Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je vais devoir accélérer un peu mon propos parce que précisément jai une réunion interministérielle très importante dans exactement un quart dheure à Bercy, le numérique ne me donne pas encore le don dubiquité, mais il est très important pour moi de vous délivrer un message et de répondre bien entendu aux inquiétudes que jentends bien du Président de lAVICCA. Ne vous étonnez donc pas si je pars un peu en courant tout à lheure, ce nest pas de la mauvaise éducation, cest juste pour pouvoir assurer cette réunion importante sur le Très haut débit !
Tout dabord je voulais vous rappeler que le gouvernement est pleinement mobilisé bien entendu pour accompagner les collectivités dans la diffusion du numérique dans les territoires, tant par le déploiement des infrastructures à très haut débit que le développement des usages, vous lavez rappelé Monsieur le Président, au service de nos concitoyens, et même pour la mamie du Cantal !
Je me suis déjà exprimée plusieurs fois sur ce sujet, le Très haut débit est aujourdhui une impérieuse nécessité, tout dabord parce quil constitue un formidable socle pour le renouveau de notre industrie, notamment numérique, pour la compétitivité de lensemble de nos entreprises, et surtout nos PME bien entendu. Je crois que laccès au numérique partout sur notre territoire, mais surtout dans les écoles, les collèges, les lycées, lensemble des sites publics pour léducation et la santé, les zones dactivité économique, doit constituer un axe prioritaire de laction gouvernementale. Deuxième point, sur un plan technologique, le développement des objets connectés va rapidement devenir un enjeu majeur de notre industrie, et les possibilités capacitaires des réseaux daccès vont constituer un élément central du soutien de linnovation de nos entreprises et de la transformation de notre société. Je crois quaujourdhui, faire un choix trop prudent en matière de déploiement du très haut débit serait partir avec un retard structurel et durable en matière de compétitivité par rapport aux États-Unis et aux pays émergents, dAsie notamment, et surtout renoncer à lénergie créatrice qui a permis aux États-Unis de produire les leaders mondiaux de léconomie numérique que sont aujourdhui Google, Apple, Facebook, et autres entreprises. Il y a une semaine, je présentais lors du Conseil des ministres une communication relative à la nouvelle ambition du gouvernement pour le numérique. Ma conviction cest que le numérique nest pas une révolution technologique mais bien une transformation globale de la société, et quil est au cur de tous les grands enjeux du quinquennat et même du siècle qui souvre. Cette nouvelle ambition que jentends porter dans les mois à venir avec tous mes collègues du gouvernement, trouvera dès début 2013 une traduction très concrète avec louverture de nombreux chantiers. Jai entendu Monsieur le Président, vos interrogations et vos inquiétudes. Il nous faut en effet avancer rapidement sur la couverture, sur le financement et la question centrale de la place de lÉtat au sein de ce dispositif, comme garant de lintérêt industriel et de laménagement des territoires. Je me répète, mais la fibre constitue un enjeu industriel de taille et il convient donc dassurer une certains homogénéité à léchelle nationale des différents réseaux dinitiative publique. Je crois que la France ne peut pas se permettre un échec industriel et stratégique en matière de télécommunications alors quelle doit sengager encore plus volontairement sur la voie du numérique et de la compétitivité.
Ainsi il me paraît absolument nécessaire de renforcer la gouvernance du déploiement du Très haut débit à travers un accompagnement accru de la puissance publique. Certains dentre vous se rappellent peut-être du Plan Delta LP de la DGPT, ancêtre de France Télécom, la Direction Générale des Postes et Télécommunications, dans les années 70, lorsque la France a mobilisé ses ressources pour combler son retard et devenir un, voire LE leader dans lindustrie des télécoms. Cétait le résultat dun pilotage fort et ambitieux. Et bien, cest ce que nous allons faire, et je suis heureuse de pouvoir vous lannoncer ici, aujourdhui nous allons lancer un Plan Delta Fibre. Le gouvernement se dote des capacités nécessaires pour assumer ce pilotage, une structure légère dans un premier temps va être créée, dans les tout prochains jours, au sein du gouvernement, pour travailler à ce chantier. Cette équipe, nous la concevons comme un commando, avec un cahier des charges clair : préciser les paramètres techniques et financiers du déploiement du Très haut débit.
