Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Député,
Monsieur le Vice-président du Conseil régional
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations,
Mesdames, Messieurs,
Avant tout, Monsieur le Maire, cher Olivier, je vous présente mes meilleurs vux pour 2013, ainsi quà votre équipe municipale, dont je connais la mobilisation et la disponibilité au service des Clichois. Cest avec un grand plaisir que jai accepté linvitation dOlivier Klein - et même, que je ai sollicité la permission de venir - pour ce moment toujours particulier quest la cérémonie des vux dune commune à ses habitants.
Cest un événement, en ce qui me concerne, que jai toujours aimé, lorsque jétais maire de Palaiseau ; un moment de convivialité, déchanges, de partage, où lon sent que la nouvelle année nous donne un regain dénergie, despérances et de courage.
A tous les habitants de Clichy-sous-Bois, je veux souhaiter une belle et heureuse année 2013. Quelle soit pour vous loccasion de passer de bons moments avec vos proches, avec vos amis, de réaliser vos projets collectifs, individuels ou familiaux. Et surtout de garder ou de retrouver la santé et lénergie pour surmonter les grandes difficultés, comme les petits tracas du quotidien.
Je fais le vu que les actions déjà en cours pour Clichy-sous Bois, pour le Chêne-Pointu, pour lEtoile du Chêne-Pointu, continuent davancer, grâce au travail conjoint engagé entre lEtat, la Région Île-de-France et la Ville, travail que nous avons mis en place en septembre dernier. Je souhaite, et je te prie de le croire Olivier, je travaille dans ce sens, que le chantier du désenclavement de la Ville par les transports en commun, je pense au Grand-Paris Express - jai bien reçu les messages - et à la ligne T4 du Tramway, continue de progresser et se réalise dans des délais crédibles. Il est capital en effet que des moyens soient donnés aux habitants actuellement exclus des transports collectifs. Cest pourquoi je continuerai, soyez-en assurés, de porter la voix de lintérêt général dans le domaine des transports publics, pour Clichy-sous-Bois bien entendu et pour tous les quartiers populaires actuellement encore enclavés.
Je souhaite enfin à votre ville une année sans violence. Je veux à cet instant avoir une pensée pour la victime du drame qui a frappé votre ville à la fin de lannée dernière. Mais je pense aussi à ces violences du quotidien, les violences intolérables faites aux femmes ou celles qui frappent les plus faibles. Cest une bataille de tous les instants que nous devons mener pour les faire reculer.
Tu las souligné cher Olivier, cest la première année que jai loccasion de présenter mes vux en tant que Ministre, et je suis touché que ce soit précisément à Clichy-sous-Bois :
- Parce que, quand le Président de la République, François Hollande, ma nommé ministre délégué à la Ville auprès de la Ministre de lEgalité des Territoires et du Logement, Cécile Duflot, cest dans votre commune que jai voulu faire ma première visite, et jy ai rencontré certains dentre vous, dans le Bas-Clichy.
- Ensuite, parce que cest à Clichy, encore, comme tu las rappelé, que jai signé, en septembre dernier, ce protocole daccord exceptionnel, pour mobiliser toutes les énergies publiques en faveur de quartiers qui avaient trop longtemps été délaissés par la République,
- La troisième raison, cest parce que jai gardé un très bon souvenir lié à lEspace 93, où je suis venu discrètement en novembre dernier écouter le concert de Zebda, rencontrer ses artistes et des acteurs associatifs,
- Enfin, parce que jai, à Clichy-sous-Bois, des interlocuteurs, des amis, dont lexigence et la rigueur sont précieuses, je veux parler de son maire Olivier Klein, et de Claude Dilain dont je dis souvent quil est tellement attaché à la politique de la Ville quil pourrait y avoir pour lui un bureau dans mon Ministère.
Et puis, il ma paru plus normal en tant que Ministre de la Ville de vous souhaiter la bonne année ici à Clichy plutôt que depuis le Ministère, rue du Bac, dans le 7ème arrondissement de Paris
Ce que je veux pour Clichy-sous Bois, jy travaille avec la même énergie pour les 8 millions dhabitants de notre pays qui habitent dans les quartiers populaires. Je sais que dans ces quartiers, encore plus quailleurs, la crise frappe très durement les plus modestes.
