Texte intégral
Monsieur le Président, Cher Didier Chenet,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse dêtre parmi vous ce soir pour la clôture de votre congrès annuel et je tiens à vous remercier pour votre invitation.
Les échanges au cours de ces deux journées ont été je crois très riches, et marqués par lactualité chargée de votre profession, et vous venez, Monsieur le Président, de nous en expliquer les enjeux.
Vous nous avez fait part de vos préoccupations pour le secteur dont vous assurez la défense, ainsi que des nombreuses propositions que vous avez pour le dynamiser.
Je souhaite vous dire que je vous ai écouté avec beaucoup dattention et dintérêt.
La France, vous le savez, traverse aujourdhui une crise grave. De nombreux indicateurs économiques virent au rouge dans lensemble du monde et de la zone euro. Chaque mois, le nombre de chômeurs augmente et nous savons ce que cela signifie de ravages pour notre société et pour les individus, les entreprises et les territoires qui en sont victimes.
Face à cette crise, le Gouvernement a fait ses choix. Et ils sont clairs : nous devons avant tout reconquérir notre souveraineté financière et budgétaire et rétablir les comptes de lEtat ; cest une étape indispensable pour réduire enfin la charge de la dette, qui est devenue le premier poste du budget, et récupérer ainsi une marge de manoeuvre.
Cette étape est indispensable. Le projet de loi de finances défendu par le Gouvernement répond à cet objectif car nous devons en finir avec cette spirale des déficits publics alors que le premier budget aujourdhui, c'est le remboursement des intérêts de la dette.
Personne ne doit oublier que si la France ne respecte pas sa parole, c'est-à dire n'atteint pas cet objectif de 3% de déficit public l'année prochaine, alors sa signature sera dévalorisée, et cest toute notre économie qui en sera affaiblie.
Jai bien entendu les préoccupations que vous avez exprimées, Monsieur le Président, en tout début de votre discours. Notre réponse est bien celle-ci, la France doit avant tout sauvegarder sa souveraineté financière.
1. Mais cette bataille là ne nous fait pas oublier, et loin de là, lautre bataille qui se joue en ce moment : celle de lemploi et de la lutte contre le chômage.
Dores et déjà, je veux vous dire aujourdhui que je mesure limportance de vos propos sur lemploi et que jexaminerai avec attention les propositions que vous avez formulées. Je suis dailleurs heureuse de constater que vous avez choisi de travailler avec le Gouvernement sur ce sujet, et non à côté, ce qui montre bien la nécessité dun effort collectif pour gagner cette bataille.
Vous avez également évoqué, Monsieur le Président, votre préoccupation concernant la transmission des entreprises. Cest une question que jai bien identifiée et jen ai dailleurs fait une priorité. Cest la raison pour laquelle jai souhaité que vos secteurs puissent bénéficier pleinement du contrat de génération.
Mais au-delà du contrat de génération, ce que nous devons surtout faire, cest agir sur les freins qui empêchent la transmission. Il faut mieux anticiper, développer des outils efficaces et permettre le moment de la reprise.
Il nous faut aussi revaloriser les métiers.
Je constate trop souvent que les métiers de lartisanat et du commerce sont aujourdhui des métiers délaissés dont limage sest lentement dégradée. Je souhaite faire changer ces idées reçues. Et montrer aux jeunes, mais aussi à leurs parents qui jouent un grand rôle dans le choix des études, que ces métiers sont des métiers nobles, qui offrent de réelles possibilités de carrière, où on peut bien gagner sa vie, souvent mieux quailleurs, et à terme, souvent, se mettre à son compte et devenir son propre chef.
Pour cela, il faut mieux valoriser lenseignement professionnel. Le rapport de la concertation pour la refondation de lécole, remis au Président de la République la semaine dernière, est une première étape de cet enjeu essentiel, et souligne bien la nécessité de proposer des parcours de réussite différenciés, variés, et personnalisés.
Je partage les idées qui sont proposées dans ce rapport, en matière dindividualisation des parcours, de développement de lapprentissage, ou de coordination avec les Régions pour que les filières de formation proposées soient en parfaite adéquation avec les besoins réels des entreprises et des bassins demplois.
