Texte intégral
Monsieur le Directeur général,
Mesdames et Messieurs,
Pour un département je veux parler de la Sarthe qui aime passionnément lautomobile, cest un grand plaisir de voir se dessiner ici, au fond, les dernières avancées qui vont faire la voiture de demain. Ce site que je viens de visiter, pas pour la première fois mais avec beaucoup de plaisir, est un site qui est lié à lélectronique depuis longtemps. Et comme SAGEM, comme JOHNSON CONTROLS par le passé, VALEO a fait de ce site un lieu qui est un lieu davant-garde technologique.
La modernité de ce que nous venons de voir minspire une grande fierté une grande fierté de Sabolien, une grande fierté nationale par rapport à notre industrie et je veux féliciter chacun des personnels de VALEO ici à Sablé pour cette réussite.
Je viens dessayer la PEUGEOT 508 qui intègre la deuxième génération des boîtiers de « Stop and Start » fabriquée ici.
Ce dispositif dont je me souviens dailleurs quil mavait été présenté dans sa première version lors dune visite que jai dû faire en 2004 ou en 2005 est une véritable prouesse industrielle, mais aussi un progrès formidable pour la préservation de lenvironnement puisquil permet de réduire les émissions de CO² de cinq grammes par kilomètre et déconomiser 15 % de carburant en conduite urbaine.
Cest le fruit des investissements très importants réalisés dans lusine de Sablé et cest le résultat de plusieurs années de recherche et développement menées par VALEO et menées par PSA. Le succès de la technologie I-StARS, cest celui dune politique intelligente dinvestissement dans linnovation. Ces produits, qui ont déjà conquis le groupe PSA, NISSAN, sont appelés jen suis certain à beaucoup dautres réussites. En tout cas, cest une très bonne nouvelle pour lusine de Sablé qui a déjà rebondi de façon spectaculaire puisquelle est remontée de 170 employés au cur de la crise à près de 600 cest-à-dire un chiffre bien supérieur à celui davant la crise.
On sen souvient, au dernier trimestre 2008, le marché européen, sous les effets de la crise financière mondiale, avait chuté de 15 %. Ça sétait traduit par un effondrement de plus de 40 % de la production de véhicules en France. Lannée 2009 sannonçait extrêmement mal et certains prédisaient même la disparition de pans entiers de lindustrie automobile française.
Nous avons mis en place un soutien rapide et décisif. Il y a eu le soutien à la demande avec la mise en place de la prime à la casse. Il y a eu le soutien au financement pour que nos constructeurs continuent davoir les moyens dinvestir dans de nouvelles technologies. Et puis il y a eu le soutien à lemploi en favorisant lactivité partielle. Grâce à toutes ces mesures, le marché automobile et la production automobile française ont pu tenir le coup et ont pu reprendre rapidement.
En 2010, les entreprises de la filière ont affiché des résultats positifs. Cest évidemment le cas de VALEO avec un chiffre daffaires qui a progressé de 28 %.
Toutes ces mesures nallaient pas de soi. Elles ont, pour certaines, été beaucoup critiquées. Il y avait ceux qui nous suggéraient de laisser le marché faire le tri. Il y avait ceux qui considéraient quon nen faisait pas assez. Nous, nous les avons prises parce que nous croyons à lavenir du secteur automobile. Cest un secteur qui est clef pour le développement de notre pays. Cest un employeur, évidemment, très important pour les Français et cest un secteur qui, contrairement à ce quon commence à écrire, au fond, sur lidée de la fin de lautomobile, est source dinnovation stratégique pour léconomie française.
Mais notre ambition, ce nétait pas seulement daider le secteur automobile pendant la crise, cétait aussi de le faire sur le long terme. Nous voulons que lindustrie automobile française soit plus robuste face aux défis concurrentiels et technologiques. Et pour cela, nous avons développé une double stratégie. Dabord, il faut construire une filière qui soit mieux structurée sous la responsabilité de ses principaux acteurs. Entre les grandes entreprises et les petites, il faut de véritables partenariats.
Ce mouvement a été engagé dans le cadre de ce quon a appelé le Pacte automobile. Il faut lamplifier en prenant appui sur les outils que nous avons mis en place et je pense en particulier au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles. À linstant, Monsieur le directeur général, vous faisiez allusion à la compétitivité de léconomie française par rapport à léconomie allemande. Il y a bien des sujets sur lesquels il faut que nous fassions des efforts. Il y en a un notamment où nous avons encore à progresser, cest cette notion de filière et cette relative solidarité qui existe en Allemagne entre les industriels dun même secteur, pour ne pas employer un autre mot.
Ensuite, il faut mettre le paquet sur linnovation. Cest le deuxième axe stratégique. À travers le programme des Investissements dAvenir, nous avons consacré 750 millions deuros à ce quon appelle le véhicule du futur pour que la recherche débouche rapidement sur des programmes industriels et sur de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les acteurs de ce secteur se sont beaucoup mobilisés pour participer à ce projet et VALEO est au premier rang de ces acteurs. Les premières décisions dattribution de ces soutiens à linnovation et à la recherche seront prises avant la fin de cette année.
