Texte intégral
D'abord merci d'être là pour cette journée, c'est ça, de travail... Deux jours ! C'est la fête alors. Deux jours de travail, sur des sujets importants. Le premier point que je voudrais faire avec vous, c'est plutôt d'abord un constat, un constat politique sur ce que je ressens être la problématique globale sur la question des territoires, et la manière dont on doit l'aborder. Et puis deuxièmement traiter après des questions qui sont peut-être plus techniques et en même temps rester quand même sur les grands objectifs qui seront ceux du ministère de l'Agriculture et du ministre de l'agriculture.
Le premier point, c'est les territoires. L'élection présidentielle a été marquée par la victoire de François HOLLANDE, donc je ne vais pas ici m'en plaindre, mais elle a été marquée par un premier tour qui politiquement a vu une progression d'un vote d'extrême droite dans beaucoup d'endroits du monde rural, et du péri rural, péri urbain. On peut considérer que c'est un déplacement de population, c'est ce qu'évoque le CEVIPOF en disant eux qui quittent la ville et qui vont un peu plus loin, et qui pouvaient voter avant de cette manière, votent maintenant dans le périurbain, dans le péri-rural. Moi j'y vois deux éléments. D'abord le premier c'est que il y a un impensé du périurbain, péri-rural aujourd'hui. Il y a une population qui s'est transférée, souvent avec l'idée que quitter la ville, c'était ou une contrainte liée au prix de l'immobilier ou un choix, mais au bout du compte on n'a pas été capable de mettre en place là où ces personnes se sont déplacées des éléments de politique qui permettent de les accueillir.
Deuxième point majeur pour moi aussi, c'est que le monde rural plus largement se sent ou abandonné, ou alors dépassé par l'évolution de la société de manière plus générale, ce qui fait que ça suscite des votes de rejets. Et ça moi je l'ai constaté pendant tous mes déplacements, à la campagne, j'en ai fait énormément. Et je pense qu'il y a là, là-dessus, une réflexion politique à avoir majeure. Je fais souvent cette réflexion, je vous la livre comme ça, histoire d'alimenter le débat : les affiches à la présidentielles sont assez symptomatiques du fait qu'il y a une partie de ce qui est la représentation géographique de la France qui disparaît. Je l'ai constaté avec celle de François HOLLANDE où on met un paysage. Il n'y a pas derrière ce paysage des habitations, des bourgs. Je ne parle pas de l'affiche de notre adversaire. C'était la mer, donc pour le coup ! Et même si je remonte à 2007, c'était là aussi un paysage avec quelques arbres, alors que si je fais référence à celle de MITTERRAND avec son bourg et son clocher, il y avait une représentation. Et je crois qu'on est en train d'occulter une partie de la représentation de notre territoire ce qui fait que ça se ressent chez ceux qui regardent tout ça, et qui ont l'impression que on ne parle plus d'eux, qu'il n'y a plus dans le discours général de messages qui sont envoyés à tout une frange de la population. Donc je pense qu'il y a un travail à faire, énorme. Et le ministère et moi-même on va commencer aussi à faire ce travail. Je vais organiser des déplacements autour de l'idée qu'il y a des centres bourgs et que c'est important de les valoriser à nouveau. Moi je me souviens les débats qu'il y avait eus avec JOXE sur l'intercommunalité, la place des centres bourgs, les chefs lieux de cantons. Tout ça, ça a été abandonné. Qu'est-ce qu'on en fait ? Pourtant ça existe. Il y a des choses qui s'y passe, mais c'est plus dans la valorisation de ce qui se passe qu'il va falloir travailler, que dans l'idée que il n'y aurait rien de fait. Mais on n'en parle plus, on n'en parle pas. Et moi je suis là très attaché à faire en sorte qu'avec la question de l'agriculture il y ait une dimension sur les territoires ruraux, et je dis ruraux et périurbains. Ou j'appelle ça même pour certains péri-ruraux, c'est-à-dire qu'on est à la frange d'un côté de la proximité de l'urbain, de la ville, et en même temps on peut toucher aussi la partie du rural. Il y a donc là une réflexion majeure à faire. Et de messages et de la représentation à redonner. Et c'est pour ça qu'on va organiser des déplacements, le premier ce sera dans le Gard, et je prendrai soin de passer du temps dans les centres bourgs, de rencontrer du monde dans les centres bourgs, pour essayer de montrer qu'il y a là un enjeu politique pour redonner et de la représentation à ces territoires et surtout de l'espoir à ces territoires parce que c'est ça et se montrer qu'il n'y a pas de déconnexion.
