Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Présidents et dirigeants dETI,
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de clôturer ce jour votre forum consacré opportunément à la « pérennité et à la compétitivité des ETI ». La situation des entreprises françaises est une préoccupation majeure du Gouvernement. Dans quelques semaines, Louis GALLOIS remettra au Premier Ministre de nouvelles propositions pour redresser la compétitivité de léconomie française.
Dès la rentrée, le Président de la République a ouvert la voie: les annonces quil a faites le 20 septembre dernier à loccasion de la remise du Prix de lAudace Créatrice marquent le point de départ dune mobilisation nationale en faveur des PME, qui sont la clé de la croissance de notre pays.
Les PME françaises, qui souffrent aujourdhui dun accès insuffisant aux fonds pourront bientôt accéder à de nouvelles ressources dépargne, à partir dun nouveau dispositif de type PEA (plan dépargne par action), qui leur sera entièrement dédié.
François HOLLANDE la également clairement dit : les différents dispositifs fiscaux en faveur de linvestissement dans les PME (ISF-PME et réduction dimpôt sur le revenu) seront maintenus tout au long du quinquennat. Cest une bonne nouvelle pour les PME. Cest aussi un signal fort pour lensemble des entreprises, qui ont besoin de stabilité pour se consacrer pleinement à leur activité économique.
Enfin, le chef de lEtat le sait bien : investir aujourdhui dans linnovation, cest créer les conditions de la croissance de demain. Sa décision de renforcer le statut des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) et détendre le Crédit dImpôt Recherche (CIR) aux dépenses dinnovation va enfin donner la possibilité aux PME françaises de combler leur retard en matière dinnovation par rapport à leurs homologues allemands et nordiques.
Pourquoi insister auprès de vous sur ces annonces ? Pour une raison simple : en tant que dirigeants dentreprise de taille intermédiaire (ETI), vous mesurez mieux que quiconque à quel point litinéraire qui vous a conduit de la création dentreprise il y a plusieurs années pour vous amener aujourdhui à la tête dune ETI, est un itinéraire délicat, voire périlleux. Tout ce qui pourra demain alléger les contraintes des PME servira aussi la cause des ETI.
Faire grandir son entreprise, la faire prospérer malgré la crise et la hisser jusquà la catégorie désormais reconnue par la loi, depuis 2008, dentreprise de taille intermédiaire (ETI), cest lespoir dun grand nombre de dirigeants de PME.
Cest aussi lespérance du Gouvernement qui sait bien que lambition de faire émerger un plus grand nombre dETI trouve des justifications économiques irréfutables pour amorcer le redressement productif que nous attendons tous. Nul besoin dêtre grand clerc pour sen rendre compte : les ETI françaises sont en grande partie industrielles ; elles sont aussi très dynamiques en matière de R&D (26,5% des dépenses privées de R&D des entreprises françaises). Enfin, elles sont, le plus souvent, très actives à lexport.
Pour le dire plus nettement encore : à mes yeux, les ETI françaises incarnent à bien des égards un capitalisme vertueux, appuyé sur une logique de croissance à la fois patiente, équilibrée et riche en emplois. Un capitalisme qui doit beaucoup au goût dentreprendre et à la prise de risque. Une prise de risque que vous assumez chaque jour avec ténacité, courage et dignité, mesdames et messieurs les chefs dentreprise.
Ténacité. Courage. Dignité. Il vous en faut en cette année 2012 où les perspectives dévolution des carnets de commandes, je le reconnais, se sont un peu assombries sous leffet du ralentissement de la conjoncture en Europe.
Malgré un resserrement des conditions daccès au crédit et des tensions au niveau de leur trésorerie, jobserve avec satisfaction que les ETI, sous votre direction, continuent daller de lavant : les prévisions dinvestissement et de création demplois restent positives, même si elles marquent une inflexion par rapport à 2011.
Je veux le dire ici avec force : les ETI sont le modèle de croissance gagnant pour léconomie française ! Mais ce modèle reste hélas- encore largement lexception aujourdhui tant notre tissu productif hexagonal est éclaté !
