Texte intégral
Monsieur le Président Directeur Général du Groupe Les Echos,
Mesdames et Messieurs les dirigeants dentreprises,
Mesdames et Messieurs les acteurs de laccompagnement des PME,
Mesdames et Messieurs,
Cest avec un très grand plaisir que je me joins à vous à loccasion du lancement de la 20ème édition du Salon des Entrepreneurs qui se tiendra à Paris, Lyon et Nantes les 6 et 7 février prochains.
Avec plus dun million dentrepreneurs accueillis en vingt ans, le Salon des Entrepreneurs est indéniablement devenu au fil des ans un événement de référence, si ce nest dailleurs lévénement de référence en France comme en Europe, pour tous les créateurs et dirigeants dentreprise.
Parce quil réunit près de 350 partenaires, tous les réseaux et professionnels de laccompagnement des petites et moyennes entreprises, quils soient publics, parapublics ou privés, je vois dans ce Salon une formidable plate-forme daction, de réflexion mais aussi de communication pour promouvoir les PME françaises et, plus globalement, lesprit dentreprise dans notre pays.
Cette soirée de lancement du Salon des Entrepreneurs est un moment important à mes yeux car, même si jai eu loccasion de les recevoir ou de venir à leur rencontre tout récemment encore à loccasion de la visite du Salon des micro-entreprises, je veux dire mon plaisir ce soir de madresser aux représentants des réseaux dappui à la création et au développement des entreprises. Je mesure bien quavec plus de 500 000 créateurs dentreprise supplémentaires chaque année, leur travail daccompagnement représente une tâche immense, une responsabilité considérable.
Je veux ici les saluer et leur dire à quel point jattache une importance particulière à leur mission de repérage précoce, dinformation et de conseil aux nouveaux talents grâce à lémergence desquels notre économie bâtit jour après jour son avenir, c'est-à-dire la croissance et nos emplois de demain.
Mesdames et Messieurs, je le dis sans arrière-pensées mais plutôt animée par la passion dune femme sensibilisée depuis son plus jeune dâge à lesprit dentreprendre : le rassemblement de ce soir illustre bien notre volonté commune, jen suis persuadée, de faire progresser notre pays en sappuyant sur ses entrepreneurs.
Ceux qui seraient tentés dopposer prospérité de nos entreprises et bien-être social de leurs salariés se tromperaient lourdement. Ceux qui feindraient de tourner le dos aux entrepreneurs ou de les stigmatiser sous de mauvais prétextes feraient un bien mauvais calcul : le redressement productif et le progrès social dans notre pays sont deux objectifs aussi impérieux quindissociables.
Ce rassemblement, cette foi dans lesprit dentreprendre dont nous témoignons ce soir par notre présence, ici, ensemble, doit aussi beaucoup à la mobilisation du Groupe Les Echos. Je veux rendre ici hommage à ses dirigeants, à leurs salariés qui ont organisé cette soirée à un moment charnière de leur histoire.
Chacun connaît la place, monsieur le Président, quoccupe déjà votre quotidien auprès des décideurs de lentreprise, quils appartiennent à un grand groupe ou bien à une PME. Je souhaite de tout coeur que le virage numérique que vous êtes en train daccomplir à travers le lancement cette semaine de la nouvelle formule Les Echos.fr, rassemblant déjà aujourdhui 3,5 millions de visiteurs uniques par mois, remporte les succès économiques escomptés et contribue encore à développer auprès des dirigeants des petites et moyennes entreprises linformation économique qui leur est si utile.
Cest en se jetant ainsi à leau, comme vous le faites, quon apprend à nager... et non en restant à distance du bassin ! Laissez-moi vous dire que le Gouvernement auquel jappartiens prend de son côté toutes les responsabilités qui sont les siennes pour sadapter à son tour à la crise et tracer un chemin de croissance vertueux.
Alors, nen déplaise à ceux qui en douteraient encore, avec le projet de Budget pour 2013, la France, à linitiative du Chef de lEtat et du Premier ministre, sengage pleinement et à raison dans un effort de redressement des comptes publics sans précédent. Il le fallait : devait-on se résigner à ce que la dette publique qui a déjà augmenté de 600 milliards deuros en cinq ans, devienne le fardeau qui demain devra être porté par nos enfants ?
