terme sans sacrifier lavenir. Rassurer, cest trouver le bon pilotage entre rigueur et croissance. La crise qui nous frappe nest pas une crise ordinaire. Y a-t-il dailleurs, des crises ordinaires ? Nous navons pas de précédent. Cette crise nest pas le résultat dun choc qui aurait brutalement frappé les économies occidentales avant dentraîner une récession classique, comme la fait par exemple le premier choc pétrolier. Cette crise est le fruit dun dérèglement interne de nos économies. Elle a été causée avant tout par le surendettement, par laccumulation de déséquilibres courants non soutenables, mais aussi par des prises de risque inconsidérées dans les pays avancés, qui ont cédé à des effets de levier excessifs. Au moment de la faillite de Lehman Brothers, beaucoup ont craint une nouvelle Grande Dépression, et cest vrai que la chute de la production et des marchés financiers a été aussi fulgurante quau début des années 1930.
Mais lHistoire ne se répète pas. Et je crois que nous avons réussi à éviter une réédition de 1929. Les pays du G 20 ont mis en place des politiques de relance coordonnées qui ont évité une contraction de la demande et qui permis damorcer une reprise de nos économies. En France, notre politique a permis de gérer le choc de la récession, de limiter son ampleur. La baisse de notre PIB durant la récession a été la plus faible de tous les grands pays industrialisés.
Nous avons aussi réussi à éviter le spectre dune nouvelle année 1931, durant laquelle lattentisme et légoïsme de certains Etats européens avaient précipité lAutriche dans la déroute financière, avant dentraîner, alors quune timide reprise se dessinait, lexplosion du système monétaire et bancaire de lensemble des pays européens et la rechute dans la dépression.
Lun des grands enseignements de cette crise et lune de ses principales réponses, cest la force des nations européennes unies par une même volonté.
Aujourdhui, nous sommes de nouveau dans la tourmente. Partout, la croissance ralentit. La situation de la zone euro suscite des interrogations. Eh bien je veux vous dire que jai la conviction que la meilleure réponse à ces interrogations cest une Europe plus intégrée, cest une Europe plus puissante sur le plan politique et plus solide sur le plan économique. La crise nous a surpris alors que nous navions que très peu dinstruments européens de coordination et de régulation. Nous les avons, sous la pression des évènements mis en place, progressivement.
Désormais, le sommet de la zone euro se réunit dès quil y a une décision à prendre cela parait être le minimum, cela nexistait pas. Et le 16 août dernier, la Chancelière allemande et le président de la République française ont proposé de renforcer le rôle de ce sommet et au fond de linstitutionnaliser.
Aujourdhui, la mise en place dun véritable gouvernement économique de la zone euro, au niveau des chefs dEtat et de gouvernement, est ainsi amorcée. Nous avons des agences européennes de supervision pour les banques, pour les marchés financiers et pour les assurances. Nous avons un comité européen du risque systémique financier, présidé par la Banque centrale européenne. Et François BAROIN la rappelé tout à lheure, nous avons créé pour protéger la zone euro, un Fonds européen de stabilité qui est doté aujourdhui dune capacité daide de 440 milliards deuros, et à qui lon vient de reconnaître la capacité dagir à titre préventif, dacheter des emprunts dEtat sur le marché secondaire et même de participer à la recapitalisation détablissements financiers. Ce Fonds va devenir permanent, puisquà partir de 2013 le mécanisme européen de stabilité sera créé, et il sera doté dune capacité dintervention dau moins 500 milliards deuros.
Tous ces progrès sont possibles parce que nous sommes revenus aux fondamentaux de la construction européenne, à commencer par la solidarité dans ladversité. Cette solidarité ne doit pas et ne sera pas rompue. Lannée écoulée a confirmé le rôle capital du couple franco-allemand et sa capacité à bâtir une convergence budgétaire et fiscale. Nous avons dailleurs commencé à montrer lexemple en proposant avec lAllemagne de mettre en place un impôt sur les sociétés commun à compter de 2013.
Dans lensemble de la zone euro, les outils de surveillance des déséquilibres macroéconomiques vont être renforcés et nous allons, avec lAllemagne, faire des propositions sur le gouvernement économique de la zone euro.
Mesdames et Messieurs, il ne peut pas y avoir de doute sur notre engagement à protéger la zone euro. Il ne peut pas y avoir de doute parce que cela nest pas une question technique. cela nest même pas, jai envie de dire, malgré les difficultés, une question financière. Cest un impératif politique. LHistoire ne recule pas. Nous avons besoin de renforcer la solidarité du continent européen face au continent asiatique, face au défi que le nouveau siècle nous lance.
