Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Mesdames et messieurs les députés,
Je tiens à vous remercier, Monsieur le Premier ministre, pour cette invitation qui est la marque dune considération particulière pour les parlementaires des outre-mer et, au-delà, pour les peuples quils représentent.
Mais, au-delà de la considération, ce rendez-vous inscrit les outre-mer au coeur de laction gouvernementale.
Cétait lhonneur du chef de lEtat François HOLLANDE davoir pris le soin de formuler des engagements précis et spécifiques en faveur des outre-mer, afin de leur donner toute leur place dans la République et dans son projet pour la France.
Cest aujourdhui votre responsabilité, Monsieur le Premier ministre, elle est engageante et dès votre nomination à la tête du gouvernement vous avez su créer les conditions pour traduire en actes concrets ces engagements. Ces engagements dont lambition est, ni plus ni moins, de retisser le lien de confiance entre la République et les outre-mer, lien passablement mis à mal durant les 10 dernières années.
Vous avez fait du ministère des Outre-mer un ministère de plein exercice et vous avez bien voulu proposer au chef de lEtat de men confier la charge.
Vous avez dans le même temps appuyé une demande ancienne des parlementaires des outre-mer pour quil y ait dans, chacun des ministères, un membre de cabinet chargé des questions ultramarines. Cest aujourdhui le cas dans la quasi-totalité des cabinets de mes collègues qui sont tous eux aussi, comme jaime à le dire, ministres des outre-mer, chacun pour ce qui relève de ses compétences.
Vous avez ensuite fixé trois priorités pour les Outre-mer dans votre déclaration de politique générale :
* la lutte contre le chômage
* une ambition nouvelle pour la jeunesse
* et la lutte contre la vie chère.
Et vous navez eu de cesse depuis le 16 mai de témoigner votre disponibilité, votre écoute et votre intérêt pour les dossiers et les problématiques ultramarines.
Je veux, très solennellement et très simplement, vous en remercier.
Et cest donc fort de cette confiance, armé dune feuille de route claire, que jai installé dans laction le ministère des Outre-mer ; mobilisé toutes ses ressources ; et fédéré toutes les énergies pour répondre aux priorités du gouvernement qui sont autant de défis qui simposent à nous.
Ces défis, nous avons cinq ans pour les relever. Nous avons donc la durée et pourtant, en réalité, le temps nous est compté. Cest pourquoi je me suis mis au travail sans attendre, avec lenthousiasme et le volontarisme que me connaissent - et me reconnaissent je crois - ceux des parlementaires qui ont été mes anciens collègues.
Le premier des défis, cest la lutte contre la vie chère. Et ce défi requiert du volontarisme, tant il apparaît nécessaire de bousculer les habitudes, de surmonter les résistances et de vaincre un certain conformisme.
Vous avez adressé un signal fort à nos compatriotes des outre-mer en me demandant de présenter, ce matin, une communication au Conseil des ministres fixant la stratégie du gouvernement sur cette question essentielle pour les outre-mer.
Elément clé de cette stratégie, un projet de loi est en cours délaboration afin de mettre à la disposition des autorités publiques de nouveaux outils de régulation adaptés aux outre-mer qui constituent des marchés particuliers, isolés et de petite taille.
Ce projet de loi que nous serons prêt à déposer dès la rentrée, nous voulons quil sattaque aux véritables causes de la vie chère, quil permette à lEtat, mais aussi aux collectivités territoriales dinstiller une belle dose de concurrence là où cela est nécessaire ; nous voulons quil donne davantage de pouvoir à lAutorité de la concurrence et quil permette aussi lémergence dun véritable contre-pouvoir consommateur.
La réforme proposée a ainsi pour objectif daméliorer la chaîne de formation des prix. Il sagit de changer dapproche en passant dune régulation aval des prix à une régulation amont des marchés de gros et de la chaîne logistique, pour recréer les conditions dune véritable concurrence sur les marchés de détail.
Ce mode de régulation, conforme au droit européen, incite efficacement les opérateurs économiques à sinscrire dans un fonctionnement concurrentiel des marchés favorable au consommateur.
La modification du cadre législatif applicable à loutre-mer est un préalable indispensable à ce changement de paradigme, la loi actuelle ne permet pas, en effet, aux pouvoirs publics dintervenir efficacement en amont sur la chaîne de formation des prix.
En somme, avec les contributions et le soutien indispensable de la représentation nationale, nous voulons que ce projet de loi réussisse là où dautres, avant nous, ne sont pas parvenus à combattre les écarts de prix injustifiés entre les outre-mer et lHexagone ; des écarts qui grèvent le pouvoir dachat des plus faibles et qui, nous le savons, ont des conséquences dommageables sur le développement de nos territoires.