Le Gouvernement revendique et assume totalement la nouvelle discipline budgétaire quil propose aux Français. Pour investir dans la recherche, dans linnovation ou encore dans le capital humain qui, bien plus encore que les autres dépenses, conditionnent le redressement productif et la compétitivité, il nest, à vrai dire, pas dautre voie.
Bien sûr, leffort est important : à la hauteur de lobjectif indispensable de ramener le déficit au niveau de 3% du PIB. Mais il est équitablement réparti : un tiers pour lEtat, en diminuant la dépense, un tiers pour les grandes entreprises - tout en protégeant les PME -, un tiers enfin pour les ménages - mais en protégeant les classes moyennes et les classes populaires.
Sagissant des entreprises, qui pourrait dailleurs soffusquer de ce rééquilibrage alors que chacun sait aujourd'hui que, grâce à des mécanismes d'optimisation fiscale, telle que la déductibilité des intérêts demprunt, les grands groupes paient jusquà 14 points de moins de taux d'imposition effectif sur les bénéfices que les PME ? Notre intention n'est pas de pénaliser les grandes entreprises, vous laurez compris, mais de demander à chacun un effort proportionné à la richesse quil dégage.
Lexemplarité et léquité sont à ce prix. Lefficacité économique aussi. Car plus les entreprises françaises sont petites et plus elles sont vulnérables, surtout lorsquelles nourrissent une ambition de croissance rapide. Songez quaprès cinq ans, seules 1,8% des entreprises nouvelles créées franchissent le cap des 10 salariés !
Cest ce phénomène que les experts appellent pudiquement le "plafond de verre". On doit tout faire pour le briser. Cest tout le sens des engagements déjà pris par le Président de la République et dont la mise en oeuvre prochaine garantira le développement des petites entreprises malgré la crise.
Il y a bien sûr la Banque publique dinvestissement (BPI) dont le projet de loi sera présenté demain en Conseil des ministres. Cest une réforme majeure pour simplifier loffre publique de financement et pour mieux soutenir les entreprises dont nous voulons garantir le développement dans ce contexte de crise : les PME bien sûr mais aussi les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI).
Nous voulons donner aussi un véritable élan à linnovation dans notre pays. Avec lensemble du Gouvernement, je ne me résous pas à ce quà peine un tiers de nos entreprises aient recours, faute de moyens, à linnovation alors que plus de la moitié des entreprises allemandes et nordiques y accèdent. Pour combler ce retard, dès 2013, le crédit dimpôt recherche (CIR) sera étendu aux dépenses dinnovation et le dispositif de soutien aux Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) sera renforcé.
Des inquiétudes se sont néanmoins exprimées. Jai tenu personnellement à y répondre. A mon initiative, nous avons reçu, jeudi 4 octobre, avec Pierre MOSCOVICI et Jérôme CAHUZAC, des représentants de PME, notamment issues des secteurs à haute technologie, pour débattre de la fiscalité des plus-values mobilières, que le PLF propose de réformer.
A lissue de la discussion, le Gouvernement a décidé damender son dispositif dans le cadre du débat parlementaire. Il proposera des ajustements pour concilier justice fiscale et efficacité économique. Ce que nous voulons encourager, cest linvestissement productif, la prise de risque, la création, la transmission dentreprise, tout ce qui peut favoriser la compétitivité.
Le principe général de justice, qui veut que les revenus du capital et ceux du travail soient traités à égalité, doit prévaloir. Le Gouvernement ne revient pas sur ce point. En revanche, les plus-values réalisées par un entrepreneur qui cède son entreprise après lavoir lui-même développée méritent un traitement spécifique. Loin dêtre une rente, cette plus-value rémunère la prise de risque du chef dentreprise.
Au-delà de ce débat, je le redis comme je le pense, à la fois très circonstancié et non dépourvu darrière-pensées partisanes, de quelles attentes plus profondes les entrepreneurs me font-ils part inlassablement depuis mon arrivée au Gouvernement ? Elles se résument, à vrai dire, en une phrase simple: "Simplifiez-nous la vie et permettez-nous d'évoluer dans un environnement plus propice à l'esprit d'initiative et de conquête économique !".
