Texte intégral
Messieurs les Présidents, Cher Philippe (Goujon)
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Coordinateur interministériel,
Mesdames, Messieurs
C'est un très grand plaisir pour moi d'être parmi vous aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale, pour conclure les travaux de ces Premières rencontres Nationales et rendre public le Plan National vélo.
Je constate avec satisfaction que vous avez été nombreux à répondre à l'invitation de Philippe Goujon pour participer à ces trois tables rondes destinées à restituer les principaux axes du Groupe de Travail Vélo que j'avais constitué en juillet dernier afin de guider laction de lÉtat dans ce domaine.
Je tiens, à ce titre, à vous remercier, Cher Philippe, davoir accepté de prendre la présidence de ce groupe. Je sais combien vous avez largement contribué à l'élaboration de ce Plan National dont vous venez de présenter les mesures phares.
Je suis conscient que notre volonté de remettre en selle le Vélo dans des délais aussi courts a suscité bien des interrogations.
Pourtant, la raison était simple et ce n'est pas vous tous, ici présents, qui allez me démentir : Ce plan était attendu depuis très longtemps ! Cette demande était en effet déjà inscrite dans le rapport remis par Brigitte Le Brethon au Premier ministre en 2004, dont la première suite positive a été la création de la fonction du coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo. Je tiens, à cet égard, à remercier chaleureusement M. Hubert Peigné, pour le travail remarquable quil a réalisé tout au long de cette mission. Et je tiens à saluer Dominique Lebrun qui a bien voulu lui succéder.
Cette demande était également très attendue des élus et des associations d'usagers qui souhaitaient que les mesures progressivement adoptées par l'État, et qui sont très significatives depuis 2008, s'inscrivent dans un plan global plus ambitieux, tant en termes de contenu que de calendrier.
Certains me demandent encore pourquoi le vélo, parent pauvre de la route, vieux de plus de 150 ans, intéresse tant le Ministre chargé des Transports à l'ère de la grande vitesse et du développement des transports collectifs ?
Tout simplement pour une raison évidente. Le vélo a été inventé pour servir avant tout de moyen de transport avant de devenir, grâce à l'innovation, un équipement sportif et de compétition, puis un vecteur de loisirs et de découverte.
Or, force est de reconnaître que, depuis une dizaine d'années, le vélo est revenu à sa fonction originelle, celle de la mobilité. Et comme vous venez de le dire, Cher Philippe, le vélo constitue aujourdhui lun des véhicules du futur à même dapporter des réponses aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du 21ème siècle, quil sagisse des questions de pollution, de bruit, de bien-être, ou de pouvoir d'achat. Je n'oublie pas non plus vos travaux de ce matin sur les perspectives très prometteuses du vélo pour le tourisme et les loisirs durables.
Et si nous avions encore besoin d'autres raisons pour être convaincus du bien fondé de notre démarche, je dirais que le seul objectif général de lutte contre le réchauffement climatique est à lui seul suffisamment important pour justifier une politique nationale ambitieuse en faveur de ce mode de transport éco-responsable.
Alors comment mieux intégrer le vélo dans nos politiques de déplacement et rejoindre progressivement le peloton de tête des pays cyclables, comme nous l'ont montré les représentants ici présents de nos voisins européens ?
C'est tout l'enjeu des travaux que vous avez menés au cours de ces six derniers mois et qui ont été synthétisés dans le document que vous m'avez remis, M. le Président, au nom du groupe de travail dont je tiens à remercier tous les membres ici présents pour le sérieux et la qualité de leurs contributions.
Comme vous l'avez rappelé, nous ne partons pas de rien, je viens d'y faire écho. Désormais, il sagit de déterminer nos priorités afin de faire de ce Plan National Vélo une véritable feuille de route pour les années à venir.
Les objectifs fixés par ce Plan sont à la fois sociaux et économiques. Notre action doit en effet favoriser le développement de politiques favorables à la santé en maîtrisant leurs dépenses et permettre aux ménages de choisir un mode de transports actif, écologique et accessible. Pour ce faire, le choix du vélo doit non seulement exister réellement, mais il doit être attractif.