J'en viens à la deuxième réflexion qui pour moi est essentielle, et c'est pour ça que ça rejoint toutes les thématiques leaders GAL. C'est l'idée qu'on a trop longtemps parlé de l'aménagement du territoire, et pas assez de la socialisation du territoire. Je pense qu'on est arrivé au but de l'aménagement du territoire pour parler clair. Il y a des infrastructures routières, ferroviaires, il y a des choses encore à faire bien sûr. Il y a les salles, il y a les éléments qui peuvent être comment dirais-je de l'aménagement d'un certain nombre de bourgs, de centres bourgs, mais je crois que parler d'une politique d'aménagement du territoire aujourd'hui ça me paraît très limité. Limité à une question qui consiste à dire quelles sont les structures qu'on met en place. Moi je pense qu'il vaut mieux parler de socialisation des territoires. En tous cas socialiser les gens qui sont sur les territoires, parce que la vraie problématique, et le vrai problème qu'il peut être posé demain c'est que des gens se sentent exclus. Ca vaut pour la banlieue d'ailleurs. Comme dans le rural, comme dans le périurbain, comme dans le péri-rural, c'est quand on a l'impression de ne plus être vraiment connecté avec ce qui se passe autour. Que là il y a le sentiment d'exclusion et que ce sentiment d'exclusion fini par conduire à des postures politiques qui ont des risques pour l'avenir. Et en tous cas, c'est révélateur d'un doute sur l'avenir. Il faut quand même répondre, on ne peut pas laisser cette situation comme ça. Donc la question de la socialisation des territoires, moi, me paraît un élément essentiel. Ca passe par des éléments d'infrastructures bien sûr, mais des éléments aussi de connexions culturelles. Et là il y a une vraie réflexion à avoir. Tout ce qui est larges bandes, réseaux, tout ça, c'est des éléments qu'il faut qu'on remette en perspective, qu'on travaille vraiment sur les réseaux. Et c'est pour ça que vous, tous ceux qui portez dans le cadre leaders, au travers des GAL, cette dynamique qui consiste à penser le territoire autour de projets et pas uniquement autour d'infrastructures, ça me parait et c'est pour ça que je l'ai défendu depuis si longtemps être l'enjeu de cette politique nouvelle qu'il faut mettre en place. Et c'est pour ça qu'il faudra faire tous les efforts nécessaires pour favoriser cette politique, cette idée qu'on est bien dans ne dynamique de projets. Qu'on n'est pas simplement dans une dynamique de gestion ponctuelle ou factuelle de sujets. C'est les dynamiques projets qui sont importantes. Et donc votre rôle dans ce cadre-là moi ça me paraît être très important. Donc il faut à la fois au niveau européen préserver les outils, ça ne fait pas toujours gagner, sachant que dans le contexte dans lequel on est on peu se poser un certain nombre de questions. Et puis deuxièmement au niveau national, et je verrais à faire en sorte de travailler avec le ministère de l'Egalité des territoires, au niveau national de continuer à favoriser ces politiques de socialisation au travers des dynamiques que vous êtes capables de créer sur le terrain. C'est ça moi qui me paraît être l'élément important.