Sagissant de la simplification, le chantier est assurément immense. Certains économistes, sans doute de bonne foi, me disent quune majorité dentreprises de petite taille adoptent trop souvent un comportement "défensif" dans notre pays. Quelles ont une propension naturelle à se rétracter plutôt quà souvrir à de nouveaux débouchés, mexpliquant par exemple que 90% dentre elles concentrent leur clientèle à moins de 20 kilomètres de leur siège social. Cest sans doute vrai. Mais sest-on seulement posé la question des freins à leur dynamique dexpansion ?
Ce nest pas le repli sur soi, la rétractation qui est le mouvement naturel de lêtre humain en général ou de lentrepreneur en particulier.
Quon ne se méprenne pas sur les enjeux réels : lorsquà loccasion de la réponse à un appel doffres, lon exige dune PME une multiplicité de pièces qui lui avaient déjà été demandées lors dune précédente consultation, ne pousse-t-on pas ses dirigeants à adopter une posture "défensive" et à limiter, de facto, leur désir dexpansion ?
Autre exemple de contrainte qui peut pousser au malthusianisme économique : lorsquun entrepreneur souhaite - pour se développer, investir, innover ou encore exporter - identifier un point de conseil, daccompagnement financier ou stratégique et quil est placé face à un "maquis daides publiques aux entreprises" - il ny a pas dautre mot pour désigner ce foisonnement - sétonnera-t-on du malaise quil ressent, de la difficulté quil éprouve à se repérer parmi ces dispositifs qui nont pas toujours été pensés pour répondre à ses besoins spécifiques ?
Je veux vous donner cette assurance pour lavenir : je suis bien résolue à faire évoluer ces réglementations et pratiques dun autre âge qui fragilisent la croissance voire, dans certains cas, la survie de vos entreprises.
Pour sattaquer à ces blocages, il est souhaitable dalléger les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises, notamment dans les domaines techniques : aujourdhui un grand nombre de réglementations françaises sont beaucoup plus exigeantes que ce quimposent les directives européennes.
Le redressement productif commence ainsi par le retour à léquilibre des finances publiques. Il se poursuit avec un engagement tout aussi résolu en faveur de la simplification administrative en direction des entreprises.
Enfin, redressement productif et compétitivité - je ne vous apprends rien - sont intimement liés. Lesprit de conquête économique, qui anime chacun et chacune dentre vous, Mesdames et Messieurs, na jamais cessé de souffler dans notre pays. Loin sen faut. Mais avec des marges qui se sont érodées pour atteindre cette année leur point bas depuis 1985 et une dynamique dinvestissement qui sest ralentie, nos entreprises industrielles, en particulier celles de moins de 250 salariés, affrontent plus difficilement la concurrence internationale.
Le 5 novembre prochain, Louis GALLOIS remettra au Gouvernement son rapport sur les leviers daction prioritaires à mobiliser pour redresser la compétitivité de léconomie française. Le Président de la République la dit à plusieurs reprises : il ny a - et il ny aura pas - de question "taboue".
Il ny aura pas davantage de compromis sur la méthode : quil sagisse de la négociation déjà engagée sur la sécurisation de lemploi ou de celle sur le coût du travail, rien ne se fera sans le précieux concours des organisations syndicales et des chefs dentreprise. Plus quune simple question de méthode ou même de respect des parties, cest une garantie defficacité !
Mesdames et messieurs, je veux le dire une dernière fois ce soir : à une époque où il est possible de basculer dans la tentation aussi impuissante que vaine de tenir un discours résigné, je voudrais vous dire - au contraire - tout l'espoir que j'ai quant à vos succès à venir. Nos succès à venir. Ceux des entreprises françaises, à lintérieur et à lextérieur de nos frontières. Car le "génie français", hier comme aujourdhui, ne demande qu'à être encouragé pour s'exprimer.
Pour la 20ème édition du Salon des Entrepreneurs qui mettra à lhonneur deux thématiques qui me tiennent à coeur, "les Jeunes et lEntrepreneuriat" dune part, et les "Solutions & Usages numériques" pour le développement des jeunes entreprises dautre part, vous pourrez compter sur ma présence à vos côtés.
Que vous soyez vous-même créateur dentreprise, dirigeant déjà expérimenté ou à la tête dun réseau daccompagnement de PME, je suis convaincue que cest grâce à votre mobilisation, à votre détermination aux côtés de la mienne, que nous bousculerons les habitudes et ferons émerger ensemble une culture plus propice à la conquête économique !