Cest pourquoi vous avez fixé le taux dusage du Vélo à 10 % des déplacements du quotidien en 2020, soit une augmentation de 1 % par an sur 2012-2020. Cet objectif est ambitieux, mais je le partage. Il est en effet à notre portée, dès lors que chaque acteur public et privé est déterminé à l'atteindre. L'État aura à en traduire l'incidence dans les divers volets de ses politiques publiques et devra mettre en place les outils dévaluation et de mesure nécessaires.
Je tiens dores et déjà à saluer les propositions nombreuses, variées et complémentaires du groupe de travail destinées à nous permettre de réaliser cette ambition. Vous aurez la possibilité de le vérifier à la lecture du plan qui vous sera remis à la fin de ces Rencontres.
Je ne rentrerai pas dans le détail, vous les avez déjà largement évoquées, mais je m'arrêterai sur certaines d'entre elles qui me semblent particulièrement déterminantes pour atteindre notre objectif et significatives de notre volonté de faire avancer les choses.
Je pense en premier lieu à la nécessité de poursuivre notre action pour sécuriser et faciliter la circulation des vélos sur tous les réseaux.
Les décrets, pris en 2008 et 2010, qui définissent le principe de prudence, créent les zones de rencontre et généralisent les doubles sens cyclables dans les zones 30, sont autant de mesures qui répondaient à une longue attente des cyclistes. Il restait encore à régler, et je sais que pour certains l'attente a paru très longue, la mise en oeuvre réglementaire du « tourne à droite » qui permet à une autorité de police d'autoriser les cyclistes à ne pas marquer l'arrêt feu rouge, dès lors qu'il respecte la priorité accordée aux autres usagers, et en particulier aux piétons.
Je suis heureux de vous annoncer aujourdhui quun arrêté sera publié dans ce sens dans tous les prochains jours. Et je suis même en mesure de vous présenter, en avant-première, la signalisation proposée qui retient, soit un feu jaune clignotant associé à un feu de circulation tricolore, soit un panneau additionnel associé à un feu de circulation tricolore.
La sécurité passe aussi par le développement de l'apprentissage du vélo. Je souhaite par conséquent que toutes les initiatives prises en la matière soient soutenues, en particulier celles des vélo-écoles.
La sécurité, c'est encore le marquage des vélos afin de se prémunir contre le vol. La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) milite depuis plusieurs années pour une reconnaissance par le Ministère de l'intérieur du système Bicycode qu'elle a initié. Des expérimentations ont déjà eu lieu et je suis heureux de pouvoir vous annoncer que je viens dobtenir un accord du Ministre de l'intérieur afin dassocier les forces de l'ordre à cette démarche. Ceci devrait inciter davantage d'usagers, de fabricants et de revendeurs à recourir à ce système de protection.
Même si la mesure ne figure pas dans les propositions faites par le groupe de travail, je tiens également à évoquer la question du port du casque, non pas sous l'angle du contrôle sanction. Je pense que les forces de l'ordre ont mieux à faire, mais sous celui de la prévention. Je considère en effet qu'en toutes circonstances, le port du casque réduit considérablement les conséquences des accidents. Jinsiste donc pour recommander à tous les cyclistes, sportifs, urbains ou touristes, de porter un casque, quelque soit la distance parcourue.
Par ailleurs, comme vous l'avez dit, Monsieur le Président, les possibilités de développer la pratique du vélo sont particulièrement importantes en ville, en banlieue et en milieu péri-urbain. Pour ce faire, il nous faut passer d'un urbanisme indifférent à ce mode de transport, voire hostile dans certaines circonstances, à un urbanisme favorable et dédié.