Au travers alors des fonds FEDER, FEADER, la tuyauterie elle vient ensuite. Ce qu'il faut c'est qu'on crée l'impulsion, c'est qu'on passe le message. C'est qu'on montre qu'on s'y intéresse. Moi je vois partout où il y a de la dynamique de ce côté-là, ça bouge. On a des objectifs avec des choses importantes d'ailleurs à faire entre l'agricole, proprement dit, et puis tout ce qui tourne autour. La manière dont on gère les dynamiques de pays, la manière dont on gère cette socialisation des territoires que j'évoquais tout à l'heure, comment on va réintégrer les réseaux, comment dans ces réseaux on place les questions culturelles et comment on fait jouer aussi aux centres bourgs, ou aux intercommunalités un rôle peut-être plus fort encore que celui qu'il a aujourd'hui. Ca c'est des questions qu'il faut qu'on se pose. Ca c'est un travail qu'il faut qu'on engage. C'est ça qui me paraît moi être important, et c'était le message que je voulais vous faire passer ce matin, au-delà de toutes les questions après que vous allez vous discuter, ou dont vous avez déjà discuté ce matin, qui vont être des éléments techniques, les freins qui peuvent être rencontrés ici ou là. Donc il est important que vous fassiez remonter là, maintenant et rapidement ce qu'il vous semble nécessaire de changer pour qu'on aille plus fort encore dans cette logique de socialisation de territoire et qu'on fasse en sorte que tout ce qui peut être des éléments qui réduisent ou qui amoindrissent cette capacité, soient le mieux possible réglés. Alors je sais qu'il y avait eu quelques études déjà de faites, que l'administration a fait quelques progrès, mais il ne faut jamais s'arrêter dans le progrès en particulier. Il faut toujours poursuivre. Et ce d'autant qu'on a là un enjeu, je le disais, politique, au sens où il y a besoin de recréer du lien, il y a besoin de montrer à des populations que elles ne sont ni oubliées, premier point... Que deuxièmement la question de la solidarité vaut pour elles comme pour les autres, parce qu'elles ont tendance à confondre l'idée d'une solidarité qui serait d'abord un assistanat pour d'autres, et pas pour elles, et ça c'est aux. Quatrième point, il y a une question de la pauvreté dans le monde rural aujourd'hui qui devient un vrai sujet sur lequel il faut qu'on travaille, parce que ça, ça devient vraiment problématique. Et puis il y a toutes cette question que j'évoquais tout à l'heure, c'est d'ailleurs le fait qu'on se sente dans la société culturellement, qu'il n'y ait pas de coupures. Ca c'est quatre points sur lesquels il va falloir travailler. Et je pense que les projets leaders et votre expérience, les capacités qu'on a à tirer comme ça des projets en mettant en relation des acteurs qui sont différents, c'est ça qui pour moi est l'enjeu des dix ans qui viennent sur ces questions-là. Plus de socialisation que d'aménagement, plus de cohérence que de distanciation ou que de division, plus de liens au but du compte que de division. C'est ça qui est l'enjeu, c'est comment on crée de la fluidité en fait entre les territoires, comment on évite les coupures entre les territoires... Et je pense que là les projets leaders, les GAL Ils ont un rôle essentiel.
Voilà moi ce que je voulais vous dire ce matin. Je ne vais pas tirer le discours plus longtemps. Je veux simplement qu'on ait ensemble une relation de confiance, qu'on ait des rendez-vous qui soient réguliers, qu'on puisse faire le point sur l'ensemble des sujets. C'est ça qui me paraît être l'objet de ma présence ce matin et surtout de l'engagement que je dois prendre vis à vis de vous pour la suite. On est dans un contexte budgétaire vous le savez qui ne sera pas facile, donc il faudra qu'on soit le plus innovant possible.
Et c'est Pourquoi toutes ces réunions qui permettent d'échanger des expériences qui permettent de montrer ce qui peut être une règle, ou ce qui a marché pourrait être étendu ensuite à d'autres. Ca me paraît être des éléments importants d'une bonne politique. Et donc je compte sur votre coopération et je vous assure de notre collaboration. Voilà ce que je voulais vous dire ce matin et en vous souhaitant alors deux jours de travail, et il faut qu'ils soient fructueux et au bout du compte il y aura des actes, j'espère. Vous avez là Luc, qui est présent, qui suivre toutes ces questions pour moi. Il faut faire remonter les éléments, et qu'on puisse se redonner un rendez-vous alors là plus technique peut-être sur ce qui va ressortir de vos travaux pour pouvoir avancer ensuite sur la mise en oeuvre de ce que je viens de dire, ce qui me paraît être en tous cas l'objectif que je me fixe. Et on aura à discuter aussi bien entendu avec le ministère de l'Egalité des territoires. J'aurais à prendre contact avec Cécile DUFLOT. Mais je lui ai déjà dit que pour moi les programmes leaders, les GAL, c'était un élément important de ce qui devait permettre au bout du compte, parce que c'est ça l'objectif, une égalité des territoires, une égalité surtout dans la perception que les gens en ont. Et donc je lui ferai part de mon message et puis on fera en sorte de là aussi coordonner l'action de ces deux ministères. Voilà en tous cas, en vous remerciant d'être venu et en vous souhaitant surtout un bon travail. Je vous ai un peu perturbés ce matin. Je l'ai bien compris. Le silence de l'accueil a été à la hauteur de la surprise. Donc j'espère simplement de ne pas vous avoir trop effrayés, et de vous avoir au contraire encouragés. Merci en tous cas.