Aujourdhui, le marché reste difficile pour nos constructeurs qui sont confrontés à une guerre des prix, qui souhaitent limiter leurs stocks. Pour certains sous-traitants, nous savons que la situation est incertaine. La filière entière doit faire face à une certaine atonie du marché européen qui reste son principal débouché. Et dans ce contexte, il est naturel que chacun défende sa compétitivité avec détermination.
Mais gagner en compétitivité, ça ne doit pas se faire en sacrifiant lemploi et ça ne doit pas se faire non plus en faisant pression seulement sur les sous-traitants et sur les sous-traitants les plus fragiles. Je crois que la responsabilité de nos grands constructeurs et de nos équipementiers, cest aussi de protéger leur empreinte industrielle, de protéger leurs capacités dinnovation en France et, pour cela, de préserver lemploi et le savoir-faire français. Et je veux, à ce sujet, saluer laccord qui vient dêtre trouvé au sein du groupe VALEO pour implanter de nouvelles activités en France à Nogent-le-Rotrou.
Pour être plus compétitif, il faut utiliser tous les leviers possibles. Dans le contexte économique particulièrement difficile que nous connaissons, pour muscler notre organisation, cest-à-dire la réponse de lÉtat aux besoins parfois de crise des industriels, jai demandé à René RICOL, qui soccupait déjà, pour le Gouvernement, des Investissements dAvenir, de coordonner tous les dispositifs publics dappui aux entreprises, notamment au niveau régional, pour que nous soyons vraiment réactifs et au plus près des entrepreneurs.
Pour favoriser linvestissement, nous avons déjà supprimé la taxe professionnelle, cest-à-dire un impôt qui était uniquement basé sur linvestissement des entreprises, qui nexistait que dans notre pays et qui pénalisait particulièrement lindustrie automobile.
Pour encourager linnovation et je vous remercie dy avoir fait allusion , nous avons réformé le crédit impôt recherche, ce qui a largement relancé leffort de recherche et développement des entreprises. Je pense que nous sommes, aujourd'hui, parmi les grands pays développés, lun des plus attractifs en matière de soutien à la recherche et à linnovation et je demande à chacun dentre vous de réfléchir. On entend parfois des commentaires un peu stupides, pas très réfléchis sur ce quon appelle les niches fiscales. Eh bien il y a des niches fiscales qui méritent dêtre supprimées dailleurs, jessaye den supprimer un maximum , mais il y en a dautres qui méritent dêtre préservées. Le crédit impôt recherche, cest une niche fiscale, ça consiste à dire à un industriel : « Ce que vous allez investir dans la recherche, vous nallez pas le payer en impôts, vous allez le déduire de vos impôts. » Et donc il y a des niches fiscales qui sont extrêmement utiles au développement économique de notre pays.
Pour affronter la concurrence internationale et pour soutenir lemploi, nous avons aussi à nous poser la question de la réduction du coût du travail. Et quand on parle de réduction du coût du travail, je veux dire quil ne faut pas croire quon parle de réduction des salaires, on parle de tout ce qui environne le salaire. Dans la comparaison avec lAllemagne, les salaires ne sont pas plus bas en Allemagne quen France, cest lensemble des charges qui pèse sur le travail dans notre pays qui fait la différence de compétitivité avec notre voisin allemand.
Alors nous avons déjà agi avec les allègements de charges qui sont essentiels au maintien de la productivité et de lemploi dans un secteur exposé comme le vôtre. Nous lavons fait avec la loi facilitant le recours aux heures supplémentaires mais nous savons que ce nest pas suffisant et quil reste, sur le coût du travail, des écarts avec certains de nos partenaires européens et notamment avec notre partenaire allemand.
Nous devons donc aller plus loin en matière dallègement du coût du travail. Ça implique, évidemment, de réfléchir aux évolutions possibles en matière de financement de notre protection sociale puisquau fond, les charges, cest le financement de la protection sociale. Et la question qui est posée et qui est de plus en plus souvent posée, cest : est-ce quil faut, est-ce que cest légitime que la protection sociale, qui est de plus en plus universelle et qui nest plus une assurance comme cétait le cas dans le passé, continue à être essentiellement financée par le travail ou est-ce que cette protection sociale doit être financée plus largement par la fiscalité et supportée par lensemble des Français, pas seulement par les salariés, et supportée aussi par les produits qui sont importés dans notre pays qui, eux, naturellement, aujourd'hui, ne paient pas de participation à cette protection sociale ? Cest une question stratégique qui doit être posée comme la question de lassiette la plus adéquate à trouver pour que le financement pèse moins sur le travail et quil permette à notre protection sociale de répondre aux grands défis parce que nous savons tous que les besoins en matière de protection social ne vont pas aller en diminuant. Au contraire, ils vont aller en augmentant et en particulier avec le vieillissement de la population. Et donc si on ne fait rien, on va avoir un coût de la protection sociale qui augmente, donc des charges sociales qui augmentent, un coût du travail qui va continuer de monter sans que vos salaires, vous, vous nen voyiez lamélioration et des emplois qui vont disparaître dans notre pays par rapport à la compétition avec les autres Européens. Nous navons donc pas le droit de refuser de réfléchir à cette question parce que cest une question qui est vraiment vitale pour, en particulier, lindustrie française.