A cet égard, une des attentes fortes concerne la mise à disposition de parkings à vélo faciles d'accès et sécurisés. Comme vous le savez, le Gouvernement a récemment imposé la mise en place dun emplacement réservé au parking des cycles dans les logements collectifs neufs et dans les immeubles à usage de bureau, conformément aux engagements de la loi Grenelle 2.
Nous attendons un arrêté du Secrétaire dÉtat chargé du Logement, précisant les modalités d'application du décret de Juillet 2011 pris dans ce sens. Mon collègue Benoit Apparu signera, par ailleurs, dans les prochains jours, l'arrêté fixant la surface dédiée au local vélo : 1,5 m2 par appartement de type T3 et plus, 0,75 m² pour les T2. Par la suite, nous proposerons aux acteurs concernés, des éléments techniques leur donnant la possibilité d'aller plus loin que le minimum fixé par l'arrêté.
Nous avons également de grandes ambitions pour le vélo en termes de tourisme et de loisirs afin de faire de la France la première destination en Europe.
Depuis de nombreuses années, les collectivités territoriales, devenues propriétaires d'une grande partie du réseau routier, ont engagé une démarche importante pour développer le réseau de véloroutes et de voies vertes. Je sais combien la mobilisation de l'Association des régions et départements cyclables et de l'Association des villes et territoires cyclables, dont je salue les présidents Messieurs Spada et Darmian ici présents, a été déterminante.
Afin d'accélérer la réalisation du schéma national des Véloroutes et Voies Vertes, et malgré le contexte budgétaire actuel, j'ai décidé que le Ministère des transports apporterait, dès cette année, 1,5 M, en plus des 3 M investis par lEtat au cours de ces dernières années. Ces crédits seront affectés en priorité au financement des sections stratégiques et prendront en charge, à titre d'expérimentation, la signalisation et le jalonnement de trois itinéraires majeurs du schéma national, choisis en concertation avec les collectivités locales et les usagers. Cet investissement vise véritablement à permettre une mise en oeuvre complète de l'ensemble du schéma national dans un délai de cinq ans.
Enfin, je rappellerais que le vélo est avant tout un moyen de déplacement, notamment pour les trajets quotidiens domicile/travail. Un déplacement sur deux en France faisant moins de 2 km est en effet réalisé à vélo. Ce dernier représente ainsi aujourdhui 32 millions de déplacements par semaine, effectués par près de 40 % de la population française.
Cest pourquoi linstauration de l'indemnité kilométrique pour les cyclistes demeure lune de nos priorités, à linstar de ce que font nos voisins Belges par exemple. Je souhaite que l'Etat mette en oeuvre ce rattrapage entre le vélo et lautomobile dans les meilleurs délais. Je suis convaincu que son coût budgétaire est très faible au regard des bénéfices attendus.
Cette indemnité kilométrique devra par ailleurs s'accompagner de la clarification, dans le code du travail, du caractère cumulatif de la prise en charge de la moitié de l'abonnement transport collectif et de la location de vélos. Je sais, cher Philippe, que vous êtes très impliqué sur ce sujet.
Jajoute que je suis également favorable à une réflexion sur la mise en place à terme d'un crédit d'impôt pour l'achat d'un vélo à assistance électrique. Mais là encore, soyons lucides, le contexte budgétaire n'est pas des plus favorables pour engager immédiatement une telle mesure.
Dans cette attente, je serai particulièrement attentif au développement de l'intermodalité entre vélo et transports collectifs. Nous travaillerons dans les prochains mois, en concertation avec les autorités organisatrices de transports, les industriels ainsi que les opérateurs, à favoriser des initiatives dans ce sens. Et je propose que nous puissions les expérimenter dans quelques agglomérations volontaires dans le cadre d'un appel à projets.
Par ailleurs, il est également nécessaire daméliorer limage même de la pratique du vélo, et notamment ses avantages immédiats. En liaison avec les autres ministères concernés et sous l'égide du Coordonnateur interministériel, nous réfléchirons donc à un programme de communication national dans ce sens.