Tout dabord la précision des objectifs de couverture. Jentends les critiques qui concernent le mix technologique. Ma vision est claire sur ce point : le déploiement du Très haut débit doit sappuyer prioritairement sur la fibre. Pourquoi ? Parce quà long terme la fibre optique est la seule technologie pérenne pouvant apporter les services sans limite de capacité connue, et cest également la seule technologie capable de traiter de manière équitable lensemble des foyers. Avec la fibre, contrairement au cuivre ou à lhertzien, il ny a pas de diminution de débit pour les foyers les plus éloignés. Par ailleurs, compte tenu des capacités dinvestissement limitées, la priorité doit être donnée à des technologies durables. Les investissements pour le déploiement des technologies sur cuivre représentent des coûts de déploiement plus faibles, mais en revanche ils napportent quune réponse partielle et temporaire aux problèmes de débit. Et dans le cadre dun déploiement futur en fibre, ils ne sont quen partie réutilisables, il faudra donc les minimiser dans le cadre du déploiement du Très haut débit. Ma vision est simple, la fibre pour tous doit être la règle et le mix technologique lexception. Parmi les objectifs de couverture, la structure de pilotage dont jai parlé tout à lheure devra rapidement affiner un objectif intermédiaire. Jai en tête deux objectifs simples mais qui répondent à une demande prioritaire de nos concitoyens : un, un réseau structurant en fibre optique qui couvrira les principaux sites publics, écoles, hôpitaux mairies et zones dactivité économique ; et deux, lensemble des foyers français ayant enfin accès à un véritable haut débit. Deuxièmement, la structure de pilotage sattaquera également rapidement aux questions de financement. Cela passe tout dabord par laffinage du chiffrage du coût du déploiement. Je vous rassure, nous disposons dorénavant de quasiment tous les éléments, et je regrette quà quelques jours près nous nayons pas eu le temps de vous présenter les résultats de létude DATAR/DGCIS sur ce sujet. Ce qui est sûr, cest que le besoin de financement public sera important et leffort difficile dans le contexte budgétaire actuel. Mais nous ne pouvons pas différer leffort sur un chantier aussi urgent et décisif pour la France et, je vous le confirme, notre objectif nest pas de laisser seules les collectivités assumer le déploiement du Très haut débit dans les zones non rentables. Nous prendrons notre part de responsabilité. Il nous faudra donc trouver, au-delà des 900 millions deuros de subventions prévues en appui aux collectivités locales dans le cadre des investissements davenir, les moyens financiers à mobiliser pour assurer la poursuite de laccompagnement des projets de déploiement dans les zones non rentables ainsi que la péréquation. Je voulais aussi vous dire que nous travaillons très étroitement avec la Caisse des Dépôts et avec la Banque Européenne dInvestissement, pour quils soutiennent vos projets de déploiement du Très haut débit. Jai bien sûr en tête le projet de lAuvergne qui a aujourdhui toutes les caractéristiques pour devenir un des premiers projets financés par les Project Bonds.
Reprendre en main le pilotage du Très haut débit et en assurer le financement ne sera malheureusement pas suffisant. Là où le constat est préoccupant à léchelle nationale, vous lavez dit Monsieur le Président, cest bien en termes dadoption du Très haut débit par les ménages. Les réseaux en fibre optique ont été déployés à proximité de presque 6 millions de foyers, presque 2 millions peuvent être raccordés immédiatement et seuls moins de 250 000 foyers ont aujourdhui décidé de franchir le pas du FTTH. Vous lindiquiez tout à lheure Monsieur le Président, le déploiement du Très haut débit sera moins cher à financer si les consommateurs ont un intérêt à basculer vers la fibre. Le risque que supporteront les collectivités sera moins important. Pour accélérer la souscription des consommateurs au Très haut débit, à mon sens trois voies doivent faire lobjet dune instruction plus poussée. Premièrement la question de laccès au logement, deuxièmement la question de lincitation économique au déploiement et à la bascule pour les consommateurs et pour les opérateurs, et troisièmement la question de lextinction progressive du cuivre.