Le deuxième levier, enfin un autre levier, cest notre politique énergétique. Cest un levier très important de notre compétitivité économique. Il y a cinquante ans, la France a choisi de développer un parc électronucléaire. Aujourdhui, ce parc nous assure des prix de lélectricité qui sont compétitifs. Là, pour une fois, on est meilleurs que la plupart des autres pays européens et notamment que nos amis allemands. Et surtout il nous assure une indépendance énergétique qui est réelle. Nous ne dépendons pas, nous, complètement des tuyaux de gaz entre la Russie et lAllemagne ou seulement de limportation de pétrole.
Au moment où les prix de lénergie augmentent partout en Europe, est-ce quil est raisonnable de remettre en question un modèle qui participe à la compétitivité de la France à l'échelle européenne ? Je veux que mon choix, notre choix, cest celui dun nucléaire qui doit être toujours plus sûr, bien sûr, dont la sécurité maximale est garantie par une autorité indépendante. Et cest aussi le développement progressif des énergies renouvelables et lamélioration de notre efficacité énergétique. Je veux dire que lécologie ne doit pas consister à affaiblir notre industrie. Elle doit imprégner ses objectifs, ses réalisations et ses innovations pour maîtriser le progrès et pas pour lenrayer. Jajoute dailleurs, sagissant de lélectricité, que tout ce que vous mavez montré laisse prévoir des voitures qui utiliseront de plus en plus délectricité donc il faudra en produire de lélectricité dans des conditions qui devront être les plus rentables possibles.
Pour que nos usines se modernisent, pour que nos produits soient de qualité, pour que les projets rentables voient le jour, il faut que les financements nécessaires soient disponibles. Et nous savons bien que dans le contexte actuel de crise financière, de crise de lendettement, les banques pourraient être tentées de se désengager pour réduire leurs risques. Je veux dire quil serait fou quau nom dune prudence excessive, on en vienne à assécher notre économie, ce qui nous conduirait tous vers la récession et qui dailleurs aboutirait, finalement, à des résultats catastrophiques aussi pour les établissements financiers eux-mêmes.
Le financement des entreprises ne doit pas être une variable dajustement alors quil y a dautres solutions qui sont possibles pour les banques, à commencer par une gestion rigoureuse des dividendes que ces banques versent à leurs actionnaires ou des bonus quelles versent à un certain nombre de leurs salariés. Les banques doivent augmenter leurs fonds propres conformément aux directives internationales pour être plus sûres. Mais la meilleure façon daugmenter leurs fonds propres, cest de verser moins de dividendes, dêtre plus raisonnables en matière de salaire et de bonus et pas de réduire les crédits à lindustrie et à lactivité économique. Cest en tout cas le message que jai fait passer au début du mois aux dirigeants des grandes banques françaises et jai mis en place un système dobservatoire, de suivi régulier pour que lon puisse en particulier surveiller les versements de prêts aux établissements industriels et en particulier aux PME.
Au-delà des crédits bancaires, les entreprises ont besoin de fonds propres parce que cest largent que les actionnaires apportent qui permet aussi demprunter et dinvestir. À la fin de 2008, en pleine crise financière, à un moment où les investisseurs privés se retiraient, nous avions décidé, avec le président de la République, que lÉtat ne pouvait pas rester les bras croisés et nous avons créé le Fonds stratégique dinvestissement.
En février 2009, lorsque ce fonds a investi dans VALEO, lentreprise était extrêmement fragilisée. Elle valait le cinquième de ce quelle valait deux ans plus tôt. Plus personne ne voulait mettre un centime dans le secteur automobile et encore moins dans les équipementiers. LÉtat a mis vingt-quatre millions deuros . Aujourdhui, lentreprise vaut trois fois plus. Ça montre à quel point il est nécessaire davoir une vision à long terme et de ne pas avoir le nez sur le guidon comme l??ont, évidemment, les investisseurs qui sont trop souvent des investisseurs de court terme.
Alors, bien sûr, lÉtat ne peut pas se substituer aux banques, il ne peut pas se substituer aux acteurs privés, mais je pense que cest très important, lorsque le marché est myope, lorsque le marché ne valorise à presque rien, des entreprises qui sont des fleurons industriels de notre pays, lorsquil oublie de financer les petites entreprises technologiques qui feront la croissance de demain, je crois quil est absolument nécessaire que lÉtat intervienne. Et nous avons décidé de créer, à partir du Fonds stratégique, ce quon va appeler Fonds stratégique dinvestissement Régions qui sera doté de 350 millions deuros et qui pourra investir directement dans les petites et moyennes entreprises.
Mesdames et Messieurs, avec la crise, avec lémergence de nouvelles puissances, qui sont à la fois pour vous des concurrents et des clients, notre pays est confronté à des défis qui sont des défis considérables. Au fond, on est dans la situation quont connue déjà beaucoup de civilisations dans lhistoire. On croyait quon était tout seuls à pouvoir produire, quon était seuls au monde, quon pouvait dominer le monde. On la fait pendant des décennies et des décennies puis aujourd'hui, il y a des pays qui viennent nous expliquer queux aussi, ils ont le droit à partager la richesse mondiale. Ce qui rend la compétition plus rude. Ça met les responsables politiques face à des responsabilités qui sont très lourdes. Certaines décisions économiques et sociales qui ont été prises ces trente dernières années apparaissent aujourdhui comme des erreurs profondes, il ne faut pas les rééditer. Nous avons des choix stratégiques qui doivent être faits et qui engagent lavenir de notre économie et de notre industrie.