Enfin, l'État se doit aussi d'être un acteur exemplaire. C'est la raison pour laquelle jai demandé au Secrétaire général de mon ministère de reconstituer le réseau des relais vélo dans les directions départementales des territoires et dans les DREAL.
Je lui demande également de favoriser et de valoriser les interventions de type Assistance Technique pour des raisons de solidarité et d'Aménagement du Territoire (ATESAT) auprès des petites collectivités locales.
Je souhaite enfin que se poursuivent et se développent les échanges de savoir-faire et les partenariats entre les services et les réseaux techniques de l'Etat et ceux des collectivités locales.
La réussite de l'ensemble de ces actions nécessite que le coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo soit doté des moyens nécessaires. J'ai donc décidé, pour 2012, de faire passer ses crédits de 450 000 Euros à 600 000 Euros, soit une augmentation de plus de 30 %. Je veillerai par ailleurs à ce qu'il soit entouré d'une équipe dédiée suffisante.
Comme vous le voyez, nous venons de franchir une étape décisive. Le Plan national vélo existe désormais, sur la base d'un programme concret qui répond aux attentes exprimées par la grande communauté du vélo.
Au-delà des premières mesures qui ont été prises ou qui viennent dêtre annoncées, je me permettrais de rappeler que ce Plan doit être un outil vivant et quil sera donc amené à évoluer. A ce titre, le Groupe de Travail pourra assurer un suivi régulier de son avancement et je sais pouvoir compter sur la mobilisation de chacun dentre vous pour poursuivre et enrichir le travail initié et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Pour ma part, je tiens à vous assurer, une fois encore, de mon engagement personnel pour défendre ce mode de transport vertueux et incontournable aujourdhui dans la vie quotidienne des Français.
Nous voilà ainsi tous en selle pour réussir ce pari. De telles rencontres ont véritablement montré leur utilité et mériteraient dêtre renouvelées. J'appelle donc de mes voeux leur organisation à intervalles réguliers, par exemple tous les deux ans, et vous donne rendez-vous en 2014 afin de dresser un premier bilan des actions engagées.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 7 février 2012
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Coordinateur interministériel,
Mesdames, Messieurs
C'est un très grand plaisir pour moi d'être parmi vous aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale, pour conclure les travaux de ces Premières rencontres Nationales et rendre public le Plan National vélo.
Je constate avec satisfaction que vous avez été nombreux à répondre à l'invitation de Philippe Goujon pour participer à ces trois tables rondes destinées à restituer les principaux axes du Groupe de Travail Vélo que j'avais constitué en juillet dernier afin de guider laction de lÉtat dans ce domaine.
Je tiens, à ce titre, à vous remercier, Cher Philippe, davoir accepté de prendre la présidence de ce groupe. Je sais combien vous avez largement contribué à l'élaboration de ce Plan National dont vous venez de présenter les mesures phares.
Je suis conscient que notre volonté de remettre en selle le Vélo dans des délais aussi courts a suscité bien des interrogations.
Pourtant, la raison était simple et ce n'est pas vous tous, ici présents, qui allez me démentir : Ce plan était attendu depuis très longtemps ! Cette demande était en effet déjà inscrite dans le rapport remis par Brigitte Le Brethon au Premier ministre en 2004, dont la première suite positive a été la création de la fonction du coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo. Je tiens, à cet égard, à remercier chaleureusement M. Hubert Peigné, pour le travail remarquable quil a réalisé tout au long de cette mission. Et je tiens à saluer Dominique Lebrun qui a bien voulu lui succéder.
Cette demande était également très attendue des élus et des associations d'usagers qui souhaitaient que les mesures progressivement adoptées par l'État, et qui sont très significatives depuis 2008, s'inscrivent dans un plan global plus ambitieux, tant en termes de contenu que de calendrier.
Certains me demandent encore pourquoi le vélo, parent pauvre de la route, vieux de plus de 150 ans, intéresse tant le Ministre chargé des Transports à l'ère de la grande vitesse et du développement des transports collectifs ?