Je travaille avec Vincent Peillon pour que des mesures concrètes soient mises en oeuvre rapidement en ce sens ; jai déjà identifié deux filières qui méritent une attention particulière : le tourisme et ses 50 000 emplois non-pourvus, et les métiers de bouche et de la restauration qui peinent à recruter également.
Il faut aussi renforcer limage de ces métiers. Les labels de qualité et les formations qualifiantes contribuent à cette image, je pense bien sûr au label « maître restaurateur » qui doit encore se développer. Il est important que ce titre soit promu à sa juste valeur, car il est gage de qualité de la cuisine et des produits pour les consommateurs. Jai entendu votre souhait de voir ce titre se développer et jespère pouvoir compter sur votre implication dans sa promotion auprès des professionnels.
Je souhaite enfin faire connaître ces métiers en demande dembauche. Aussi je ne peux que vous encourager à oeuvrer et à communiquer sur vos métiers. Et je souhaite également profiter de cette occasion pour faire la promotion de la parité, attirer des femmes dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes, et réciproquement. Cest un chantier qui me tient particulièrement à coeur.
2. Pour redresser notre économie, le gouvernement travaille également à une fiscalité des entreprises plus juste et une amélioration de leurs conditions de financement.
Jai bien entendu, Monsieur le Président, le souhait que vous avez exprimé de voir une stabilité fiscale, sachez que le Président de la République a rappelé récemment encore quil le souhaitait également. Cest dailleurs dans cet objectif, et pour préserver les TPE que nous avons maintenu la défiscalisation des heures supplémentaires dans les entreprises de moins de 20 salariés.
Il nest en effet pas normal que les énergies des entrepreneurs soient trop souvent consacrées à surveiller lévolution du droit, à se mettre à jour, à adapter les logiciels et le quotidien à un environnement juridique en trop grande mutation.
Pour autant, nous devons aussi renforcer la protection de certaines professions, vous en conviendrez. Protéger une profession, lui donner un vrai statut, cest permettre sa reconnaissance par la société, cest la valoriser, cest lencourager.
Je pense en particulier aux artisans et vous êtes nombreux dans cette salle à être concernés, dont nous devons rénover le statut dans le sens de la lisibilité, de la valorisation des qualifications et des savoir-faire.
Il nous faut aujourdhui parvenir à une clarification de ce que signifie être un artisan. Si ce statut recoupe de nombreux métiers très différents, avec des réalités économiques différentes, il nous faut remettre au coeur de sa définition la recherche de la qualité, qualité du travail et des produits. Vous vous faites vous-mêmes lécho de cette préoccupation en évoquant le sujet des traiteurs, qui auront vocation à entrer pleinement dans ce nouveau statut que je souhaite mettre en place.
Nous devons également redonner à nos entreprises les outils qui leur manquent pour se développer.
Jai souhaité que laccès des TPE à la BPI soit plus explicite dans les textes de la future banque car il est essentiel quelles puissent avoir un accès facilité au crédit.
Je voudrais également, bien sûr, vous parler de la question de la TVA dans le secteur de la restauration.
Il sagit dun sujet important, où près de 200 000 entreprises sont concernées et 700 000 emplois. Ce secteur est un contributeur majeur aux créations demploi avec plus de 15 000 créations pérennes par an et à la croissance économique, avec un poids denviron 5% du PIB.
Mais cest aussi un sujet important pour nos finances publiques. Le bénéfice de la mesure pour les entreprises du secteur a été estimé à 3,13 Milliards en 2010 par la Cour des Comptes.
Il est donc légitime de se poser la question de lefficacité de cette mesure au vu de la situation des finances publiques et des efforts demandés à tous pour le redressement de la France.
Cest pour cela que jai souhaité faire un bilan précis. Vous avez entendu comme moi les positions des uns ou des autres. Cela montre bien lenjeu financier de cette taxe pour tous. Mais je veux vous réaffirmer ici quaucune décision ne sera prise à la va-vite, sans concertation, et sans éléments précis, chiffrés et contradictoires pour la justifier.