Cette zone est dailleurs beaucoup plus homogène quon ne le dit : depuis la création de la monnaie unique, la dispersion des taux de croissance et des taux dinflation nest pas plus élevée dans la zone euro quaux Etats-Unis. Nous avons les moyens de réaliser lintégration que nous appelons de nos vux. Et pour tirer la croissance européenne, des pistes existent :
Dabord, il faut mieux dépenser les crédits alloués à la recherche et à l'innovation, en développant notamment le capital-risque, chroniquement faible en Europe. Et en constituant un "fonds européen des brevets" qui aiderait les entreprises à mieux valoriser les brevets qu'elles détiennent.
Il faut ensuite centrer les programmes sur les secteurs d'excellence européenne : l'énergie, l'aéronautique et le spatial, les bio et nanotechnologies. Les nouvelles perspectives financières en cours de négociation doivent être justement l'occasion d'opérer ce saut qualitatif en faveur de la croissance.
Enfin, il faut orienter la politique commerciale et la politique de concurrence pour que les entreprises européennes soient à égalité de concurrence avec leurs grands rivaux internationaux.
Alors aujourdhui certains redoutent une rechute de lactivité. Et ils invoquent un dilemme entre stratégies de croissance et désendettement. Ce dilemme nexiste pas ! Gilles Carrez lévoquait à linstant, lendettement excessif a été à la racine de la crise et aujourdhui, il est un frein à la croissance. La dette publique rend les Etats vulnérables et nous savons quau-delà de certains seuils, elle affecte directement la croissance.
Une croissance de 10 % du ratio de dette sur le PIB ferait diminuer le taux de croissance annuel de 0,2 %. Or, dans les pays avancés, le niveau dendettement public atteint aujourdhui des niveaux historiquement élevés pour une période de paix. Pour retrouver des marges de manuvre dans notre politique budgétaire, nous devons travailler non pas à stabiliser lendettement public, mais à le faire retomber au-deçà de 60 % du PIB. Cest une évidence : pour un désendettement public réussi, il faut une politique dassainissement budgétaire. Cest dailleurs le sens de lappel de Nicolas SARKOZY et dAngela MERKEL le 16 août dernier en faveur de la « règle dor » pour tous les membres de la zone euro.
On sait quun ajustement budgétaire, même sans dévaluation, peut favoriser la croissance. Et quune réduction durable du déficit public renforce la confiance des ménages et des entreprises qui investissent davantage en anticipant une moindre pression fiscale à venir.
Selon le FMI, les stratégies de désendettement public produisent des gains conséquents pour lactivité économique à lhorizon de 5 ans, et ce dautant plus que les baisses dimpôt sont engagées en faveur de lemploi et de linvestissement. Pourtant, certains sinquiètent des conséquences de cette politique pour la croissance. Au vu du ralentissement de la croissance au deuxième trimestre, ils jugent le moment inopportun. Cette décélération de la conjoncture était pourtant prévisible dans les pays curs de la zone euro. Le premier trimestre avait bénéficié déléments exceptionnellement favorables tandis que le deuxième a pâti de la hausse des prix des matières premières et de la catastrophe intervenue au Japon.
Sur lensemble du premier semestre, léconomie française a continué à évoluer à un rythme supérieur à la plupart de nos partenaires. Le repli de la consommation des ménages qui a freiné la croissance en France et en Allemagne ne devrait pas durer. La hausse des immatriculations automobiles en août en France montre que la fin de la prime à la casse est désormais absorbée. Et surtout, les fondamentaux de notre économie se sont améliorés: linvestissement des entreprises est en hausse continue depuis le 4ème trimestre 2009 ; 220 000 emplois salariés ont été créés entre juin 2010 et juin 2011 ; laugmentation de la production industrielle a été de 1,5 % au mois de juillet. Devant ces résultats, force est de constater que les marchés financiers surréagissent en continuant dexprimer des craintes au sujet de lactivité.
Aussi, au moment où des tensions sont réapparues sur les marchés financiers, le contexte est plus favorable quil ny parait pour mettre en place des politiques de désendettement public en Europe. Dabord parce que les bilans des entreprises et des ménages dans les pays au cur de la zone euro sont sains. Les taux dépargne sont élevés - plus de 16 % du revenu disponible dans notre pays. Les niveaux dinvestissement sont bas alors que les opportunités sont élevées, les taux dintérêt restent également bas. Pour peu que la confiance et le sang froid soient au rendez-vous, tout doit concourir à une reprise autonome et auto-entretenue des dépenses du secteur privé.
Il y a une deuxième raison : les pays émergents vont continuer à tirer léconomie mondiale, avec une croissance toujours supérieure à 6 % en 2012. Certes, cette croissance est en phase de décélération, mais dune certaine façon, cest aussi une bonne nouvelle parce que cela va atténuer les pressions inflationnistes dans le monde, notamment sur les prix de lénergie.