Tout simplement pour une raison évidente. Le vélo a été inventé pour servir avant tout de moyen de transport avant de devenir, grâce à l'innovation, un équipement sportif et de compétition, puis un vecteur de loisirs et de découverte.
Or, force est de reconnaître que, depuis une dizaine d'années, le vélo est revenu à sa fonction originelle, celle de la mobilité. Et comme vous venez de le dire, Cher Philippe, le vélo constitue aujourdhui lun des véhicules du futur à même dapporter des réponses aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques du 21ème siècle, quil sagisse des questions de pollution, de bruit, de bien-être, ou de pouvoir d'achat. Je n'oublie pas non plus vos travaux de ce matin sur les perspectives très prometteuses du vélo pour le tourisme et les loisirs durables.
Et si nous avions encore besoin d'autres raisons pour être convaincus du bien fondé de notre démarche, je dirais que le seul objectif général de lutte contre le réchauffement climatique est à lui seul suffisamment important pour justifier une politique nationale ambitieuse en faveur de ce mode de transport éco-responsable.
Alors comment mieux intégrer le vélo dans nos politiques de déplacement et rejoindre progressivement le peloton de tête des pays cyclables, comme nous l'ont montré les représentants ici présents de nos voisins européens ?
C'est tout l'enjeu des travaux que vous avez menés au cours de ces six derniers mois et qui ont été synthétisés dans le document que vous m'avez remis, M. le Président, au nom du groupe de travail dont je tiens à remercier tous les membres ici présents pour le sérieux et la qualité de leurs contributions.
Comme vous l'avez rappelé, nous ne partons pas de rien, je viens d'y faire écho. Désormais, il sagit de déterminer nos priorités afin de faire de ce Plan National Vélo une véritable feuille de route pour les années à venir.
Les objectifs fixés par ce Plan sont à la fois sociaux et économiques. Notre action doit en effet favoriser le développement de politiques favorables à la santé en maîtrisant leurs dépenses et permettre aux ménages de choisir un mode de transports actif, écologique et accessible. Pour ce faire, le choix du vélo doit non seulement exister réellement, mais il doit être attractif.
Cest pourquoi vous avez fixé le taux dusage du Vélo à 10 % des déplacements du quotidien en 2020, soit une augmentation de 1 % par an sur 2012-2020. Cet objectif est ambitieux, mais je le partage. Il est en effet à notre portée, dès lors que chaque acteur public et privé est déterminé à l'atteindre. L'État aura à en traduire l'incidence dans les divers volets de ses politiques publiques et devra mettre en place les outils dévaluation et de mesure nécessaires.
Je tiens dores et déjà à saluer les propositions nombreuses, variées et complémentaires du groupe de travail destinées à nous permettre de réaliser cette ambition. Vous aurez la possibilité de le vérifier à la lecture du plan qui vous sera remis à la fin de ces Rencontres.
Je ne rentrerai pas dans le détail, vous les avez déjà largement évoquées, mais je m'arrêterai sur certaines d'entre elles qui me semblent particulièrement déterminantes pour atteindre notre objectif et significatives de notre volonté de faire avancer les choses.
Je pense en premier lieu à la nécessité de poursuivre notre action pour sécuriser et faciliter la circulation des vélos sur tous les réseaux.
Les décrets, pris en 2008 et 2010, qui définissent le principe de prudence, créent les zones de rencontre et généralisent les doubles sens cyclables dans les zones 30, sont autant de mesures qui répondaient à une longue attente des cyclistes. Il restait encore à régler, et je sais que pour certains l'attente a paru très longue, la mise en oeuvre réglementaire du « tourne à droite » qui permet à une autorité de police d'autoriser les cyclistes à ne pas marquer l'arrêt feu rouge, dès lors qu'il respecte la priorité accordée aux autres usagers, et en particulier aux piétons.
