Texte intégral
GUILLAUME TABARD Benoist APPARU, bonjour.
BENOIST APPARU Bonjour.
GUILLAUME TABARD Vous avez regardé, jimagine, le président de la République.
BENOIST APPARU Bien sûr.
GUILLAUME TABARD Ma première question est simple : comment lavez-vous trouvé ?
BENOIST APPARU Je lai trouvé oui, effectivement, lexercice de pédagogie est une réussite. La réussite, je crois, à expliquer aux Français les tenants et les aboutissants de la crise, des solutions qui avaient été trouvées la veille à loccasion du sommet européen. Bref, voilà, il y a un peu de clarté maintenant dans ce débat-là, on sait où on est, on sait où on va. Il y a des perspectives nouvelles qui peuvent souvrir.
MICHAEL SZAMES Benoist APPARU, cest le président protecteur, le sauveur de la nation bref, un nouveau SARKOZY ?
BENOIST APPARU Soyons modestes. Évitons ce type de propos qui sont peut-être un peu délirants, qui nous font plaisir sûrement, mais enfin soyons modestes. Je crois queffectivement il y a un couple franco-allemand qui renaît en ce moment, qui marche bien, qui fait avancer lEurope, qui arrive à sortir lEurope des difficultés. Soyons modestes, on ne sait pas ce qui va se passer dans six mois même si là, je crois quil y a un pare-feu qui a été crée, qui est intéressant et qui est important, qui sauve la Grèce et qui nous permet de voir les lendemains avec un peu plus de perspective.
MICHAEL SZAMES Un mot sur lEurope. On entend beaucoup parler depuis hier, et Alain JUPPÉ le premier, deuro-fédéralisme. Bref, le fédéralisme, lUnion européenne fédéraliste, cest pour demain ?
BENOIST APPARU Pour demain, je ne sais pas ; pour un jour, cest une certitude. Cette crise nous démontre quil faut aller de lavant et que nous navons pas encore tous les instruments pour traiter nos propres crises. Cet instrument de demain, cette gouvernance de demain, cest probablement une organisation effectivement plus fédérale au sein de la zone euro, c'est-à-dire une plus grande codécision entre les partenaires européens, mais une codécision ça ne veut plus dire lunanimité, parce que cest lunanimité qui nous oblige à faire quatorze sommets pour trouver une solution : cest trop long.
GUILLAUME TABARD Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Il y a à peine un an, le président de la Commission européenne José Manuel BARROSO, avait proposé que les budgets des États soient non pas votés mais soumis préalablement à la Commission européenne. Tout le monde sétait insurgé en disant : « Mais non, le budget cest vraiment la souveraineté qui est en jeu ». Aujourd'hui, cest bien vers ça quil faut aller.
BENOIST APPARU Cest déjà le cas, on le soumet, on le montre. Il ny a pas de vote de la Commission, il ny a pas de visa de la Commission, mais on montre évidemment notre budget à la Commission. Est-ce quil faut 100 % de budget commun ? Non. Quand vous prenez un fédéralisme à laméricaine, chaque État évidemment conserve une part entre guillemets de souveraineté budgétaire, même sil y a un budget au-dessus qui est fédéral, mais on ne va pas à Washington pour faire viser, entre guillemets, son budget. Donc là encore, il faut trouver des équilibres. On na pas dit un seul État, on a dit une fédération entre guillemets dÉtats. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire quil nous faudra demain beaucoup plus de gouvernance économique, quil nous faut un gouvernement économique qui a été décidé et maintenant quil faut mettre en place et lui donner les moyens dagir parce que là encore, je me répète, cette crise de leuro, cest quoi ? Cest labsence dinstruments de régulation de lEurope, qui narrivent pas à traiter suffisamment tôt un cas malade.
GUILLAUME TABARD Et est-ce que vous pensez que lopinion maintenant est convaincue de la nécessité parce quon a aidé la Grèce est-ce que lopinion est convaincue que les mesures adoptées à Bruxelles vont suffire à éviter leffet domino ?
BENOIST APPARU Ça, on le verra dans plusieurs jours. Je ne suis pas capable de vous dire si aujourd'hui les Français sont totalement convaincus mais jai le sentiment quhier le président de la République a réussi à expliquer pourquoi il fallait sauver la Grèce, comment on avait sauvé la Grèce et quel était le rôle des banques privées en la matière qui vont grosso modo faire le chèque, et puis des États qui ont réussi à organiser lensemble et qui vont garantir lapplication de lensemble.
MICHAEL SZAMES Pour parler encore du couple franco-allemand, Nicolas SARKOZY la dit hier soir, le modèle cest lAllemagne. Alors on va essayer dappliquer ce que les Allemands ont fait. Pourquoi ne pas lavoir fait avant si ça marche si bien ?
