Texte intégral
Q - Vous venez pour la première fois au Maroc en tant que chef de la diplomatie française à un moment où de profonds changements sopèrent dans ce pays avec la nomination dun gouvernement dirigé par le Parti Justice et Développement (PJD). Face à la nouvelle donne dans la région, vous avez résumé la doctrine de la France par la formule : «Confiance et vigilance». Comment se décline-t-elle dans le cas précis du Maroc ?
R - Lhistoire a créé entre la France et le Maroc une relation singulière, de grande intimité, et damitié, à laquelle nous sommes profondément attachés.
Jai effectivement caractérisé notre attitude vis-à-vis des bouleversements en cours au sud de la Méditerranée par ces deux mots : confiance dans tout ce quapporte la démocratie, vigilance dans le respect des droits de lHomme au nom même du respect des principes démocratiques.
Avec le Maroc, je peux dire quaujourdhui cest la confiance qui est à lordre du jour. Le Maroc a tout pour réussir : une population jeune, dynamique et travailleuse ; une situation géographique stratégique, aux confins de lEurope et de lAfrique, de lAtlantique et de la Méditerranée ; un système politique récemment adapté et modernisé, qui concilie tradition et modernité, ouverture et équilibre. Jai été le premier à saluer lambition réformatrice et visionnaire du Roi Mohammed VI qui a, très vite, pris en compte les dynamiques politiques et sociales à luvre dans son pays. La Constitution a été réformée en profondeur, des élections transparentes se sont déroulées, un nouveau gouvernement sest mis au travail dirigé par le chef du parti arrivé en tête aux élections. Tout cela se fait de manière apaisée. Pour tout dire, jai de ladmiration devant ce modèle marocain.
Q - Les Marocains attendent beaucoup de la France pour les accompagner dans leur transition démocratique, notamment par un soutien financier. Paris a plaidé pour que le Maroc intègre la liste des bénéficiaires du Partenariat de Deauville, Est-ce quil faut sattendre à des annonces chiffrées et précises ?
R - Lancé par la France dans le cadre de sa Présidence du G8, le Partenariat de Deauville vise à apporter une réponse à la hauteur des changements extraordinaires portés par le «printemps arabe». Tout ne va pas aussi vite que lon voudrait mais, notamment grâce à notre insistance, déjà 3,6 milliards deuros ont déjà été décaissés et investis dans le cadre de ce partenariat. Des projets concrets ont été identifiés dans les différents pays bénéficiaires : pour le Maroc, il sagit de projets daménagement du territoire et daide au développement rural.
Q - Dans le cadre strictement bilatéral, quel coup de pouce comptez-vous donner à la coopération franco-marocaine, et dans quels secteurs prioritaires pour lavenir ? La jeunesse, lemploi, la mobilité, par exemple ?
R - Le Maroc bénéficie de notre première enveloppe de coopération dans le monde, depuis longtemps et pour encore longtemps. Cest le pays où nous avons le plus vaste réseau détablissements culturels au monde. Ce sont les étudiants marocains qui constituent le premier contingent détudiants étrangers accueillis en France. Cette coopération tous azimuts repose sur un nouvel instrument, lInstitut français du Maroc, qui regroupe le service de coopération et daction culturelle de lambassade et lensemble des instituts français du Maroc. Cette nouvelle structure est le gage dune meilleure efficacité de nos actions. Dans ce cadre, nous allons lancer la deuxième «saison culturelle franco-marocaine» pour renouveler le succès de la première édition de 2011.
À lheure de ce quon a appelé le «printemps arabe», la France est plus que jamais impliquée dans le soutien au Maroc qui sest engagé dans de profondes réformes. Nos champs de coopération sont multiples, mais je veux citer deux priorités à destination de la jeunesse et de leur accès à lemploi : la coopération universitaire, éducative et linguistique, avec un accent nouveau mis sur la formation professionnelle, ainsi que la coopération pour la recherche.
Q - La région du Maghreb bouge et la France a salué «la dynamique en marche» sur la voie de lintégration maghrébine, mais celle-ci bute encore sur la question du Sahara et la fermeture des frontières maroco-algériennes. Quel est le message de la France à ses différents partenaires de la région pour concrétiser cette dynamique ?