Cest également important pour moi de comprendre qui a joué le jeu, et qui ne la pas fait. Car jai bien conscience que nombre de restaurateurs, à Paris ou en Région, on embauché, ont modernisé leur restaurant, et ont respecté les engagements du contrat davenir. Mais je sais aussi que certains ont seulement augmenté leurs marges. Je ne souhaite pas que ceux qui ont fait des efforts ne soient pas reconnus.
Lheure est donc aujourdhui au bilan.
Jai réuni à la rentrée les 9 organisations professionnelles signataires pour leur indiquer que je souhaitais prendre le temps de lévaluation pour parvenir à dresser ensemble, sereinement, un bilan contradictoire et juste de la situation.
Des groupes de travail sur les quatre volets du contrat davenir (emploi, prix, investissement, condition de travail) se réunissent régulièrement depuis le 24 septembre. Des divergences subsistent entre les contributions des uns et des autres, cest pourquoi jai souhaité que des séances de travail supplémentaires soient organisées.
Je garde pour objectif de disposer dun bilan complet en novembre au plus tard pour que, sil savère que les contreparties obtenues in fine ne sont pas à la hauteur de laide considérable qui a été apportée à ce secteur, nous prenions les mesures qui simposent, quil sagisse dun relèvement des objectifs demandés aux restaurateurs ou de la fin du taux réduit de TVA dans le secteur.
Mais encore une fois, réalisons ce bilan et ensuite agissons dans un souci de justice et defficacité.
Enfin, je voudrais vous dire que jai parfaitement entendu vos préoccupations concernant la mise en accessibilité des bâtiments. La date de 2015 approche et les préoccupations des secteurs deviennent donc plus fortes. Il nest en effet bien sûr pas envisageable que le coût des travaux soit tel quil remette en cause le modèle économique de lexploitant.
Je suis convaincue des efforts et de la bonne volonté des professionnels, qui nont pas attendu la loi de 2005 pour envisager la mise en accessibilité de leur offre, par exemple en se retrouvant autour du label « tourisme et handicap », dans le cas des professionnels du tourisme.
Le Premier Ministre a confié une mission à la sénatrice Anne-Lise Campion, afin de déterminer quelles propositions nous aurons à mettre en oeuvre et jai personnellement insisté pour que les acteurs économiques ne soient pas oubliés lors de cette mission. Jattache donc, tout comme le Premier Ministre, la plus grande attention à ce sujet et à ce quune dynamique forte et soutenable en faveur de laccessibilité émerge dans les mois à venir.
3. Ces mesures ont pour objectif de contribuer au redressement économique du pays. Pour relever ce défi, nous devons mieux faire travailler ensemble les acteurs pour améliorer et valoriser la qualité de loffre et valoriser nos savoir-faire.
Pour cela, bien sûr et vous en avez parlé Monsieur le Président, loutil privilégié sera lamélioration de la stratégie dAtout France. Le modèle économique de lAgence repose actuellement sur le partenariat avec des acteurs publics ou privés. LAgence accompagne 1100 partenaires, Comités Régionaux du Tourisme, Comités Départementaux du Tourisme, Offices de Tourisme des grandes villes et plus de 800 entreprises privées, dans leurs opérations de marketing et de promotion touristique en France comme à linternational.
LorsquAtout France met un euro dans une action, le partenaire en met en moyenne 5. Cet effet de levier est, dune part, vertueux pour les finances publiques, et, dautre part, une garantie que le projet est utile aux partenaires.
Jai réuni hier un nouveau conseil dadministration, et un nouveau Président.
Je lui ai demandé de porter son attention principalement sur deux points :
Tout dabord, la recherche de synergies entre les différentes missions, qui correspondent en fait aux acteurs qui existaient avant Atout France (ODIT, Maison de la France) ; je ne suis pas sûre que toutes les conséquences de la fusion aient été tirées, et jai demandé au nouveau président de faire un état des lieux ;
Je souhaite également avoir des propositions sur la stratégie dAtout France, compte tenu des priorités que jai moi-même fixées pour lensemble du tourisme au mois de juillet ; en particulier, je souhaite quAtout France joue un rôle moteur dans la mise en place des futurs contrats de destination qui vont petit à petit structurer la filière touristique. Je souhaite aussi examiner en détail la politique de promotion de la France, et ladéquation de lorganisation à ses missions.