BENOIST APPARU Ce nest pas le modèle. On ne va pas prendre le modèle allemand et lappliquer, parce que les situations sont différentes. Ils sont en décroissance démographique : on est en progression démographique ; ils auront, lié à cette dépression démographique, des conséquences économiques néfastes dans les années qui viennent. Ce nest pas un modèle quon prend et quon transpose. Il se trouve que les Allemands ont été beaucoup plus sérieux que la France depuis vingt ans et quévidemment aujourd'hui en période difficile, eh bien ils en tirent le bénéfice. Tant mieux pour eux. Ça veut juste dire que quand on regarde les économies européennes, celles qui sont les plus endettées, ce sont celles qui ont aujourd'hui le moins de croissance et le plus de chômage ; et celles qui sont le moins endettées lAllemagne par exemple sont celles qui ont le plus de croissance et le moins de chômage. Il y a un moment, il y a un petit CQFD entre les deux.
MICHAEL SZAMES Alors justement sur lAllemagne encore une fois qui a appliqué le taux de TVA à 5,5 % et qui la fait remonter à un taux intermédiaire ; Nicolas SARKOZY la peut-être évoqué hier entre guillemets en tous cas, en attendant les prochaines décisions de laprès-G20. Pour vous, est-ce que cest applicable dans tous les domaines, ce taux intermédiaire, et notamment dans un domaine qui vous est cher : le logement et le bâtiment ?
BENOIST APPARU Il me semble, mais on na peut-être pas entendu la même émission hier, quon vous a dit que les annonces se feraient dans une dizaine de jours.
MICHAEL SZAMES Vous avez des pistes sûrement, parce quon la déjà évoqué.
BENOIST APPARU Vous avez le droit de le tester ce matin,
MICHAEL SZAMES On a le droit de vous poser des questions en tous cas.
BENOIST APPARU Vous avez le droit de poser des questions, ceci et cela, jai le droit de vous faire la réponse qui suit : vous aurez les réponses après le G20, et après le G20 cest dans une dizaine de jours, ce nest pas aujourd'hui.
MICHAEL SZAMES Mais cest applicable.
GUILLAUME TABARD Mais vous avez le droit de nous dire ce que vous, puisque vous êtes en charge dun secteur-clé, celui du logement, de nous dire ce que vous souhaitez, vous.
BENOIST APPARU Mais on nest pas en train de parler on nest pas en train de parler de la couleur dune veste
GUILLAUME TABARD Non, on parle des mesures.
BENOIST APPARU Voilà. On parle de mesures qui engagent pour 6 à 8 milliards deuros. Donc oui, il y aura une décision gouvernementale. Cette décision sera gouvernementale, chacun va porter ses préconisations et ses propositions mais si vous le voulez bien, je les garde pour linstant pour le ministre des Finances et le Premier ministre et pas pour Radio Classique et Public Sénat
GUILLAUME TABARD Cest dommage ! Cest dommage !
BENOIST APPARU Même si jai beaucoup damitié pour Radio Classique et Public Sénat. Dabord on règle ça en interne et ensuite on présentera les mesures qui vont avec.
GUILLAUME TABARD Alors à ce moment-là, puisque vous ne parlez pas des mesures à venir, un bilan de ce qui existe : est-ce que les mesures aujourd'hui en vigueur en matière de TVA dans le bâtiment, dans les travaux daménagement, est-ce quelles ont produit leffet escompté ? Est-ce quelles sont aujourd'hui pleinement efficaces ?
BENOIST APPARU Je pense quaujourd'hui la TVA, par exemple, à 5,5 sur le bâtiment est une bonne TVA à 5,5, quelle a permis de réduire fortement le travail au noir qui était relativement présent dans ce type de secteur et quelle a permis davoir des Français qui investissent plus dans la rénovation de leurs bâtiments. Ça a donc généré de lactivité économique pour les entreprises, ça a généré aussi de la fiscalité pour nous, ça a généré des travaux chez les particuliers donc ça me paraît plutôt effectivement une bonne TVA.
MICHAEL SZAMES Ce serait dommage de laugmenter alors.
GUILLAUME TABARD Donc si on la remonte, effectivement, cest le retour du travail au noir et cest la baisse des travaux faits par les particuliers
BENOIST APPARU Mais vous savez, dans la vie
GUILLAUME TABARD Si on vous entend bien, Benoist APPARU.
BENOIST APPARU Non mais attendez, vous mentendez très mal, parce que vous savez dans la vie il y a du gris. Il ny a pas que du noir et que du blanc, il ny a pas que des phénomènes de balanciers où on passe de 5,5 à 19,6, ou de 5,5 à 58 ou de 0 à je ne sais combien. Il peut y avoir Vous savez, la nuance ça existe, notamment dans les politiques publiques, le sens de la nuance ça peut exister.
MICHAEL SZAMES On va parler dune autre proposition peut-être, celle de Laurent WAUQUIEZ sur un domaine qui vous est cher encore une fois : le logement. Il veut réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent et non pas aux chômeurs. Cest une mesure quon pourrait qualifier de droite populaire peut-être.