Lexpérimentation de Palaiseau marque de ce point de vue notre engagement et illustre parfaitement lenvie davancer et de bouleverser les habitudes. Les grands équipements et réseaux structurants de notre pays ne sont pas nés de la volonté spontanée des acteurs économiques eux-mêmes. Hier comme aujourdhui, rien ne remplace une vision claire, un choix stratégique fort, assumé et pérenne de la part de la puissance publique. Nous ne voulons pas démentir lhistoire industrielle de notre pays avec la révolution du Très haut débit et de la fibre, nous voulons au contraire la poursuivre sans que cette révolution ne prenne 15, 20, 25 ans et ne conduise la France à accuser un retard durable par rapport à ses voisins européens. La comparaison avec le basculement qui sest produit au moment du passage de la télévision analogique à la télévision numérique me semble de ce point de vue éclairante. En décidant de tester la fermeture du réseau cuivre à Palaiseau, à partir de 2013, France Telecom Orange a décidé de passer un cap et jen suis heureuse même si je suis consciente que ce mouvement ne pourra être que progressif. Cette expérimentation va à coup sûr donner un élan au chantier du Très haut débit en France en permettant à tous denvisager une réalité au Très haut débit, un monde dans lequel le cuivre aura disparu.
Mais je crois également que nous devons continuer à travailler sur la régulation et ses capacités à créer une dynamique vertueuse dinvestissement. Cest ce que lARCEP a réussi à créer sur le cuivre dans le respect du cadre européen. Avant lété, la Commissaire Neelie KROES a formulé un certain nombre de propositions pour accélérer lagenda numérique européen. Ces propositions vont dans le bon sens en renforçant le cadre réglementaire en place. On voit que les lignes bougent, que sur les sujets dincitation au déploiement, il ne faut pas avoir peur dêtre innovant. Peut-être faut-il pousser le modèle encore plus loin et donner des incitations économiques aux opérateurs pour la bascule des clients du cuivre vers la fibre. Qui doit le faire ? La régulation, lÉtat ? Cest un vaste chantier, mais je suis convaincue quil ne faut pas le négliger car il peut nous permettre de retrouver la rentabilité des investissements qui nous manque si cruellement aujourdhui.
Pour finir, plusieurs éléments de calendrier. Nous présentons les contours de notre feuille de route dici fin novembre, cette feuille de route sera soumise pour avis à lensemble des parties prenantes. La mise en uvre globale de cette nouvelle stratégie sera actée et effective dès le séminaire gouvernemental numérique du mois de février 2013. Vous voyez, nous avançons sur le chemin du Très haut débit, toutes les briques se mettent enfin en place, et cest avec vous que le gouvernement souhaite avancer sur ce chemin. Merci beaucoup
source http://www.avicca.org, le 22 novembre 2012
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je vais devoir accélérer un peu mon propos parce que précisément jai une réunion interministérielle très importante dans exactement un quart dheure à Bercy, le numérique ne me donne pas encore le don dubiquité, mais il est très important pour moi de vous délivrer un message et de répondre bien entendu aux inquiétudes que jentends bien du Président de lAVICCA. Ne vous étonnez donc pas si je pars un peu en courant tout à lheure, ce nest pas de la mauvaise éducation, cest juste pour pouvoir assurer cette réunion importante sur le Très haut débit !
Tout dabord je voulais vous rappeler que le gouvernement est pleinement mobilisé bien entendu pour accompagner les collectivités dans la diffusion du numérique dans les territoires, tant par le déploiement des infrastructures à très haut débit que le développement des usages, vous lavez rappelé Monsieur le Président, au service de nos concitoyens, et même pour la mamie du Cantal !
Je me suis déjà exprimée plusieurs fois sur ce sujet, le Très haut débit est aujourdhui une impérieuse nécessité, tout dabord parce quil constitue un formidable socle pour le renouveau de notre industrie, notamment numérique, pour la compétitivité de lensemble de nos entreprises, et surtout nos PME bien entendu. Je crois que laccès au numérique partout sur notre territoire, mais surtout dans les écoles, les collèges, les lycées, lensemble des sites publics pour léducation et la santé, les zones dactivité économique, doit constituer un axe prioritaire de laction gouvernementale. Deuxième point, sur un plan technologique, le développement des objets connectés va rapidement devenir un enjeu majeur de notre industrie, et les possibilités capacitaires des réseaux daccès vont constituer un élément central du soutien de linnovation de nos entreprises et de la transformation de notre société. Je crois quaujourdhui, faire un choix trop prudent en matière de déploiement du très haut débit serait partir avec un retard structurel et durable en matière de compétitivité par rapport aux États-Unis et aux pays émergents, dAsie notamment, et surtout renoncer à lénergie créatrice qui a permis aux États-Unis de produire les leaders mondiaux de léconomie numérique que sont aujourdhui Google, Apple, Facebook, et autres entreprises. Il y a une semaine, je présentais lors du Conseil des ministres une communication relative à la nouvelle ambition du gouvernement pour le numérique. Ma conviction cest que le numérique nest pas une révolution technologique mais bien une transformation globale de la société, et quil est au cur de tous les grands enjeux du quinquennat et même du siècle qui souvre. Cette nouvelle ambition que jentends porter dans les mois à venir avec tous mes collègues du gouvernement, trouvera dès début 2013 une traduction très concrète avec louverture de nombreux chantiers. Jai entendu Monsieur le Président, vos interrogations et vos inquiétudes. Il nous faut en effet avancer rapidement sur la couverture, sur le financement et la question centrale de la place de lÉtat au sein de ce dispositif, comme garant de lintérêt industriel et de laménagement des territoires. Je me répète, mais la fibre constitue un enjeu industriel de taille et il convient donc dassurer une certains homogénéité à léchelle nationale des différents réseaux dinitiative publique. Je crois que la France ne peut pas se permettre un échec industriel et stratégique en matière de télécommunications alors quelle doit sengager encore plus volontairement sur la voie du numérique et de la compétitivité.
