Texte intégral
Bien,
Mesdames,
Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les présidents et présidentes,
Mesdames et Messieurs les parlementaires, les présidents de commission de lAssemblée nationale et du Sénat et Messieurs les rapporteurs du projet de loi qui est maintenant devenu la loi de la République, la loi sur les emplois davenir,
Mesdames, Messieurs, bienvenue à Matignon.
Bienvenue à Matignon pour le premier acte de la mobilisation pour mettre en uvre concrètement cette grande loi qui a été votée par le Parlement. La loi pour les emplois davenir, cest-à-dire lemploi des jeunes. Et je tiens à vous saluer, Mesdames, Messieurs, davoir accepté de bien vouloir témoigner dans quelques instants sur ce qui vous motive dans cette recherche demploi et en quoi ces emplois davenir peuvent répondre à votre aspiration.
Vous vous souvenez tous et toutes que le président de la République, pendant sa campagne des élections présidentielles, avait mis la jeunesse au cur de son projet. La jeunesse non pas comme une catégorie dâge par rapport à dautres mais le choix de lavenir, le choix de la justice, le choix de lespérance parce quil nest pas acceptable quun pays qui ne se préoccupe pas de ses jeunes comme le nôtre puisse prétendre à faire face à son avenir. Et donc la priorité des priorités, cest de commencer par les jeunes et de continuer par les jeunes.
Tout ce qui a été engagé a pour objectif de permettre à la jeunesse de prendre son destin en main, daccéder à lemploi, daccéder au logement, de fonder une famille sils le souhaitent, de trouver des conditions dun épanouissement personnel et collectif. Ce message que je voudrais vous adresser aujourdhui, en particulier à vous, les jeunes, qui êtes ici avec nous.
Nous avons souhaité vous inviter et vous donner, dans quelques instants, la parole pour comprendre aussi quels sont vos parcours, ce que vous rencontrez comme difficultés mais aussi ce que vous portez comme espoir, comme volonté de vous engager dans la vie et réussir.
Cest vrai que la situation de notre pays est difficile. Il est du devoir du gouvernement de le dire, mais pas seulement de le dire que la situation est difficile, mais de sattaquer aux racines du mal, de redresser nos finances publiques et, en même temps, de créer les conditions du retour de la croissance et, en même temps, de mener la bataille pour lemploi. Et on sait que la bataille pour lemploi ne se fera pas par un coup de baguette magique. Nous avons donc décidé de mettre en uvre des mesures durgence sans attendre les conséquences des réformes profondes que nous engageons et qui porteront leurs fruits dans la durée. Cette loi est faite pour lemploi des jeunes. Ces emplois davenir sont une nécessité.
Mais je ne vais pas vous répéter les chiffres, vous les connaissez, malheureusement, les chiffres du chômage des jeunes. Chaque mois depuis dix-sept mois, le chômage augmente. Et quand on regarde dans le détail les chiffres, ce sont les jeunes de moins de vingt-cinq ans surtout qui sont concernés mais ce sont aussi les seniors. Il y a quelque chose qui ne va pas dans la manière dont on aborde la question de lemploi dans notre pays. Cest à ça aussi que nous avons voulu nous attaquer sans oublier des territoires plus touchés que dautres, des jeunes plus touchés que dautres.
Cest aussi la question de léducation, de la réussite scolaire. Cest au cur de notre politique. Cétait aussi au cur de la grande conférence sociale, là où les partenaires sociaux ont décidé dengager une grande négociation. Cest une première historique. Je souhaite que ce dialogue social se poursuive. Beaucoup de grande questions ne seront résolues que si nous cherchons et nous trouvons ensemble des compromis. Mais sur cette question de lemploi des jeunes et du maintien dans lemploi des seniors, il y a eu un accord. Ce nest pas seulement un dialogue, cest une négociation qui a abouti. Dun côté, la loi que les parlementaires ont adoptée ; de lautre côté, le contrat de génération qui fera lui aussi, en décembre, lobjet dun prochain projet de loi pour amplifier encore ce que nous engageons aujourdhui parce que nous nacceptons pas, le gouvernement comme la majorité, que tant de jeunes Français naient pas le même accès au monde du travail pour une première expérience et quavant même de leur donner une chance, on leur reproche leur absence dexpérience, leur jeunesse en quelque sorte.
