Texte intégral
GUILLAUME ROQUETTE Alors, cette fois-ci ça y est, le président s'est lancé.
CLAUDE GUEANT Mais, il n'est pas candidat, comme vous lavez entendu, mais jai limpression que son propos a bien campé le décor. Nous avons le projet de quelquun qui pourrait devenir un candidat, nous avons en face le projet de François HOLLANDE, qui a été dévoilé largement la semaine dernière. Le projet de Nicolas SARKOZY, c'est de donner de la compétitivité à notre pays, c'est un sujet qui na jamais été évoqué par François HOLLANDE. Nous avons un problème majeur, qui est un problème demploi, le problème de lemploi dans limmédiat mais aussi dans la durée. Il faut recréer de lactivité en France, il faut donc gagner de la compétitivité. Pour résoudre les problèmes demploi, François HOLLANDE propose des stages parking, c'est-à-dire la dépense publique et stages qui ne débouchent sur aucune perspective.
GUILLAUME ROQUETTE Pour vous, les emplois jeunes, ce sont des stages parking, des emplois davenir.
CLAUDE GUEANT Eh bien, les emplois davenir, on en a vu déjà la démonstration dans le passé, à linitiative du Parti socialiste. Les collectivités locales ont eu les pires peines du monde, ensuite, à gérer la décrue du dispositif, tout simplement parce que les jeunes navaient reçu aucune formation et navaient aucune perspective. Il y a une différence, une divergence fondamentale, entre les deux, ni pense que...
GUILLAUME ROQUETTE Entre les deux programmes, on peut le dire maintenant.
CLAUDE GUEANT Entre les deux programmes. Nicolas SARKOZY pense que la richesse doit être créée par les entreprises, c'est lactivité qui crée la richesse et il faut par conséquent abaisser le coût du travail, c'est un des éléments de la compétitivité, sans réduire les salaires. Un autre élément de la compétitivité, réside dans toute la politique quil a mise en oeuvre ces dernières années, je pense au crédit dimpôt recherche, je pense à lautonomie des universités, à laugmentation des moyens des universités, au programme des grands investissements.
GUILLAUME ROQUETTE Mais Nicolas SARKOZY est aussi un politique. Augmenter les impôts, comme la TVA, trois mois avant une élection présidentielle, ça ne sest jamais vu, c'est presque suicidaire.
CLAUDE GUEANT Mais, il annonce, effectivement, une augmentation de la TVA de 1.6. Alors, si je compare encore à François HOLLANDE, lui, constatant cependant le problème que pose le coût du travail dans notre pays, je le signale, je le rappelle aux Français, a proposé la semaine dernière, une nouvelle augmentation des charges. Pour ce qui est de la TVA, c'est vrai, c'est un élément qui compense en partie lallègement des charges sur les salaires. Cela étant, il y a une conséquence à lallègement des charges sur les salaires, cette conséquence c'est une réduction des coûts, donc, potentiellement, une réduction des prix, il ne faut pas oublier ça. Outre les questions de concurrence que Nicolas SARKOZY a rappelées hier, et qui brident laugmentation des prix, il a rappelé que lAllemagne, en pratiquant laugmentation dune TVA de 3 %, eh bien lAllemagne na pas connu daugmentation des prix du tout.
GUILLAUME ROQUETTE Arrêtons-nous un instant à la méthode. Est-ce quil est très démocratique de faire voter comme ça, un peu en catastrophe, par le Parlement, des mesures aussi importantes, quelques semaines avant une élection ?
CLAUDE GUEANT Un Parlement est toujours légitime. Le Parlement est légitime jusquau dernier jour de son mandat, de même que le président est légitime jusquau dernier jour. Il na pas été élu pour 4 ans et demi, il a été élu pour 5 ans, et je dirais même que c'est son devoir. Nicolas SARKOZY a une conception très exigeante de son devoir de président, il y a aujourd'hui des problèmes aigus qui se posent à la France, il ne faut pas attendre pour les régler. On ne va quand même pas attendre que le gouvernement soit en mesure de fonctionner après les législatives, c'est-à- dire dans six mois, pour prendre les mesure qui simposent.
GUILLAUME ROQUETTE Mais lopposition répond déjà quon a attendu 5 ans.
