Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur la construction de logements en Ile de France et la politique urbaine, Paris le 29 novembre 2011.

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Circonstance : Inauguration des 3èmes assises du Salon de l'Habitat francilien à Paris le 29 novembre 2011

Texte intégral


Depuis plus de vingt ans l’AMIF se consacre aux réflexions communes des élus de l’Ile-de-France et se soucie des préoccupations de nos concitoyens.
Je salue ici le travail accompli par Michel Teulet, le président de l’AMIF, qui a fait de cette association l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics.
En prenant la parole, devant vous pour clôturer vos travaux, je mesure combien les assises de l’AMIF sont chaque année, depuis 15 ans, un rendez-vous majeur qui rythme le débat public.
Un rendez-vous majeur car vous, les élus de la nation, vous incarnez la démocratie, la vivacité de la démocratie au niveau local.
Un rendez-vous majeur car chacun à notre manière, nous avons l’ambition de construire la ville pour tous, une ville où chaque habitant se sent reconnu, accepté, représenté et écouté.
Et, ce vivre-ensemble, il se construit d’abord par l’habitat, par le logement qui vous place aujourd’hui face à des situations et des problèmes quelquefois aigus.
Le logement est l’un des vecteurs déterminants de la cohésion sociale. Le vecteur du « vivre ensemble » dans la diversité, un lieu d’épanouissement, d’éducation, d’activité et d’échange.
Or, depuis trop longtemps, notre pays et la région parisienne ne construisent pas assez de logements qui souvent ne répondent pas aux besoins de nos concitoyens.
Le Grand Paris, voulu par le Président de la République Nicolas Sarkozy dès 2007, porte l’ambition d’apporter des réponses sur les sujets qui préoccupent chaque jour nos concitoyens et que, vous comme moi, nous connaissons.
Pour construire ce développement territorial global, nous devions d’abord débloquer la question des transports et celle du schéma directeur.
Je tiens à souligner l’importance du volet transports qui fait d’ailleurs l’objet d’un atelier lors du deuxième jour des Assises.
Nous avons accompli ensemble un travail gigantesque pour faire de cette vision une réalité aujourd’hui concrète et enclencher un processus irréversible. Ce travail formidable est ponctué d’étapes essentielles qui sont autant de moteurs qui nous ont permis d’avancer.
Je veux citer la consultation internationale qui a débouché sur la création en février 2010 de l’Atelier International du Grand Paris et j’en profite pour saluer Pierre Mansat.
Je vous rappelle aussi la loi du 3 juin 2010 qui a inscrit dans le droit le Grand Paris et qui a prévu la création de la société du Grand Paris dont Etienne Guyot, en préside le directoire.
Mais aussi, la consultation des citoyens entre septembre 2010 et janvier 2011 sur le réseau de transport public concomitamment au débat sur le projet de métro en rocade dit « Arc Express » et encore le protocole d’accord sur les transports publics en Ile-de-France que j’ai signé le 26 janvier 2011 avec Jean-Paul Huchon.
Enfin, comment ne pas rappeler l’adoption du schéma d’ensemble de transport du Grand Paris à l’unanimité par le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris 175 km et de 57 gares nouvelles ?
Mais au-delà d’être un projet de transport, je vous le disais il y a quelques instants, le projet du Grand Paris est un projet conçu pour répondre aux besoins de tous les habitants. Le volet logement du projet du Grand Paris est un pilier du projet. Je sais que c’est un sujet de préoccupation majeure des habitants d’Ile-de-France qui est aussi au coeur du projet du Grand Paris.
Je connais vos interrogations, qui sont d’ailleurs au coeur de vos ateliers: comment passer de 40 000 logements construits par an à l’objectif de 70 000 nouveaux logements par an fixé par la loi ?
Chacun sait que la situation est critique et vous connaissez tous les tensions qui règnent sur le marché locatif privé ou encore la longueur des listes d’attente pour accéder au logement social.
Nous devons nous engager sans réserve dès à présent pour atteindre cet objectif.
Je salue les travaux déjà engagés par le préfet Canepa pour le décliner dans les territoires, exercice approuvé en comité régional de l’habitat en juin 2011.
La consultation des collectivités est en voie d’achèvement et chacun va pouvoir désormais mesurer les efforts qui lui incombent. L’Etat sera appelé à contribuer au premier chef par une mobilisation massive du foncier qu’il détient ainsi que ses établissements publics.
Le Président de la République a chargé le gouvernement sous l’autorité du Premier ministre, François Fillon, de prendre les mesures propres à assurer la réalisation de quelque 50 000 nouveaux logements sur foncier public d’ici 2016.
Les travaux sur l’urbanisme de projet conduit par ailleurs par Benoist Apparu, ici présent, et Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le sillage des lois Grenelle. Ils devraient également faciliter la mise en oeuvre des projets des collectivités qui bâtissent en se focalisant plus sur le projet et ses objectifs que sur la lettre de règles parfois tatillonnes.
Vous pourrez également témoigner de votre vision d’un projet qui s’adresse à tous les franciliens, y compris ceux qui résident dans les quartiers populaires.
Je salue enfin le rôle de l’ANRU qui mobilise 4,5 milliards d’euros de subvention pour des projets dans 135 quartiers d’Ile-de-France, avec la démolition de 37 000 logements et la construction de 39 000 logements.
J’en viens aux contrats de développement territorial, objet de la table ronde, qui sont un outil formidable pour structurer le partenariat local autour d’un projet partagé et qui prévoient le développement de l’offre de logements.
17 territoires de projets, couvrant environ 100 communes, sont appelés à conclure ces contrats et seront tout particulièrement invités à faire preuve d’ambition et d’imagination.
Il s’agit de saisir les opportunités foncières autour des infrastructures de transport pour promouvoir l'intensité urbaine et le développement économique durable.
Les acteurs de la vie économique et de la société civile doivent également s’emparer des projets de territoire avec ambition et créativité pour en faire des leviers puissants d’investissement et de création de valeur sur le long terme.
L’outil CDT est original car il est conçu comme un accélérateur de projet car il permet la mise en compatibilité de tous les documents d’urbanisme.
Les premiers accords sur les projets de CDT devraient intervenir d’ici la fin de l’année et les enquêtes publiques seront lancées en 2012.
Je souhaite que cet atelier permette l’expression de propositions d’enrichissement du contenu des CDT et détermine les conditions qui en permettront la réussite.
Voici quelques éléments de réflexion que je souhaitais partager avec vous, en vous redisant toute la reconnaissance du ministère et de l’Etat pour la qualité de votre travail. Vous représentez la France de l’intérêt général.
Mesdames et messieurs les élus, le Grand Paris doit nous permettre de trouver ensemble des solutions nouvelles pour à la fois améliorer la performance de nos territoires, renforcer leur attractivité, contribuer à la création d’emplois et à la cohésion sociale, conforter les libertés locales, respecter le rôle des élus et mieux servir nos concitoyens.
En guide de promesse d’avenir quant au Grand Paris, permettez-moi pour conclure de citer Marcel Pagnol : « Quand le vin est tiré, il faut le boire, surtout s'il est bon».
Je vous remercie et vous souhaite d’excellents débats.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 29 novembre 2011