Texte intégral
Monsieur le Président, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs,
Je ne puis être présent parmi vous à Esteville en ce jour célébrant le centième anniversaire de la naissance de labbé Pierre. Je souhaite, au travers de ce message, massocier à lhommage qui lui est rendu aujourdhui.
Henri Grouès était connu de tous les Français sous le nom dabbé Pierre ; il est resté pendant de nombreuses années leur personnalité préférée, distinction quil na certainement jamais recherchée, mais quil a accueillie sans doute avec joie car elle servait la cause des plus démunis.
Il a été un homme aux engagements multiples, et lon pourrait se perdre dans les hommages :
A lhomme de foi qui est entré en vocation dès son plus jeune âge.
Au résistant intrépide, qui sauva la vie de nombreux enfants juifs, et qui reçut la croix de guerre avec palmes.
Au représentant du peuple, élu deux fois à lassemblée constituante puis à la chambre des députés.
A la voix qui, sur Radio Luxembourg, lança un cri le 1er février 1954, commençant par ces mots terribles : « Mes amis, au secours...Une femme vient de mourir gelée cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol ». Le problème des mal-logés fit alors irruption dans tous les foyers.
Mais aussi, et tout particulièrement en ce jour, notre gratitude va à lhomme qui sest dressé contre la misère, et que les communautés quil a fondées avec Lucie Coutaz appelaient « père ». Il a donné un visage à la bonté et à la charité, qui commence par lentraide et se prolonge par le don. Il a rassemblé au-delà de tous les clivages politiques ou religieux.
Le point commun de tous ces engagements, leur cohérence, leur force même, est à trouver dans cette conviction, essentielle de labbé Pierre : la société dans son ensemble mais aussi chacun dentre nous, quil soit riche ou pauvre, ne doit jamais se résigner à voir ses semblables être abandonnés au bord du chemin.
Avec son énergie immense, et malgré ses problèmes de santé, labbé Pierre a réuni des compagnons et construit des cathédrales. Ce ne sont pas des cathédrales de pierre blanche mais des cathédrales de fraternité, bâties à hauteur dhomme.
Je souhaite ici saluer le travail et lengagement quotidien des communautés Emmaüs, au service des plus pauvres et des plus fragiles.
Labbé Pierre, en tant quélu, puis dans son rôle daiguillon, a constamment alerté les responsables politiques. Son message de générosité et dhumanité doit nous animer, nous qui avons reçu lhonneur et la responsabilité de servir notre pays.
Mon expérience et mon action en tant quélu, maire dune grande ville, men ont convaincu : il ny a pas de progrès sans progrès social et pas davenir sans solidarité.
Le logement était le grand combat de labbé Pierre. Il reste celui de la fondation Abbé Pierre, qui fait de nombreuses propositions, et dont François Hollande, alors candidat, a signé la Charte.
Le logement, cest une priorité du président de la République et du gouvernement, avec lobjectif de construction de 150 000 logements sociaux par an. Notre combat, cest celui du droit au logement pour tous.
La pauvreté est la pire des injustices, car elle na rien de naturel. Elle est un fait social. Elle nest pas une fatalité, et pourtant elle ne recule plus depuis 10 ans.
La lutte contre la pauvreté est le plus noble des combats, et le président de la République et moi-même allons lengager. A lautomne, jorganiserai une conférence sur la pauvreté, prélude à ladoption au début de lannée 2013 dun plan de lutte contre les exclusions.
Emmaüs, je nen doute pas, y sera présent pour y faire retentir la voix de labbé Pierre.
Mesdames, Messieurs, soyez assurés que le gouvernement que je dirige et moi-même serons animés de la même volonté que celle exprimée par labbé Pierre à lhiver 1954 : « la volonté de rendre impossible que cela dure. »
source http://www.gouvernement.fr, le 6 août 2012
Je ne puis être présent parmi vous à Esteville en ce jour célébrant le centième anniversaire de la naissance de labbé Pierre. Je souhaite, au travers de ce message, massocier à lhommage qui lui est rendu aujourdhui.
Henri Grouès était connu de tous les Français sous le nom dabbé Pierre ; il est resté pendant de nombreuses années leur personnalité préférée, distinction quil na certainement jamais recherchée, mais quil a accueillie sans doute avec joie car elle servait la cause des plus démunis.
Il a été un homme aux engagements multiples, et lon pourrait se perdre dans les hommages :
A lhomme de foi qui est entré en vocation dès son plus jeune âge.
Au résistant intrépide, qui sauva la vie de nombreux enfants juifs, et qui reçut la croix de guerre avec palmes.
Au représentant du peuple, élu deux fois à lassemblée constituante puis à la chambre des députés.
A la voix qui, sur Radio Luxembourg, lança un cri le 1er février 1954, commençant par ces mots terribles : « Mes amis, au secours...Une femme vient de mourir gelée cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol ». Le problème des mal-logés fit alors irruption dans tous les foyers.
Mais aussi, et tout particulièrement en ce jour, notre gratitude va à lhomme qui sest dressé contre la misère, et que les communautés quil a fondées avec Lucie Coutaz appelaient « père ». Il a donné un visage à la bonté et à la charité, qui commence par lentraide et se prolonge par le don. Il a rassemblé au-delà de tous les clivages politiques ou religieux.
Le point commun de tous ces engagements, leur cohérence, leur force même, est à trouver dans cette conviction, essentielle de labbé Pierre : la société dans son ensemble mais aussi chacun dentre nous, quil soit riche ou pauvre, ne doit jamais se résigner à voir ses semblables être abandonnés au bord du chemin.
Avec son énergie immense, et malgré ses problèmes de santé, labbé Pierre a réuni des compagnons et construit des cathédrales. Ce ne sont pas des cathédrales de pierre blanche mais des cathédrales de fraternité, bâties à hauteur dhomme.
Je souhaite ici saluer le travail et lengagement quotidien des communautés Emmaüs, au service des plus pauvres et des plus fragiles.
Labbé Pierre, en tant quélu, puis dans son rôle daiguillon, a constamment alerté les responsables politiques. Son message de générosité et dhumanité doit nous animer, nous qui avons reçu lhonneur et la responsabilité de servir notre pays.
Mon expérience et mon action en tant quélu, maire dune grande ville, men ont convaincu : il ny a pas de progrès sans progrès social et pas davenir sans solidarité.
Le logement était le grand combat de labbé Pierre. Il reste celui de la fondation Abbé Pierre, qui fait de nombreuses propositions, et dont François Hollande, alors candidat, a signé la Charte.
Le logement, cest une priorité du président de la République et du gouvernement, avec lobjectif de construction de 150 000 logements sociaux par an. Notre combat, cest celui du droit au logement pour tous.
La pauvreté est la pire des injustices, car elle na rien de naturel. Elle est un fait social. Elle nest pas une fatalité, et pourtant elle ne recule plus depuis 10 ans.
La lutte contre la pauvreté est le plus noble des combats, et le président de la République et moi-même allons lengager. A lautomne, jorganiserai une conférence sur la pauvreté, prélude à ladoption au début de lannée 2013 dun plan de lutte contre les exclusions.
Emmaüs, je nen doute pas, y sera présent pour y faire retentir la voix de labbé Pierre.
Mesdames, Messieurs, soyez assurés que le gouvernement que je dirige et moi-même serons animés de la même volonté que celle exprimée par labbé Pierre à lhiver 1954 : « la volonté de rendre impossible que cela dure. »
source http://www.gouvernement.fr, le 6 août 2012