Texte intégral
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Dabord, je voudrais vous rassurer sur notre cap. Il est parfaitement simple : en 2011 nous respecterons strictement les engagements que nous avons pris et le déficit de notre budget sera de 5,7 %, comme nous nous y sommes engagés. Et en 2012 il sera de 4,5 % comme nous nous y sommes engagés, pour parvenir en 2016 et non pas en 2017, comme jentends déjà le candidat socialiste le proposer, se donnant une année de plus pour atteindre des objectifs qui, par ailleurs nous engagent au niveau européen. Nous avons anticipé la possibilité dune baisse de croissance dans les pays de la zone euro en gelant six milliards de crédits et nous procéderons aux ajustements nécessaires au vu, non pas des prévisions de croissance, mais au vu de la croissance réalisée trimestre après trimestre, comme nous lavons fait dailleurs en 2011.
Si nous atteignons ces objectifs cest grâce à des mesures qui ont été prises et que vous avez toujours combattues. Cest grâce à la révision générale des politiques publiques qui a permis déconomiser quinze milliards deuros. Cest grâce au non-remplacement dun fonctionnaire sur deux qui a permis de baisser de cent cinquante mille les effectifs de la Fonction publique dEtat. Cest grâce à la réforme des retraites.
Cest grâce à lensemble de ces mesures que nous aurons en 2012, pour la première fois un budget de lEtat qui sera en diminution depuis 1945. Alors Monsieur Ayrault vous seriez plus crédible pour nous donner des leçons, si vous aviez soutenu ces politiques, si vous aviez soutenu ces efforts. Mais les agences de notation ne pointent pas seulement les déséquilibres budgétaires. Elles pointent aussi le problème de la crédibilité de la zone euro. Et la réponse à la crédibilité de la zone euro, cest laccord du 9 décembre. Cest un accord obtenu grâce à linitiative franco-allemande qui a réuni vingt-six pays de lUnion européenne sur vingt-sept. Cest un accord qui nous permet de nous doter enfin dun gouvernement économique qui va pouvoir piloter une convergence des politiques, qui sera à même dassurer la pérennité de leuro et la croissance, et qui permettra peut-être un jour darriver à ces eurobonds que vous brandissez comme une sorte de pierre philosophale, alors que vous savez pertinemment que jamais le peuple allemand - gauche / droite confondues - comme dailleurs le peuple français, nacceptera de financer la dette des autres pays européens, sans avoir un droit de regard sur la mise en uvre de leur politique économique et sur lendettement de ces pays.
La réponse cest une règle dor qui a été approuvée par la plupart des Partis socialistes européens et notamment par le Parti socialiste allemand que vous êtes allé voir la semaine dernière. Cet accord cest le renoncement par lAllemagne à limplication des investisseurs privés dans la restructuration des dettes souveraines, alors même que cette décision qui a été prise pour la Grèce, a pesé lourd dans la crise financière que nous connaissons aujourdhui.
Et enfin cet accord cest la mise en place dun véritable fonds monétaire européen doté dun système de fonctionnement avec une majorité qualifiée qui permettra déviter les blocages que nous avons connus.
Alors Monsieur Ayrault, la meilleure façon de soutenir le "AAA" des pays européens, cest de défendre laccord du 9 décembre et cest la raison pour laquelle jai eu loccasion de dire quil nétait pas responsable de la part du candidat socialiste de prétendre quil allait pouvoir à lui tout seul le remettre en cause. Chacun sait que cest tromper les Français.
Quand vingt-six pays, avec des gouvernements de gauche comme des gouvernements de droite, se sont mis daccord sur une des dispositions qui permet dassurer la pérennisation de leuro, on ne prétend pas quon va le remettre tout seul.
Et dailleurs vous devriez avoir de la mémoire. En 1997 Monsieur Jospin et Monsieur Strauss-Kahn étaient partis, la fleur au fusil, à Bruxelles pour remettre en cause le pacte de stabilité. Ils sont rentrés bredouilles. Et cest normal. Parce quil y avait à lépoque un consensus des pays européens pour mener cette politique.
Alors Monsieur Ayrault si vous voulez soutenir le "AAA" cest très simple : renoncez à votre funeste projet dabrogation de la réforme des retraites ; votez la règle dor ; et enfin soutenez laccord du 9 décembre.