Chacun doit donc bien, dans ce contexte qui est très particulier, mesurer la portée de ces propositions et chaque Français, naturellement, se décidera le moment venu en son âme et conscience. Mais ce qui est important, cest de ne pas se tromper sur létat de notre pays. La France a des handicaps et ces handicaps, il faut les examiner lucidement, sans démagogie, sans crainte de nous renouveler. Mais elle a aussi des atouts dont on ne parle jamais assez : une productivité qui est exceptionnelle, le savoir-faire de ses travailleurs, linventivité de ses ingénieurs, une tradition industrielle, des infrastructures.
Et dailleurs, les investisseurs étrangers ne sy sont pas trompés puisque la France est aujourd'hui, malgré les handicaps quon évoquait tout à l'heure, la deuxième destination préférée en Europe pour les investissements créateurs demplois et la première destination dans les projets dans lindustrie et les énergies renouvelables.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire à loccasion de cette inauguration et de cette visite. Je voudrais juste peut-être ajouter un mot un tout petit peu plus personnel pour dire que ce quil faut, cest aimer lindustrie. Et pour aimer lindustrie, il faut essayer de la comprendre. Bon, moi, je ne suis pas un industriel, je nai jamais travaillé dans une usine, mais depuis 30 ans, jai essayé de faire en sorte que lemploi industriel, dans ce bassin de Sablé, se développe. Quand jai été élu maire pour la première fois en 1983, il y avait un peu moins de 4000 emplois salariés sur le bassin de Sablé, il y en a un peu plus de 11 000 aujourd'hui.
On sest battus. On a été les premiers à créer une agence de développement économique municipale. On a été les premiers dans la Sarthe en tout cas à créer un club de développement économique pour essayer dutiliser les chefs dentreprise et les acteurs économiques comme les porte-paroles du territoire pour aller chercher des investisseurs. Et puis on sest relevés les manches, on sest retroussés les manches à chaque fois quil y a eu des drames et il y en a eu beaucoup. Je raconte toujours que jai commencé ma vie politique en gérant un abattoir, celui de Sablé, labattoir municipal de Sablé qui avait déposé son bilan quasiment le jour de mon élection. Et donc je suis passé directement du cabinet ministériel de Joël LE THEULE, venant de luniversité, à la gestion de labattoir ménager. Ça a été un choc culturel assez important mais ça ma appris beaucoup. Et ça ma appris en particulier une chose, cest quil faut toujours se battre, mais se battre de façon positive pour utiliser lénergie qui existe dans tous les sites industriels, même dans ceux qui ne marchent pas, qui sont en difficulté, pour les aider à rebondir et pour y faire, le cas échéant, des choses nouvelles.
Et je voudrais en terminer par là en disant que souvent, dans notre pays, on a un regard qui est un regard critique et très excessif et en particulier sur les industriels. Un chef dentreprise, cest quelquun qui prend des risques. Sil ne prend pas de risques, il narrivera jamais à créer de lactivité. Alors, évidemment, quand on prend des risques, parfois, ça ne marche pas. Et ici, on est dans un endroit qui est très symbolique puisque je ne crois pas que VALEO serait installé ici sil ny avait pas eu, il y a très longtemps, un industriel local qui manquait de prudence cest le moins quon puisse dire , qui était un peu Je nose pas utiliser un mot qui va être répété par la presse et qui va le vexer lorsquil va le voir mais enfin, disons quil a pris beaucoup trop de risques. Mais nempêche que sil navait pas été là, sil navait pas créé une entreprise ici sur ce site, est-ce quensuite SAGEM aurait repris ce site ? Est-ce que JOHNSON CONTROLS aurait repris ce site et est-ce quaujourd'hui, on serait avec VALEO ? Peut-être mais il ny a rien de moins sûr car si VALEO est venu ici, cest parce quil y avait une opportunité, il y avait des investissements, il y avait des personnels qui avaient été formés. Et voilà, cette personne, quand elle a déposé son bilan, on la traitée de tous les noms, on a estimé que, naturellement, cétait un incapable.
Bon, bien sûr, ça aurait été mieux sil navait pas déposé son bilan pour lui comme pour les salariés parce que certains, dans cette affaire, y ont perdu, mais ce que je veux illustrer par là, cest la nécessité de soutenir les entrepreneurs qui prennent des risques, qui innovent et dêtre avec eux quand ça va bien et quand ça va mal. Souvent, dans notre pays, on est avec les gens quand ça va bien. Quand ça va mal, on les laisse tomber.