CLAUDE GUEANT Mais, lopposition répond ce quelle veut, mais ce qui est sûr, c'est que les mesures, les mesures difficiles en particulier, peuvent se prendre lorsque les choses sont mures. Il y a un certain nombre de décisions quon ne peut pas prendre à froid. Déjà, il y a des décisions très importantes qui ont été prises, qui nétaient pas faciles à prendre. Il y a eu la réforme des retraites, cétait une réforme considérable et qui illustre bien, dailleurs, la politique de Nicolas SARKOZY. C'est une politique dattachement à nos systèmes sociaux, ils doivent être préservés, mais pour les préserver, eh bien il faut quils soient financés de façon pérenne. Il nétait pas possible de faire la même année, la réforme des retraites et ce qui est prévu en ce moment, avec laugmentation du taux de la TVA et lallègement des charges.
GUILLAUME ROQUETTE Parmi les mesures annoncées...
CLAUDE GUEANT Mais maintenant, nous sommes au pied du mur, eh bien il faut le faire.
GUILLAUME ROQUETTE Parmi les mesures annoncées hier par le président de la République, il y a un assouplissement du temps de travail dans les entreprises. Ça veut dire que c'est réservé au privé ? Est-ce que vous, vous allez aller voir vos policiers en leur disant : « Eh bien, écoutez, vous aussi vous allez devoir travailler plus » ?
CLAUDE GUEANT C'est ce que je fais déjà. Pour partie, les RTT sont rachetés, dans la police, ça cest depuis 2002 que ça se fait, et lorsque Nicolas SARKOZY était ministre de lIntérieur, pour une raison très simple, c'est quen arrivant en 2002, nous avons trouvé lapplication des 35 heures dans la police, ça se traduisait par une suppression de 8 000 emplois. Donc, nous avons fait cela, et je propose par ailleurs aux policiers, afin daugmenter leur présence sur la voie publique, des heures supplémentaires et cela leur convient bien.
GUILLAUME ROQUETTE François BAYROU est-il dans lopposition ? Il a parlé hier, à propos des mesures présidentielles, daffolement, dimprovisation. Vous lui avez tendu une perche dimanche, hier, dans LE PARISIEN en disant : « Il fait partie de la famille ». Pour quelquun qui fait partie de la famille, il n'est pas très aimable avec son cousin ou son oncle ou...
CLAUDE GUEANT Il n'est pas aimable, mais ce que je remarque, c'est que François HOLLANDE dit beaucoup de mal de lui, lui pourfend et à juste titre les propositions de François HOLLANDE, donc je le trouve idéologiquement, et face aux décisions qui sont à prendre pour lavenir de la France, proche de nous.
GUILLAUME ROQUETTE Très rapidement, les collectivités locales vont-elles être mises sous tutelle ? Le président a dit hier : « Si elles dépensent trop, nous remettrons en questions leurs dotations ».
CLAUDE GUEANT Oui, il n'est pas question de mettre les collectivités locales sous tutelle, ce serait contraire à la constitution, qui dit très expressément que les collectivités locales sadministrent librement, mais nous avons un problème. La dépense publique est faite de trois tiers, qui sont inégaux dailleurs. Il y a les dépenses du budget, un gros tiers qui est la dépense sociale et un petit tiers qui et la dépense des collectivités locales. Il y a aujourd'hui une anomalie, c'est que lEtat serre la vis, pour ce qui le concerne, il fait des économies considérables...
GUILLAUME ROQUETTE Et par les collectivités locales.
CLAUDE GUEANT Et les collectivités locales ne le font pas. En matière demploi, c'est particulièrement patent.
GUILLAUME ROQUETTE Alors, comment est-ce que vous pouvez leur imposer ces économies ?
CLAUDE GUEANT En matière demploi, nous supprimons, lEtat, dans le budget, 30 000 emplois par an, les collectivités locales en créent, sans quil y ait transfert de compétences du tout, autant. Donc il y a un problème. Alors, nous allons le rencontrer, nous allons discuter avec elles, et je pense que nous pouvons trouver un certain nombre des responsables de bonne volonté, qui nous permettent darriver dans la concertation, sinon eh bien nous pourrons effectivement moduler les dotations, afin de parvenir à une meilleure discipline collective. Il ne faut pas...
GUILLAUME ROQUETTE Donc, dabord on discute, et après, éventuellement, on module.