Lobjectif du renforcement dAtout France sera daméliorer la qualité de notre offre, et de la promotion de nos atouts, de nos entreprises, de nos savoir-faire.
La qualité de loffre touristique française est souvent jugée inférieure à celle de destinations proches et concurrentes. En particulier, son rapport qualité-prix est trop souvent mis en cause.
Lamélioration de loffre touristique française et de son image est donc indispensable pour mettre fin à ce ressenti, qui porte tort à la destination France et à son attractivité.
Dans ce combat, je pense que vous, qui êtes basés à Paris, avez un rôle fondamental à jouer.
Paris, notre capitale, Paris la ville lumière est la porte dentrée de la France.
Paris est un nom qui rayonne dans le monde entier et qui symbolise pour bien des touristes la France toute entière.
Aussi vous avez une responsabilité toute particulière dans la préservation de cette image, dans la qualité de loffre proposée et dans la valorisation de vos établissements. Vous le savez, la plupart des touristes étrangers viennent dabord à Paris. Puis sils ont été satisfaits de leur premier voyage, ils reviennent en France et vont visiter dautres territoires. Vous avez donc une responsabilité très importante, celle dêtre à la hauteur de notre réputation de qualité, de savoir-faire et aussi daccueil.
Vous avez également un rôle essentiel à jouer dans la valorisation de notre gastronomie. Vous le savez, jai souhaité que la fête de la gastronomie se poursuive et prenne de lampleur.
Cette fête me tient à coeur et je suis attachée à sa valorisation car à travers elle ce sont des métiers, des savoir-faire et une identité que nous valorisons. Je souhaite que grâce à cette fête lensemble de notre gastronomie soit mise en avant. Elle permet de nouer de nombreux partenariats, à des projets de se créer et à des synergies de voir le jour. Pour quelle soit réussie, tous les acteurs doivent travailler ensemble.
Le tourisme fait pleinement partie de la fête de la gastronomie et cest pour moi très important car il sagit aussi de montrer que la gastronomie contribue à lattractivité et au rayonnement de la France à létranger. Bien souvent, on nous envie notre gastronomie, on essaye de la copier, ou de se lapproprier.
Le succès de lédition de cette année montre que tous, professionnels et amateurs, se sont appropriés la fête. Mais nous devons poursuivre nos efforts et faire que lÉdition 2013 ait encore plus dampleur.
Elle sera donc étendue à un week-end, en y incluant le vendredi pour que les écoles et les entreprises puissent en faire pleinement partie.
Pour moi, la gastronomie représente lexcellence de la cuisine française, elle doit donc rester proche de nos valeurs de convivialité et de partage.
Cette fête doit être un véritable évènement populaire, que chacun peut sapproprier, et qui rapproche dans une journée festive le public et les professionnels.
Ce sera très probablement le thème de lédition à venir.
En conclusion de mon intervention, je veux vous adresser un message dencouragement : nous attendons beaucoup de vous.
Le tourisme, lhôtellerie, la restauration, sont des atouts de notre pays, qui est comme vous le savez, la première destination touristique mondiale.
Mais nous devons encore davantage développer cette force. Nous ne sommes que la troisième destination en termes de recettes touristiques et mon ambition est de parvenir à faire de la France la première destination en tous points. Pour cela, nous devons travailler ensemble avec les professionnels, les collectivités et lEtat.
Nous avons les moyens de faire de cette politique un incontournable du redressement économique du pays. Le potentiel de développement économique, de créations demplois et de valorisation de nos territoires est là, à nous de le mettre en oeuvre et de lui donner une réalité et pour relever ce formidable défi.
Je vous remercie de nouveau, Monsieur le Président pour votre invitation. Je compte sur vous, sur lensemble des professionnels et des élus, qui comme moi, sont attachés à notre pays et ont la volonté doeuvrer dans lintérêt de la France.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 23 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse dêtre parmi vous ce soir pour la clôture de votre congrès annuel et je tiens à vous remercier pour votre invitation.