Voilà, Mesdames et Messieurs, en tout cas, je suis heureux davoir pu être à vos côtés aujourd'hui à la fois pour rendre hommage aux dirigeants de VALEO, aux personnels de lusine de Sablé et puis pour dire, dune façon plus générale, à nos concitoyens quils ont des ingénieurs, quils ont des techniciens, quils ont des ouvriers dont ils peuvent être fiers et qui font, au fond, lavenir de notre pays. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 novembre 2011
Mesdames et Messieurs,
Pour un département je veux parler de la Sarthe qui aime passionnément lautomobile, cest un grand plaisir de voir se dessiner ici, au fond, les dernières avancées qui vont faire la voiture de demain. Ce site que je viens de visiter, pas pour la première fois mais avec beaucoup de plaisir, est un site qui est lié à lélectronique depuis longtemps. Et comme SAGEM, comme JOHNSON CONTROLS par le passé, VALEO a fait de ce site un lieu qui est un lieu davant-garde technologique.
La modernité de ce que nous venons de voir minspire une grande fierté une grande fierté de Sabolien, une grande fierté nationale par rapport à notre industrie et je veux féliciter chacun des personnels de VALEO ici à Sablé pour cette réussite.
Je viens dessayer la PEUGEOT 508 qui intègre la deuxième génération des boîtiers de « Stop and Start » fabriquée ici.
Ce dispositif dont je me souviens dailleurs quil mavait été présenté dans sa première version lors dune visite que jai dû faire en 2004 ou en 2005 est une véritable prouesse industrielle, mais aussi un progrès formidable pour la préservation de lenvironnement puisquil permet de réduire les émissions de CO² de cinq grammes par kilomètre et déconomiser 15 % de carburant en conduite urbaine.
Cest le fruit des investissements très importants réalisés dans lusine de Sablé et cest le résultat de plusieurs années de recherche et développement menées par VALEO et menées par PSA. Le succès de la technologie I-StARS, cest celui dune politique intelligente dinvestissement dans linnovation. Ces produits, qui ont déjà conquis le groupe PSA, NISSAN, sont appelés jen suis certain à beaucoup dautres réussites. En tout cas, cest une très bonne nouvelle pour lusine de Sablé qui a déjà rebondi de façon spectaculaire puisquelle est remontée de 170 employés au cur de la crise à près de 600 cest-à-dire un chiffre bien supérieur à celui davant la crise.
On sen souvient, au dernier trimestre 2008, le marché européen, sous les effets de la crise financière mondiale, avait chuté de 15 %. Ça sétait traduit par un effondrement de plus de 40 % de la production de véhicules en France. Lannée 2009 sannonçait extrêmement mal et certains prédisaient même la disparition de pans entiers de lindustrie automobile française.
Nous avons mis en place un soutien rapide et décisif. Il y a eu le soutien à la demande avec la mise en place de la prime à la casse. Il y a eu le soutien au financement pour que nos constructeurs continuent davoir les moyens dinvestir dans de nouvelles technologies. Et puis il y a eu le soutien à lemploi en favorisant lactivité partielle. Grâce à toutes ces mesures, le marché automobile et la production automobile française ont pu tenir le coup et ont pu reprendre rapidement.
En 2010, les entreprises de la filière ont affiché des résultats positifs. Cest évidemment le cas de VALEO avec un chiffre daffaires qui a progressé de 28 %.
Toutes ces mesures nallaient pas de soi. Elles ont, pour certaines, été beaucoup critiquées. Il y avait ceux qui nous suggéraient de laisser le marché faire le tri. Il y avait ceux qui considéraient quon nen faisait pas assez. Nous, nous les avons prises parce que nous croyons à lavenir du secteur automobile. Cest un secteur qui est clef pour le développement de notre pays. Cest un employeur, évidemment, très important pour les Français et cest un secteur qui, contrairement à ce quon commence à écrire, au fond, sur lidée de la fin de lautomobile, est source dinnovation stratégique pour léconomie française.
Mais notre ambition, ce nétait pas seulement daider le secteur automobile pendant la crise, cétait aussi de le faire sur le long terme. Nous voulons que lindustrie automobile française soit plus robuste face aux défis concurrentiels et technologiques. Et pour cela, nous avons développé une double stratégie. Dabord, il faut construire une filière qui soit mieux structurée sous la responsabilité de ses principaux acteurs. Entre les grandes entreprises et les petites, il faut de véritables partenariats.
Ce mouvement a été engagé dans le cadre de ce quon a appelé le Pacte automobile. Il faut lamplifier en prenant appui sur les outils que nous avons mis en place et je pense en particulier au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles. À linstant, Monsieur le directeur général, vous faisiez allusion à la compétitivité de léconomie française par rapport à léconomie allemande. Il y a bien des sujets sur lesquels il faut que nous fassions des efforts. Il y en a un notamment où nous avons encore à progresser, cest cette notion de filière et cette relative solidarité qui existe en Allemagne entre les industriels dun même secteur, pour ne pas employer un autre mot.
Ensuite, il faut mettre le paquet sur linnovation. Cest le deuxième axe stratégique. À travers le programme des Investissements dAvenir, nous avons consacré 750 millions deuros à ce quon appelle le véhicule du futur pour que la recherche débouche rapidement sur des programmes industriels et sur de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les acteurs de ce secteur se sont beaucoup mobilisés pour participer à ce projet et VALEO est au premier rang de ces acteurs. Les premières décisions dattribution de ces soutiens à linnovation et à la recherche seront prises avant la fin de cette année.