R - Depuis longtemps, la France plaide auprès des pays du Maghreb, et auprès du Maroc et de lAlgérie en particulier, pour un renforcement de lUnion du Maghreb Arabe. Le «non Maghreb» coûte trop cher et, en ces temps de crise économique, lAfrique du Nord ne peut plus se payer le luxe dêtre divisée. LEurope, aussi, a besoin dun Maghreb fort et uni. La réunion des ministres des affaires étrangères de lUMA organisée à Rabat le 18 février a été un succès, que devrait prolonger le sommet des chefs dÉtat de lUMA qui pourrait se tenir en Tunisie au second semestre. Il y a un frémissement, cest incontestable : les choses avancent. Les esprits évoluent. Jai pu le constater à Rome, le 20 février, lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe des dix : il y régnait une atmosphère très positive, en particulier entre mes homologues maghrébins. Nous encourageons lintégration régionale. Mais nous ne nous immisçons pas.
Q - Votre visite intervient à la veille dun nouveau round de négociations informelles sur le Sahara, sous légide de lONU. La France soutient clairement le plan dautonomie marocain mais jusquici, aucun progrès na été enregistré de laveu de Christopher Ross lui-même. Que faut-il faire pour sortir de limpasse?
R - La position de la France na pas varié sur le Sahara occidental. Nous jugeons indispensable que les parties parviennent, dans le cadre de lONU, à une solution politique juste et durable. Et nous pensons toujours que le plan dautonomie marocain, qui est aujourdhui la seule proposition réaliste sur la table, constitue la base sérieuse et crédible dune solution. Il nous paraît également important que cette question continue à être traitée dans le cadre des Nations unies et quelle ne soit pas un obstacle dans le processus de rapprochement entre le Maroc et lAlgérie. Il me semble que cest la voie choisie par les dirigeants de ces deux pays. Nous ne pouvons que les encourager dans ce sens.
Q - Vous avez plaidé en faveur de laccord agricole Maroc-Union européenne, adopté au Parlement européen, mais le Maroc souhaite la conclusion daccords de libre-échange «complets et approfondis», notamment pour les services. Que dites-vous à lUnion européenne dont certains membres veulent bien dun accord de pêche, mais pas dautres ouvertures vers le Maroc ?
R - Pour la France, la relation entre lUnion européenne et le Maroc doit constituer un exemple et un modèle. Cest avec le Maroc que lUnion a signé un de ses plus anciens accords dassociation. Cest le Maroc, qui à ce jour, est le seul pays à bénéficier dun «statut avancé» parmi les partenaires méditerranéens de lUnion européenne. Les Européens sont aujourdhui prêts à aller plus loin. Nous avons proposé et obtenu en octobre dernier quun accord de libre-échange complet et approfondi puisse être négocié entre lUnion européenne et votre pays dès cette année et un mandat a été donné à la Commission européenne. Cest pour nous un élément primordial. Avec le Maroc, nous souhaitons quhormis les institutions, lUnion européenne puisse, à terme, tout partager. Dores et déjà laccord agricole, sur lequel jai tenu à intervenir devant le Parlement européen, voté à une très large majorité par les députés européens, constitue un premier pas important.
Je suis convaincu que nos partenaires européens veulent une ouverture avec le Maroc. Laccord de pêche que vous évoquez a constitué un cas despèce très particulier, mais nous avons obtenu quun nouveau mandat soit donné à la Commission européenne pour quun nouvel accord puisse être négocié le plus vite possible.
Q - La France a cédé à lUnion européenne la co-présidence Nord de lUnion pour la Méditerranée (UPM), dont le secrétariat général est confié au Marocain Fathallah Sijilmassi. Ne craignez-vous que ce désengagement de la France qui portait fortement le projet, signe la fin de cette institution et renvoie le Sud de la Méditerranée au classique multilatéralisme de Bruxelles ?
R - LUnion pour la Méditerranée est plus que jamais une priorité de la diplomatie française car cest une belle et bonne idée, qui a déjà porté ses fruits avec le lancement de projets concrets, en particulier au Maghreb. Je pense notamment aux autoroutes transmaghrébines ou au plan solaire méditerranéen.
Pour que lUpM se pérennise, pour quelle puisse trouver tous les financements nécessaires, il est important que lUnion européenne puisse y jouer un rôle majeur. Bien évidemment, la France continuera à jouer son rôle daiguillon, de proposition.