Les échanges au cours de ces deux journées ont été je crois très riches, et marqués par lactualité chargée de votre profession, et vous venez, Monsieur le Président, de nous en expliquer les enjeux.
Vous nous avez fait part de vos préoccupations pour le secteur dont vous assurez la défense, ainsi que des nombreuses propositions que vous avez pour le dynamiser.
Je souhaite vous dire que je vous ai écouté avec beaucoup dattention et dintérêt.
La France, vous le savez, traverse aujourdhui une crise grave. De nombreux indicateurs économiques virent au rouge dans lensemble du monde et de la zone euro. Chaque mois, le nombre de chômeurs augmente et nous savons ce que cela signifie de ravages pour notre société et pour les individus, les entreprises et les territoires qui en sont victimes.
Face à cette crise, le Gouvernement a fait ses choix. Et ils sont clairs : nous devons avant tout reconquérir notre souveraineté financière et budgétaire et rétablir les comptes de lEtat ; cest une étape indispensable pour réduire enfin la charge de la dette, qui est devenue le premier poste du budget, et récupérer ainsi une marge de manoeuvre.
Cette étape est indispensable. Le projet de loi de finances défendu par le Gouvernement répond à cet objectif car nous devons en finir avec cette spirale des déficits publics alors que le premier budget aujourdhui, c'est le remboursement des intérêts de la dette.
Personne ne doit oublier que si la France ne respecte pas sa parole, c'est-à dire n'atteint pas cet objectif de 3% de déficit public l'année prochaine, alors sa signature sera dévalorisée, et cest toute notre économie qui en sera affaiblie.
Jai bien entendu les préoccupations que vous avez exprimées, Monsieur le Président, en tout début de votre discours. Notre réponse est bien celle-ci, la France doit avant tout sauvegarder sa souveraineté financière.
1. Mais cette bataille là ne nous fait pas oublier, et loin de là, lautre bataille qui se joue en ce moment : celle de lemploi et de la lutte contre le chômage.
Dores et déjà, je veux vous dire aujourdhui que je mesure limportance de vos propos sur lemploi et que jexaminerai avec attention les propositions que vous avez formulées. Je suis dailleurs heureuse de constater que vous avez choisi de travailler avec le Gouvernement sur ce sujet, et non à côté, ce qui montre bien la nécessité dun effort collectif pour gagner cette bataille.
Vous avez également évoqué, Monsieur le Président, votre préoccupation concernant la transmission des entreprises. Cest une question que jai bien identifiée et jen ai dailleurs fait une priorité. Cest la raison pour laquelle jai souhaité que vos secteurs puissent bénéficier pleinement du contrat de génération.
Mais au-delà du contrat de génération, ce que nous devons surtout faire, cest agir sur les freins qui empêchent la transmission. Il faut mieux anticiper, développer des outils efficaces et permettre le moment de la reprise.
Il nous faut aussi revaloriser les métiers.
Je constate trop souvent que les métiers de lartisanat et du commerce sont aujourdhui des métiers délaissés dont limage sest lentement dégradée. Je souhaite faire changer ces idées reçues. Et montrer aux jeunes, mais aussi à leurs parents qui jouent un grand rôle dans le choix des études, que ces métiers sont des métiers nobles, qui offrent de réelles possibilités de carrière, où on peut bien gagner sa vie, souvent mieux quailleurs, et à terme, souvent, se mettre à son compte et devenir son propre chef.
Pour cela, il faut mieux valoriser lenseignement professionnel. Le rapport de la concertation pour la refondation de lécole, remis au Président de la République la semaine dernière, est une première étape de cet enjeu essentiel, et souligne bien la nécessité de proposer des parcours de réussite différenciés, variés, et personnalisés.
Je partage les idées qui sont proposées dans ce rapport, en matière dindividualisation des parcours, de développement de lapprentissage, ou de coordination avec les Régions pour que les filières de formation proposées soient en parfaite adéquation avec les besoins réels des entreprises et des bassins demplois.