BENOIST APPARU Je ne sais pas si elle est de la droite sociale, populaire, humaniste ou quoi que ce soit mais en tout état de cause, on est dans une période de préparation de lélection présidentielle, et donc on va avoir les décideurs politiques moi le premier qui vont avancer un certain nombre de propositions sur lensemble des secteurs dactivité ministérielle. Il est donc normal que lUMP, le parti politique qui fera une convention sur le logement le 15 novembre, avance des solutions, pointe ces propositions sur le logement.
MICHAEL SZAMES Est-ce que cest maladroit ?
BENOIST APPARU Il est normal que Laurent WAUQUIEZ comme dautres fasse ces propositions-là. Si en période pré-présidentielle on ne fait pas de débat, je ne sais pas à quoi ça sert une période pré-présidentielle. Voilà.
MICHAEL SZAMES Vous lappliqueriez ?
BENOIST APPARU Alors ensuite, ça ne veut pas dire que cest une décision gouvernementale maintenant. Bon. Et si on regarde la préconisation en tant que telle, je note simplement quil y a déjà le 1 % logement, qui est déjà propriétaire dun certain nombre de logements sociaux bien sûr, et qui met des salariés dans ces logements sociaux. Je note aussi quà partir du moment où lÉtat, c'est-à-dire le contribuable, investit massivement dans le logement social, beaucoup plus évidemment que dans le logement privé, cest notamment pour loger les plus modestes.
GUILLAUME TABARD Un mot de méthode puisque vous dites quun responsable politique est fondé à faire des propositions et à les mettre au coeur du débat présidentiel
BENOIST APPARU Sinon je ne sais pas à quoi il sert.
GUILLAUME TABARD Mais en loccurrence, Laurent WAUQUIEZ et vous-même êtes membre du gouvernement. Lorsquon est membre du gouvernement, est-ce quil faut quon fasse davantage attention et notamment par exemple est-ce que Laurent WAUQUIEZ vous a prévenu quil allait faire cette annonce ?
BENOIST APPARU Moi je ne souhaite pas quon fasse attention, entre guillemets. Bien évidemment il ne faut pas raconter nimporte quoi et ce nest pas ce quil a fait. Moi je souhaite queffectivement les responsables politiques participent au débat public, y compris les ministres. Si jai envie de faire des propositions sur léducation, il faut évidemment que jen parle avant avec Luc CHATEL pour éviter que ça pose des problèmes, mais en même temps si on commence à chaque à se dire : « Ouh là là ! Ce nest pas mon champ ministériel, moi je ne travaille que sur le logement et je nai fait que des propositions sur le logement », ça ne marche pas.
GUILLAUME TABARD Donc si vous vouliez parler déducation, vous préviendriez Luc CHATEL. Est-ce que Laurent WAUQUIEZ vous avait prévenu ?
BENOIST APPARU Il men avait évidemment parlé. Ça me paraît la moindre des choses, oui.
MICHAEL SZAMES Pour parler à nouveau du président de la République peut-être et de lémission télévisée dhier soir, il y a un nouveau slogan, peut-être vous allez adhérer.
BENOIST APPARU Ah !
MICHAEL SZAMES « Travailler plus, travailler mieux ». Cest comme en 2007 : « Travailler plus pour gagner plus ».
BENOIST APPARU Écoutez, il a eu cette formule hier. Je pense quil aurait pu reproduire la formule « Travailler plus pour gagner plus » parce que cette formule reste valable. Vous savez, quand jentends le PS nous dire en permanence : « Cest le président des riches, cest la droite des riches, ils ne font rien pour les classes populaires, rien pour les plus modestes, ils flinguent le pouvoir dachat des plus modestes » et quils nous font comme proposition déconomie le retour sur les heures sup, eh bien ça veut juste dire que le PS propose de supprimer 450 euros par an à 9 millions de nos compatriotes. Ben non ! Les mesures fiscales par exemple que nous souhaitons prendre dans le cadre du futur plan, ce nest pas de taper sur les plus modestes comme le propose le PS.
MICHAEL SZAMES Pour un président qui nest pas candidat, taper sur François HOLLANDE, Martine AUBRY et un petit peu aussi sur François MITTERRAND, cest quand même un signe dune candidature avancée, non ?
BENOIST APPARU Vous savez, il me semble mais je me suis peut-être trompé que ça fait quatre ans et demi que tous les dirigeants du PS ne font quune seule chose : taper sur le PS. Pendant les primaires
MICHAEL SZAMES Est-ce que cest le rôle du président de taper sur les autres candidats ?
BENOIST APPARU Je finis un instant. Il me semble que pendant la primaire, lensemble des candidats du PS avait un point en commun : on tape sur SARKOZY. Que de temps en temps il rende la pareille, ça me paraît la moindre des choses.
GUILLAUME TABARD Et comment faut-il selon vous rythmer les six mois qui viennent ? Nicolas SARKOZY la dit : il se déclarera fin janvier-début février, mais pour linstant il y a le débat politique à vivre ; il y a déjà un candidat socialiste, il y a un candidat du Front National. Que faut-il faire ? Est-ce quil faut est-ce quon est encore dans le temps de la mise en perspective du bilan ? Est-ce quon est déjà dans le temps des propositions ? Est-ce quon est dans le temps aussi de la castagne avec les concurrents ?