Enfin, nos politiques dassainissement budgétaire sappuient en France sur des réformes structurelles qui stimulent lactivité et ne pénalisent pas la croissance à court terme. Nous avons supprimé des dispositifs fiscaux dérogatoires dont lefficacité ou la pertinence ne justifiait plus le maintien.
La limitation de lexonération dimposition des plus values immobilières ou le relèvement du taux dimposition sur les revenus du capital ne pèseront pas sur la consommation des ménages. Et surtout, les effets cumulés des politiques structurelles engagées depuis 2007 nous permettent de conserver une trajectoire de dette soutenable.
Le choix de ne remplacer quun fonctionnaire sur deux sur la période 2008-2012, cest une économie de 225 milliards deuros sur le long terme, soit 15 % du montant actuel de notre dette publique. Et la réforme des retraites, cest une amélioration de la soutenabilité de nos finances publiques de près de 1 point de PIB à compter de 2014.
Grâce à ces réformes, nous pouvons aborder le choc actuel dans de meilleures conditions. Moins les pays ont pris les mesures nécessaires pour restaurer la soutenabilité à long terme de leurs finances publiques, plus les mesures quils doivent prendre pour ajuster leurs budgets à court terme sont brutales, sévères et potentiellement coûteuses sur le plan de la croissance. Je voudrais dailleurs au passage, rappeler que nous sommes avec lAllemagne lun des pays dont la dette a le moins progressé pendant la crise : +18 points entre 2008 et 2010, contre près de 30 pour les Etats-Unis et 21 en moyenne pour lEurope.
Mesdames et Messieurs, La croissance française doit cesser de sappuyer sur la progression des dépenses publiques qui représentent plus de 56 % de la richesse produite. Notre modèle de croissance doit changer. Au lieu de reposer sur de la consommation financée à crédit par la dépense publique, il doit prendre élan sur léconomie de la connaissance, le progrès technique, léducation, la formation, lesprit dentreprendre.
Comme vous lavez évoqué ce matin, il doit sappuyer sur une base industrielle forte, pour assurer une balance commerciale équilibrée. Cest lobjectif poursuivi par notre politique depuis 2007. Nous avons desserré le carcan des 35 heures, ce carcan qui porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la compétitivité des entreprises françaises au tournant des années 2000.
Nous avons modernisé le droit du travail en offrant aux entreprises et aux salariés un nouveau mode de rupture du contrat de travail, la rupture conventionnelle. Avec la suppression de la taxe professionnelle, nous avons levé un frein à linvestissement et à la croissance.
Lindustrie et les PME sont les principaux bénéficiaires de cette réforme, avec une baisse de la charge fiscale correspondante de lordre de 50% pour les PME réalisant moins de 2 millions deuros de chiffre daffaires.
Avec le triplement du crédit impôt recherche, notre pays est devenu lun des plus attractifs pour les investissements de recherche et pour les centres de recherche qui investissent sur notre territoire. Dailleurs les premiers résultats sont au rendez-vous puisque malgré la crise, lintensité en recherche et développement du secteur privé a progressé en France en 2008 alors quelle diminuait chaque année depuis 2003.
La réforme de luniversité est un des changements majeurs initiés par ce quinquennat. Il s'est accompagné d'une augmentation du budget de l'enseignement supérieur de 15 milliards d'euros cumulés sur 5 ans. Le passage à l'autonomie est un véritable tournant. Conjugué avec lopération campus, qui doit faire émerger des campus d'excellence grâce à un investissement de cinq milliards d'euros en faveur de l'immobilier universitaire, il confère à l'université française une attractivité et un rayonnement dont elle avait besoin. Nous lavons encore appuyé par un effort inédit pour valoriser la recherche publique.
Et parce que la croissance se construit aussi en renforçant la compétitivité de nos territoires, nous avons investi dans les transports.
Les investissements dans le ferroviaire sont sans précédent. Quatre nouvelles lignes seront construites d'ici 2017 ! Pour que cet effort d'investissement public soit soutenable, il doit trouver une contrepartie dans l'amélioration de la productivité de nos systèmes de transports.
Enfin, nous avons lancé le programme dinvestissements davenir. Lorsquil a été annoncé en 2009, beaucoup se sont interrogés sur le sens quil y avait à se projeter vers le long terme alors même que notre pays faisait face à des difficultés conjoncturelles liées à la crise financière.