Je travaille avec Vincent Peillon pour que des mesures concrètes soient mises en oeuvre rapidement en ce sens ; jai déjà identifié deux filières qui méritent une attention particulière : le tourisme et ses 50 000 emplois non-pourvus, et les métiers de bouche et de la restauration qui peinent à recruter également.
Il faut aussi renforcer limage de ces métiers. Les labels de qualité et les formations qualifiantes contribuent à cette image, je pense bien sûr au label « maître restaurateur » qui doit encore se développer. Il est important que ce titre soit promu à sa juste valeur, car il est gage de qualité de la cuisine et des produits pour les consommateurs. Jai entendu votre souhait de voir ce titre se développer et jespère pouvoir compter sur votre implication dans sa promotion auprès des professionnels.
Je souhaite enfin faire connaître ces métiers en demande dembauche. Aussi je ne peux que vous encourager à oeuvrer et à communiquer sur vos métiers. Et je souhaite également profiter de cette occasion pour faire la promotion de la parité, attirer des femmes dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes, et réciproquement. Cest un chantier qui me tient particulièrement à coeur.
2. Pour redresser notre économie, le gouvernement travaille également à une fiscalité des entreprises plus juste et une amélioration de leurs conditions de financement.
Jai bien entendu, Monsieur le Président, le souhait que vous avez exprimé de voir une stabilité fiscale, sachez que le Président de la République a rappelé récemment encore quil le souhaitait également. Cest dailleurs dans cet objectif, et pour préserver les TPE que nous avons maintenu la défiscalisation des heures supplémentaires dans les entreprises de moins de 20 salariés.
Il nest en effet pas normal que les énergies des entrepreneurs soient trop souvent consacrées à surveiller lévolution du droit, à se mettre à jour, à adapter les logiciels et le quotidien à un environnement juridique en trop grande mutation.
Pour autant, nous devons aussi renforcer la protection de certaines professions, vous en conviendrez. Protéger une profession, lui donner un vrai statut, cest permettre sa reconnaissance par la société, cest la valoriser, cest lencourager.
Je pense en particulier aux artisans et vous êtes nombreux dans cette salle à être concernés, dont nous devons rénover le statut dans le sens de la lisibilité, de la valorisation des qualifications et des savoir-faire.
Il nous faut aujourdhui parvenir à une clarification de ce que signifie être un artisan. Si ce statut recoupe de nombreux métiers très différents, avec des réalités économiques différentes, il nous faut remettre au coeur de sa définition la recherche de la qualité, qualité du travail et des produits. Vous vous faites vous-mêmes lécho de cette préoccupation en évoquant le sujet des traiteurs, qui auront vocation à entrer pleinement dans ce nouveau statut que je souhaite mettre en place.
Nous devons également redonner à nos entreprises les outils qui leur manquent pour se développer.
Jai souhaité que laccès des TPE à la BPI soit plus explicite dans les textes de la future banque car il est essentiel quelles puissent avoir un accès facilité au crédit.
Je voudrais également, bien sûr, vous parler de la question de la TVA dans le secteur de la restauration.
Il sagit dun sujet important, où près de 200 000 entreprises sont concernées et 700 000 emplois. Ce secteur est un contributeur majeur aux créations demploi avec plus de 15 000 créations pérennes par an et à la croissance économique, avec un poids denviron 5% du PIB.
Mais cest aussi un sujet important pour nos finances publiques. Le bénéfice de la mesure pour les entreprises du secteur a été estimé à 3,13 Milliards en 2010 par la Cour des Comptes.
Il est donc légitime de se poser la question de lefficacité de cette mesure au vu de la situation des finances publiques et des efforts demandés à tous pour le redressement de la France.
Cest pour cela que jai souhaité faire un bilan précis. Vous avez entendu comme moi les positions des uns ou des autres. Cela montre bien lenjeu financier de cette taxe pour tous. Mais je veux vous réaffirmer ici quaucune décision ne sera prise à la va-vite, sans concertation, et sans éléments précis, chiffrés et contradictoires pour la justifier.