Vous le savez, jai été professeur. Je sais ce que signifie de contribuer à élever les jeunes vers le savoir, vers la connaissance du monde et donc la connaissance deux-mêmes, la confiance quils retrouvent, quils trouvent peu à peu dans leurs capacités, quils découvrent, qui leur permet de sépanouir et de réussir leur vie. Eh bien cette exigence, cest une exigence républicaine, cest une exigence quotidienne de tout le gouvernement, de tous les membres du gouvernement, de toute laction publique de notre pays. Donc je remercie particulièrement les élus des régions, les présidents et présidentes de régions, des départements, des agglomérations, des communes, grandes villes qui étaient réunis à lÉlysée autour du président de la République ce matin parce que laction publique dans notre pays, cest à la fois lÉtat mais ce sont aussi les collectivités locales. Je sais que le gouvernement, que la société, que les Français peuvent compter sur vous.
Nous avons aussi engagé le grand chantier de la refondation de lécole. Pourquoi avons-nous engagé ce grand chantier ? Non pas que lécole ne marche pas du tout. Pour 80 % des jeunes, elle fonctionne mais il reste 20 % de jeunes en situation déchec. Cent cinquante mille dentre eux qui, chaque année, quittent le système scolaire sans qualification, sans diplôme. Parfois, ils sen sortent mais cest plus difficile que pour les autres. Nous nacceptons pas cette situation comme si cétait une fatalité.
Cest donc tout ce grand chantier de la refondation de lécole qui a été engagé. Ça veut dire des moyens prioritaires, des maîtres formés, mais aussi un partenariat avec les collectivités territoriales. Cest vrai que pour certains jeunes qui nont pas pu, pour diverses raisons, obtenir un diplôme, il est intolérable que la société leur ferme ainsi leurs portes. Redonner confiance, voilà notre objectif. Et en même temps, réussir cette première action, action durgence.
Le sens des emplois davenir, cest permettre de donner une chance à des jeunes qui vont pouvoir être utiles à la société. Ce nest pas seulement pour vous donner un emploi pour vous occuper ou pour vous payer, cest parce que ce que vous allez faire sera utile, mais cest aussi pour répondre à une inégalité criante qui fait quune partie de notre jeunesse connaît plus de difficultés que dautres dans certains quartiers, dans certains territoires frappés de plein fouet par le chômage, mais je pense aussi aux quartiers urbains défavorisés (comme on dit, les zones urbaines sensibles). Là, outre les difficultés sociales, les habitants peuvent subir des discriminations qui sont liées au lieu dhabitation, qui sont liées à leur adresse. Lélimination dun CV parce que ladresse en haut à gauche est considérée comme un handicap, ce nest plus acceptable. Et, évidemment, les discriminations liées à lorigine réelle ou supposée des habitants et en particulier des jeunes sont tout aussi intolérables et nous les combattrons avec la plus grande fermeté.
Mais les faits sont là : les jeunes de ces quartiers vivent avec lidée que leur avenir est plus probablement fait de chômage ou aux difficultés quà des perspectives dépanouissement professionnel ou personnel. Nous avons donc le devoir dorienter les emplois davenir prioritairement vers eux. Et ce nest pas une incantation parce que cest la loi qui en a décidé le principe. Et la circulaire que le ministre du Travail, Michel Sapin, signera dans les prochains jours en prévoit la déclinaison opérationnelle.
Le nombre demplois davenir dédiés à chaque région prévoit notamment que 30 % des emplois soient consacrés aux jeunes habitant dans les zones urbains sensibles. Et dans chaque région, les préfets auront pour mission dappliquer cette règle en sappuyant sur les services publics de lemploi sur le plan territorial (Pôle Emploi, les Missions Locales, les Maisons de lEmploi).