BENOIST APPARU Je pense quil y aura effectivement des temps différents. Le temps principal pour nous vis-à-vis des Français, cest de continuer à faire notre boulot. Imaginez une seule seconde quau mois de novembre Nicolas SARKOZY se décide et annonce sa candidature, et quun mois ou deux mois après il y ait une crise entre guillemets européenne ou mondiale qui explose. Comment on fait ? Quel serait le jugement des Français sur un candidat, entre guillemets, qui se préoccuperait de sa campagne et pas d???eux ? Ce nest pas son boulot.
GUILLAUME TABARD Non mais personne nest dupe. Il y a lacte formel de candidature et puis il y a
BENOIST APPARU Non mais personne nest dupe, peut-être. Il nen demeure pas moins que quand vous êtes en campagne électorale, vous partez de votre bureau à 17 heures, vous faites vos meetings, et effectivement vous ne faites pas votre boulot. Et donc oui, je considère quaujourd'hui dans un premier temps, le boulot des membres du gouvernement, du Premier ministre comme du président, cest le plus loin possible de gérer et pas simplement les affaires courantes, parce que nous sommes dans une situation qui reste difficile. Il nen demeure pas moins quon sait tous quon a une présidentielle dans six à sept mois et que dans le rythme de campagne électorale, il y a comme vous lévoquiez une campagne formelle sur laquelle notre candidat sengagera et présentera son projet. Entre temps, notre travail à nous, membres du gouvernement, cest évidemment de valoriser le bilan qui a été fait. Cest évidemment de regarder ce qui se passe en face, au PS, ce que nous propose François HOLLANDE et quels sont les premiers reniements quil nous annonce et effectivement de taper pour reprendre lexpression que vous utilisiez sur ces reniements qui montrent bien ce qui va se passer dans les six à sept mois qui viennent.
GUILLAUME TABARD Donc les ministres, eux, sont au travail. Le parti, cest son rôle, anime les débats publics.
BENOIST APPARU Bien sûr.
GUILLAUME TABARD Est-ce que vous trouvez quaujourd'hui lUMP remplit bien son rôle ?
BENOIST APPARU Très bien, parfaitement.
MICHAEL SZAMES Elle est bien gérée ?
BENOIST APPARU Comment ?
MICHAEL SZAMES Cest bien géré à lUMP ?
BENOIST APPARU Oui, bien sûr.
MICHAEL SZAMES Pas de problèmes de courants, pas de problèmes dego ?
BENOIST APPARU Ah non ! Aujourd'hui à lUMP vous avez un patron de lUMP, Jean- François COPÉ, qui fait le job tout comme dailleurs Xavier BERTRAND avant, à qui on a fait des procès dintention injustes, faisait le job. Cest lun des boulots les plus difficiles qui soient : gérer le parti majoritaire quand on est au gouvernement, cest très compliqué. Et je trouve quaujourd'hui la montée en puissance des conventions qui sont organisées par lUMP est une bonne montée en puissance, que ça rythme comme vous lévoquiez tout à l'heure la précampagne. Je trouve que la convention qui a été faite pour dénoncer le projet du PS, cétait une excellente idée et une bonne convention parce quà un moment, il faut lever le voile sur un certain nombre de supercheries. Je trouve que oui, le boulot est bien fait à lUMP.
GUILLAUME TABARD Et critiquer Jean-François COPÉ comme certains le font à lUMP, cest affaiblir le président ?
BENOIST APPARU Je ne sais pas si cest affaiblir le président. En tout état de cause, critiquer un dirigeant de la majorité, cest affaiblir le président. Pourquoi ? Parce que notre principal devoir doit être celui de lunité. Je veux dire présenter en période de crise, juste avant une présidentielle limage dune droite qui se tape dessus, ce nest vraiment pas le plus malin qui soit.
GUILLAUME TABARD Le message vaut pour Paris ?
BENOIST APPARU Le message vaut évidemment pour Paris.
GUILLAUME TABARD La guerre FILLON-DATI, ça vous inquiète ?
BENOIST APPARU Mais ça vaut pour tout le monde. Dans nos fédérations, quand on rentre le week-end et quon nous dit : « Mais quest-ce quils font encore à Paris ? » parce que cest quest-ce quils font à Paris et puis il y a le « encore », parce que cest un truc qui dure depuis je ne sais pas combien de temps.
MICHAEL SZAMES Donc vous dites « halte au feu » ?
BENOIST APPARU Stop, halte au feu, arrêtons un peu cette guerre dego et ce truc surréaliste dune personne pour qui jai beaucoup damitié par ailleurs, Rachida DATI
GUILLAUME TABARD On termine là-dessus.
BENOIST APPARU Qui effectivement après avoir été elle-même parachutée dans le VIIème reproche que dautres pourraient le faire.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 novembre 2011
BENOIST APPARU Bonjour.