Aujourdhui, le marché reste difficile pour nos constructeurs qui sont confrontés à une guerre des prix, qui souhaitent limiter leurs stocks. Pour certains sous-traitants, nous savons que la situation est incertaine. La filière entière doit faire face à une certaine atonie du marché européen qui reste son principal débouché. Et dans ce contexte, il est naturel que chacun défende sa compétitivité avec détermination.
Mais gagner en compétitivité, ça ne doit pas se faire en sacrifiant lemploi et ça ne doit pas se faire non plus en faisant pression seulement sur les sous-traitants et sur les sous-traitants les plus fragiles. Je crois que la responsabilité de nos grands constructeurs et de nos équipementiers, cest aussi de protéger leur empreinte industrielle, de protéger leurs capacités dinnovation en France et, pour cela, de préserver lemploi et le savoir-faire français. Et je veux, à ce sujet, saluer laccord qui vient dêtre trouvé au sein du groupe VALEO pour implanter de nouvelles activités en France à Nogent-le-Rotrou.
Pour être plus compétitif, il faut utiliser tous les leviers possibles. Dans le contexte économique particulièrement difficile que nous connaissons, pour muscler notre organisation, cest-à-dire la réponse de lÉtat aux besoins parfois de crise des industriels, jai demandé à René RICOL, qui soccupait déjà, pour le Gouvernement, des Investissements dAvenir, de coordonner tous les dispositifs publics dappui aux entreprises, notamment au niveau régional, pour que nous soyons vraiment réactifs et au plus près des entrepreneurs.
Pour favoriser linvestissement, nous avons déjà supprimé la taxe professionnelle, cest-à-dire un impôt qui était uniquement basé sur linvestissement des entreprises, qui nexistait que dans notre pays et qui pénalisait particulièrement lindustrie automobile.
Pour encourager linnovation et je vous remercie dy avoir fait allusion , nous avons réformé le crédit impôt recherche, ce qui a largement relancé leffort de recherche et développement des entreprises. Je pense que nous sommes, aujourd'hui, parmi les grands pays développés, lun des plus attractifs en matière de soutien à la recherche et à linnovation et je demande à chacun dentre vous de réfléchir. On entend parfois des commentaires un peu stupides, pas très réfléchis sur ce quon appelle les niches fiscales. Eh bien il y a des niches fiscales qui méritent dêtre supprimées dailleurs, jessaye den supprimer un maximum , mais il y en a dautres qui méritent dêtre préservées. Le crédit impôt recherche, cest une niche fiscale, ça consiste à dire à un industriel : « Ce que vous allez investir dans la recherche, vous nallez pas le payer en impôts, vous allez le déduire de vos impôts. » Et donc il y a des niches fiscales qui sont extrêmement utiles au développement économique de notre pays.
Pour affronter la concurrence internationale et pour soutenir lemploi, nous avons aussi à nous poser la question de la réduction du coût du travail. Et quand on parle de réduction du coût du travail, je veux dire quil ne faut pas croire quon parle de réduction des salaires, on parle de tout ce qui environne le salaire. Dans la comparaison avec lAllemagne, les salaires ne sont pas plus bas en Allemagne quen France, cest lensemble des charges qui pèse sur le travail dans notre pays qui fait la différence de compétitivité avec notre voisin allemand.
Alors nous avons déjà agi avec les allègements de charges qui sont essentiels au maintien de la productivité et de lemploi dans un secteur exposé comme le vôtre. Nous lavons fait avec la loi facilitant le recours aux heures supplémentaires mais nous savons que ce nest pas suffisant et quil reste, sur le coût du travail, des écarts avec certains de nos partenaires européens et notamment avec notre partenaire allemand.
Nous devons donc aller plus loin en matière dallègement du coût du travail. Ça implique, évidemment, de réfléchir aux évolutions possibles en matière de financement de notre protection sociale puisquau fond, les charges, cest le financement de la protection sociale. Et la question qui est posée et qui est de plus en plus souvent posée, cest : est-ce quil faut, est-ce que cest légitime que la protection sociale, qui est de plus en plus universelle et qui nest plus une assurance comme cétait le cas dans le passé, continue à être essentiellement financée par le travail ou est-ce que cette protection sociale doit être financée plus largement par la fiscalité et supportée par lensemble des Français, pas seulement par les salariés, et supportée aussi par les produits qui sont importés dans notre pays qui, eux, naturellement, aujourd'hui, ne paient pas de participation à cette protection sociale ? Cest une question stratégique qui doit être posée comme la question de lassiette la plus adéquate à trouver pour que le financement pèse moins sur le travail et quil permette à notre protection sociale de répondre aux grands défis parce que nous savons tous que les besoins en matière de protection social ne vont pas aller en diminuant. Au contraire, ils vont aller en augmentant et en particulier avec le vieillissement de la population. Et donc si on ne fait rien, on va avoir un coût de la protection sociale qui augmente, donc des charges sociales qui augmentent, un coût du travail qui va continuer de monter sans que vos salaires, vous, vous nen voyiez lamélioration et des emplois qui vont disparaître dans notre pays par rapport à la compétition avec les autres Européens. Nous navons donc pas le droit de refuser de réfléchir à cette question parce que cest une question qui est vraiment vitale pour, en particulier, lindustrie française.