Que lon ne sy trompe pas : la promotion dun nouveau modèle de développement solidaire des outre-mer passe notamment par une lutte résolue contre la vie chère.
La loi est une réponse, mais ce nest évidemment pas la seule.
Cest pourquoi, dès mon arrivée au ministère des outre-mer, jai aussi ouvert une large concertation avec plusieurs acteurs importants de la vie économique dans les outre-mer.
Cest pourquoi, également, le gouvernement sest assuré que plusieurs mesures prises en faveur du pouvoir dachat au niveau national soient appliquées dans les outre-mer. Cest le cas du décret dencadrement des loyers - qui concerne 11 unités urbaines outre-mer , mais aussi celui de la revalorisation du SMIC et celle de lallocation de rentrée scolaire, y compris à Mayotte.
Vous avez ainsi indiqué très clairement, Monsieur le Premier ministre, que votre gouvernement a pris la mesure des urgences outre-mer. Urgences en matière de vie chère et de pouvoir dachat, mais aussi urgences en matière déducation et de formation, doffre de soins, de construction de logements, de développement économique, de finances des collectivités locales, de lutte contre la délinquance ou encore de maîtrise des flux migratoires.
Je lai dit, le temps nous est compté, mais la méthode que vous avez définie est la bonne, faite de concertation étroite avec les autres ministres, les parlementaires, les élus locaux et les acteurs de la vie économique et sociale.
Jai été moi-même, longtemps, un parlementaire et je suis toujours un élu local. Je connais pour lavoir ressentie la frustration que peuvent susciter des décisions prises depuis Paris, sans avoir mobilisé lintelligence collective des territoires.
Le changement, cest dabord un changement de méthode, une autre façon de faire de la politique et de répondre aux problématiques parfois communes et parfois diverses des outre-mer.
Je le redis, nous sommes pleinement dans laction, déterminés à réussir le changement, tout en étant pleinement conscients de notre part deffort à conduire pour assurer le redressement du pays, dans la justice.
Cette justice grâce à laquelle les outre-mer seront acteurs du redressement en même temps quils en seront aussi les bénéficiaires.
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 30 juillet 2012
Monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement,
Mesdames et messieurs les sénateurs,
Mesdames et messieurs les députés,
Je tiens à vous remercier, Monsieur le Premier ministre, pour cette invitation qui est la marque dune considération particulière pour les parlementaires des outre-mer et, au-delà, pour les peuples quils représentent.
Mais, au-delà de la considération, ce rendez-vous inscrit les outre-mer au coeur de laction gouvernementale.
Cétait lhonneur du chef de lEtat François HOLLANDE davoir pris le soin de formuler des engagements précis et spécifiques en faveur des outre-mer, afin de leur donner toute leur place dans la République et dans son projet pour la France.
Cest aujourdhui votre responsabilité, Monsieur le Premier ministre, elle est engageante et dès votre nomination à la tête du gouvernement vous avez su créer les conditions pour traduire en actes concrets ces engagements. Ces engagements dont lambition est, ni plus ni moins, de retisser le lien de confiance entre la République et les outre-mer, lien passablement mis à mal durant les 10 dernières années.
Vous avez fait du ministère des Outre-mer un ministère de plein exercice et vous avez bien voulu proposer au chef de lEtat de men confier la charge.
Vous avez dans le même temps appuyé une demande ancienne des parlementaires des outre-mer pour quil y ait dans, chacun des ministères, un membre de cabinet chargé des questions ultramarines. Cest aujourdhui le cas dans la quasi-totalité des cabinets de mes collègues qui sont tous eux aussi, comme jaime à le dire, ministres des outre-mer, chacun pour ce qui relève de ses compétences.
Vous avez ensuite fixé trois priorités pour les Outre-mer dans votre déclaration de politique générale :
* la lutte contre le chômage
* une ambition nouvelle pour la jeunesse
* et la lutte contre la vie chère.
Et vous navez eu de cesse depuis le 16 mai de témoigner votre disponibilité, votre écoute et votre intérêt pour les dossiers et les problématiques ultramarines.
Je veux, très solennellement et très simplement, vous en remercier.
Et cest donc fort de cette confiance, armé dune feuille de route claire, que jai installé dans laction le ministère des Outre-mer ; mobilisé toutes ses ressources ; et fédéré toutes les énergies pour répondre aux priorités du gouvernement qui sont autant de défis qui simposent à nous.