CLAUDE GUEANT Oui. Il ne faut pas oublier que les collectivités locales font partie de lensemble national. On n'est pas dans un pays où lEtat est contre les collectivités locales, ou les collectivités locales contre lEtat. Nous formons un seul pays, une seule Nation.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 6 février 2012
CLAUDE GUEANT Mais, il n'est pas candidat, comme vous lavez entendu, mais jai limpression que son propos a bien campé le décor. Nous avons le projet de quelquun qui pourrait devenir un candidat, nous avons en face le projet de François HOLLANDE, qui a été dévoilé largement la semaine dernière. Le projet de Nicolas SARKOZY, c'est de donner de la compétitivité à notre pays, c'est un sujet qui na jamais été évoqué par François HOLLANDE. Nous avons un problème majeur, qui est un problème demploi, le problème de lemploi dans limmédiat mais aussi dans la durée. Il faut recréer de lactivité en France, il faut donc gagner de la compétitivité. Pour résoudre les problèmes demploi, François HOLLANDE propose des stages parking, c'est-à-dire la dépense publique et stages qui ne débouchent sur aucune perspective.
GUILLAUME ROQUETTE Pour vous, les emplois jeunes, ce sont des stages parking, des emplois davenir.
CLAUDE GUEANT Eh bien, les emplois davenir, on en a vu déjà la démonstration dans le passé, à linitiative du Parti socialiste. Les collectivités locales ont eu les pires peines du monde, ensuite, à gérer la décrue du dispositif, tout simplement parce que les jeunes navaient reçu aucune formation et navaient aucune perspective. Il y a une différence, une divergence fondamentale, entre les deux, ni pense que...
GUILLAUME ROQUETTE Entre les deux programmes, on peut le dire maintenant.
CLAUDE GUEANT Entre les deux programmes. Nicolas SARKOZY pense que la richesse doit être créée par les entreprises, c'est lactivité qui crée la richesse et il faut par conséquent abaisser le coût du travail, c'est un des éléments de la compétitivité, sans réduire les salaires. Un autre élément de la compétitivité, réside dans toute la politique quil a mise en oeuvre ces dernières années, je pense au crédit dimpôt recherche, je pense à lautonomie des universités, à laugmentation des moyens des universités, au programme des grands investissements.
GUILLAUME ROQUETTE Mais Nicolas SARKOZY est aussi un politique. Augmenter les impôts, comme la TVA, trois mois avant une élection présidentielle, ça ne sest jamais vu, c'est presque suicidaire.
CLAUDE GUEANT Mais, il annonce, effectivement, une augmentation de la TVA de 1.6. Alors, si je compare encore à François HOLLANDE, lui, constatant cependant le problème que pose le coût du travail dans notre pays, je le signale, je le rappelle aux Français, a proposé la semaine dernière, une nouvelle augmentation des charges. Pour ce qui est de la TVA, c'est vrai, c'est un élément qui compense en partie lallègement des charges sur les salaires. Cela étant, il y a une conséquence à lallègement des charges sur les salaires, cette conséquence c'est une réduction des coûts, donc, potentiellement, une réduction des prix, il ne faut pas oublier ça. Outre les questions de concurrence que Nicolas SARKOZY a rappelées hier, et qui brident laugmentation des prix, il a rappelé que lAllemagne, en pratiquant laugmentation dune TVA de 3 %, eh bien lAllemagne na pas connu daugmentation des prix du tout.
GUILLAUME ROQUETTE Arrêtons-nous un instant à la méthode. Est-ce quil est très démocratique de faire voter comme ça, un peu en catastrophe, par le Parlement, des mesures aussi importantes, quelques semaines avant une élection ?
CLAUDE GUEANT Un Parlement est toujours légitime. Le Parlement est légitime jusquau dernier jour de son mandat, de même que le président est légitime jusquau dernier jour. Il na pas été élu pour 4 ans et demi, il a été élu pour 5 ans, et je dirais même que c'est son devoir. Nicolas SARKOZY a une conception très exigeante de son devoir de président, il y a aujourd'hui des problèmes aigus qui se posent à la France, il ne faut pas attendre pour les régler. On ne va quand même pas attendre que le gouvernement soit en mesure de fonctionner après les législatives, c'est-à- dire dans six mois, pour prendre les mesure qui simposent.
GUILLAUME ROQUETTE Mais lopposition répond déjà quon a attendu 5 ans.