Les grandes PME en France (50-249 salariés) représentent seulement 1% des entreprises non financières contre 1,5% aux Pays-Bas et 2,3% en Allemagne. Quant aux ETI, à proprement parler (250-4999 salariés) : elles sont encore très rares puisquon en dénombre à peine 4 600 aujourdhui, soit trois fois moins quen Allemagne et deux fois moins quen Grande Bretagne.
Il y a plusieurs raisons à cela. Pour aller droit au but, je considère que nos PME naissent en France « petites » (en nombre de salariés mais aussi en capitaux propres) et peinent à combler par la suite ce retard de croissance. Elles y parviennent dautant plus péniblement quun « plafond de verre » fragilise encore leur croissance aux différentes étapes de leur développement. Un chiffre résume cette spirale négative : la moitié des entreprises créées dans notre pays disparaît au bout de cinq ans !
Lorsquune PME et, a fortiori, une ETI parvient à échapper à cet engrenage parfois fatal et à se développer malgré tout, encore lui faut-elle résister à une autre menace : laspiration par un groupe, quil soit français ou étranger. Je rappelle que ce sont tout de même 14% des PME de 100 à 249 salariés qui sont absorbées chaque année par un grand groupe ! Pour les ETI, cette tendance est encore plus marquée puisque 16,5% des entreprises de 250 à 499 salariés sont rachetées annuellement par une grande entreprise
Alors, comment inverser progressivement cette spirale et travailler dans la durée à faire croître nos entreprises pour leur permettre de gagner la bataille de la compétitivité et de linnovation ?
Je veux insister ici sur trois axes de travail actuellement privilégiés par le Gouvernement. Ils sont autant de repères qui guident chaque jour mon travail de ministre, chargée des PME, de linnovation et de léconomie numérique :
- il nous faut dabord sans tarder briser le plafond de verre qui pénalise la croissance aussi bien des PME que des ETI tant les unes et les autres demeurent encore victimes, dans leur accès au financement, des défaillances de marché : la mise en place prochaine de la Banque publique dinvestissement (BPI) dont les ressources seront principalement dirigées vers les PME et les ETI autant que les annonces faites par le Président de la République le 20 septembre dernier et que jai rappelées tout à lheure, vont dans le bon sens ;
- nous devons aussi simplifier et faciliter encore la vie des entreprises, et ce, à chaque étape de leur développement : je crois indispensable dalléger les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises, notamment dans les domaines techniques : songez quaujourdhui un grand nombre de réglementations françaises sont beaucoup plus exigeantes que ce quimposent les directives européennes. On ne peut tout de même pas demander aux chefs dentreprise français de systématiquement courir avec un boulet aux pieds tout en leur demandant datteindre des objectifs ambitieux de croissance et demplois ! ;
- je veux, enfin, encourager lesprit dinitiative et faire sauter les différentes barrières à la création et au développement des entreprises dans notre pays. Jai demandé à Philippe HAYAT, un entrepreneur de renom, de me faire des propositions pour valoriser lesprit dentreprise en France, chez les jeunes, chez les femmes, chez toutes celles et ceux qui ont envie de créer mais qui ne le font pas toujours de peur déchouer, de peur quon ne les aide pas. Je crois quil faut changer le logiciel culturel français pour quenfin on puisse donner ses lettres de noblesse à la prise de risque et à son corollaire, léchec. Je veux valoriser léchec utile. Aux Etats-Unis, un échec, cest une expérience ; en France cest une porte qui se ferme. Notre pays a évolué ces dernières années, mais il reste un immense travail à faire sur les mentalités.
Pour tous ces chantiers briser le plafond de verre, simplifier la vie des entreprises, encourager lesprit dinitiative - je veux pouvoir compter sur vous, mesdames et messieurs les dirigeants dETI.
Grâce à votre mobilisation et votre détermination aux côtés de la mienne, nous bousculerons les habitudes et ferons émerger ensemble une culture plus propice à la conquête économique !