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 23 octobre 2012
Mesdames et Messieurs les dirigeants dentreprises,
Mesdames et Messieurs les acteurs de laccompagnement des PME,
Mesdames et Messieurs,
Cest avec un très grand plaisir que je me joins à vous à loccasion du lancement de la 20ème édition du Salon des Entrepreneurs qui se tiendra à Paris, Lyon et Nantes les 6 et 7 février prochains.
Avec plus dun million dentrepreneurs accueillis en vingt ans, le Salon des Entrepreneurs est indéniablement devenu au fil des ans un événement de référence, si ce nest dailleurs lévénement de référence en France comme en Europe, pour tous les créateurs et dirigeants dentreprise.
Parce quil réunit près de 350 partenaires, tous les réseaux et professionnels de laccompagnement des petites et moyennes entreprises, quils soient publics, parapublics ou privés, je vois dans ce Salon une formidable plate-forme daction, de réflexion mais aussi de communication pour promouvoir les PME françaises et, plus globalement, lesprit dentreprise dans notre pays.
Cette soirée de lancement du Salon des Entrepreneurs est un moment important à mes yeux car, même si jai eu loccasion de les recevoir ou de venir à leur rencontre tout récemment encore à loccasion de la visite du Salon des micro-entreprises, je veux dire mon plaisir ce soir de madresser aux représentants des réseaux dappui à la création et au développement des entreprises. Je mesure bien quavec plus de 500 000 créateurs dentreprise supplémentaires chaque année, leur travail daccompagnement représente une tâche immense, une responsabilité considérable.
Je veux ici les saluer et leur dire à quel point jattache une importance particulière à leur mission de repérage précoce, dinformation et de conseil aux nouveaux talents grâce à lémergence desquels notre économie bâtit jour après jour son avenir, c'est-à-dire la croissance et nos emplois de demain.
Mesdames et Messieurs, je le dis sans arrière-pensées mais plutôt animée par la passion dune femme sensibilisée depuis son plus jeune dâge à lesprit dentreprendre : le rassemblement de ce soir illustre bien notre volonté commune, jen suis persuadée, de faire progresser notre pays en sappuyant sur ses entrepreneurs.
Ceux qui seraient tentés dopposer prospérité de nos entreprises et bien-être social de leurs salariés se tromperaient lourdement. Ceux qui feindraient de tourner le dos aux entrepreneurs ou de les stigmatiser sous de mauvais prétextes feraient un bien mauvais calcul : le redressement productif et le progrès social dans notre pays sont deux objectifs aussi impérieux quindissociables.
Ce rassemblement, cette foi dans lesprit dentreprendre dont nous témoignons ce soir par notre présence, ici, ensemble, doit aussi beaucoup à la mobilisation du Groupe Les Echos. Je veux rendre ici hommage à ses dirigeants, à leurs salariés qui ont organisé cette soirée à un moment charnière de leur histoire.
Chacun connaît la place, monsieur le Président, quoccupe déjà votre quotidien auprès des décideurs de lentreprise, quils appartiennent à un grand groupe ou bien à une PME. Je souhaite de tout coeur que le virage numérique que vous êtes en train daccomplir à travers le lancement cette semaine de la nouvelle formule Les Echos.fr, rassemblant déjà aujourdhui 3,5 millions de visiteurs uniques par mois, remporte les succès économiques escomptés et contribue encore à développer auprès des dirigeants des petites et moyennes entreprises linformation économique qui leur est si utile.
Cest en se jetant ainsi à leau, comme vous le faites, quon apprend à nager... et non en restant à distance du bassin ! Laissez-moi vous dire que le Gouvernement auquel jappartiens prend de son côté toutes les responsabilités qui sont les siennes pour sadapter à son tour à la crise et tracer un chemin de croissance vertueux.
Alors, nen déplaise à ceux qui en douteraient encore, avec le projet de Budget pour 2013, la France, à linitiative du Chef de lEtat et du Premier ministre, sengage pleinement et à raison dans un effort de redressement des comptes publics sans précédent. Il le fallait : devait-on se résigner à ce que la dette publique qui a déjà augmenté de 600 milliards deuros en cinq ans, devienne le fardeau qui demain devra être porté par nos enfants ?