Jai parlé des milieux urbains mais il y a aussi des territoires ruraux qui sont concernés, bien sûr, parce que parfois, la situation est peut-être moins mise en lumière mais elle est aussi très difficile pour les jeunes. Pour dautres raisons peut-être, à commencer par le départ de certains services publics, les difficultés de transport, de déplacement. Cest aussi vers les bassins demploi les plus durement touchés par la crise et aussi vers loutre-mer où la situation des jeunes est particulièrement compliquée que les emplois davenir iront en priorité.
Bref, nous avons fait un choix, un choix très clair, celui dorienter les emplois davenir vers les jeunes qui en ont le plus besoin et là où ils sont le plus frappés par le chômage. Alors jai souhaité organiser ce rassemblement plutôt, jallais dire, solennel, cest vrai, même un peu grave, mais parce que tous ceux qui sont là ont voulu sengager et voulu sengager tout de suite sans attendre pour être prêts, dès lentrée en vigueur de la loi donc après-demain lorsque jaurai signé le décret. Et puis ensuite, vous pourrez agir. Le président de la République signera, je crois, le 7 novembre le premier emploi davenir.
Aujourdhui, ce sont trente conventions dengagement que nous allons signer ensemble. Les collectivités territoriales je lai dit prennent avec nous des engagements forts. Dabord, recruter dans leurs propres services. De nombreux emplois peuvent être offerts aux jeunes qui seront autant doccasions de formidables expériences, qui les armeront pour de nombreux emplois. Et puis au-delà de leur rôle demployeurs, les collectivités territoriales prennent ici aujourdhui les engagements qui sont liés à leurs domaines de compétence.
Et puis cest la formation. La formation qui sest mobilisée parce que les régions jouent un rôle particulier. Cest dans leurs compétences. Et cest avec lAssociation des Régions de France que je signerai à ce sujet et son président une convention. Mais aussi des régions déjà mobilisées concrètement (je pense à la Région Poitou-Charentes, je pense à la Région PACA, je pense à la Guadeloupe).
Et puis cest laccompagnement social qui est mobilisé dans les départements parce que lAssemblée des départements de France est convaincue quelle a aussi, dans laccompagnement des jeunes, un rôle spécifique à jouer. Cest déjà le cas avec les départements du Doubs, de la Drôme dont les présidents sont avec nous.
Cest donc tout laccompagnement de proximité et le déploiement sur le terrain au travers notamment des Missions Locales, des Maisons de lEmploi qui sont impulsés par les communes avec lAssociation des Maires de France , lAssociation des Maires de Grandes Villes, lAssemblée des communautés de France, lAssociation des Maires Ruraux. Aujourdhui, Paris et Saint-Denis (Saint-Denis de la Réunion) sengagent dans cette perspective.
Mesdames, Messieurs, ces emplois sappellent des emplois davenir parce quils sont pour vous, les jeunes, mais aussi parce quils concernent des métiers qui ont une utilité sociale, qui répondent à des besoins parfois non satisfaits de proximité, qui sont amenés à se développer au regard des évolutions de notre société. Et cette utilité sociale, cest celle de léconomie sociale et solidaire.
LUSGERES sengage à mobiliser les fédérations demployeurs de son réseau. Et ce secteur dispose dun potentiel de création demploi formidable parce que dici 2020, le secteur de léconomie sociale et solidaire, cest plus de six cent mille départs en retraite.
Je voudrais aussi saluer la mobilisation des grandes fédérations associatives présentes qui sont là avec la CPCA (la Conférence permanente des coordinations associatives). Je sais combien les associations ont besoin dune politique qui leur permette de faire face à leurs missions. Eh bien aujourdhui, vous avez fait le choix, vous avez fait le pari des emplois davenir. Je ne méconnais pas les questions que vous avez pu vous poser, les attentes qui sont les vôtres, mais vous êtes là et je vous en remercie.