Comme lont rappelé le Président de la République et le Premier Ministre la semaine passée, lensemble du gouvernement est sur le pont pour mener avec ardeur et conviction la bataille indispensable du redressement du pays, pour retrouver de la croissance et bien sûr de lemploi. Vous le savez, ce sera long et cest pour cela quil ne faut pas changer de cap. La politique de redressement des comptes publics est engagée et elle porte ses fruits. Elle est indispensable car vous le savez bien, comme dans vos familles, on ne vit pas bien longtemps à crédit. Mais la maîtrise des comptes publics nest pas un objectif en soi. Cest un outil pour redonner à notre pays des marges de manuvre et des capacités dagir. Ce redressement nécessite des efforts qui doivent être très justement répartis. Et la polémique ouverte il y a quelques semaines par un acteur célèbre démontre sil en était besoin que le gouvernement a fait le choix de faire porter leffort par les plus favorisés.
Tous nos efforts, tous, sont tournés vers linversion de la courbe du chômage. Les outils que nous avons mis en place comme la Banque publique dinvestissement qui va être opérationnelle dans les prochains jours, la réforme bancaire qui va être votée dans quelques semaines, le contrat de génération qui vient poursuivre laction que nous avons menée avec les emplois davenir, sont autant darmes à notre disposition. Jai souhaité ajouter une arme supplémentaire qui sera expérimentée rapidement à Clichy comme dans quatre villes de France, les emplois francs, destinés aux jeunes des quartiers populaires qui sont victimes dune sorte de double peine, victimes de la crise et victimes dune stigmatisation liée à leur origine territoriale. Soyez-en certain, notre travail au quotidien est acharné, déterminé, résolu, il vise à mobiliser tous les acteurs de la société pour changer de réalité.
En me nommant ministre délégué chargé de la Ville, le Président de la République, François Hollande, ma confié une mission passionnante. Celle de rétablir légalité républicaine dans les territoires urbains en mobilisant tous les moyens de la République pour améliorer concrètement votre vie quotidienne, pour lemploi, léducation, la culture, la santé ou la sécurité et plus précisément pour préparer lavenir de toute une génération qui a souvent été oubliée et même parfois humiliée.
Lattente est forte, jen suis conscient, et dans de nombreux domaines. Ici, en plus de laction pour lemploi, il faut modifier lhabitat, il faut transformer la Ville. Et il faut le faire avec les habitants. Chaque maire le sait, chaque élu, et le vôtre tout particulièrement : les politiques locales ne peuvent se construire sans ladhésion des citoyens. De tous les citoyens. De tous ceux qui contribuent dabord par leur impôt au bon fonctionnement de la commune.
Et la première de leur expression, cest la possibilité, bien entendu, de voter. Oui, cher Olivier, tu as raison, il faut poursuivre dans les prochaines semaines le combat pour persuader les 30 parlementaires qui nous manquent actuellement pour que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales soit une réalité avant les élections municipales de 2014. Sachez quaux côtés de vos parlementaires, jy travaille également. Cétait lune des revendications de ceux qui, il y a trente ans, sont partis de Marseille vers Paris lors de cette fantastique marche pour légalité. Je crois effectivement quil est maintenant grand temps de tout faire pour la mettre en uvre.
En matière de politique de la ville, quil sagisse de la rénovation urbaine ou des politiques publiques, le droit de vote ne suffit pas. Dans ce domaine, je crois en effet à laction individuelle et collective des citoyens et de leurs associations. Qui sont les mieux placés, sinon les habitants eux-mêmes, pour imaginer et construire avec lEtat et les élus le devenir de leur Ville et de leur quartier ? Cest pourquoi, à lintérieur de la grande concertation pour la réforme de la politique de la Ville, jai voulu une large participation des habitants et de leurs représentants associatifs. Après plusieurs initiatives, je la poursuivrai demain sous une autre forme dans ce département, à Bobigny. Cest aussi dans cette logique que jai confié une mission à Mohamed Mechmache et Clichy minspire, encore - et Marie-Hélène Bacqué pour quils me fassent dans les prochaines semaines des propositions sur les moyens à mettre en uvre dans la durée pour faire entendre et faire respecter la parole des habitants des quartiers populaires.
Je suis chaque jour impressionné par la richesse des initiatives et des projets qui se développent dans nos quartiers. Je suis persuadé, parce que jai déjà pu le constater dans de nombreuses villes, que ce sont vos initiatives, collectives, associatives, qui avec notre soutien, font renaitre lespoir, participent au développement de léconomie locale, qui redessinent une autre image de nos villes et de nos quartiers et ouvrent un autre avenir pour les enfants et la jeunesse de nos territoires urbains.