Le fait que le secrétariat général demeure marocain, après la promotion de M. Amrani, qui avait réalisé en quelques mois un travail remarquable, est un autre gage de durée et de succès, dautant que chacun connaît les qualités de M. Sijilmassi.
Q - Quel est lapport du Maroc, membre non permanent du Conseil de sécurité de lONU, aux efforts que vous ne cessez de mener pour mettre fin à la tragédie du peuple syrien ?
R - Cest un apport essentiel : le Maroc est le seul pays arabe membre du Conseil de sécurité. Je peux vous dire que la voix du Maroc est écoutée et respectée à New York. Le Maroc a ainsi été à la pointe des efforts de lécrasante majorité du Conseil pour adopter une résolution soutenant le plan de la Ligue arabe pour mettre un terme au conflit dramatique en Syrie. Le veto de deux membres permanents na pas permis à cette initiative daboutir.
La concertation franco-marocaine est permanente à New York. Notre souhait est de continuer à travailler étroitement ensemble, au Conseil de sécurité et dans les autres enceintes onusiennes, ainsi désormais quau sein du groupe des amis du peuple syrien. Notre concertation - qui dépasse dailleurs les seuls sujets liés au monde arabe - a comme toujours été étroite, confiante et efficace. Elle le demeurera.
Q - Quel rôle le Maroc pourrait-il jouer dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ?
R - Le développement du terrorisme dans la zone saharo-sahélienne est une préoccupation majeure pour tous les pays de la région comme pour la France, qui en a été victime à plusieurs reprises.
La menace constituée notamment par AQMI na pas diminué ces dernières années, bien au contraire.
Le Maroc peut et doit jouer un rôle essentiel dans toutes les initiatives régionales et multilatérales sur la sécurité au Sahel. Nous saluons la participation active du Maroc au groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme. Le Maroc a ainsi pu montrer son engagement et sa volonté de partager son expertise. Nous devons à présent poursuivre nos efforts tant sur le plan de la sécurité que du développement pour tarir les sources de recrutement des groupes terroristes.
Pour sa part, la France continuera dapporter une aide bilatérale pour promouvoir le développement économique et social de lensemble de la région. Au niveau multilatéral, la France sest mobilisée pour que lUnion européenne élabore une «stratégie pour la sécurité et le développement du Sahel».Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2012
R - Lhistoire a créé entre la France et le Maroc une relation singulière, de grande intimité, et damitié, à laquelle nous sommes profondément attachés.
Jai effectivement caractérisé notre attitude vis-à-vis des bouleversements en cours au sud de la Méditerranée par ces deux mots : confiance dans tout ce quapporte la démocratie, vigilance dans le respect des droits de lHomme au nom même du respect des principes démocratiques.
Avec le Maroc, je peux dire quaujourdhui cest la confiance qui est à lordre du jour. Le Maroc a tout pour réussir : une population jeune, dynamique et travailleuse ; une situation géographique stratégique, aux confins de lEurope et de lAfrique, de lAtlantique et de la Méditerranée ; un système politique récemment adapté et modernisé, qui concilie tradition et modernité, ouverture et équilibre. Jai été le premier à saluer lambition réformatrice et visionnaire du Roi Mohammed VI qui a, très vite, pris en compte les dynamiques politiques et sociales à luvre dans son pays. La Constitution a été réformée en profondeur, des élections transparentes se sont déroulées, un nouveau gouvernement sest mis au travail dirigé par le chef du parti arrivé en tête aux élections. Tout cela se fait de manière apaisée. Pour tout dire, jai de ladmiration devant ce modèle marocain.
Q - Les Marocains attendent beaucoup de la France pour les accompagner dans leur transition démocratique, notamment par un soutien financier. Paris a plaidé pour que le Maroc intègre la liste des bénéficiaires du Partenariat de Deauville, Est-ce quil faut sattendre à des annonces chiffrées et précises ?
R - Lancé par la France dans le cadre de sa Présidence du G8, le Partenariat de Deauville vise à apporter une réponse à la hauteur des changements extraordinaires portés par le «printemps arabe». Tout ne va pas aussi vite que lon voudrait mais, notamment grâce à notre insistance, déjà 3,6 milliards deuros ont déjà été décaissés et investis dans le cadre de ce partenariat. Des projets concrets ont été identifiés dans les différents pays bénéficiaires : pour le Maroc, il sagit de projets daménagement du territoire et daide au développement rural.