GUILLAUME TABARD Vous avez regardé, jimagine, le président de la République.
BENOIST APPARU Bien sûr.
GUILLAUME TABARD Ma première question est simple : comment lavez-vous trouvé ?
BENOIST APPARU Je lai trouvé oui, effectivement, lexercice de pédagogie est une réussite. La réussite, je crois, à expliquer aux Français les tenants et les aboutissants de la crise, des solutions qui avaient été trouvées la veille à loccasion du sommet européen. Bref, voilà, il y a un peu de clarté maintenant dans ce débat-là, on sait où on est, on sait où on va. Il y a des perspectives nouvelles qui peuvent souvrir.
MICHAEL SZAMES Benoist APPARU, cest le président protecteur, le sauveur de la nation bref, un nouveau SARKOZY ?
BENOIST APPARU Soyons modestes. Évitons ce type de propos qui sont peut-être un peu délirants, qui nous font plaisir sûrement, mais enfin soyons modestes. Je crois queffectivement il y a un couple franco-allemand qui renaît en ce moment, qui marche bien, qui fait avancer lEurope, qui arrive à sortir lEurope des difficultés. Soyons modestes, on ne sait pas ce qui va se passer dans six mois même si là, je crois quil y a un pare-feu qui a été crée, qui est intéressant et qui est important, qui sauve la Grèce et qui nous permet de voir les lendemains avec un peu plus de perspective.
MICHAEL SZAMES Un mot sur lEurope. On entend beaucoup parler depuis hier, et Alain JUPPÉ le premier, deuro-fédéralisme. Bref, le fédéralisme, lUnion européenne fédéraliste, cest pour demain ?
BENOIST APPARU Pour demain, je ne sais pas ; pour un jour, cest une certitude. Cette crise nous démontre quil faut aller de lavant et que nous navons pas encore tous les instruments pour traiter nos propres crises. Cet instrument de demain, cette gouvernance de demain, cest probablement une organisation effectivement plus fédérale au sein de la zone euro, c'est-à-dire une plus grande codécision entre les partenaires européens, mais une codécision ça ne veut plus dire lunanimité, parce que cest lunanimité qui nous oblige à faire quatorze sommets pour trouver une solution : cest trop long.
GUILLAUME TABARD Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Il y a à peine un an, le président de la Commission européenne José Manuel BARROSO, avait proposé que les budgets des États soient non pas votés mais soumis préalablement à la Commission européenne. Tout le monde sétait insurgé en disant : « Mais non, le budget cest vraiment la souveraineté qui est en jeu ». Aujourd'hui, cest bien vers ça quil faut aller.
BENOIST APPARU Cest déjà le cas, on le soumet, on le montre. Il ny a pas de vote de la Commission, il ny a pas de visa de la Commission, mais on montre évidemment notre budget à la Commission. Est-ce quil faut 100 % de budget commun ? Non. Quand vous prenez un fédéralisme à laméricaine, chaque État évidemment conserve une part entre guillemets de souveraineté budgétaire, même sil y a un budget au-dessus qui est fédéral, mais on ne va pas à Washington pour faire viser, entre guillemets, son budget. Donc là encore, il faut trouver des équilibres. On na pas dit un seul État, on a dit une fédération entre guillemets dÉtats. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire quil nous faudra demain beaucoup plus de gouvernance économique, quil nous faut un gouvernement économique qui a été décidé et maintenant quil faut mettre en place et lui donner les moyens dagir parce que là encore, je me répète, cette crise de leuro, cest quoi ? Cest labsence dinstruments de régulation de lEurope, qui narrivent pas à traiter suffisamment tôt un cas malade.
GUILLAUME TABARD Et est-ce que vous pensez que lopinion maintenant est convaincue de la nécessité parce quon a aidé la Grèce est-ce que lopinion est convaincue que les mesures adoptées à Bruxelles vont suffire à éviter leffet domino ?
BENOIST APPARU Ça, on le verra dans plusieurs jours. Je ne suis pas capable de vous dire si aujourd'hui les Français sont totalement convaincus mais jai le sentiment quhier le président de la République a réussi à expliquer pourquoi il fallait sauver la Grèce, comment on avait sauvé la Grèce et quel était le rôle des banques privées en la matière qui vont grosso modo faire le chèque, et puis des États qui ont réussi à organiser lensemble et qui vont garantir lapplication de lensemble.
MICHAEL SZAMES Pour parler encore du couple franco-allemand, Nicolas SARKOZY la dit hier soir, le modèle cest lAllemagne. Alors on va essayer dappliquer ce que les Allemands ont fait. Pourquoi ne pas lavoir fait avant si ça marche si bien ?