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.asmep-eti.fr, le 15 octobre 2012
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de clôturer ce jour votre forum consacré opportunément à la « pérennité et à la compétitivité des ETI ». La situation des entreprises françaises est une préoccupation majeure du Gouvernement. Dans quelques semaines, Louis GALLOIS remettra au Premier Ministre de nouvelles propositions pour redresser la compétitivité de léconomie française.
Dès la rentrée, le Président de la République a ouvert la voie: les annonces quil a faites le 20 septembre dernier à loccasion de la remise du Prix de lAudace Créatrice marquent le point de départ dune mobilisation nationale en faveur des PME, qui sont la clé de la croissance de notre pays.
Les PME françaises, qui souffrent aujourdhui dun accès insuffisant aux fonds pourront bientôt accéder à de nouvelles ressources dépargne, à partir dun nouveau dispositif de type PEA (plan dépargne par action), qui leur sera entièrement dédié.
François HOLLANDE la également clairement dit : les différents dispositifs fiscaux en faveur de linvestissement dans les PME (ISF-PME et réduction dimpôt sur le revenu) seront maintenus tout au long du quinquennat. Cest une bonne nouvelle pour les PME. Cest aussi un signal fort pour lensemble des entreprises, qui ont besoin de stabilité pour se consacrer pleinement à leur activité économique.
Enfin, le chef de lEtat le sait bien : investir aujourdhui dans linnovation, cest créer les conditions de la croissance de demain. Sa décision de renforcer le statut des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) et détendre le Crédit dImpôt Recherche (CIR) aux dépenses dinnovation va enfin donner la possibilité aux PME françaises de combler leur retard en matière dinnovation par rapport à leurs homologues allemands et nordiques.
Pourquoi insister auprès de vous sur ces annonces ? Pour une raison simple : en tant que dirigeants dentreprise de taille intermédiaire (ETI), vous mesurez mieux que quiconque à quel point litinéraire qui vous a conduit de la création dentreprise il y a plusieurs années pour vous amener aujourdhui à la tête dune ETI, est un itinéraire délicat, voire périlleux. Tout ce qui pourra demain alléger les contraintes des PME servira aussi la cause des ETI.
Faire grandir son entreprise, la faire prospérer malgré la crise et la hisser jusquà la catégorie désormais reconnue par la loi, depuis 2008, dentreprise de taille intermédiaire (ETI), cest lespoir dun grand nombre de dirigeants de PME.
Cest aussi lespérance du Gouvernement qui sait bien que lambition de faire émerger un plus grand nombre dETI trouve des justifications économiques irréfutables pour amorcer le redressement productif que nous attendons tous. Nul besoin dêtre grand clerc pour sen rendre compte : les ETI françaises sont en grande partie industrielles ; elles sont aussi très dynamiques en matière de R&D (26,5% des dépenses privées de R&D des entreprises françaises). Enfin, elles sont, le plus souvent, très actives à lexport.
Pour le dire plus nettement encore : à mes yeux, les ETI françaises incarnent à bien des égards un capitalisme vertueux, appuyé sur une logique de croissance à la fois patiente, équilibrée et riche en emplois. Un capitalisme qui doit beaucoup au goût dentreprendre et à la prise de risque. Une prise de risque que vous assumez chaque jour avec ténacité, courage et dignité, mesdames et messieurs les chefs dentreprise.
Ténacité. Courage. Dignité. Il vous en faut en cette année 2012 où les perspectives dévolution des carnets de commandes, je le reconnais, se sont un peu assombries sous leffet du ralentissement de la conjoncture en Europe.
Malgré un resserrement des conditions daccès au crédit et des tensions au niveau de leur trésorerie, jobserve avec satisfaction que les ETI, sous votre direction, continuent daller de lavant : les prévisions dinvestissement et de création demplois restent positives, même si elles marquent une inflexion par rapport à 2011.
Je veux le dire ici avec force : les ETI sont le modèle de croissance gagnant pour léconomie française ! Mais ce modèle reste hélas- encore largement lexception aujourdhui tant notre tissu productif hexagonal est éclaté !