Q - Dans le cadre strictement bilatéral, quel coup de pouce comptez-vous donner à la coopération franco-marocaine, et dans quels secteurs prioritaires pour lavenir ? La jeunesse, lemploi, la mobilité, par exemple ?
R - Le Maroc bénéficie de notre première enveloppe de coopération dans le monde, depuis longtemps et pour encore longtemps. Cest le pays où nous avons le plus vaste réseau détablissements culturels au monde. Ce sont les étudiants marocains qui constituent le premier contingent détudiants étrangers accueillis en France. Cette coopération tous azimuts repose sur un nouvel instrument, lInstitut français du Maroc, qui regroupe le service de coopération et daction culturelle de lambassade et lensemble des instituts français du Maroc. Cette nouvelle structure est le gage dune meilleure efficacité de nos actions. Dans ce cadre, nous allons lancer la deuxième «saison culturelle franco-marocaine» pour renouveler le succès de la première édition de 2011.
À lheure de ce quon a appelé le «printemps arabe», la France est plus que jamais impliquée dans le soutien au Maroc qui sest engagé dans de profondes réformes. Nos champs de coopération sont multiples, mais je veux citer deux priorités à destination de la jeunesse et de leur accès à lemploi : la coopération universitaire, éducative et linguistique, avec un accent nouveau mis sur la formation professionnelle, ainsi que la coopération pour la recherche.
Q - La région du Maghreb bouge et la France a salué «la dynamique en marche» sur la voie de lintégration maghrébine, mais celle-ci bute encore sur la question du Sahara et la fermeture des frontières maroco-algériennes. Quel est le message de la France à ses différents partenaires de la région pour concrétiser cette dynamique ?
R - Depuis longtemps, la France plaide auprès des pays du Maghreb, et auprès du Maroc et de lAlgérie en particulier, pour un renforcement de lUnion du Maghreb Arabe. Le «non Maghreb» coûte trop cher et, en ces temps de crise économique, lAfrique du Nord ne peut plus se payer le luxe dêtre divisée. LEurope, aussi, a besoin dun Maghreb fort et uni. La réunion des ministres des affaires étrangères de lUMA organisée à Rabat le 18 février a été un succès, que devrait prolonger le sommet des chefs dÉtat de lUMA qui pourrait se tenir en Tunisie au second semestre. Il y a un frémissement, cest incontestable : les choses avancent. Les esprits évoluent. Jai pu le constater à Rome, le 20 février, lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe des dix : il y régnait une atmosphère très positive, en particulier entre mes homologues maghrébins. Nous encourageons lintégration régionale. Mais nous ne nous immisçons pas.
Q - Votre visite intervient à la veille dun nouveau round de négociations informelles sur le Sahara, sous légide de lONU. La France soutient clairement le plan dautonomie marocain mais jusquici, aucun progrès na été enregistré de laveu de Christopher Ross lui-même. Que faut-il faire pour sortir de limpasse?
R - La position de la France na pas varié sur le Sahara occidental. Nous jugeons indispensable que les parties parviennent, dans le cadre de lONU, à une solution politique juste et durable. Et nous pensons toujours que le plan dautonomie marocain, qui est aujourdhui la seule proposition réaliste sur la table, constitue la base sérieuse et crédible dune solution. Il nous paraît également important que cette question continue à être traitée dans le cadre des Nations unies et quelle ne soit pas un obstacle dans le processus de rapprochement entre le Maroc et lAlgérie. Il me semble que cest la voie choisie par les dirigeants de ces deux pays. Nous ne pouvons que les encourager dans ce sens.
Q - Vous avez plaidé en faveur de laccord agricole Maroc-Union européenne, adopté au Parlement européen, mais le Maroc souhaite la conclusion daccords de libre-échange «complets et approfondis», notamment pour les services. Que dites-vous à lUnion européenne dont certains membres veulent bien dun accord de pêche, mais pas dautres ouvertures vers le Maroc ?