Et cest vrai quil aurait été plus facile dutiliser ces 35 milliards deuros pour accroître la relance, comme le demandait certains, et pour obtenir ainsi des résultats immédiats. Mais en sacrifiant ainsi lavenir au présent, nous aurions en réalité été rattrapés par le présent. Parce que les difficultés de court terme quéprouvent aujourdhui certains de nos partenaires sont souvent liées au manque de confiance des investisseurs dans leur potentiel de croissance à long terme.
Alors, retrouverons-nous dans lavenir une croissance vigoureuse ? Au regard de lactualité, la prudence est de mise. Pourtant, nous ne devons pas sombrer dans le pessimisme.
La France a des atouts solides : des grands groupes leaders dans des secteurs stratégiques et je réclame une nouvelle fois quon noppose pas en permanence les succès de ces grands groupes aux Petites et aux Moyennes Entreprises, il nous faut les deux pour réussir.
Des infrastructures performantes, une main duvre qualifiée, des entrepreneurs innovants, une démographie dynamique.
A moyen terme, dans le monde, les opportunités de croissance sont élevées : une nouvelle vague dinnovation devrait émerger. Le processus de désendettement des ménages américains prendra fin, ouvrant la voie à un redémarrage de la consommation ; et avec la hausse vertigineuse des revenus dans les pays émergents, la demande ne peut que croître. Le marché automobile chinois est désormais le plus important au monde et à nos portes lAfrique devrait être dici 2050 la zone géographique qui connaît la plus forte croissance de son PIB au monde.
Dans la compétition mondiale et face aux défis économiques, aucune situation nest jamais acquise. Dans tous les domaines qui nous intéressent, le marché dans 5 ans ne sera déjà plus le même quaujourdhui. Lamélioration de notre compétitivité est par conséquent la clé de la croissance de demain. Nous ne sommes pas installés dans une trajectoire toute écrite de déclin de lEurope face aux pays émergents.
Bien sûr, nos économies ne vont pas connaître les élans de rattrapage comparables à ceux de ces pays. Mais entre les pays européens, les innovations se propagent de plus en plus vite et offrent des potentiels de croissance élevés. Dores et déjà, nous sommes à la pointe de bien des technologies et je suis convaincu que lEurope a tous les atouts pour construire un chemin de croissance original.
Je pense à la croissance verte. A léchelle mondiale, limpératif écologique crée des besoins nouveaux ; cest là que nos devons aller chercher lactivité. Et en se fixant des objectifs exigeants, lEurope acquiert une expertise qui la destine à occuper le premier rang sur ce marché en pleine expansion. Pour que la France compte parmi les champions, nous avons dédié plus de 5 milliards du programme dinvestissements davenir aux nouvelles technologies dans le domaine du développement durable.
Je pense au développement de léconomie numérique. Le numérique est à la source de plus du quart de notre croissance et cest un enjeu majeur en terme demplois.
Parce que nous mesurons son caractère stratégique, nous nous sommes engagés à favoriser son développement, notamment avec le Plan France numérique 2012. Avec la mise en uvre dun programme national pour le déploiement de la fibre optique avec lattribution prochaine des licences de téléphonie mobile de 4ème génération, nous avons engagé le chantier du très haut débit qui permettra une explosion des usages et qui renforcera la compétitivité et lattractivité de nos territoires.
Mais pour prendre tout son sens, cet investissement doit saccompagner dune offre de contenus et de services attractifs. Il doit sappuyer sur des technologies innovantes et sur des PME dynamiques. Et cest la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer 2,5 milliards deuros du programme dinvestissements davenir à ces technologies, à ces contenus et 2 milliards deuros pour les infrastructures.
Nous avons choisi dengager une démarche ambitieuse douverture des données publiques. Cette volonté de transparence, cest le choix des grandes démocraties. Mais les gains de la transparence sont aussi des gains économiques.
La nouvelle économie, fondée sur la notion dexploration, sest trop souvent heurtée dans notre pays aux cloisons artificielles qui brident linnovation. En favorisant laccès libre et gratuit aux informations dont dispose lEtat, nous confortons la confiance des entrepreneurs dans les institutions publiques, ce qui est un facteur clé du développement économique et nous leur permettons dinvestir pour créer de nouveaux services.
Voilà, Mesdames et Messieurs, contre les théoriciens de la décroissance, nous croyons à la croissance.
Pour y parvenir, le général de Gaulle exhortait déjà les Français à ancrer leurs plus hautes ambitions nationales dans une modernisation économique et financière intransigeante. Il disait : « Sans l'effort de remise en ordre avec les sacrifices qu'il requiert et les espoirs qu'il comporte, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité. Eh bien ce message de 1958 na rien perdu de son actualité.
Je fais confiance aux Français pour accepter lidée que les efforts doivent être portés collectivement. Et jai lespoir que dans cette crise se forge une unité nationale renforcée. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 septembre 2011