Le Gouvernement revendique et assume totalement la nouvelle discipline budgétaire quil propose aux Français. Pour investir dans la recherche, dans linnovation ou encore dans le capital humain qui, bien plus encore que les autres dépenses, conditionnent le redressement productif et la compétitivité, il nest, à vrai dire, pas dautre voie.
Bien sûr, leffort est important : à la hauteur de lobjectif indispensable de ramener le déficit au niveau de 3% du PIB. Mais il est équitablement réparti : un tiers pour lEtat, en diminuant la dépense, un tiers pour les grandes entreprises - tout en protégeant les PME -, un tiers enfin pour les ménages - mais en protégeant les classes moyennes et les classes populaires.
Sagissant des entreprises, qui pourrait dailleurs soffusquer de ce rééquilibrage alors que chacun sait aujourd'hui que, grâce à des mécanismes d'optimisation fiscale, telle que la déductibilité des intérêts demprunt, les grands groupes paient jusquà 14 points de moins de taux d'imposition effectif sur les bénéfices que les PME ? Notre intention n'est pas de pénaliser les grandes entreprises, vous laurez compris, mais de demander à chacun un effort proportionné à la richesse quil dégage.
Lexemplarité et léquité sont à ce prix. Lefficacité économique aussi. Car plus les entreprises françaises sont petites et plus elles sont vulnérables, surtout lorsquelles nourrissent une ambition de croissance rapide. Songez quaprès cinq ans, seules 1,8% des entreprises nouvelles créées franchissent le cap des 10 salariés !
Cest ce phénomène que les experts appellent pudiquement le "plafond de verre". On doit tout faire pour le briser. Cest tout le sens des engagements déjà pris par le Président de la République et dont la mise en oeuvre prochaine garantira le développement des petites entreprises malgré la crise.
Il y a bien sûr la Banque publique dinvestissement (BPI) dont le projet de loi sera présenté demain en Conseil des ministres. Cest une réforme majeure pour simplifier loffre publique de financement et pour mieux soutenir les entreprises dont nous voulons garantir le développement dans ce contexte de crise : les PME bien sûr mais aussi les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI).
Nous voulons donner aussi un véritable élan à linnovation dans notre pays. Avec lensemble du Gouvernement, je ne me résous pas à ce quà peine un tiers de nos entreprises aient recours, faute de moyens, à linnovation alors que plus de la moitié des entreprises allemandes et nordiques y accèdent. Pour combler ce retard, dès 2013, le crédit dimpôt recherche (CIR) sera étendu aux dépenses dinnovation et le dispositif de soutien aux Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) sera renforcé.
Des inquiétudes se sont néanmoins exprimées. Jai tenu personnellement à y répondre. A mon initiative, nous avons reçu, jeudi 4 octobre, avec Pierre MOSCOVICI et Jérôme CAHUZAC, des représentants de PME, notamment issues des secteurs à haute technologie, pour débattre de la fiscalité des plus-values mobilières, que le PLF propose de réformer.
A lissue de la discussion, le Gouvernement a décidé damender son dispositif dans le cadre du débat parlementaire. Il proposera des ajustements pour concilier justice fiscale et efficacité économique. Ce que nous voulons encourager, cest linvestissement productif, la prise de risque, la création, la transmission dentreprise, tout ce qui peut favoriser la compétitivité.
Le principe général de justice, qui veut que les revenus du capital et ceux du travail soient traités à égalité, doit prévaloir. Le Gouvernement ne revient pas sur ce point. En revanche, les plus-values réalisées par un entrepreneur qui cède son entreprise après lavoir lui-même développée méritent un traitement spécifique. Loin dêtre une rente, cette plus-value rémunère la prise de risque du chef dentreprise.
Au-delà de ce débat, je le redis comme je le pense, à la fois très circonstancié et non dépourvu darrière-pensées partisanes, de quelles attentes plus profondes les entrepreneurs me font-ils part inlassablement depuis mon arrivée au Gouvernement ? Elles se résument, à vrai dire, en une phrase simple: "Simplifiez-nous la vie et permettez-nous d'évoluer dans un environnement plus propice à l'esprit d'initiative et de conquête économique !".
Sagissant de la simplification, le chantier est assurément immense. Certains économistes, sans doute de bonne foi, me disent quune majorité dentreprises de petite taille adoptent trop souvent un comportement "défensif" dans notre pays. Quelles ont une propension naturelle à se rétracter plutôt quà souvrir à de nouveaux débouchés, mexpliquant par exemple que 90% dentre elles concentrent leur clientèle à moins de 20 kilomètres de leur siège social. Cest sans doute vrai. Mais sest-on seulement posé la question des freins à leur dynamique dexpansion ?
