Texte intégral
Monsieur lAmbassadeur,
Monsieur le Vice-Chancelier,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire quen ce jour de célébration de lUnité allemande, comme tous les Français qui sont réunis ici ce soir avec vous, je suis ému et je suis heureux dêtre à vos côtés. La réunification allemande a été un tournant de notre Histoire contemporaine. Ce fut un grand moment de joie, parce quavec lAllemagne, cest toute lEurope qui se réunifiait enfin après des décennies de séparation et de confrontation. Ce fut un moment de fierté, parce que cette révolution née du courage et du désir des peuples a été pacifique. Cette joie et cette fierté mettaient un terme à toutes ces années si sombres et si morbides.
Berlin divisé, Berlin muré, ses militants enfermés, ses citoyens condamnés au silence et aux mensonges, cette Europe déchirée, tout cela brutalement sarrêtait. Les jeunes générations européennes ne doivent pas sous-estimer la tristesse de ces quatre décennies daffrontement entre lEst et lOuest, qui venaient prolonger plusieurs siècles de guerres sanglantes. Ils ne doivent pas oublier le prix de la liberté et le prix de lunité retrouvées. Et nous non plus, nous les responsables publics daujourdhui nous ne devons jamais laisser tomber ce quil faut bien, au regard de lHistoire, appeler le "miracle européen".
Aujourdhui plus que jamais, la France et lAllemagne, nous navons pas le droit de décevoir. Aujourdhui 21 ans après leffondrement du Rideau de fer, lEurope aborde un nouveau tournant historique. Nous faisons face au défi dune crise économique et financière, la plus profonde depuis la création de la Communauté européenne et je crois que lexemple de ceux qui, en 1990, ont osé un nouveau départ pour vivre dans une Europe fraternelle et pacifique est un exemple qui nous est utile. Comme eux, cest une Europe puissante, cest une Europe unie que nous appelons de nos vux, en Allemagne comme en France. Comme eux, nous devons défendre lidéal dune civilisation européenne. Dune civilisation européenne qui ne peut pas, qui ne doit pas être morcelée et qui ne peut pas être balayée par des spéculations de court terme.
Cest dans ce but que nous travaillons main dans la main pour que lEurope non seulement sorte de cette crise, mais quelle en sorte renforcée. Cela passe pour nous par une compétitivité améliorée, par des finances publiques saines. Cela passe par un pacte de stabilité et de croissance renforcé. Cela passe par la mise en place dune véritable gouvernance économique au niveau européen.
La crise a révélé une nouvelle fois le rôle primordial du couple franco-allemand, sans lequel rien nest possible. Nous agissons dune seule voix pour protéger lUnion économique et monétaire comme la stabilité de notre monnaie unique. Sur la politique économique européenne, la convergence des positions allemande et française est manifeste. Elle doit sexercer dans une réflexion conjointe et dans une action décisive en faveur de lévolution de nos institutions.
Dans bien des domaines dailleurs, la France et lAllemagne ont déjà montré lexemple en engageant des évolutions à deux. En matière budgétaire, en matière fiscale, nos deux pays ont annoncé quils étaient prêts à sengager en pionniers vers une vraie convergence. Et en août dernier, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont souhaité lancer un processus qui permettra quen 2013, la France et lAllemagne aient la même fiscalité sur les entreprises et que pour la première fois, un impôt sur les sociétés, commun à la France et à lAllemagne, voie le jour.
Je suis intimement convaincu que nous allons devoir aller vers une profonde convergence de lorganisation économique et sociale de nos deux pays. Et cette convergence franco-allemande cest beaucoup plus quun symbole. Cest à mes yeux une nécessité vitale pour nos deux nations et pour lEurope toute entière. Dans ce monde de 6 milliards dhabitants dominé par la montée en puissance de continents entiers qui, légitimement, viennent aujourdhui concurrencer frontalement la vieille Europe, nous avons le devoir de passer à la vitesse supérieure.
