Déclaration de Mme Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'outre-mer, en hommage à la mémoire de tous les soldats d'Outre-mer morts pour la France en opérations extérieures, à Paris le 10 novembre 2011.

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Circonstance : Cérémonie de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918 et du dévoilement d'une stèle à la mémoire des soldats d'outre-mer morts pour la France en opérations extérieures, à Paris le 10 novembre 2011

Texte intégral

Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le directeur de cabinet représentant le secrétariat d’Etat aux anciens combattants,
Monsieur le commissaire général à l’année des outre-mer,
Monsieur le Préfet délégué général à l’outre-mer,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec grande émotion que je vous accueille aujourd’hui, au ministère de l’outre-mer, dans cette maison qui est aussi la vôtre, dans cette pièce qui bruisse des voix de nos morts pour la France, à l’occasion de la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918.
Je suis heureuse de pouvoir partager avec vous ce moment d’union à la veille de cette journée du souvenir.
Ainsi que l’a souhaité le Président de la République, les Françaises et les Français rendent hommage à ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour leur pays, pendant la Grande guerre mais aussi à ceux qui continuent aujourd’hui encore à le servir, partout dans le monde, au prix du sang.
Ils resteront à jamais des exemples dont la France se souviendra.
En cette année des outre-mer, cette cérémonie prend une dimension toute particulière, car ces combattants de la liberté étaient, et sont toujours aujourd’hui, nombreux à être originaires des outre-mer.
En ma qualité de ministre chargée de l’outre-mer et de femme originaire d’outre-mer, je suis fière de saluer la mémoire de tous ces militaires ultramarins qui ont donné leur vie pour défendre le bien commun reçu de leurs pères qui se nomme la Patrie.
En cet instant, j’ai une pensée particulière pour ces fils de l’outre-mer morts ces dernières années en Afghanistan, au service de leur pays.
J’étais présente à l’arrivée de chacune de leurs dépouilles. J’ai accueilli les familles terrassées par la douleur de la perte d’un fils, d’un mari, d’un père. Mon devoir était d’être là, avec elles, dans ces moments tragiques, leur témoigner par ma présence de mon immense tristesse, de ma compassion et de ma sollicitude.
Mais également, comme ministre, rendre l’hommage du gouvernement à ceux qui étaient morts dans l’accomplissement de la mission que la France leur avait confié. 1ère Classe Thierry JEAN-BAPTISTE, Caporal Anthony RIVIERE, Caporal Melam BOUAMA, Caporal-chef Johan NAGUIN, Infirmier de classe supérieure Mathieu TOINETTE, Brigadier-chef Steeve COCOL, Caporal-chef Alexandre RIVIERE, vous n’êtes pas morts pour rien.
La France tout entière salue votre mémoire.
Je pense à leurs familles, à leurs enfants, à leurs frères d’armes, qui peuvent être fiers, eux aussi, de leur courage, de leur dignité, de la cause pour laquelle ils ont combattu, pour les plus belles valeurs de notre pays qu’ils ont défendu, pour nous, jusqu’au bout.
Mesdames, Messieurs, ils sont tombés au champ d’honneur. Ils étaient les combattants de la paix, des combattants animés par cet idéal de liberté qui est indissociable de l’amour de la Patrie. Ils sont entrés dans la légende sacrée de l’histoire de la France.
Faisant miens les propos du Président de la République lors du conseil interministériel de l’outre- mer, "je n’oublie pas que, sans les hommes et les femmes de nos outre-mer, sans leurs choix éclairés aux périodes critiques de notre histoire, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui".
Je veux leur rendre un hommage solennel ce matin.
Pour que l’histoire retienne à jamais leur sacrifice, j’ai tenu à ce qu’une stèle prenne sa place dans cette pièce, pour toujours. Nous la dévoilerons dans quelques instants :
« A LA MEMOIRE DE TOUS NOS SOLDATS D’OUTRE-MER MORTS AU SERVICE DE LA FRANCE EN OPERATIONS EXTERIEURES,
LA NATION TOUT ENTIERE S’INCLINE DEVANT SES COMBATTANTS,
ILS FONT HONNEUR AU DRAPEAU, ILS FONT HONNEUR A LA FRANCE,
LA PATRIE LEUR REND ICI HOMMAGE ».
Enfin, à vous, jeunes filles et jeunes gens du service militaire adapté, je voudrais dire ceci : quand vous redonnerez à votre pays ce qu’il vous a apporté, en utilisant au mieux la formation qui vous a été donnée et les valeurs qui vous sont transmises, souvenez-vous, toujours, au milieu des épreuves de la vie, du magnifique exemple des anciens qui ont servi avant vous.
Mesdames, Messieurs, voilà ce que je crois, voilà ce qui fait ma fierté, voilà pourquoi, pour moi, les mots « Honneur » et « Patrie » auront toujours un sens.
Je voulais le dire devant vous, simplement, en ce beau moment d’amitié et de fraternité.
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 15 novembre 2011