Déclaration de M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, en réponse à une question sur la répartition des demandeurs d'asile sur le territoire, à l'Assemblée nationale le 30 novembre 2011.

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Intervenant(s) : 
  • Claude Guéant - Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

Circonstance : Question d'actualité posée par M. Paul Jeanneteau, député (UMP) du Maine-et-Loire, à l'Assemblée nationale le 30 novembre 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, le problème qui vous préoccupe en Maine-et-Loire est malheureusement significatif de ce que nous observons sur l’ensemble du territoire.
Depuis 2008, le nombre de demandeurs d’asile en France a augmenté de 55%, pour atteindre 53.000 l’année dernière, et sans doute 60.000 environ cette année. Du coup, nos dispositifs d’accueil sont saturés.
Vous avez raison de souligner que certaines agglomérations sont plus particulièrement touchées par l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile. Plusieurs élus, de droite comme de gauche, s’en sont émus auprès de moi.
Je souhaite que nous parvenions à une meilleure répartition territoriale des demandeurs d’asile. J’ai donc demandé aux préfets de région qui sont chargés des plates-formes d’accueil de coordonner leur répartition à l’échelon de la région. Pour ce faire, il nous faut adopter une attitude plus directive. Dès lors qu’un demandeur d’asile formule une demande, il a le droit à l’hébergement en France, mais il n’a pas le droit de choisir le lieu de son hébergement.
J’ajoute que, paradoxalement, l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile s’accompagne d’une diminution du nombre d’accords, par l’'OFPRA ou la Cour nationale d’appel, du statut de réfugié politique. Cela traduit tout simplement le fait que certains s’efforcent de détourner la procédure et de s’installer en France durablement pour des raisons économiques.
Face à cette situation, le gouvernement a retenu plusieurs orientations.
D’abord, il s’agit de doter l'‘OFPRA et la CNDA de moyens supplémentaires pour aller plus vite, Ensuite, il faut prévoir un nombre de cas plus important pour que les procédures d’urgence puissent être mises en œoeuvre. Enfin, ce qui est en cause, vous avez raison, c’est la qualité de notre système d’asile. Nous souhaitons accorder aux réfugiés, aux persécutés du monde entier les droits dont ils peuvent bénéficier.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2011