Source http://www.leaderfrance.fr, le 9 août 2012
Le premier point, c'est les territoires. L'élection présidentielle a été marquée par la victoire de François HOLLANDE, donc je ne vais pas ici m'en plaindre, mais elle a été marquée par un premier tour qui politiquement a vu une progression d'un vote d'extrême droite dans beaucoup d'endroits du monde rural, et du péri rural, péri urbain. On peut considérer que c'est un déplacement de population, c'est ce qu'évoque le CEVIPOF en disant eux qui quittent la ville et qui vont un peu plus loin, et qui pouvaient voter avant de cette manière, votent maintenant dans le périurbain, dans le péri-rural. Moi j'y vois deux éléments. D'abord le premier c'est que il y a un impensé du périurbain, péri-rural aujourd'hui. Il y a une population qui s'est transférée, souvent avec l'idée que quitter la ville, c'était ou une contrainte liée au prix de l'immobilier ou un choix, mais au bout du compte on n'a pas été capable de mettre en place là où ces personnes se sont déplacées des éléments de politique qui permettent de les accueillir.
Deuxième point majeur pour moi aussi, c'est que le monde rural plus largement se sent ou abandonné, ou alors dépassé par l'évolution de la société de manière plus générale, ce qui fait que ça suscite des votes de rejets. Et ça moi je l'ai constaté pendant tous mes déplacements, à la campagne, j'en ai fait énormément. Et je pense qu'il y a là, là-dessus, une réflexion politique à avoir majeure. Je fais souvent cette réflexion, je vous la livre comme ça, histoire d'alimenter le débat : les affiches à la présidentielles sont assez symptomatiques du fait qu'il y a une partie de ce qui est la représentation géographique de la France qui disparaît. Je l'ai constaté avec celle de François HOLLANDE où on met un paysage. Il n'y a pas derrière ce paysage des habitations, des bourgs. Je ne parle pas de l'affiche de notre adversaire. C'était la mer, donc pour le coup ! Et même si je remonte à 2007, c'était là aussi un paysage avec quelques arbres, alors que si je fais référence à celle de MITTERRAND avec son bourg et son clocher, il y avait une représentation. Et je crois qu'on est en train d'occulter une partie de la représentation de notre territoire ce qui fait que ça se ressent chez ceux qui regardent tout ça, et qui ont l'impression que on ne parle plus d'eux, qu'il n'y a plus dans le discours général de messages qui sont envoyés à tout une frange de la population. Donc je pense qu'il y a un travail à faire, énorme. Et le ministère et moi-même on va commencer aussi à faire ce travail. Je vais organiser des déplacements autour de l'idée qu'il y a des centres bourgs et que c'est important de les valoriser à nouveau. Moi je me souviens les débats qu'il y avait eus avec JOXE sur l'intercommunalité, la place des centres bourgs, les chefs lieux de cantons. Tout ça, ça a été abandonné. Qu'est-ce qu'on en fait ? Pourtant ça existe. Il y a des choses qui s'y passe, mais c'est plus dans la valorisation de ce qui se passe qu'il va falloir travailler, que dans l'idée que il n'y aurait rien de fait. Mais on n'en parle plus, on n'en parle pas. Et moi je suis là très attaché à faire en sorte qu'avec la question de l'agriculture il y ait une dimension sur les territoires ruraux, et je dis ruraux et périurbains. Ou j'appelle ça même pour certains péri-ruraux, c'est-à-dire qu'on est à la frange d'un côté de la proximité de l'urbain, de la ville, et en même temps on peut toucher aussi la partie du rural. Il y a donc là une réflexion majeure à faire. Et de messages et de la représentation à redonner. Et c'est pour ça qu'on va organiser des déplacements, le premier ce sera dans le Gard, et je prendrai soin de passer du temps dans les centres bourgs, de rencontrer du monde dans les centres bourgs, pour essayer de montrer qu'il y a là un enjeu politique pour redonner et de la représentation à ces territoires et surtout de l'espoir à ces territoires parce que c'est ça et se montrer qu'il n'y a pas de déconnexion.