Le deuxième levier, enfin un autre levier, cest notre politique énergétique. Cest un levier très important de notre compétitivité économique. Il y a cinquante ans, la France a choisi de développer un parc électronucléaire. Aujourdhui, ce parc nous assure des prix de lélectricité qui sont compétitifs. Là, pour une fois, on est meilleurs que la plupart des autres pays européens et notamment que nos amis allemands. Et surtout il nous assure une indépendance énergétique qui est réelle. Nous ne dépendons pas, nous, complètement des tuyaux de gaz entre la Russie et lAllemagne ou seulement de limportation de pétrole.
Au moment où les prix de lénergie augmentent partout en Europe, est-ce quil est raisonnable de remettre en question un modèle qui participe à la compétitivité de la France à l'échelle européenne ? Je veux que mon choix, notre choix, cest celui dun nucléaire qui doit être toujours plus sûr, bien sûr, dont la sécurité maximale est garantie par une autorité indépendante. Et cest aussi le développement progressif des énergies renouvelables et lamélioration de notre efficacité énergétique. Je veux dire que lécologie ne doit pas consister à affaiblir notre industrie. Elle doit imprégner ses objectifs, ses réalisations et ses innovations pour maîtriser le progrès et pas pour lenrayer. Jajoute dailleurs, sagissant de lélectricité, que tout ce que vous mavez montré laisse prévoir des voitures qui utiliseront de plus en plus délectricité donc il faudra en produire de lélectricité dans des conditions qui devront être les plus rentables possibles.
Pour que nos usines se modernisent, pour que nos produits soient de qualité, pour que les projets rentables voient le jour, il faut que les financements nécessaires soient disponibles. Et nous savons bien que dans le contexte actuel de crise financière, de crise de lendettement, les banques pourraient être tentées de se désengager pour réduire leurs risques. Je veux dire quil serait fou quau nom dune prudence excessive, on en vienne à assécher notre économie, ce qui nous conduirait tous vers la récession et qui dailleurs aboutirait, finalement, à des résultats catastrophiques aussi pour les établissements financiers eux-mêmes.
Le financement des entreprises ne doit pas être une variable dajustement alors quil y a dautres solutions qui sont possibles pour les banques, à commencer par une gestion rigoureuse des dividendes que ces banques versent à leurs actionnaires ou des bonus quelles versent à un certain nombre de leurs salariés. Les banques doivent augmenter leurs fonds propres conformément aux directives internationales pour être plus sûres. Mais la meilleure façon daugmenter leurs fonds propres, cest de verser moins de dividendes, dêtre plus raisonnables en matière de salaire et de bonus et pas de réduire les crédits à lindustrie et à lactivité économique. Cest en tout cas le message que jai fait passer au début du mois aux dirigeants des grandes banques françaises et jai mis en place un système dobservatoire, de suivi régulier pour que lon puisse en particulier surveiller les versements de prêts aux établissements industriels et en particulier aux PME.
Au-delà des crédits bancaires, les entreprises ont besoin de fonds propres parce que cest largent que les actionnaires apportent qui permet aussi demprunter et dinvestir. À la fin de 2008, en pleine crise financière, à un moment où les investisseurs privés se retiraient, nous avions décidé, avec le président de la République, que lÉtat ne pouvait pas rester les bras croisés et nous avons créé le Fonds stratégique dinvestissement.
En février 2009, lorsque ce fonds a investi dans VALEO, lentreprise était extrêmement fragilisée. Elle valait le cinquième de ce quelle valait deux ans plus tôt. Plus personne ne voulait mettre un centime dans le secteur automobile et encore moins dans les équipementiers. LÉtat a mis vingt-quatre millions deuros . Aujourdhui, lentreprise vaut trois fois plus. Ça montre à quel point il est nécessaire davoir une vision à long terme et de ne pas avoir le nez sur le guidon comme l??ont, évidemment, les investisseurs qui sont trop souvent des investisseurs de court terme.
Alors, bien sûr, lÉtat ne peut pas se substituer aux banques, il ne peut pas se substituer aux acteurs privés, mais je pense que cest très important, lorsque le marché est myope, lorsque le marché ne valorise à presque rien, des entreprises qui sont des fleurons industriels de notre pays, lorsquil oublie de financer les petites entreprises technologiques qui feront la croissance de demain, je crois quil est absolument nécessaire que lÉtat intervienne. Et nous avons décidé de créer, à partir du Fonds stratégique, ce quon va appeler Fonds stratégique dinvestissement Régions qui sera doté de 350 millions deuros et qui pourra investir directement dans les petites et moyennes entreprises.
Mesdames et Messieurs, avec la crise, avec lémergence de nouvelles puissances, qui sont à la fois pour vous des concurrents et des clients, notre pays est confronté à des défis qui sont des défis considérables. Au fond, on est dans la situation quont connue déjà beaucoup de civilisations dans lhistoire. On croyait quon était tout seuls à pouvoir produire, quon était seuls au monde, quon pouvait dominer le monde. On la fait pendant des décennies et des décennies puis aujourd'hui, il y a des pays qui viennent nous expliquer queux aussi, ils ont le droit à partager la richesse mondiale. Ce qui rend la compétition plus rude. Ça met les responsables politiques face à des responsabilités qui sont très lourdes. Certaines décisions économiques et sociales qui ont été prises ces trente dernières années apparaissent aujourdhui comme des erreurs profondes, il ne faut pas les rééditer. Nous avons des choix stratégiques qui doivent être faits et qui engagent lavenir de notre économie et de notre industrie.