Pour les jeunes de Clichy-sous-Bois bien sûr mais également pour tous ces jeunes que je croise dans mes déplacements au cur de ces quartiers. Lun dentre eux samedi dernier lexprimait fortement au Président de la République que javais lhonneur daccompagner en Normandie. Cet adolescent criait fièrement au milieu de la foule : « Je suis citoyen de France ». Cet adolescent, héritier de limmigration, avait tout dit. Loin des poncifs, des stigmatisations ou des formules faciles et démagogiques, il ne demandait pas à être intégré, il létait. Et il le revendiquait fortement, comme la très grande majorité de ces jeunes des quartiers, ceux dont on ne parle jamais. Il revendiquait son appartenance à notre communauté nationale et à ses valeurs. Il connaissait ses devoirs, il proclamait simplement, fortement, son identité.
Cette jeunesse cest la priorité du gouvernement, cest ma priorité. Elle a le droit à un avenir. Cest la responsabilité du gouvernement, cest aussi ma responsabilité. Cest pour cela que je me félicite que 30% des emplois davenir soient réservés aux jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Et je veillerai dans les prochains mois à ce que cet objectif se traduise réellement dans les faits.
Cette jeunesse, comme tous les habitants des quartiers, elle a aussi le droit de ne plus être montrée du doigt à cause de son origine, sociale ou territoriale. Elle a également le droit au respect que le service public doit à chaque citoyen. Cest le sens de lengagement numéro 30 du Président de la République lors de la campagne électorale. Je le cite : « Je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles didentité par une procédure respectueuse des citoyens, et contre toute discrimination à lembauche et au logement ». Je travaille sur des propositions que je ferai prochainement pour lutter contre ces discriminations. Quant à ce quon appelle le délit de faciès, je crois, comme le Ministre de lIntérieur, Manuel Valls, au retour dune police proche des citoyens, je crois à une police qui, pour être respectée, doit forcer le respect et être irréprochable. Et cest pour cela que je persiste à penser que, sans donner aucun signe positif à la délinquance, et dans lintérêt même des fonctionnaires de police qui font un travail difficile, il faut poursuivre la réflexion sur lexpérimentation du récépissé lors des contrôles comme lun des outils possibles de lutte contre les contrôles didentité à répétition et au faciès.
« Tous différents mais 100% République », cest le thème, jallais dire le slogan, de la carte de vux du Ministère de la Ville. 100% République, cela signifie que dans chacune de nos villes, là où les habitants sont des citoyens actifs pour la vie collective, alors la République, au même titre que partout ailleurs, a le devoir de mettre en uvre tous ses moyens, au service des habitants, à la hauteur de leurs besoins.
Cest le sens des conventions que je vais signer avec lensemble des Ministères dans les semaines qui viennent pour que chacun dentre eux se fixe des objectifs précis et quantifiables dactions et de moyens à mettre en uvre dans les quartiers populaires. Et à ce propos, je conventionnerai avec le Ministre du travail le fait que chaque quartier en politique de la Ville dispose dune présence de Pôle Emploi.
Cela veut dire également que la solidarité envers les communes les plus pauvres doit samplifier. Cela a commencé avec laugmentation des différentes dotations de solidarité de lEtat dès cette année 2013. Cela devra se poursuivre dans les prochains mois avec la mise en uvre des mesures que va me proposer prochainement François Pupponi, le député-maire de Sarcelles.
100% République cela veut dire enfin, et jen terminerai là, que je souhaite cette année une fantastique mobilisation pour quon en finisse avec la stigmatisation des quartiers populaires. Je faisais référence tout à lheure à la Marche pour légalité et contre le racisme de 1983. Ce fut un formidable moment de dignité et de solidarité. Aujourdhui, loin des médias, ce mouvement se poursuit sur le terrain. Chaque jour, je rencontre des citoyens mobilisés dans le monde associatif de proximité, un monde qui, je le sais, a beaucoup souffert ces dernières années et dont jai souhaité quil soit une priorité dans les financements de la politique de la Ville de cette année 2013.
Mais je vois aussi des habitants extraordinaires qui loin des clichés faciles se battent pour lavenir de leurs enfants, qui montent leur entreprise, qui avec ténacité se battent pour lamélioration des conditions de vie de leur quartier. Cette solidarité quexprime magnifiquement la municipalité de Clichy-sous-Bois avec ce message « Il y a des moments où lon ressent le besoin davancer ensemble ». Monsieur le Maire, jadopte la proposition en souhaitant quen 2013, vous ici sur le terrain, moi votre relais au sein du gouvernement, nous avancions ensemble pour que dans nos quartiers, dans nos villes populaires, malgré la crise, on vive mieux quavant.