J'en viens à la deuxième réflexion qui pour moi est essentielle, et c'est pour ça que ça rejoint toutes les thématiques leaders GAL. C'est l'idée qu'on a trop longtemps parlé de l'aménagement du territoire, et pas assez de la socialisation du territoire. Je pense qu'on est arrivé au but de l'aménagement du territoire pour parler clair. Il y a des infrastructures routières, ferroviaires, il y a des choses encore à faire bien sûr. Il y a les salles, il y a les éléments qui peuvent être comment dirais-je de l'aménagement d'un certain nombre de bourgs, de centres bourgs, mais je crois que parler d'une politique d'aménagement du territoire aujourd'hui ça me paraît très limité. Limité à une question qui consiste à dire quelles sont les structures qu'on met en place. Moi je pense qu'il vaut mieux parler de socialisation des territoires. En tous cas socialiser les gens qui sont sur les territoires, parce que la vraie problématique, et le vrai problème qu'il peut être posé demain c'est que des gens se sentent exclus. Ca vaut pour la banlieue d'ailleurs. Comme dans le rural, comme dans le périurbain, comme dans le péri-rural, c'est quand on a l'impression de ne plus être vraiment connecté avec ce qui se passe autour. Que là il y a le sentiment d'exclusion et que ce sentiment d'exclusion fini par conduire à des postures politiques qui ont des risques pour l'avenir. Et en tous cas, c'est révélateur d'un doute sur l'avenir. Il faut quand même répondre, on ne peut pas laisser cette situation comme ça. Donc la question de la socialisation des territoires, moi, me paraît un élément essentiel. Ca passe par des éléments d'infrastructures bien sûr, mais des éléments aussi de connexions culturelles. Et là il y a une vraie réflexion à avoir. Tout ce qui est larges bandes, réseaux, tout ça, c'est des éléments qu'il faut qu'on remette en perspective, qu'on travaille vraiment sur les réseaux. Et c'est pour ça que vous, tous ceux qui portez dans le cadre leaders, au travers des GAL, cette dynamique qui consiste à penser le territoire autour de projets et pas uniquement autour d'infrastructures, ça me parait et c'est pour ça que je l'ai défendu depuis si longtemps être l'enjeu de cette politique nouvelle qu'il faut mettre en place. Et c'est pour ça qu'il faudra faire tous les efforts nécessaires pour favoriser cette politique, cette idée qu'on est bien dans ne dynamique de projets. Qu'on n'est pas simplement dans une dynamique de gestion ponctuelle ou factuelle de sujets. C'est les dynamiques projets qui sont importantes. Et donc votre rôle dans ce cadre-là moi ça me paraît être très important. Donc il faut à la fois au niveau européen préserver les outils, ça ne fait pas toujours gagner, sachant que dans le contexte dans lequel on est on peu se poser un certain nombre de questions. Et puis deuxièmement au niveau national, et je verrais à faire en sorte de travailler avec le ministère de l'Egalité des territoires, au niveau national de continuer à favoriser ces politiques de socialisation au travers des dynamiques que vous êtes capables de créer sur le terrain. C'est ça moi qui me paraît être l'élément important.