Ces défis, nous avons cinq ans pour les relever. Nous avons donc la durée et pourtant, en réalité, le temps nous est compté. Cest pourquoi je me suis mis au travail sans attendre, avec lenthousiasme et le volontarisme que me connaissent - et me reconnaissent je crois - ceux des parlementaires qui ont été mes anciens collègues.
Le premier des défis, cest la lutte contre la vie chère. Et ce défi requiert du volontarisme, tant il apparaît nécessaire de bousculer les habitudes, de surmonter les résistances et de vaincre un certain conformisme.
Vous avez adressé un signal fort à nos compatriotes des outre-mer en me demandant de présenter, ce matin, une communication au Conseil des ministres fixant la stratégie du gouvernement sur cette question essentielle pour les outre-mer.
Elément clé de cette stratégie, un projet de loi est en cours délaboration afin de mettre à la disposition des autorités publiques de nouveaux outils de régulation adaptés aux outre-mer qui constituent des marchés particuliers, isolés et de petite taille.
Ce projet de loi que nous serons prêt à déposer dès la rentrée, nous voulons quil sattaque aux véritables causes de la vie chère, quil permette à lEtat, mais aussi aux collectivités territoriales dinstiller une belle dose de concurrence là où cela est nécessaire ; nous voulons quil donne davantage de pouvoir à lAutorité de la concurrence et quil permette aussi lémergence dun véritable contre-pouvoir consommateur.
La réforme proposée a ainsi pour objectif daméliorer la chaîne de formation des prix. Il sagit de changer dapproche en passant dune régulation aval des prix à une régulation amont des marchés de gros et de la chaîne logistique, pour recréer les conditions dune véritable concurrence sur les marchés de détail.
Ce mode de régulation, conforme au droit européen, incite efficacement les opérateurs économiques à sinscrire dans un fonctionnement concurrentiel des marchés favorable au consommateur.
La modification du cadre législatif applicable à loutre-mer est un préalable indispensable à ce changement de paradigme, la loi actuelle ne permet pas, en effet, aux pouvoirs publics dintervenir efficacement en amont sur la chaîne de formation des prix.
En somme, avec les contributions et le soutien indispensable de la représentation nationale, nous voulons que ce projet de loi réussisse là où dautres, avant nous, ne sont pas parvenus à combattre les écarts de prix injustifiés entre les outre-mer et lHexagone ; des écarts qui grèvent le pouvoir dachat des plus faibles et qui, nous le savons, ont des conséquences dommageables sur le développement de nos territoires.
Que lon ne sy trompe pas : la promotion dun nouveau modèle de développement solidaire des outre-mer passe notamment par une lutte résolue contre la vie chère.
La loi est une réponse, mais ce nest évidemment pas la seule.
Cest pourquoi, dès mon arrivée au ministère des outre-mer, jai aussi ouvert une large concertation avec plusieurs acteurs importants de la vie économique dans les outre-mer.
Cest pourquoi, également, le gouvernement sest assuré que plusieurs mesures prises en faveur du pouvoir dachat au niveau national soient appliquées dans les outre-mer. Cest le cas du décret dencadrement des loyers - qui concerne 11 unités urbaines outre-mer , mais aussi celui de la revalorisation du SMIC et celle de lallocation de rentrée scolaire, y compris à Mayotte.
Vous avez ainsi indiqué très clairement, Monsieur le Premier ministre, que votre gouvernement a pris la mesure des urgences outre-mer. Urgences en matière de vie chère et de pouvoir dachat, mais aussi urgences en matière déducation et de formation, doffre de soins, de construction de logements, de développement économique, de finances des collectivités locales, de lutte contre la délinquance ou encore de maîtrise des flux migratoires.
Je lai dit, le temps nous est compté, mais la méthode que vous avez définie est la bonne, faite de concertation étroite avec les autres ministres, les parlementaires, les élus locaux et les acteurs de la vie économique et sociale.
Jai été moi-même, longtemps, un parlementaire et je suis toujours un élu local. Je connais pour lavoir ressentie la frustration que peuvent susciter des décisions prises depuis Paris, sans avoir mobilisé lintelligence collective des territoires.
Le changement, cest dabord un changement de méthode, une autre façon de faire de la politique et de répondre aux problématiques parfois communes et parfois diverses des outre-mer.
Je le redis, nous sommes pleinement dans laction, déterminés à réussir le changement, tout en étant pleinement conscients de notre part deffort à conduire pour assurer le redressement du pays, dans la justice.
Cette justice grâce à laquelle les outre-mer seront acteurs du redressement en même temps quils en seront aussi les bénéficiaires.
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 30 juillet 2012