Peut-on imaginer meilleur modèle que lélévation dun jeune qui rend, par son travail, un service à la collectivité ? Donc, aujourdhui, avec lUSGERES, la CPCA, sont présents le CNAGEP pour léducation populaire, le CNOSF pour le secteur sportif, lUNIOPSS pour le secteur sanitaire et social, les Maisons Familiales et Rurales, les régies de quartiers qui développeront notamment des emplois liés à léconomie verte, la FNARS, le CORAS, la CROIX-ROUGE. Oui, vous ouvrez la voie à dautres fédérations et à dautres associations qui vous rejoindront prochainement, jen suis convaincu.
Ces emplois sont aussi ceux des établissements publics et des entreprises publics. Demain, des jeunes seront recrutés à la SNCF, dautres à La Poste, dautres au Louvre et dautres dans dautres musées, dans les hôpitaux, à lAgence Nationale de lHabitat. Quelle diversité de lieux et de métiers !
Mesdames, Messieurs les responsables de ces entreprises publiques et opérateurs publics, je tiens à vous remercie de votre engagement. Je tiens aussi à souligner un point qui est, à mes yeux, absolument essentiel pour que ces emplois davenir soient une réussite. Si nous nous retrouvons dans quelque temps, à quoi serons-nous jugés ? Bien sûr, le fait que cent cinquante mille jeunes auront trouvé du travail. Et pour y parvenir, il faut se mobiliser. Nous sommes là pour ça aujourdhui. Ce sera déjà un grand succès. Nous gagnerons véritablement cette bataille si les jeunes en retirent une expérience utile pour la suite de leur parcours.
Cest pourquoi la formation est un aspect majeur du dispositif. Cest dans la loi, je le rappelle. Cette loi a été beaucoup travaillée. Merci Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs les sénateurs, avec le gouvernement. Nous avons trois exigences : dabord, la présence dun tuteur car le travail en lui-même est un moment dapprentissage ; ensuite, une formation pour consolider les compétences développées dans le travail ; et enfin la délivrance dune qualification reconnue. Le Centre National de la Formation Territoriale, qui est également là pour signer aux côtés des collectivités territoriales, jouera son rôle. Je salue la présence des OPCA, je lai dit, qui travaille déjà pour identifier les financements dédiés à la formation professionnelle de ces jeunes et pour accompagner leur employeur.
Mesdames et Messieurs, vous serez donc les trente précurseurs du 30 octobre. Retenons cette date. Eh oui, dautres vous rejoindront parce que vous allez créer une dynamique, vous allez créer un mouvement. Ces conventions ne sont jen suis sûr que les premières. Elles doivent être suivies de beaucoup dautres parce que nous sommes regardés, nous sommes attendus ! Je ne parle pas des polémiques elles ne servent pas à grand-chose , je parle des Françaises et des Français et parmi eux, des jeunes qui ne sintéressent pas à la politique quand elle se caricature elle-même mais qui jugent la politique dans sa noblesse, cest-à-dire dans son engagement à résoudre les problèmes de la France et des Français.
Donc le nouveau modèle français dont jai parlé et jen reparlerai , cest notre mobilisation, cest lhorizon, cest lobjectif que nous devons nous fixer. Ce nest pas gérer au jour le jour, cest faire face aux urgences et engager les réformes de structure, cest faire en sorte que tout ce qui fédère les Français autour de nos valeurs, les valeurs de la France, ne soit pas que des mots, devienne la réalité concrète et pour que, justement, les jeunes qui nattendent quà sengager, qui nattendent quà y croire, qui nont quune chose à cur, finalement, cest de trouver leur place et dêtre fiers dêtre des jeunes Françaises et des jeunes Français. Eh bien cest à nous et à eux que nous devons cet engagement. Vous êtes là pour ça. Vous avez compris ce message, je vous en remercie, parce quensemble, nous allons réussir à redonner confiance. Merci.