Cest également important pour moi de comprendre qui a joué le jeu, et qui ne la pas fait. Car jai bien conscience que nombre de restaurateurs, à Paris ou en Région, on embauché, ont modernisé leur restaurant, et ont respecté les engagements du contrat davenir. Mais je sais aussi que certains ont seulement augmenté leurs marges. Je ne souhaite pas que ceux qui ont fait des efforts ne soient pas reconnus.
Lheure est donc aujourdhui au bilan.
Jai réuni à la rentrée les 9 organisations professionnelles signataires pour leur indiquer que je souhaitais prendre le temps de lévaluation pour parvenir à dresser ensemble, sereinement, un bilan contradictoire et juste de la situation.
Des groupes de travail sur les quatre volets du contrat davenir (emploi, prix, investissement, condition de travail) se réunissent régulièrement depuis le 24 septembre. Des divergences subsistent entre les contributions des uns et des autres, cest pourquoi jai souhaité que des séances de travail supplémentaires soient organisées.
Je garde pour objectif de disposer dun bilan complet en novembre au plus tard pour que, sil savère que les contreparties obtenues in fine ne sont pas à la hauteur de laide considérable qui a été apportée à ce secteur, nous prenions les mesures qui simposent, quil sagisse dun relèvement des objectifs demandés aux restaurateurs ou de la fin du taux réduit de TVA dans le secteur.
Mais encore une fois, réalisons ce bilan et ensuite agissons dans un souci de justice et defficacité.
Enfin, je voudrais vous dire que jai parfaitement entendu vos préoccupations concernant la mise en accessibilité des bâtiments. La date de 2015 approche et les préoccupations des secteurs deviennent donc plus fortes. Il nest en effet bien sûr pas envisageable que le coût des travaux soit tel quil remette en cause le modèle économique de lexploitant.
Je suis convaincue des efforts et de la bonne volonté des professionnels, qui nont pas attendu la loi de 2005 pour envisager la mise en accessibilité de leur offre, par exemple en se retrouvant autour du label « tourisme et handicap », dans le cas des professionnels du tourisme.
Le Premier Ministre a confié une mission à la sénatrice Anne-Lise Campion, afin de déterminer quelles propositions nous aurons à mettre en oeuvre et jai personnellement insisté pour que les acteurs économiques ne soient pas oubliés lors de cette mission. Jattache donc, tout comme le Premier Ministre, la plus grande attention à ce sujet et à ce quune dynamique forte et soutenable en faveur de laccessibilité émerge dans les mois à venir.
3. Ces mesures ont pour objectif de contribuer au redressement économique du pays. Pour relever ce défi, nous devons mieux faire travailler ensemble les acteurs pour améliorer et valoriser la qualité de loffre et valoriser nos savoir-faire.
Pour cela, bien sûr et vous en avez parlé Monsieur le Président, loutil privilégié sera lamélioration de la stratégie dAtout France. Le modèle économique de lAgence repose actuellement sur le partenariat avec des acteurs publics ou privés. LAgence accompagne 1100 partenaires, Comités Régionaux du Tourisme, Comités Départementaux du Tourisme, Offices de Tourisme des grandes villes et plus de 800 entreprises privées, dans leurs opérations de marketing et de promotion touristique en France comme à linternational.
LorsquAtout France met un euro dans une action, le partenaire en met en moyenne 5. Cet effet de levier est, dune part, vertueux pour les finances publiques, et, dautre part, une garantie que le projet est utile aux partenaires.
Jai réuni hier un nouveau conseil dadministration, et un nouveau Président.
Je lui ai demandé de porter son attention principalement sur deux points :
Tout dabord, la recherche de synergies entre les différentes missions, qui correspondent en fait aux acteurs qui existaient avant Atout France (ODIT, Maison de la France) ; je ne suis pas sûre que toutes les conséquences de la fusion aient été tirées, et jai demandé au nouveau président de faire un état des lieux ;
Je souhaite également avoir des propositions sur la stratégie dAtout France, compte tenu des priorités que jai moi-même fixées pour lensemble du tourisme au mois de juillet ; en particulier, je souhaite quAtout France joue un rôle moteur dans la mise en place des futurs contrats de destination qui vont petit à petit structurer la filière touristique. Je souhaite aussi examiner en détail la politique de promotion de la France, et ladéquation de lorganisation à ses missions.