Au travers alors des fonds FEDER, FEADER, la tuyauterie elle vient ensuite. Ce qu'il faut c'est qu'on crée l'impulsion, c'est qu'on passe le message. C'est qu'on montre qu'on s'y intéresse. Moi je vois partout où il y a de la dynamique de ce côté-là, ça bouge. On a des objectifs avec des choses importantes d'ailleurs à faire entre l'agricole, proprement dit, et puis tout ce qui tourne autour. La manière dont on gère les dynamiques de pays, la manière dont on gère cette socialisation des territoires que j'évoquais tout à l'heure, comment on va réintégrer les réseaux, comment dans ces réseaux on place les questions culturelles et comment on fait jouer aussi aux centres bourgs, ou aux intercommunalités un rôle peut-être plus fort encore que celui qu'il a aujourd'hui. Ca c'est des questions qu'il faut qu'on se pose. Ca c'est un travail qu'il faut qu'on engage. C'est ça qui me paraît moi être important, et c'était le message que je voulais vous faire passer ce matin, au-delà de toutes les questions après que vous allez vous discuter, ou dont vous avez déjà discuté ce matin, qui vont être des éléments techniques, les freins qui peuvent être rencontrés ici ou là. Donc il est important que vous fassiez remonter là, maintenant et rapidement ce qu'il vous semble nécessaire de changer pour qu'on aille plus fort encore dans cette logique de socialisation de territoire et qu'on fasse en sorte que tout ce qui peut être des éléments qui réduisent ou qui amoindrissent cette capacité, soient le mieux possible réglés. Alors je sais qu'il y avait eu quelques études déjà de faites, que l'administration a fait quelques progrès, mais il ne faut jamais s'arrêter dans le progrès en particulier. Il faut toujours poursuivre. Et ce d'autant qu'on a là un enjeu, je le disais, politique, au sens où il y a besoin de recréer du lien, il y a besoin de montrer à des populations que elles ne sont ni oubliées, premier point... Que deuxièmement la question de la solidarité vaut pour elles comme pour les autres, parce qu'elles ont tendance à confondre l'idée d'une solidarité qui serait d'abord un assistanat pour d'autres, et pas pour elles, et ça c'est aux. Quatrième point, il y a une question de la pauvreté dans le monde rural aujourd'hui qui devient un vrai sujet sur lequel il faut qu'on travaille, parce que ça, ça devient vraiment problématique. Et puis il y a toutes cette question que j'évoquais tout à l'heure, c'est d'ailleurs le fait qu'on se sente dans la société culturellement, qu'il n'y ait pas de coupures. Ca c'est quatre points sur lesquels il va falloir travailler. Et je pense que les projets leaders et votre expérience, les capacités qu'on a à tirer comme ça des projets en mettant en relation des acteurs qui sont différents, c'est ça qui pour moi est l'enjeu des dix ans qui viennent sur ces questions-là. Plus de socialisation que d'aménagement, plus de cohérence que de distanciation ou que de division, plus de liens au but du compte que de division. C'est ça qui est l'enjeu, c'est comment on crée de la fluidité en fait entre les territoires, comment on évite les coupures entre les territoires... Et je pense que là les projets leaders, les GAL Ils ont un rôle essentiel.
Voilà moi ce que je voulais vous dire ce matin. Je ne vais pas tirer le discours plus longtemps. Je veux simplement qu'on ait ensemble une relation de confiance, qu'on ait des rendez-vous qui soient réguliers, qu'on puisse faire le point sur l'ensemble des sujets. C'est ça qui me paraît être l'objet de ma présence ce matin et surtout de l'engagement que je dois prendre vis à vis de vous pour la suite. On est dans un contexte budgétaire vous le savez qui ne sera pas facile, donc il faudra qu'on soit le plus innovant possible.
Et c'est Pourquoi toutes ces réunions qui permettent d'échanger des expériences qui permettent de montrer ce qui peut être une règle, ou ce qui a marché pourrait être étendu ensuite à d'autres. Ca me paraît être des éléments importants d'une bonne politique. Et donc je compte sur votre coopération et je vous assure de notre collaboration. Voilà ce que je voulais vous dire ce matin et en vous souhaitant alors deux jours de travail, et il faut qu'ils soient fructueux et au bout du compte il y aura des actes, j'espère. Vous avez là Luc, qui est présent, qui suivre toutes ces questions pour moi. Il faut faire remonter les éléments, et qu'on puisse se redonner un rendez-vous alors là plus technique peut-être sur ce qui va ressortir de vos travaux pour pouvoir avancer ensuite sur la mise en oeuvre de ce que je viens de dire, ce qui me paraît être en tous cas l'objectif que je me fixe. Et on aura à discuter aussi bien entendu avec le ministère de l'Egalité des territoires. J'aurais à prendre contact avec Cécile DUFLOT. Mais je lui ai déjà dit que pour moi les programmes leaders, les GAL, c'était un élément important de ce qui devait permettre au bout du compte, parce que c'est ça l'objectif, une égalité des territoires, une égalité surtout dans la perception que les gens en ont. Et donc je lui ferai part de mon message et puis on fera en sorte de là aussi coordonner l'action de ces deux ministères. Voilà en tous cas, en vous remerciant d'être venu et en vous souhaitant surtout un bon travail. Je vous ai un peu perturbés ce matin. Je l'ai bien compris. Le silence de l'accueil a été à la hauteur de la surprise. Donc j'espère simplement de ne pas vous avoir trop effrayés, et de vous avoir au contraire encouragés. Merci en tous cas.
Source http://www.leaderfrance.fr, le 9 août 2012