CLAUDE GUEANT Mais, lopposition répond ce quelle veut, mais ce qui est sûr, c'est que les mesures, les mesures difficiles en particulier, peuvent se prendre lorsque les choses sont mures. Il y a un certain nombre de décisions quon ne peut pas prendre à froid. Déjà, il y a des décisions très importantes qui ont été prises, qui nétaient pas faciles à prendre. Il y a eu la réforme des retraites, cétait une réforme considérable et qui illustre bien, dailleurs, la politique de Nicolas SARKOZY. C'est une politique dattachement à nos systèmes sociaux, ils doivent être préservés, mais pour les préserver, eh bien il faut quils soient financés de façon pérenne. Il nétait pas possible de faire la même année, la réforme des retraites et ce qui est prévu en ce moment, avec laugmentation du taux de la TVA et lallègement des charges.
GUILLAUME ROQUETTE Parmi les mesures annoncées...
CLAUDE GUEANT Mais maintenant, nous sommes au pied du mur, eh bien il faut le faire.
GUILLAUME ROQUETTE Parmi les mesures annoncées hier par le président de la République, il y a un assouplissement du temps de travail dans les entreprises. Ça veut dire que c'est réservé au privé ? Est-ce que vous, vous allez aller voir vos policiers en leur disant : « Eh bien, écoutez, vous aussi vous allez devoir travailler plus » ?
CLAUDE GUEANT C'est ce que je fais déjà. Pour partie, les RTT sont rachetés, dans la police, ça cest depuis 2002 que ça se fait, et lorsque Nicolas SARKOZY était ministre de lIntérieur, pour une raison très simple, c'est quen arrivant en 2002, nous avons trouvé lapplication des 35 heures dans la police, ça se traduisait par une suppression de 8 000 emplois. Donc, nous avons fait cela, et je propose par ailleurs aux policiers, afin daugmenter leur présence sur la voie publique, des heures supplémentaires et cela leur convient bien.
GUILLAUME ROQUETTE François BAYROU est-il dans lopposition ? Il a parlé hier, à propos des mesures présidentielles, daffolement, dimprovisation. Vous lui avez tendu une perche dimanche, hier, dans LE PARISIEN en disant : « Il fait partie de la famille ». Pour quelquun qui fait partie de la famille, il n'est pas très aimable avec son cousin ou son oncle ou...
CLAUDE GUEANT Il n'est pas aimable, mais ce que je remarque, c'est que François HOLLANDE dit beaucoup de mal de lui, lui pourfend et à juste titre les propositions de François HOLLANDE, donc je le trouve idéologiquement, et face aux décisions qui sont à prendre pour lavenir de la France, proche de nous.
GUILLAUME ROQUETTE Très rapidement, les collectivités locales vont-elles être mises sous tutelle ? Le président a dit hier : « Si elles dépensent trop, nous remettrons en questions leurs dotations ».
CLAUDE GUEANT Oui, il n'est pas question de mettre les collectivités locales sous tutelle, ce serait contraire à la constitution, qui dit très expressément que les collectivités locales sadministrent librement, mais nous avons un problème. La dépense publique est faite de trois tiers, qui sont inégaux dailleurs. Il y a les dépenses du budget, un gros tiers qui est la dépense sociale et un petit tiers qui et la dépense des collectivités locales. Il y a aujourd'hui une anomalie, c'est que lEtat serre la vis, pour ce qui le concerne, il fait des économies considérables...
GUILLAUME ROQUETTE Et par les collectivités locales.
CLAUDE GUEANT Et les collectivités locales ne le font pas. En matière demploi, c'est particulièrement patent.
GUILLAUME ROQUETTE Alors, comment est-ce que vous pouvez leur imposer ces économies ?
CLAUDE GUEANT En matière demploi, nous supprimons, lEtat, dans le budget, 30 000 emplois par an, les collectivités locales en créent, sans quil y ait transfert de compétences du tout, autant. Donc il y a un problème. Alors, nous allons le rencontrer, nous allons discuter avec elles, et je pense que nous pouvons trouver un certain nombre des responsables de bonne volonté, qui nous permettent darriver dans la concertation, sinon eh bien nous pourrons effectivement moduler les dotations, afin de parvenir à une meilleure discipline collective. Il ne faut pas...
GUILLAUME ROQUETTE Donc, dabord on discute, et après, éventuellement, on module.
CLAUDE GUEANT Oui. Il ne faut pas oublier que les collectivités locales font partie de lensemble national. On n'est pas dans un pays où lEtat est contre les collectivités locales, ou les collectivités locales contre lEtat. Nous formons un seul pays, une seule Nation.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 6 février 2012