Nous sommes comptables du patrimoine que nous ont légué les générations antérieures. Nous avons le devoir de réanimer sans cesse la flamme du rêve européen parce que lEurope nest pas un projet technique, cest un projet politique. Nous devons, encore et encore, expliquer doù vient la construction européenne, ce quelle nous collectivement apporté. A commencer par lEuro, dont nos deux pays ont éminemment bénéficié.
Face aux générations qui nous ont précédés et face à celles qui nous succèderont, rien ne serait pire pour nous que dêtre celle qui a compromis le projet européen parce que, pendant un temps, une crise financière née de désordres étrangers à lUnion européenne, née de la faiblesse de certains Etats membres, mais aussi du caractère inachevé de nos règles communes, est venue ébranler la monnaie unique. Comme nos prédécesseurs, nous devons sortir des désordres du présent, non pas en reculant mais en franchissant un pas supplémentaire dans le rapprochement de nos deux pays et en professant une foi renouvelée dans lidéal européen.
En 2013, nous célébrerons le 50e Anniversaire du Traité de lÉlysée. Cest l'héritage que nous avons reçu de Charles de Gaulle et de Konrad Adenauer. En leur temps, ces deux hommes visionnaires ont su encourager la réconciliation entre nos peuples avec une détermination sans faille. Depuis leur signature historique du Traité de lÉlysée, jamais peut-être navons-nous été aussi importants lun pour lautre.
Cette amitié nous avons le devoir de lui offrir de nouvelles ambitions. Nous le devons par fidélité à nos Histoires respectives et nous le devons à lEurope, dont lavenir est entre nos mains.
Enfin, vous me permettrez de conclure en disant au Vice-Chancelier combien jai été heureux de lentendre rappeler les liens entre la ville de Bückeburg et celle de Sablé-sur-Sarthe. Et je nimaginais pas, lorsquil y a bien longtemps je visitais le lycée Adolfinum de Bückeburg, que ce lycée produirait un des hommes politiques les plus brillants de lAllemagne daujourdhui.
Source http://www.gouvernement.fr, le 6 octobre 2011
Monsieur le Vice-Chancelier,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire quen ce jour de célébration de lUnité allemande, comme tous les Français qui sont réunis ici ce soir avec vous, je suis ému et je suis heureux dêtre à vos côtés. La réunification allemande a été un tournant de notre Histoire contemporaine. Ce fut un grand moment de joie, parce quavec lAllemagne, cest toute lEurope qui se réunifiait enfin après des décennies de séparation et de confrontation. Ce fut un moment de fierté, parce que cette révolution née du courage et du désir des peuples a été pacifique. Cette joie et cette fierté mettaient un terme à toutes ces années si sombres et si morbides.
Berlin divisé, Berlin muré, ses militants enfermés, ses citoyens condamnés au silence et aux mensonges, cette Europe déchirée, tout cela brutalement sarrêtait. Les jeunes générations européennes ne doivent pas sous-estimer la tristesse de ces quatre décennies daffrontement entre lEst et lOuest, qui venaient prolonger plusieurs siècles de guerres sanglantes. Ils ne doivent pas oublier le prix de la liberté et le prix de lunité retrouvées. Et nous non plus, nous les responsables publics daujourdhui nous ne devons jamais laisser tomber ce quil faut bien, au regard de lHistoire, appeler le "miracle européen".
Aujourdhui plus que jamais, la France et lAllemagne, nous navons pas le droit de décevoir. Aujourdhui 21 ans après leffondrement du Rideau de fer, lEurope aborde un nouveau tournant historique. Nous faisons face au défi dune crise économique et financière, la plus profonde depuis la création de la Communauté européenne et je crois que lexemple de ceux qui, en 1990, ont osé un nouveau départ pour vivre dans une Europe fraternelle et pacifique est un exemple qui nous est utile. Comme eux, cest une Europe puissante, cest une Europe unie que nous appelons de nos vux, en Allemagne comme en France. Comme eux, nous devons défendre lidéal dune civilisation européenne. Dune civilisation européenne qui ne peut pas, qui ne doit pas être morcelée et qui ne peut pas être balayée par des spéculations de court terme.