Source http://www.gouvernement.fr, le 31 octobre 2012
Mesdames,
Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les présidents et présidentes,
Mesdames et Messieurs les parlementaires, les présidents de commission de lAssemblée nationale et du Sénat et Messieurs les rapporteurs du projet de loi qui est maintenant devenu la loi de la République, la loi sur les emplois davenir,
Mesdames, Messieurs, bienvenue à Matignon.
Bienvenue à Matignon pour le premier acte de la mobilisation pour mettre en uvre concrètement cette grande loi qui a été votée par le Parlement. La loi pour les emplois davenir, cest-à-dire lemploi des jeunes. Et je tiens à vous saluer, Mesdames, Messieurs, davoir accepté de bien vouloir témoigner dans quelques instants sur ce qui vous motive dans cette recherche demploi et en quoi ces emplois davenir peuvent répondre à votre aspiration.
Vous vous souvenez tous et toutes que le président de la République, pendant sa campagne des élections présidentielles, avait mis la jeunesse au cur de son projet. La jeunesse non pas comme une catégorie dâge par rapport à dautres mais le choix de lavenir, le choix de la justice, le choix de lespérance parce quil nest pas acceptable quun pays qui ne se préoccupe pas de ses jeunes comme le nôtre puisse prétendre à faire face à son avenir. Et donc la priorité des priorités, cest de commencer par les jeunes et de continuer par les jeunes.
Tout ce qui a été engagé a pour objectif de permettre à la jeunesse de prendre son destin en main, daccéder à lemploi, daccéder au logement, de fonder une famille sils le souhaitent, de trouver des conditions dun épanouissement personnel et collectif. Ce message que je voudrais vous adresser aujourdhui, en particulier à vous, les jeunes, qui êtes ici avec nous.
Nous avons souhaité vous inviter et vous donner, dans quelques instants, la parole pour comprendre aussi quels sont vos parcours, ce que vous rencontrez comme difficultés mais aussi ce que vous portez comme espoir, comme volonté de vous engager dans la vie et réussir.
Cest vrai que la situation de notre pays est difficile. Il est du devoir du gouvernement de le dire, mais pas seulement de le dire que la situation est difficile, mais de sattaquer aux racines du mal, de redresser nos finances publiques et, en même temps, de créer les conditions du retour de la croissance et, en même temps, de mener la bataille pour lemploi. Et on sait que la bataille pour lemploi ne se fera pas par un coup de baguette magique. Nous avons donc décidé de mettre en uvre des mesures durgence sans attendre les conséquences des réformes profondes que nous engageons et qui porteront leurs fruits dans la durée. Cette loi est faite pour lemploi des jeunes. Ces emplois davenir sont une nécessité.
Mais je ne vais pas vous répéter les chiffres, vous les connaissez, malheureusement, les chiffres du chômage des jeunes. Chaque mois depuis dix-sept mois, le chômage augmente. Et quand on regarde dans le détail les chiffres, ce sont les jeunes de moins de vingt-cinq ans surtout qui sont concernés mais ce sont aussi les seniors. Il y a quelque chose qui ne va pas dans la manière dont on aborde la question de lemploi dans notre pays. Cest à ça aussi que nous avons voulu nous attaquer sans oublier des territoires plus touchés que dautres, des jeunes plus touchés que dautres.
Cest aussi la question de léducation, de la réussite scolaire. Cest au cur de notre politique. Cétait aussi au cur de la grande conférence sociale, là où les partenaires sociaux ont décidé dengager une grande négociation. Cest une première historique. Je souhaite que ce dialogue social se poursuive. Beaucoup de grande questions ne seront résolues que si nous cherchons et nous trouvons ensemble des compromis. Mais sur cette question de lemploi des jeunes et du maintien dans lemploi des seniors, il y a eu un accord. Ce nest pas seulement un dialogue, cest une négociation qui a abouti. Dun côté, la loi que les parlementaires ont adoptée ; de lautre côté, le contrat de génération qui fera lui aussi, en décembre, lobjet dun prochain projet de loi pour amplifier encore ce que nous engageons aujourdhui parce que nous nacceptons pas, le gouvernement comme la majorité, que tant de jeunes Français naient pas le même accès au monde du travail pour une première expérience et quavant même de leur donner une chance, on leur reproche leur absence dexpérience, leur jeunesse en quelque sorte.