Chacun doit donc bien, dans ce contexte qui est très particulier, mesurer la portée de ces propositions et chaque Français, naturellement, se décidera le moment venu en son âme et conscience. Mais ce qui est important, cest de ne pas se tromper sur létat de notre pays. La France a des handicaps et ces handicaps, il faut les examiner lucidement, sans démagogie, sans crainte de nous renouveler. Mais elle a aussi des atouts dont on ne parle jamais assez : une productivité qui est exceptionnelle, le savoir-faire de ses travailleurs, linventivité de ses ingénieurs, une tradition industrielle, des infrastructures.
Et dailleurs, les investisseurs étrangers ne sy sont pas trompés puisque la France est aujourd'hui, malgré les handicaps quon évoquait tout à l'heure, la deuxième destination préférée en Europe pour les investissements créateurs demplois et la première destination dans les projets dans lindustrie et les énergies renouvelables.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire à loccasion de cette inauguration et de cette visite. Je voudrais juste peut-être ajouter un mot un tout petit peu plus personnel pour dire que ce quil faut, cest aimer lindustrie. Et pour aimer lindustrie, il faut essayer de la comprendre. Bon, moi, je ne suis pas un industriel, je nai jamais travaillé dans une usine, mais depuis 30 ans, jai essayé de faire en sorte que lemploi industriel, dans ce bassin de Sablé, se développe. Quand jai été élu maire pour la première fois en 1983, il y avait un peu moins de 4000 emplois salariés sur le bassin de Sablé, il y en a un peu plus de 11 000 aujourd'hui.
On sest battus. On a été les premiers à créer une agence de développement économique municipale. On a été les premiers dans la Sarthe en tout cas à créer un club de développement économique pour essayer dutiliser les chefs dentreprise et les acteurs économiques comme les porte-paroles du territoire pour aller chercher des investisseurs. Et puis on sest relevés les manches, on sest retroussés les manches à chaque fois quil y a eu des drames et il y en a eu beaucoup. Je raconte toujours que jai commencé ma vie politique en gérant un abattoir, celui de Sablé, labattoir municipal de Sablé qui avait déposé son bilan quasiment le jour de mon élection. Et donc je suis passé directement du cabinet ministériel de Joël LE THEULE, venant de luniversité, à la gestion de labattoir ménager. Ça a été un choc culturel assez important mais ça ma appris beaucoup. Et ça ma appris en particulier une chose, cest quil faut toujours se battre, mais se battre de façon positive pour utiliser lénergie qui existe dans tous les sites industriels, même dans ceux qui ne marchent pas, qui sont en difficulté, pour les aider à rebondir et pour y faire, le cas échéant, des choses nouvelles.
Et je voudrais en terminer par là en disant que souvent, dans notre pays, on a un regard qui est un regard critique et très excessif et en particulier sur les industriels. Un chef dentreprise, cest quelquun qui prend des risques. Sil ne prend pas de risques, il narrivera jamais à créer de lactivité. Alors, évidemment, quand on prend des risques, parfois, ça ne marche pas. Et ici, on est dans un endroit qui est très symbolique puisque je ne crois pas que VALEO serait installé ici sil ny avait pas eu, il y a très longtemps, un industriel local qui manquait de prudence cest le moins quon puisse dire , qui était un peu Je nose pas utiliser un mot qui va être répété par la presse et qui va le vexer lorsquil va le voir mais enfin, disons quil a pris beaucoup trop de risques. Mais nempêche que sil navait pas été là, sil navait pas créé une entreprise ici sur ce site, est-ce quensuite SAGEM aurait repris ce site ? Est-ce que JOHNSON CONTROLS aurait repris ce site et est-ce quaujourd'hui, on serait avec VALEO ? Peut-être mais il ny a rien de moins sûr car si VALEO est venu ici, cest parce quil y avait une opportunité, il y avait des investissements, il y avait des personnels qui avaient été formés. Et voilà, cette personne, quand elle a déposé son bilan, on la traitée de tous les noms, on a estimé que, naturellement, cétait un incapable.
Bon, bien sûr, ça aurait été mieux sil navait pas déposé son bilan pour lui comme pour les salariés parce que certains, dans cette affaire, y ont perdu, mais ce que je veux illustrer par là, cest la nécessité de soutenir les entrepreneurs qui prennent des risques, qui innovent et dêtre avec eux quand ça va bien et quand ça va mal. Souvent, dans notre pays, on est avec les gens quand ça va bien. Quand ça va mal, on les laisse tomber.
Voilà, Mesdames et Messieurs, en tout cas, je suis heureux davoir pu être à vos côtés aujourd'hui à la fois pour rendre hommage aux dirigeants de VALEO, aux personnels de lusine de Sablé et puis pour dire, dune façon plus générale, à nos concitoyens quils ont des ingénieurs, quils ont des techniciens, quils ont des ouvriers dont ils peuvent être fiers et qui font, au fond, lavenir de notre pays. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 novembre 2011