Je suis heureux de vous annoncer aujourdhui quun arrêté sera publié dans ce sens dans tous les prochains jours. Et je suis même en mesure de vous présenter, en avant-première, la signalisation proposée qui retient, soit un feu jaune clignotant associé à un feu de circulation tricolore, soit un panneau additionnel associé à un feu de circulation tricolore.
La sécurité passe aussi par le développement de l'apprentissage du vélo. Je souhaite par conséquent que toutes les initiatives prises en la matière soient soutenues, en particulier celles des vélo-écoles.
La sécurité, c'est encore le marquage des vélos afin de se prémunir contre le vol. La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) milite depuis plusieurs années pour une reconnaissance par le Ministère de l'intérieur du système Bicycode qu'elle a initié. Des expérimentations ont déjà eu lieu et je suis heureux de pouvoir vous annoncer que je viens dobtenir un accord du Ministre de l'intérieur afin dassocier les forces de l'ordre à cette démarche. Ceci devrait inciter davantage d'usagers, de fabricants et de revendeurs à recourir à ce système de protection.
Même si la mesure ne figure pas dans les propositions faites par le groupe de travail, je tiens également à évoquer la question du port du casque, non pas sous l'angle du contrôle sanction. Je pense que les forces de l'ordre ont mieux à faire, mais sous celui de la prévention. Je considère en effet qu'en toutes circonstances, le port du casque réduit considérablement les conséquences des accidents. Jinsiste donc pour recommander à tous les cyclistes, sportifs, urbains ou touristes, de porter un casque, quelque soit la distance parcourue.
Par ailleurs, comme vous l'avez dit, Monsieur le Président, les possibilités de développer la pratique du vélo sont particulièrement importantes en ville, en banlieue et en milieu péri-urbain. Pour ce faire, il nous faut passer d'un urbanisme indifférent à ce mode de transport, voire hostile dans certaines circonstances, à un urbanisme favorable et dédié.
A cet égard, une des attentes fortes concerne la mise à disposition de parkings à vélo faciles d'accès et sécurisés. Comme vous le savez, le Gouvernement a récemment imposé la mise en place dun emplacement réservé au parking des cycles dans les logements collectifs neufs et dans les immeubles à usage de bureau, conformément aux engagements de la loi Grenelle 2.
Nous attendons un arrêté du Secrétaire dÉtat chargé du Logement, précisant les modalités d'application du décret de Juillet 2011 pris dans ce sens. Mon collègue Benoit Apparu signera, par ailleurs, dans les prochains jours, l'arrêté fixant la surface dédiée au local vélo : 1,5 m2 par appartement de type T3 et plus, 0,75 m² pour les T2. Par la suite, nous proposerons aux acteurs concernés, des éléments techniques leur donnant la possibilité d'aller plus loin que le minimum fixé par l'arrêté.
Nous avons également de grandes ambitions pour le vélo en termes de tourisme et de loisirs afin de faire de la France la première destination en Europe.
Depuis de nombreuses années, les collectivités territoriales, devenues propriétaires d'une grande partie du réseau routier, ont engagé une démarche importante pour développer le réseau de véloroutes et de voies vertes. Je sais combien la mobilisation de l'Association des régions et départements cyclables et de l'Association des villes et territoires cyclables, dont je salue les présidents Messieurs Spada et Darmian ici présents, a été déterminante.
Afin d'accélérer la réalisation du schéma national des Véloroutes et Voies Vertes, et malgré le contexte budgétaire actuel, j'ai décidé que le Ministère des transports apporterait, dès cette année, 1,5 M, en plus des 3 M investis par lEtat au cours de ces dernières années. Ces crédits seront affectés en priorité au financement des sections stratégiques et prendront en charge, à titre d'expérimentation, la signalisation et le jalonnement de trois itinéraires majeurs du schéma national, choisis en concertation avec les collectivités locales et les usagers. Cet investissement vise véritablement à permettre une mise en oeuvre complète de l'ensemble du schéma national dans un délai de cinq ans.