Lobjectif du renforcement dAtout France sera daméliorer la qualité de notre offre, et de la promotion de nos atouts, de nos entreprises, de nos savoir-faire.
La qualité de loffre touristique française est souvent jugée inférieure à celle de destinations proches et concurrentes. En particulier, son rapport qualité-prix est trop souvent mis en cause.
Lamélioration de loffre touristique française et de son image est donc indispensable pour mettre fin à ce ressenti, qui porte tort à la destination France et à son attractivité.
Dans ce combat, je pense que vous, qui êtes basés à Paris, avez un rôle fondamental à jouer.
Paris, notre capitale, Paris la ville lumière est la porte dentrée de la France.
Paris est un nom qui rayonne dans le monde entier et qui symbolise pour bien des touristes la France toute entière.
Aussi vous avez une responsabilité toute particulière dans la préservation de cette image, dans la qualité de loffre proposée et dans la valorisation de vos établissements. Vous le savez, la plupart des touristes étrangers viennent dabord à Paris. Puis sils ont été satisfaits de leur premier voyage, ils reviennent en France et vont visiter dautres territoires. Vous avez donc une responsabilité très importante, celle dêtre à la hauteur de notre réputation de qualité, de savoir-faire et aussi daccueil.
Vous avez également un rôle essentiel à jouer dans la valorisation de notre gastronomie. Vous le savez, jai souhaité que la fête de la gastronomie se poursuive et prenne de lampleur.
Cette fête me tient à coeur et je suis attachée à sa valorisation car à travers elle ce sont des métiers, des savoir-faire et une identité que nous valorisons. Je souhaite que grâce à cette fête lensemble de notre gastronomie soit mise en avant. Elle permet de nouer de nombreux partenariats, à des projets de se créer et à des synergies de voir le jour. Pour quelle soit réussie, tous les acteurs doivent travailler ensemble.
Le tourisme fait pleinement partie de la fête de la gastronomie et cest pour moi très important car il sagit aussi de montrer que la gastronomie contribue à lattractivité et au rayonnement de la France à létranger. Bien souvent, on nous envie notre gastronomie, on essaye de la copier, ou de se lapproprier.
Le succès de lédition de cette année montre que tous, professionnels et amateurs, se sont appropriés la fête. Mais nous devons poursuivre nos efforts et faire que lÉdition 2013 ait encore plus dampleur.
Elle sera donc étendue à un week-end, en y incluant le vendredi pour que les écoles et les entreprises puissent en faire pleinement partie.
Pour moi, la gastronomie représente lexcellence de la cuisine française, elle doit donc rester proche de nos valeurs de convivialité et de partage.
Cette fête doit être un véritable évènement populaire, que chacun peut sapproprier, et qui rapproche dans une journée festive le public et les professionnels.
Ce sera très probablement le thème de lédition à venir.
En conclusion de mon intervention, je veux vous adresser un message dencouragement : nous attendons beaucoup de vous.
Le tourisme, lhôtellerie, la restauration, sont des atouts de notre pays, qui est comme vous le savez, la première destination touristique mondiale.
Mais nous devons encore davantage développer cette force. Nous ne sommes que la troisième destination en termes de recettes touristiques et mon ambition est de parvenir à faire de la France la première destination en tous points. Pour cela, nous devons travailler ensemble avec les professionnels, les collectivités et lEtat.
Nous avons les moyens de faire de cette politique un incontournable du redressement économique du pays. Le potentiel de développement économique, de créations demplois et de valorisation de nos territoires est là, à nous de le mettre en oeuvre et de lui donner une réalité et pour relever ce formidable défi.
Je vous remercie de nouveau, Monsieur le Président pour votre invitation. Je compte sur vous, sur lensemble des professionnels et des élus, qui comme moi, sont attachés à notre pays et ont la volonté doeuvrer dans lintérêt de la France.
Source http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr, le 23 octobre 2012