Source http://www.gouvernement.fr, le 14 décembre 2011
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Dabord, je voudrais vous rassurer sur notre cap. Il est parfaitement simple : en 2011 nous respecterons strictement les engagements que nous avons pris et le déficit de notre budget sera de 5,7 %, comme nous nous y sommes engagés. Et en 2012 il sera de 4,5 % comme nous nous y sommes engagés, pour parvenir en 2016 et non pas en 2017, comme jentends déjà le candidat socialiste le proposer, se donnant une année de plus pour atteindre des objectifs qui, par ailleurs nous engagent au niveau européen. Nous avons anticipé la possibilité dune baisse de croissance dans les pays de la zone euro en gelant six milliards de crédits et nous procéderons aux ajustements nécessaires au vu, non pas des prévisions de croissance, mais au vu de la croissance réalisée trimestre après trimestre, comme nous lavons fait dailleurs en 2011.
Si nous atteignons ces objectifs cest grâce à des mesures qui ont été prises et que vous avez toujours combattues. Cest grâce à la révision générale des politiques publiques qui a permis déconomiser quinze milliards deuros. Cest grâce au non-remplacement dun fonctionnaire sur deux qui a permis de baisser de cent cinquante mille les effectifs de la Fonction publique dEtat. Cest grâce à la réforme des retraites.
Cest grâce à lensemble de ces mesures que nous aurons en 2012, pour la première fois un budget de lEtat qui sera en diminution depuis 1945. Alors Monsieur Ayrault vous seriez plus crédible pour nous donner des leçons, si vous aviez soutenu ces politiques, si vous aviez soutenu ces efforts. Mais les agences de notation ne pointent pas seulement les déséquilibres budgétaires. Elles pointent aussi le problème de la crédibilité de la zone euro. Et la réponse à la crédibilité de la zone euro, cest laccord du 9 décembre. Cest un accord obtenu grâce à linitiative franco-allemande qui a réuni vingt-six pays de lUnion européenne sur vingt-sept. Cest un accord qui nous permet de nous doter enfin dun gouvernement économique qui va pouvoir piloter une convergence des politiques, qui sera à même dassurer la pérennité de leuro et la croissance, et qui permettra peut-être un jour darriver à ces eurobonds que vous brandissez comme une sorte de pierre philosophale, alors que vous savez pertinemment que jamais le peuple allemand - gauche / droite confondues - comme dailleurs le peuple français, nacceptera de financer la dette des autres pays européens, sans avoir un droit de regard sur la mise en uvre de leur politique économique et sur lendettement de ces pays.
La réponse cest une règle dor qui a été approuvée par la plupart des Partis socialistes européens et notamment par le Parti socialiste allemand que vous êtes allé voir la semaine dernière. Cet accord cest le renoncement par lAllemagne à limplication des investisseurs privés dans la restructuration des dettes souveraines, alors même que cette décision qui a été prise pour la Grèce, a pesé lourd dans la crise financière que nous connaissons aujourdhui.
Et enfin cet accord cest la mise en place dun véritable fonds monétaire européen doté dun système de fonctionnement avec une majorité qualifiée qui permettra déviter les blocages que nous avons connus.
Alors Monsieur Ayrault, la meilleure façon de soutenir le "AAA" des pays européens, cest de défendre laccord du 9 décembre et cest la raison pour laquelle jai eu loccasion de dire quil nétait pas responsable de la part du candidat socialiste de prétendre quil allait pouvoir à lui tout seul le remettre en cause. Chacun sait que cest tromper les Français.
Quand vingt-six pays, avec des gouvernements de gauche comme des gouvernements de droite, se sont mis daccord sur une des dispositions qui permet dassurer la pérennisation de leuro, on ne prétend pas quon va le remettre tout seul.
Et dailleurs vous devriez avoir de la mémoire. En 1997 Monsieur Jospin et Monsieur Strauss-Kahn étaient partis, la fleur au fusil, à Bruxelles pour remettre en cause le pacte de stabilité. Ils sont rentrés bredouilles. Et cest normal. Parce quil y avait à lépoque un consensus des pays européens pour mener cette politique.
Alors Monsieur Ayrault si vous voulez soutenir le "AAA" cest très simple : renoncez à votre funeste projet dabrogation de la réforme des retraites ; votez la règle dor ; et enfin soutenez laccord du 9 décembre.
Source http://www.gouvernement.fr, le 14 décembre 2011