Enfin, je rappellerais que le vélo est avant tout un moyen de déplacement, notamment pour les trajets quotidiens domicile/travail. Un déplacement sur deux en France faisant moins de 2 km est en effet réalisé à vélo. Ce dernier représente ainsi aujourdhui 32 millions de déplacements par semaine, effectués par près de 40 % de la population française.
Cest pourquoi linstauration de l'indemnité kilométrique pour les cyclistes demeure lune de nos priorités, à linstar de ce que font nos voisins Belges par exemple. Je souhaite que l'Etat mette en oeuvre ce rattrapage entre le vélo et lautomobile dans les meilleurs délais. Je suis convaincu que son coût budgétaire est très faible au regard des bénéfices attendus.
Cette indemnité kilométrique devra par ailleurs s'accompagner de la clarification, dans le code du travail, du caractère cumulatif de la prise en charge de la moitié de l'abonnement transport collectif et de la location de vélos. Je sais, cher Philippe, que vous êtes très impliqué sur ce sujet.
Jajoute que je suis également favorable à une réflexion sur la mise en place à terme d'un crédit d'impôt pour l'achat d'un vélo à assistance électrique. Mais là encore, soyons lucides, le contexte budgétaire n'est pas des plus favorables pour engager immédiatement une telle mesure.
Dans cette attente, je serai particulièrement attentif au développement de l'intermodalité entre vélo et transports collectifs. Nous travaillerons dans les prochains mois, en concertation avec les autorités organisatrices de transports, les industriels ainsi que les opérateurs, à favoriser des initiatives dans ce sens. Et je propose que nous puissions les expérimenter dans quelques agglomérations volontaires dans le cadre d'un appel à projets.
Par ailleurs, il est également nécessaire daméliorer limage même de la pratique du vélo, et notamment ses avantages immédiats. En liaison avec les autres ministères concernés et sous l'égide du Coordonnateur interministériel, nous réfléchirons donc à un programme de communication national dans ce sens.
Enfin, l'État se doit aussi d'être un acteur exemplaire. C'est la raison pour laquelle jai demandé au Secrétaire général de mon ministère de reconstituer le réseau des relais vélo dans les directions départementales des territoires et dans les DREAL.
Je lui demande également de favoriser et de valoriser les interventions de type Assistance Technique pour des raisons de solidarité et d'Aménagement du Territoire (ATESAT) auprès des petites collectivités locales.
Je souhaite enfin que se poursuivent et se développent les échanges de savoir-faire et les partenariats entre les services et les réseaux techniques de l'Etat et ceux des collectivités locales.
La réussite de l'ensemble de ces actions nécessite que le coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo soit doté des moyens nécessaires. J'ai donc décidé, pour 2012, de faire passer ses crédits de 450 000 Euros à 600 000 Euros, soit une augmentation de plus de 30 %. Je veillerai par ailleurs à ce qu'il soit entouré d'une équipe dédiée suffisante.
Comme vous le voyez, nous venons de franchir une étape décisive. Le Plan national vélo existe désormais, sur la base d'un programme concret qui répond aux attentes exprimées par la grande communauté du vélo.
Au-delà des premières mesures qui ont été prises ou qui viennent dêtre annoncées, je me permettrais de rappeler que ce Plan doit être un outil vivant et quil sera donc amené à évoluer. A ce titre, le Groupe de Travail pourra assurer un suivi régulier de son avancement et je sais pouvoir compter sur la mobilisation de chacun dentre vous pour poursuivre et enrichir le travail initié et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Pour ma part, je tiens à vous assurer, une fois encore, de mon engagement personnel pour défendre ce mode de transport vertueux et incontournable aujourdhui dans la vie quotidienne des Français.
Nous voilà ainsi tous en selle pour réussir ce pari. De telles rencontres ont véritablement montré leur utilité et mériteraient dêtre renouvelées. J'appelle donc de mes voeux leur organisation à intervalles réguliers, par exemple tous les deux ans, et vous donne rendez-vous en 2014 afin de dresser un premier bilan des actions engagées.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 7 février 2012