Cest dans ce but que nous travaillons main dans la main pour que lEurope non seulement sorte de cette crise, mais quelle en sorte renforcée. Cela passe pour nous par une compétitivité améliorée, par des finances publiques saines. Cela passe par un pacte de stabilité et de croissance renforcé. Cela passe par la mise en place dune véritable gouvernance économique au niveau européen.
La crise a révélé une nouvelle fois le rôle primordial du couple franco-allemand, sans lequel rien nest possible. Nous agissons dune seule voix pour protéger lUnion économique et monétaire comme la stabilité de notre monnaie unique. Sur la politique économique européenne, la convergence des positions allemande et française est manifeste. Elle doit sexercer dans une réflexion conjointe et dans une action décisive en faveur de lévolution de nos institutions.
Dans bien des domaines dailleurs, la France et lAllemagne ont déjà montré lexemple en engageant des évolutions à deux. En matière budgétaire, en matière fiscale, nos deux pays ont annoncé quils étaient prêts à sengager en pionniers vers une vraie convergence. Et en août dernier, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont souhaité lancer un processus qui permettra quen 2013, la France et lAllemagne aient la même fiscalité sur les entreprises et que pour la première fois, un impôt sur les sociétés, commun à la France et à lAllemagne, voie le jour.
Je suis intimement convaincu que nous allons devoir aller vers une profonde convergence de lorganisation économique et sociale de nos deux pays. Et cette convergence franco-allemande cest beaucoup plus quun symbole. Cest à mes yeux une nécessité vitale pour nos deux nations et pour lEurope toute entière. Dans ce monde de 6 milliards dhabitants dominé par la montée en puissance de continents entiers qui, légitimement, viennent aujourdhui concurrencer frontalement la vieille Europe, nous avons le devoir de passer à la vitesse supérieure.
Nous sommes comptables du patrimoine que nous ont légué les générations antérieures. Nous avons le devoir de réanimer sans cesse la flamme du rêve européen parce que lEurope nest pas un projet technique, cest un projet politique. Nous devons, encore et encore, expliquer doù vient la construction européenne, ce quelle nous collectivement apporté. A commencer par lEuro, dont nos deux pays ont éminemment bénéficié.
Face aux générations qui nous ont précédés et face à celles qui nous succèderont, rien ne serait pire pour nous que dêtre celle qui a compromis le projet européen parce que, pendant un temps, une crise financière née de désordres étrangers à lUnion européenne, née de la faiblesse de certains Etats membres, mais aussi du caractère inachevé de nos règles communes, est venue ébranler la monnaie unique. Comme nos prédécesseurs, nous devons sortir des désordres du présent, non pas en reculant mais en franchissant un pas supplémentaire dans le rapprochement de nos deux pays et en professant une foi renouvelée dans lidéal européen.
En 2013, nous célébrerons le 50e Anniversaire du Traité de lÉlysée. Cest l'héritage que nous avons reçu de Charles de Gaulle et de Konrad Adenauer. En leur temps, ces deux hommes visionnaires ont su encourager la réconciliation entre nos peuples avec une détermination sans faille. Depuis leur signature historique du Traité de lÉlysée, jamais peut-être navons-nous été aussi importants lun pour lautre.
Cette amitié nous avons le devoir de lui offrir de nouvelles ambitions. Nous le devons par fidélité à nos Histoires respectives et nous le devons à lEurope, dont lavenir est entre nos mains.
Enfin, vous me permettrez de conclure en disant au Vice-Chancelier combien jai été heureux de lentendre rappeler les liens entre la ville de Bückeburg et celle de Sablé-sur-Sarthe. Et je nimaginais pas, lorsquil y a bien longtemps je visitais le lycée Adolfinum de Bückeburg, que ce lycée produirait un des hommes politiques les plus brillants de lAllemagne daujourdhui.
Source http://www.gouvernement.fr, le 6 octobre 2011