BENOIST APPARU Ce nest pas le modèle. On ne va pas prendre le modèle allemand et lappliquer, parce que les situations sont différentes. Ils sont en décroissance démographique : on est en progression démographique ; ils auront, lié à cette dépression démographique, des conséquences économiques néfastes dans les années qui viennent. Ce nest pas un modèle quon prend et quon transpose. Il se trouve que les Allemands ont été beaucoup plus sérieux que la France depuis vingt ans et quévidemment aujourd'hui en période difficile, eh bien ils en tirent le bénéfice. Tant mieux pour eux. Ça veut juste dire que quand on regarde les économies européennes, celles qui sont les plus endettées, ce sont celles qui ont aujourd'hui le moins de croissance et le plus de chômage ; et celles qui sont le moins endettées lAllemagne par exemple sont celles qui ont le plus de croissance et le moins de chômage. Il y a un moment, il y a un petit CQFD entre les deux.
MICHAEL SZAMES Alors justement sur lAllemagne encore une fois qui a appliqué le taux de TVA à 5,5 % et qui la fait remonter à un taux intermédiaire ; Nicolas SARKOZY la peut-être évoqué hier entre guillemets en tous cas, en attendant les prochaines décisions de laprès-G20. Pour vous, est-ce que cest applicable dans tous les domaines, ce taux intermédiaire, et notamment dans un domaine qui vous est cher : le logement et le bâtiment ?
BENOIST APPARU Il me semble, mais on na peut-être pas entendu la même émission hier, quon vous a dit que les annonces se feraient dans une dizaine de jours.
MICHAEL SZAMES Vous avez des pistes sûrement, parce quon la déjà évoqué.
BENOIST APPARU Vous avez le droit de le tester ce matin,
MICHAEL SZAMES On a le droit de vous poser des questions en tous cas.
BENOIST APPARU Vous avez le droit de poser des questions, ceci et cela, jai le droit de vous faire la réponse qui suit : vous aurez les réponses après le G20, et après le G20 cest dans une dizaine de jours, ce nest pas aujourd'hui.
MICHAEL SZAMES Mais cest applicable.
GUILLAUME TABARD Mais vous avez le droit de nous dire ce que vous, puisque vous êtes en charge dun secteur-clé, celui du logement, de nous dire ce que vous souhaitez, vous.
BENOIST APPARU Mais on nest pas en train de parler on nest pas en train de parler de la couleur dune veste
GUILLAUME TABARD Non, on parle des mesures.
BENOIST APPARU Voilà. On parle de mesures qui engagent pour 6 à 8 milliards deuros. Donc oui, il y aura une décision gouvernementale. Cette décision sera gouvernementale, chacun va porter ses préconisations et ses propositions mais si vous le voulez bien, je les garde pour linstant pour le ministre des Finances et le Premier ministre et pas pour Radio Classique et Public Sénat
GUILLAUME TABARD Cest dommage ! Cest dommage !
BENOIST APPARU Même si jai beaucoup damitié pour Radio Classique et Public Sénat. Dabord on règle ça en interne et ensuite on présentera les mesures qui vont avec.
GUILLAUME TABARD Alors à ce moment-là, puisque vous ne parlez pas des mesures à venir, un bilan de ce qui existe : est-ce que les mesures aujourd'hui en vigueur en matière de TVA dans le bâtiment, dans les travaux daménagement, est-ce quelles ont produit leffet escompté ? Est-ce quelles sont aujourd'hui pleinement efficaces ?
BENOIST APPARU Je pense quaujourd'hui la TVA, par exemple, à 5,5 sur le bâtiment est une bonne TVA à 5,5, quelle a permis de réduire fortement le travail au noir qui était relativement présent dans ce type de secteur et quelle a permis davoir des Français qui investissent plus dans la rénovation de leurs bâtiments. Ça a donc généré de lactivité économique pour les entreprises, ça a généré aussi de la fiscalité pour nous, ça a généré des travaux chez les particuliers donc ça me paraît plutôt effectivement une bonne TVA.
MICHAEL SZAMES Ce serait dommage de laugmenter alors.
GUILLAUME TABARD Donc si on la remonte, effectivement, cest le retour du travail au noir et cest la baisse des travaux faits par les particuliers
BENOIST APPARU Mais vous savez, dans la vie
GUILLAUME TABARD Si on vous entend bien, Benoist APPARU.
BENOIST APPARU Non mais attendez, vous mentendez très mal, parce que vous savez dans la vie il y a du gris. Il ny a pas que du noir et que du blanc, il ny a pas que des phénomènes de balanciers où on passe de 5,5 à 19,6, ou de 5,5 à 58 ou de 0 à je ne sais combien. Il peut y avoir Vous savez, la nuance ça existe, notamment dans les politiques publiques, le sens de la nuance ça peut exister.
MICHAEL SZAMES On va parler dune autre proposition peut-être, celle de Laurent WAUQUIEZ sur un domaine qui vous est cher encore une fois : le logement. Il veut réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent et non pas aux chômeurs. Cest une mesure quon pourrait qualifier de droite populaire peut-être.