Ce nest pas le repli sur soi, la rétractation qui est le mouvement naturel de lêtre humain en général ou de lentrepreneur en particulier.
Quon ne se méprenne pas sur les enjeux réels : lorsquà loccasion de la réponse à un appel doffres, lon exige dune PME une multiplicité de pièces qui lui avaient déjà été demandées lors dune précédente consultation, ne pousse-t-on pas ses dirigeants à adopter une posture "défensive" et à limiter, de facto, leur désir dexpansion ?
Autre exemple de contrainte qui peut pousser au malthusianisme économique : lorsquun entrepreneur souhaite - pour se développer, investir, innover ou encore exporter - identifier un point de conseil, daccompagnement financier ou stratégique et quil est placé face à un "maquis daides publiques aux entreprises" - il ny a pas dautre mot pour désigner ce foisonnement - sétonnera-t-on du malaise quil ressent, de la difficulté quil éprouve à se repérer parmi ces dispositifs qui nont pas toujours été pensés pour répondre à ses besoins spécifiques ?
Je veux vous donner cette assurance pour lavenir : je suis bien résolue à faire évoluer ces réglementations et pratiques dun autre âge qui fragilisent la croissance voire, dans certains cas, la survie de vos entreprises.
Pour sattaquer à ces blocages, il est souhaitable dalléger les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises, notamment dans les domaines techniques : aujourdhui un grand nombre de réglementations françaises sont beaucoup plus exigeantes que ce quimposent les directives européennes.
Le redressement productif commence ainsi par le retour à léquilibre des finances publiques. Il se poursuit avec un engagement tout aussi résolu en faveur de la simplification administrative en direction des entreprises.
Enfin, redressement productif et compétitivité - je ne vous apprends rien - sont intimement liés. Lesprit de conquête économique, qui anime chacun et chacune dentre vous, Mesdames et Messieurs, na jamais cessé de souffler dans notre pays. Loin sen faut. Mais avec des marges qui se sont érodées pour atteindre cette année leur point bas depuis 1985 et une dynamique dinvestissement qui sest ralentie, nos entreprises industrielles, en particulier celles de moins de 250 salariés, affrontent plus difficilement la concurrence internationale.
Le 5 novembre prochain, Louis GALLOIS remettra au Gouvernement son rapport sur les leviers daction prioritaires à mobiliser pour redresser la compétitivité de léconomie française. Le Président de la République la dit à plusieurs reprises : il ny a - et il ny aura pas - de question "taboue".
Il ny aura pas davantage de compromis sur la méthode : quil sagisse de la négociation déjà engagée sur la sécurisation de lemploi ou de celle sur le coût du travail, rien ne se fera sans le précieux concours des organisations syndicales et des chefs dentreprise. Plus quune simple question de méthode ou même de respect des parties, cest une garantie defficacité !
Mesdames et messieurs, je veux le dire une dernière fois ce soir : à une époque où il est possible de basculer dans la tentation aussi impuissante que vaine de tenir un discours résigné, je voudrais vous dire - au contraire - tout l'espoir que j'ai quant à vos succès à venir. Nos succès à venir. Ceux des entreprises françaises, à lintérieur et à lextérieur de nos frontières. Car le "génie français", hier comme aujourdhui, ne demande qu'à être encouragé pour s'exprimer.
Pour la 20ème édition du Salon des Entrepreneurs qui mettra à lhonneur deux thématiques qui me tiennent à coeur, "les Jeunes et lEntrepreneuriat" dune part, et les "Solutions & Usages numériques" pour le développement des jeunes entreprises dautre part, vous pourrez compter sur ma présence à vos côtés.
Que vous soyez vous-même créateur dentreprise, dirigeant déjà expérimenté ou à la tête dun réseau daccompagnement de PME, je suis convaincue que cest grâce à votre mobilisation, à votre détermination aux côtés de la mienne, que nous bousculerons les habitudes et ferons émerger ensemble une culture plus propice à la conquête économique !
Je vous remercie pour votre attention.
Source http://www.redressement-productif.gouv.fr, le 23 octobre 2012