R - Pour la France, la relation entre lUnion européenne et le Maroc doit constituer un exemple et un modèle. Cest avec le Maroc que lUnion a signé un de ses plus anciens accords dassociation. Cest le Maroc, qui à ce jour, est le seul pays à bénéficier dun «statut avancé» parmi les partenaires méditerranéens de lUnion européenne. Les Européens sont aujourdhui prêts à aller plus loin. Nous avons proposé et obtenu en octobre dernier quun accord de libre-échange complet et approfondi puisse être négocié entre lUnion européenne et votre pays dès cette année et un mandat a été donné à la Commission européenne. Cest pour nous un élément primordial. Avec le Maroc, nous souhaitons quhormis les institutions, lUnion européenne puisse, à terme, tout partager. Dores et déjà laccord agricole, sur lequel jai tenu à intervenir devant le Parlement européen, voté à une très large majorité par les députés européens, constitue un premier pas important.
Je suis convaincu que nos partenaires européens veulent une ouverture avec le Maroc. Laccord de pêche que vous évoquez a constitué un cas despèce très particulier, mais nous avons obtenu quun nouveau mandat soit donné à la Commission européenne pour quun nouvel accord puisse être négocié le plus vite possible.
Q - La France a cédé à lUnion européenne la co-présidence Nord de lUnion pour la Méditerranée (UPM), dont le secrétariat général est confié au Marocain Fathallah Sijilmassi. Ne craignez-vous que ce désengagement de la France qui portait fortement le projet, signe la fin de cette institution et renvoie le Sud de la Méditerranée au classique multilatéralisme de Bruxelles ?
R - LUnion pour la Méditerranée est plus que jamais une priorité de la diplomatie française car cest une belle et bonne idée, qui a déjà porté ses fruits avec le lancement de projets concrets, en particulier au Maghreb. Je pense notamment aux autoroutes transmaghrébines ou au plan solaire méditerranéen.
Pour que lUpM se pérennise, pour quelle puisse trouver tous les financements nécessaires, il est important que lUnion européenne puisse y jouer un rôle majeur. Bien évidemment, la France continuera à jouer son rôle daiguillon, de proposition.
Le fait que le secrétariat général demeure marocain, après la promotion de M. Amrani, qui avait réalisé en quelques mois un travail remarquable, est un autre gage de durée et de succès, dautant que chacun connaît les qualités de M. Sijilmassi.
Q - Quel est lapport du Maroc, membre non permanent du Conseil de sécurité de lONU, aux efforts que vous ne cessez de mener pour mettre fin à la tragédie du peuple syrien ?
R - Cest un apport essentiel : le Maroc est le seul pays arabe membre du Conseil de sécurité. Je peux vous dire que la voix du Maroc est écoutée et respectée à New York. Le Maroc a ainsi été à la pointe des efforts de lécrasante majorité du Conseil pour adopter une résolution soutenant le plan de la Ligue arabe pour mettre un terme au conflit dramatique en Syrie. Le veto de deux membres permanents na pas permis à cette initiative daboutir.
La concertation franco-marocaine est permanente à New York. Notre souhait est de continuer à travailler étroitement ensemble, au Conseil de sécurité et dans les autres enceintes onusiennes, ainsi désormais quau sein du groupe des amis du peuple syrien. Notre concertation - qui dépasse dailleurs les seuls sujets liés au monde arabe - a comme toujours été étroite, confiante et efficace. Elle le demeurera.
Q - Quel rôle le Maroc pourrait-il jouer dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ?
R - Le développement du terrorisme dans la zone saharo-sahélienne est une préoccupation majeure pour tous les pays de la région comme pour la France, qui en a été victime à plusieurs reprises.
La menace constituée notamment par AQMI na pas diminué ces dernières années, bien au contraire.
Le Maroc peut et doit jouer un rôle essentiel dans toutes les initiatives régionales et multilatérales sur la sécurité au Sahel. Nous saluons la participation active du Maroc au groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme. Le Maroc a ainsi pu montrer son engagement et sa volonté de partager son expertise. Nous devons à présent poursuivre nos efforts tant sur le plan de la sécurité que du développement pour tarir les sources de recrutement des groupes terroristes.
Pour sa part, la France continuera dapporter une aide bilatérale pour promouvoir le développement économique et social de lensemble de la région. Au niveau multilatéral, la France sest mobilisée pour que lUnion européenne élabore une «stratégie pour la sécurité et le développement du Sahel».Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2012