Vous le savez, jai été professeur. Je sais ce que signifie de contribuer à élever les jeunes vers le savoir, vers la connaissance du monde et donc la connaissance deux-mêmes, la confiance quils retrouvent, quils trouvent peu à peu dans leurs capacités, quils découvrent, qui leur permet de sépanouir et de réussir leur vie. Eh bien cette exigence, cest une exigence républicaine, cest une exigence quotidienne de tout le gouvernement, de tous les membres du gouvernement, de toute laction publique de notre pays. Donc je remercie particulièrement les élus des régions, les présidents et présidentes de régions, des départements, des agglomérations, des communes, grandes villes qui étaient réunis à lÉlysée autour du président de la République ce matin parce que laction publique dans notre pays, cest à la fois lÉtat mais ce sont aussi les collectivités locales. Je sais que le gouvernement, que la société, que les Français peuvent compter sur vous.
Nous avons aussi engagé le grand chantier de la refondation de lécole. Pourquoi avons-nous engagé ce grand chantier ? Non pas que lécole ne marche pas du tout. Pour 80 % des jeunes, elle fonctionne mais il reste 20 % de jeunes en situation déchec. Cent cinquante mille dentre eux qui, chaque année, quittent le système scolaire sans qualification, sans diplôme. Parfois, ils sen sortent mais cest plus difficile que pour les autres. Nous nacceptons pas cette situation comme si cétait une fatalité.
Cest donc tout ce grand chantier de la refondation de lécole qui a été engagé. Ça veut dire des moyens prioritaires, des maîtres formés, mais aussi un partenariat avec les collectivités territoriales. Cest vrai que pour certains jeunes qui nont pas pu, pour diverses raisons, obtenir un diplôme, il est intolérable que la société leur ferme ainsi leurs portes. Redonner confiance, voilà notre objectif. Et en même temps, réussir cette première action, action durgence.
Le sens des emplois davenir, cest permettre de donner une chance à des jeunes qui vont pouvoir être utiles à la société. Ce nest pas seulement pour vous donner un emploi pour vous occuper ou pour vous payer, cest parce que ce que vous allez faire sera utile, mais cest aussi pour répondre à une inégalité criante qui fait quune partie de notre jeunesse connaît plus de difficultés que dautres dans certains quartiers, dans certains territoires frappés de plein fouet par le chômage, mais je pense aussi aux quartiers urbains défavorisés (comme on dit, les zones urbaines sensibles). Là, outre les difficultés sociales, les habitants peuvent subir des discriminations qui sont liées au lieu dhabitation, qui sont liées à leur adresse. Lélimination dun CV parce que ladresse en haut à gauche est considérée comme un handicap, ce nest plus acceptable. Et, évidemment, les discriminations liées à lorigine réelle ou supposée des habitants et en particulier des jeunes sont tout aussi intolérables et nous les combattrons avec la plus grande fermeté.
Mais les faits sont là : les jeunes de ces quartiers vivent avec lidée que leur avenir est plus probablement fait de chômage ou aux difficultés quà des perspectives dépanouissement professionnel ou personnel. Nous avons donc le devoir dorienter les emplois davenir prioritairement vers eux. Et ce nest pas une incantation parce que cest la loi qui en a décidé le principe. Et la circulaire que le ministre du Travail, Michel Sapin, signera dans les prochains jours en prévoit la déclinaison opérationnelle.
Le nombre demplois davenir dédiés à chaque région prévoit notamment que 30 % des emplois soient consacrés aux jeunes habitant dans les zones urbains sensibles. Et dans chaque région, les préfets auront pour mission dappliquer cette règle en sappuyant sur les services publics de lemploi sur le plan territorial (Pôle Emploi, les Missions Locales, les Maisons de lEmploi).