Ainsi il me paraît absolument nécessaire de renforcer la gouvernance du déploiement du Très haut débit à travers un accompagnement accru de la puissance publique. Certains dentre vous se rappellent peut-être du Plan Delta LP de la DGPT, ancêtre de France Télécom, la Direction Générale des Postes et Télécommunications, dans les années 70, lorsque la France a mobilisé ses ressources pour combler son retard et devenir un, voire LE leader dans lindustrie des télécoms. Cétait le résultat dun pilotage fort et ambitieux. Et bien, cest ce que nous allons faire, et je suis heureuse de pouvoir vous lannoncer ici, aujourdhui nous allons lancer un Plan Delta Fibre. Le gouvernement se dote des capacités nécessaires pour assumer ce pilotage, une structure légère dans un premier temps va être créée, dans les tout prochains jours, au sein du gouvernement, pour travailler à ce chantier. Cette équipe, nous la concevons comme un commando, avec un cahier des charges clair : préciser les paramètres techniques et financiers du déploiement du Très haut débit.
Tout dabord la précision des objectifs de couverture. Jentends les critiques qui concernent le mix technologique. Ma vision est claire sur ce point : le déploiement du Très haut débit doit sappuyer prioritairement sur la fibre. Pourquoi ? Parce quà long terme la fibre optique est la seule technologie pérenne pouvant apporter les services sans limite de capacité connue, et cest également la seule technologie capable de traiter de manière équitable lensemble des foyers. Avec la fibre, contrairement au cuivre ou à lhertzien, il ny a pas de diminution de débit pour les foyers les plus éloignés. Par ailleurs, compte tenu des capacités dinvestissement limitées, la priorité doit être donnée à des technologies durables. Les investissements pour le déploiement des technologies sur cuivre représentent des coûts de déploiement plus faibles, mais en revanche ils napportent quune réponse partielle et temporaire aux problèmes de débit. Et dans le cadre dun déploiement futur en fibre, ils ne sont quen partie réutilisables, il faudra donc les minimiser dans le cadre du déploiement du Très haut débit. Ma vision est simple, la fibre pour tous doit être la règle et le mix technologique lexception. Parmi les objectifs de couverture, la structure de pilotage dont jai parlé tout à lheure devra rapidement affiner un objectif intermédiaire. Jai en tête deux objectifs simples mais qui répondent à une demande prioritaire de nos concitoyens : un, un réseau structurant en fibre optique qui couvrira les principaux sites publics, écoles, hôpitaux mairies et zones dactivité économique ; et deux, lensemble des foyers français ayant enfin accès à un véritable haut débit. Deuxièmement, la structure de pilotage sattaquera également rapidement aux questions de financement. Cela passe tout dabord par laffinage du chiffrage du coût du déploiement. Je vous rassure, nous disposons dorénavant de quasiment tous les éléments, et je regrette quà quelques jours près nous nayons pas eu le temps de vous présenter les résultats de létude DATAR/DGCIS sur ce sujet. Ce qui est sûr, cest que le besoin de financement public sera important et leffort difficile dans le contexte budgétaire actuel. Mais nous ne pouvons pas différer leffort sur un chantier aussi urgent et décisif pour la France et, je vous le confirme, notre objectif nest pas de laisser seules les collectivités assumer le déploiement du Très haut débit dans les zones non rentables. Nous prendrons notre part de responsabilité. Il nous faudra donc trouver, au-delà des 900 millions deuros de subventions prévues en appui aux collectivités locales dans le cadre des investissements davenir, les moyens financiers à mobiliser pour assurer la poursuite de laccompagnement des projets de déploiement dans les zones non rentables ainsi que la péréquation. Je voulais aussi vous dire que nous travaillons très étroitement avec la Caisse des Dépôts et avec la Banque Européenne dInvestissement, pour quils soutiennent vos projets de déploiement du Très haut débit. Jai bien sûr en tête le projet de lAuvergne qui a aujourdhui toutes les caractéristiques pour devenir un des premiers projets financés par les Project Bonds.