BENOIST APPARU Je ne sais pas si elle est de la droite sociale, populaire, humaniste ou quoi que ce soit mais en tout état de cause, on est dans une période de préparation de lélection présidentielle, et donc on va avoir les décideurs politiques moi le premier qui vont avancer un certain nombre de propositions sur lensemble des secteurs dactivité ministérielle. Il est donc normal que lUMP, le parti politique qui fera une convention sur le logement le 15 novembre, avance des solutions, pointe ces propositions sur le logement.
MICHAEL SZAMES Est-ce que cest maladroit ?
BENOIST APPARU Il est normal que Laurent WAUQUIEZ comme dautres fasse ces propositions-là. Si en période pré-présidentielle on ne fait pas de débat, je ne sais pas à quoi ça sert une période pré-présidentielle. Voilà.
MICHAEL SZAMES Vous lappliqueriez ?
BENOIST APPARU Alors ensuite, ça ne veut pas dire que cest une décision gouvernementale maintenant. Bon. Et si on regarde la préconisation en tant que telle, je note simplement quil y a déjà le 1 % logement, qui est déjà propriétaire dun certain nombre de logements sociaux bien sûr, et qui met des salariés dans ces logements sociaux. Je note aussi quà partir du moment où lÉtat, c'est-à-dire le contribuable, investit massivement dans le logement social, beaucoup plus évidemment que dans le logement privé, cest notamment pour loger les plus modestes.
GUILLAUME TABARD Un mot de méthode puisque vous dites quun responsable politique est fondé à faire des propositions et à les mettre au coeur du débat présidentiel
BENOIST APPARU Sinon je ne sais pas à quoi il sert.
GUILLAUME TABARD Mais en loccurrence, Laurent WAUQUIEZ et vous-même êtes membre du gouvernement. Lorsquon est membre du gouvernement, est-ce quil faut quon fasse davantage attention et notamment par exemple est-ce que Laurent WAUQUIEZ vous a prévenu quil allait faire cette annonce ?
BENOIST APPARU Moi je ne souhaite pas quon fasse attention, entre guillemets. Bien évidemment il ne faut pas raconter nimporte quoi et ce nest pas ce quil a fait. Moi je souhaite queffectivement les responsables politiques participent au débat public, y compris les ministres. Si jai envie de faire des propositions sur léducation, il faut évidemment que jen parle avant avec Luc CHATEL pour éviter que ça pose des problèmes, mais en même temps si on commence à chaque à se dire : « Ouh là là ! Ce nest pas mon champ ministériel, moi je ne travaille que sur le logement et je nai fait que des propositions sur le logement », ça ne marche pas.
GUILLAUME TABARD Donc si vous vouliez parler déducation, vous préviendriez Luc CHATEL. Est-ce que Laurent WAUQUIEZ vous avait prévenu ?
BENOIST APPARU Il men avait évidemment parlé. Ça me paraît la moindre des choses, oui.
MICHAEL SZAMES Pour parler à nouveau du président de la République peut-être et de lémission télévisée dhier soir, il y a un nouveau slogan, peut-être vous allez adhérer.
BENOIST APPARU Ah !
MICHAEL SZAMES « Travailler plus, travailler mieux ». Cest comme en 2007 : « Travailler plus pour gagner plus ».
BENOIST APPARU Écoutez, il a eu cette formule hier. Je pense quil aurait pu reproduire la formule « Travailler plus pour gagner plus » parce que cette formule reste valable. Vous savez, quand jentends le PS nous dire en permanence : « Cest le président des riches, cest la droite des riches, ils ne font rien pour les classes populaires, rien pour les plus modestes, ils flinguent le pouvoir dachat des plus modestes » et quils nous font comme proposition déconomie le retour sur les heures sup, eh bien ça veut juste dire que le PS propose de supprimer 450 euros par an à 9 millions de nos compatriotes. Ben non ! Les mesures fiscales par exemple que nous souhaitons prendre dans le cadre du futur plan, ce nest pas de taper sur les plus modestes comme le propose le PS.
MICHAEL SZAMES Pour un président qui nest pas candidat, taper sur François HOLLANDE, Martine AUBRY et un petit peu aussi sur François MITTERRAND, cest quand même un signe dune candidature avancée, non ?
BENOIST APPARU Vous savez, il me semble mais je me suis peut-être trompé que ça fait quatre ans et demi que tous les dirigeants du PS ne font quune seule chose : taper sur le PS. Pendant les primaires
MICHAEL SZAMES Est-ce que cest le rôle du président de taper sur les autres candidats ?
BENOIST APPARU Je finis un instant. Il me semble que pendant la primaire, lensemble des candidats du PS avait un point en commun : on tape sur SARKOZY. Que de temps en temps il rende la pareille, ça me paraît la moindre des choses.
GUILLAUME TABARD Et comment faut-il selon vous rythmer les six mois qui viennent ? Nicolas SARKOZY la dit : il se déclarera fin janvier-début février, mais pour linstant il y a le débat politique à vivre ; il y a déjà un candidat socialiste, il y a un candidat du Front National. Que faut-il faire ? Est-ce quil faut est-ce quon est encore dans le temps de la mise en perspective du bilan ? Est-ce quon est déjà dans le temps des propositions ? Est-ce quon est dans le temps aussi de la castagne avec les concurrents ?