Jai parlé des milieux urbains mais il y a aussi des territoires ruraux qui sont concernés, bien sûr, parce que parfois, la situation est peut-être moins mise en lumière mais elle est aussi très difficile pour les jeunes. Pour dautres raisons peut-être, à commencer par le départ de certains services publics, les difficultés de transport, de déplacement. Cest aussi vers les bassins demploi les plus durement touchés par la crise et aussi vers loutre-mer où la situation des jeunes est particulièrement compliquée que les emplois davenir iront en priorité.
Bref, nous avons fait un choix, un choix très clair, celui dorienter les emplois davenir vers les jeunes qui en ont le plus besoin et là où ils sont le plus frappés par le chômage. Alors jai souhaité organiser ce rassemblement plutôt, jallais dire, solennel, cest vrai, même un peu grave, mais parce que tous ceux qui sont là ont voulu sengager et voulu sengager tout de suite sans attendre pour être prêts, dès lentrée en vigueur de la loi donc après-demain lorsque jaurai signé le décret. Et puis ensuite, vous pourrez agir. Le président de la République signera, je crois, le 7 novembre le premier emploi davenir.
Aujourdhui, ce sont trente conventions dengagement que nous allons signer ensemble. Les collectivités territoriales je lai dit prennent avec nous des engagements forts. Dabord, recruter dans leurs propres services. De nombreux emplois peuvent être offerts aux jeunes qui seront autant doccasions de formidables expériences, qui les armeront pour de nombreux emplois. Et puis au-delà de leur rôle demployeurs, les collectivités territoriales prennent ici aujourdhui les engagements qui sont liés à leurs domaines de compétence.
Et puis cest la formation. La formation qui sest mobilisée parce que les régions jouent un rôle particulier. Cest dans leurs compétences. Et cest avec lAssociation des Régions de France que je signerai à ce sujet et son président une convention. Mais aussi des régions déjà mobilisées concrètement (je pense à la Région Poitou-Charentes, je pense à la Région PACA, je pense à la Guadeloupe).
Et puis cest laccompagnement social qui est mobilisé dans les départements parce que lAssemblée des départements de France est convaincue quelle a aussi, dans laccompagnement des jeunes, un rôle spécifique à jouer. Cest déjà le cas avec les départements du Doubs, de la Drôme dont les présidents sont avec nous.
Cest donc tout laccompagnement de proximité et le déploiement sur le terrain au travers notamment des Missions Locales, des Maisons de lEmploi qui sont impulsés par les communes avec lAssociation des Maires de France , lAssociation des Maires de Grandes Villes, lAssemblée des communautés de France, lAssociation des Maires Ruraux. Aujourdhui, Paris et Saint-Denis (Saint-Denis de la Réunion) sengagent dans cette perspective.
Mesdames, Messieurs, ces emplois sappellent des emplois davenir parce quils sont pour vous, les jeunes, mais aussi parce quils concernent des métiers qui ont une utilité sociale, qui répondent à des besoins parfois non satisfaits de proximité, qui sont amenés à se développer au regard des évolutions de notre société. Et cette utilité sociale, cest celle de léconomie sociale et solidaire.
LUSGERES sengage à mobiliser les fédérations demployeurs de son réseau. Et ce secteur dispose dun potentiel de création demploi formidable parce que dici 2020, le secteur de léconomie sociale et solidaire, cest plus de six cent mille départs en retraite.
Je voudrais aussi saluer la mobilisation des grandes fédérations associatives présentes qui sont là avec la CPCA (la Conférence permanente des coordinations associatives). Je sais combien les associations ont besoin dune politique qui leur permette de faire face à leurs missions. Eh bien aujourdhui, vous avez fait le choix, vous avez fait le pari des emplois davenir. Je ne méconnais pas les questions que vous avez pu vous poser, les attentes qui sont les vôtres, mais vous êtes là et je vous en remercie.