Reprendre en main le pilotage du Très haut débit et en assurer le financement ne sera malheureusement pas suffisant. Là où le constat est préoccupant à léchelle nationale, vous lavez dit Monsieur le Président, cest bien en termes dadoption du Très haut débit par les ménages. Les réseaux en fibre optique ont été déployés à proximité de presque 6 millions de foyers, presque 2 millions peuvent être raccordés immédiatement et seuls moins de 250 000 foyers ont aujourdhui décidé de franchir le pas du FTTH. Vous lindiquiez tout à lheure Monsieur le Président, le déploiement du Très haut débit sera moins cher à financer si les consommateurs ont un intérêt à basculer vers la fibre. Le risque que supporteront les collectivités sera moins important. Pour accélérer la souscription des consommateurs au Très haut débit, à mon sens trois voies doivent faire lobjet dune instruction plus poussée. Premièrement la question de laccès au logement, deuxièmement la question de lincitation économique au déploiement et à la bascule pour les consommateurs et pour les opérateurs, et troisièmement la question de lextinction progressive du cuivre.
Lexpérimentation de Palaiseau marque de ce point de vue notre engagement et illustre parfaitement lenvie davancer et de bouleverser les habitudes. Les grands équipements et réseaux structurants de notre pays ne sont pas nés de la volonté spontanée des acteurs économiques eux-mêmes. Hier comme aujourdhui, rien ne remplace une vision claire, un choix stratégique fort, assumé et pérenne de la part de la puissance publique. Nous ne voulons pas démentir lhistoire industrielle de notre pays avec la révolution du Très haut débit et de la fibre, nous voulons au contraire la poursuivre sans que cette révolution ne prenne 15, 20, 25 ans et ne conduise la France à accuser un retard durable par rapport à ses voisins européens. La comparaison avec le basculement qui sest produit au moment du passage de la télévision analogique à la télévision numérique me semble de ce point de vue éclairante. En décidant de tester la fermeture du réseau cuivre à Palaiseau, à partir de 2013, France Telecom Orange a décidé de passer un cap et jen suis heureuse même si je suis consciente que ce mouvement ne pourra être que progressif. Cette expérimentation va à coup sûr donner un élan au chantier du Très haut débit en France en permettant à tous denvisager une réalité au Très haut débit, un monde dans lequel le cuivre aura disparu.
Mais je crois également que nous devons continuer à travailler sur la régulation et ses capacités à créer une dynamique vertueuse dinvestissement. Cest ce que lARCEP a réussi à créer sur le cuivre dans le respect du cadre européen. Avant lété, la Commissaire Neelie KROES a formulé un certain nombre de propositions pour accélérer lagenda numérique européen. Ces propositions vont dans le bon sens en renforçant le cadre réglementaire en place. On voit que les lignes bougent, que sur les sujets dincitation au déploiement, il ne faut pas avoir peur dêtre innovant. Peut-être faut-il pousser le modèle encore plus loin et donner des incitations économiques aux opérateurs pour la bascule des clients du cuivre vers la fibre. Qui doit le faire ? La régulation, lÉtat ? Cest un vaste chantier, mais je suis convaincue quil ne faut pas le négliger car il peut nous permettre de retrouver la rentabilité des investissements qui nous manque si cruellement aujourdhui.
Pour finir, plusieurs éléments de calendrier. Nous présentons les contours de notre feuille de route dici fin novembre, cette feuille de route sera soumise pour avis à lensemble des parties prenantes. La mise en uvre globale de cette nouvelle stratégie sera actée et effective dès le séminaire gouvernemental numérique du mois de février 2013. Vous voyez, nous avançons sur le chemin du Très haut débit, toutes les briques se mettent enfin en place, et cest avec vous que le gouvernement souhaite avancer sur ce chemin. Merci beaucoup
source http://www.avicca.org, le 22 novembre 2012