BENOIST APPARU Je pense quil y aura effectivement des temps différents. Le temps principal pour nous vis-à-vis des Français, cest de continuer à faire notre boulot. Imaginez une seule seconde quau mois de novembre Nicolas SARKOZY se décide et annonce sa candidature, et quun mois ou deux mois après il y ait une crise entre guillemets européenne ou mondiale qui explose. Comment on fait ? Quel serait le jugement des Français sur un candidat, entre guillemets, qui se préoccuperait de sa campagne et pas d???eux ? Ce nest pas son boulot.
GUILLAUME TABARD Non mais personne nest dupe. Il y a lacte formel de candidature et puis il y a
BENOIST APPARU Non mais personne nest dupe, peut-être. Il nen demeure pas moins que quand vous êtes en campagne électorale, vous partez de votre bureau à 17 heures, vous faites vos meetings, et effectivement vous ne faites pas votre boulot. Et donc oui, je considère quaujourd'hui dans un premier temps, le boulot des membres du gouvernement, du Premier ministre comme du président, cest le plus loin possible de gérer et pas simplement les affaires courantes, parce que nous sommes dans une situation qui reste difficile. Il nen demeure pas moins quon sait tous quon a une présidentielle dans six à sept mois et que dans le rythme de campagne électorale, il y a comme vous lévoquiez une campagne formelle sur laquelle notre candidat sengagera et présentera son projet. Entre temps, notre travail à nous, membres du gouvernement, cest évidemment de valoriser le bilan qui a été fait. Cest évidemment de regarder ce qui se passe en face, au PS, ce que nous propose François HOLLANDE et quels sont les premiers reniements quil nous annonce et effectivement de taper pour reprendre lexpression que vous utilisiez sur ces reniements qui montrent bien ce qui va se passer dans les six à sept mois qui viennent.
GUILLAUME TABARD Donc les ministres, eux, sont au travail. Le parti, cest son rôle, anime les débats publics.
BENOIST APPARU Bien sûr.
GUILLAUME TABARD Est-ce que vous trouvez quaujourd'hui lUMP remplit bien son rôle ?
BENOIST APPARU Très bien, parfaitement.
MICHAEL SZAMES Elle est bien gérée ?
BENOIST APPARU Comment ?
MICHAEL SZAMES Cest bien géré à lUMP ?
BENOIST APPARU Oui, bien sûr.
MICHAEL SZAMES Pas de problèmes de courants, pas de problèmes dego ?
BENOIST APPARU Ah non ! Aujourd'hui à lUMP vous avez un patron de lUMP, Jean- François COPÉ, qui fait le job tout comme dailleurs Xavier BERTRAND avant, à qui on a fait des procès dintention injustes, faisait le job. Cest lun des boulots les plus difficiles qui soient : gérer le parti majoritaire quand on est au gouvernement, cest très compliqué. Et je trouve quaujourd'hui la montée en puissance des conventions qui sont organisées par lUMP est une bonne montée en puissance, que ça rythme comme vous lévoquiez tout à l'heure la précampagne. Je trouve que la convention qui a été faite pour dénoncer le projet du PS, cétait une excellente idée et une bonne convention parce quà un moment, il faut lever le voile sur un certain nombre de supercheries. Je trouve que oui, le boulot est bien fait à lUMP.
GUILLAUME TABARD Et critiquer Jean-François COPÉ comme certains le font à lUMP, cest affaiblir le président ?
BENOIST APPARU Je ne sais pas si cest affaiblir le président. En tout état de cause, critiquer un dirigeant de la majorité, cest affaiblir le président. Pourquoi ? Parce que notre principal devoir doit être celui de lunité. Je veux dire présenter en période de crise, juste avant une présidentielle limage dune droite qui se tape dessus, ce nest vraiment pas le plus malin qui soit.
GUILLAUME TABARD Le message vaut pour Paris ?
BENOIST APPARU Le message vaut évidemment pour Paris.
GUILLAUME TABARD La guerre FILLON-DATI, ça vous inquiète ?
BENOIST APPARU Mais ça vaut pour tout le monde. Dans nos fédérations, quand on rentre le week-end et quon nous dit : « Mais quest-ce quils font encore à Paris ? » parce que cest quest-ce quils font à Paris et puis il y a le « encore », parce que cest un truc qui dure depuis je ne sais pas combien de temps.
MICHAEL SZAMES Donc vous dites « halte au feu » ?
BENOIST APPARU Stop, halte au feu, arrêtons un peu cette guerre dego et ce truc surréaliste dune personne pour qui jai beaucoup damitié par ailleurs, Rachida DATI
GUILLAUME TABARD On termine là-dessus.
BENOIST APPARU Qui effectivement après avoir été elle-même parachutée dans le VIIème reproche que dautres pourraient le faire.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 novembre 2011