Peut-on imaginer meilleur modèle que lélévation dun jeune qui rend, par son travail, un service à la collectivité ? Donc, aujourdhui, avec lUSGERES, la CPCA, sont présents le CNAGEP pour léducation populaire, le CNOSF pour le secteur sportif, lUNIOPSS pour le secteur sanitaire et social, les Maisons Familiales et Rurales, les régies de quartiers qui développeront notamment des emplois liés à léconomie verte, la FNARS, le CORAS, la CROIX-ROUGE. Oui, vous ouvrez la voie à dautres fédérations et à dautres associations qui vous rejoindront prochainement, jen suis convaincu.
Ces emplois sont aussi ceux des établissements publics et des entreprises publics. Demain, des jeunes seront recrutés à la SNCF, dautres à La Poste, dautres au Louvre et dautres dans dautres musées, dans les hôpitaux, à lAgence Nationale de lHabitat. Quelle diversité de lieux et de métiers !
Mesdames, Messieurs les responsables de ces entreprises publiques et opérateurs publics, je tiens à vous remercie de votre engagement. Je tiens aussi à souligner un point qui est, à mes yeux, absolument essentiel pour que ces emplois davenir soient une réussite. Si nous nous retrouvons dans quelque temps, à quoi serons-nous jugés ? Bien sûr, le fait que cent cinquante mille jeunes auront trouvé du travail. Et pour y parvenir, il faut se mobiliser. Nous sommes là pour ça aujourdhui. Ce sera déjà un grand succès. Nous gagnerons véritablement cette bataille si les jeunes en retirent une expérience utile pour la suite de leur parcours.
Cest pourquoi la formation est un aspect majeur du dispositif. Cest dans la loi, je le rappelle. Cette loi a été beaucoup travaillée. Merci Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs les sénateurs, avec le gouvernement. Nous avons trois exigences : dabord, la présence dun tuteur car le travail en lui-même est un moment dapprentissage ; ensuite, une formation pour consolider les compétences développées dans le travail ; et enfin la délivrance dune qualification reconnue. Le Centre National de la Formation Territoriale, qui est également là pour signer aux côtés des collectivités territoriales, jouera son rôle. Je salue la présence des OPCA, je lai dit, qui travaille déjà pour identifier les financements dédiés à la formation professionnelle de ces jeunes et pour accompagner leur employeur.
Mesdames et Messieurs, vous serez donc les trente précurseurs du 30 octobre. Retenons cette date. Eh oui, dautres vous rejoindront parce que vous allez créer une dynamique, vous allez créer un mouvement. Ces conventions ne sont jen suis sûr que les premières. Elles doivent être suivies de beaucoup dautres parce que nous sommes regardés, nous sommes attendus ! Je ne parle pas des polémiques elles ne servent pas à grand-chose , je parle des Françaises et des Français et parmi eux, des jeunes qui ne sintéressent pas à la politique quand elle se caricature elle-même mais qui jugent la politique dans sa noblesse, cest-à-dire dans son engagement à résoudre les problèmes de la France et des Français.
Donc le nouveau modèle français dont jai parlé et jen reparlerai , cest notre mobilisation, cest lhorizon, cest lobjectif que nous devons nous fixer. Ce nest pas gérer au jour le jour, cest faire face aux urgences et engager les réformes de structure, cest faire en sorte que tout ce qui fédère les Français autour de nos valeurs, les valeurs de la France, ne soit pas que des mots, devienne la réalité concrète et pour que, justement, les jeunes qui nattendent quà sengager, qui nattendent quà y croire, qui nont quune chose à cur, finalement, cest de trouver leur place et dêtre fiers dêtre des jeunes Françaises et des jeunes Français. Eh bien cest à nous et à eux que nous devons cet engagement. Vous êtes là pour ça. Vous avez compris ce message, je vous en remercie, parce quensemble, nous allons réussir à redonner confiance. Merci.
Source http://www.gouvernement.fr, le 31 octobre 2012