Les grandes PME en France (50-249 salariés) représentent seulement 1% des entreprises non financières contre 1,5% aux Pays-Bas et 2,3% en Allemagne. Quant aux ETI, à proprement parler (250-4999 salariés) : elles sont encore très rares puisquon en dénombre à peine 4 600 aujourdhui, soit trois fois moins quen Allemagne et deux fois moins quen Grande Bretagne.
Il y a plusieurs raisons à cela. Pour aller droit au but, je considère que nos PME naissent en France « petites » (en nombre de salariés mais aussi en capitaux propres) et peinent à combler par la suite ce retard de croissance. Elles y parviennent dautant plus péniblement quun « plafond de verre » fragilise encore leur croissance aux différentes étapes de leur développement. Un chiffre résume cette spirale négative : la moitié des entreprises créées dans notre pays disparaît au bout de cinq ans !
Lorsquune PME et, a fortiori, une ETI parvient à échapper à cet engrenage parfois fatal et à se développer malgré tout, encore lui faut-elle résister à une autre menace : laspiration par un groupe, quil soit français ou étranger. Je rappelle que ce sont tout de même 14% des PME de 100 à 249 salariés qui sont absorbées chaque année par un grand groupe ! Pour les ETI, cette tendance est encore plus marquée puisque 16,5% des entreprises de 250 à 499 salariés sont rachetées annuellement par une grande entreprise
Alors, comment inverser progressivement cette spirale et travailler dans la durée à faire croître nos entreprises pour leur permettre de gagner la bataille de la compétitivité et de linnovation ?
Je veux insister ici sur trois axes de travail actuellement privilégiés par le Gouvernement. Ils sont autant de repères qui guident chaque jour mon travail de ministre, chargée des PME, de linnovation et de léconomie numérique :
- il nous faut dabord sans tarder briser le plafond de verre qui pénalise la croissance aussi bien des PME que des ETI tant les unes et les autres demeurent encore victimes, dans leur accès au financement, des défaillances de marché : la mise en place prochaine de la Banque publique dinvestissement (BPI) dont les ressources seront principalement dirigées vers les PME et les ETI autant que les annonces faites par le Président de la République le 20 septembre dernier et que jai rappelées tout à lheure, vont dans le bon sens ;
- nous devons aussi simplifier et faciliter encore la vie des entreprises, et ce, à chaque étape de leur développement : je crois indispensable dalléger les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises, notamment dans les domaines techniques : songez quaujourdhui un grand nombre de réglementations françaises sont beaucoup plus exigeantes que ce quimposent les directives européennes. On ne peut tout de même pas demander aux chefs dentreprise français de systématiquement courir avec un boulet aux pieds tout en leur demandant datteindre des objectifs ambitieux de croissance et demplois ! ;
- je veux, enfin, encourager lesprit dinitiative et faire sauter les différentes barrières à la création et au développement des entreprises dans notre pays. Jai demandé à Philippe HAYAT, un entrepreneur de renom, de me faire des propositions pour valoriser lesprit dentreprise en France, chez les jeunes, chez les femmes, chez toutes celles et ceux qui ont envie de créer mais qui ne le font pas toujours de peur déchouer, de peur quon ne les aide pas. Je crois quil faut changer le logiciel culturel français pour quenfin on puisse donner ses lettres de noblesse à la prise de risque et à son corollaire, léchec. Je veux valoriser léchec utile. Aux Etats-Unis, un échec, cest une expérience ; en France cest une porte qui se ferme. Notre pays a évolué ces dernières années, mais il reste un immense travail à faire sur les mentalités.
Pour tous ces chantiers briser le plafond de verre, simplifier la vie des entreprises, encourager lesprit dinitiative - je veux pouvoir compter sur vous, mesdames et messieurs les dirigeants dETI.
Grâce à votre mobilisation et votre détermination aux côtés de la mienne, nous bousculerons les habitudes et ferons émerger ensemble une culture plus propice à la conquête économique !
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.asmep-eti.fr, le 15 octobre 2012