Je vous remercie.
Source http://www.territoires.gouv.fr, le 10 janvier 2013
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Député,
Monsieur le Vice-président du Conseil régional
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations,
Mesdames, Messieurs,
Avant tout, Monsieur le Maire, cher Olivier, je vous présente mes meilleurs vux pour 2013, ainsi quà votre équipe municipale, dont je connais la mobilisation et la disponibilité au service des Clichois. Cest avec un grand plaisir que jai accepté linvitation dOlivier Klein - et même, que je ai sollicité la permission de venir - pour ce moment toujours particulier quest la cérémonie des vux dune commune à ses habitants.
Cest un événement, en ce qui me concerne, que jai toujours aimé, lorsque jétais maire de Palaiseau ; un moment de convivialité, déchanges, de partage, où lon sent que la nouvelle année nous donne un regain dénergie, despérances et de courage.
A tous les habitants de Clichy-sous-Bois, je veux souhaiter une belle et heureuse année 2013. Quelle soit pour vous loccasion de passer de bons moments avec vos proches, avec vos amis, de réaliser vos projets collectifs, individuels ou familiaux. Et surtout de garder ou de retrouver la santé et lénergie pour surmonter les grandes difficultés, comme les petits tracas du quotidien.
Je fais le vu que les actions déjà en cours pour Clichy-sous Bois, pour le Chêne-Pointu, pour lEtoile du Chêne-Pointu, continuent davancer, grâce au travail conjoint engagé entre lEtat, la Région Île-de-France et la Ville, travail que nous avons mis en place en septembre dernier. Je souhaite, et je te prie de le croire Olivier, je travaille dans ce sens, que le chantier du désenclavement de la Ville par les transports en commun, je pense au Grand-Paris Express - jai bien reçu les messages - et à la ligne T4 du Tramway, continue de progresser et se réalise dans des délais crédibles. Il est capital en effet que des moyens soient donnés aux habitants actuellement exclus des transports collectifs. Cest pourquoi je continuerai, soyez-en assurés, de porter la voix de lintérêt général dans le domaine des transports publics, pour Clichy-sous-Bois bien entendu et pour tous les quartiers populaires actuellement encore enclavés.
Je souhaite enfin à votre ville une année sans violence. Je veux à cet instant avoir une pensée pour la victime du drame qui a frappé votre ville à la fin de lannée dernière. Mais je pense aussi à ces violences du quotidien, les violences intolérables faites aux femmes ou celles qui frappent les plus faibles. Cest une bataille de tous les instants que nous devons mener pour les faire reculer.
Tu las souligné cher Olivier, cest la première année que jai loccasion de présenter mes vux en tant que Ministre, et je suis touché que ce soit précisément à Clichy-sous-Bois :
- Parce que, quand le Président de la République, François Hollande, ma nommé ministre délégué à la Ville auprès de la Ministre de lEgalité des Territoires et du Logement, Cécile Duflot, cest dans votre commune que jai voulu faire ma première visite, et jy ai rencontré certains dentre vous, dans le Bas-Clichy.
- Ensuite, parce que cest à Clichy, encore, comme tu las rappelé, que jai signé, en septembre dernier, ce protocole daccord exceptionnel, pour mobiliser toutes les énergies publiques en faveur de quartiers qui avaient trop longtemps été délaissés par la République,
- La troisième raison, cest parce que jai gardé un très bon souvenir lié à lEspace 93, où je suis venu discrètement en novembre dernier écouter le concert de Zebda, rencontrer ses artistes et des acteurs associatifs,
- Enfin, parce que jai, à Clichy-sous-Bois, des interlocuteurs, des amis, dont lexigence et la rigueur sont précieuses, je veux parler de son maire Olivier Klein, et de Claude Dilain dont je dis souvent quil est tellement attaché à la politique de la Ville quil pourrait y avoir pour lui un bureau dans mon Ministère.
Et puis, il ma paru plus normal en tant que Ministre de la Ville de vous souhaiter la bonne année ici à Clichy plutôt que depuis le Ministère, rue du Bac, dans le 7ème arrondissement de Paris
Ce que je veux pour Clichy-sous Bois, jy travaille avec la même énergie pour les 8 millions dhabitants de notre pays qui habitent dans les quartiers populaires. Je sais que dans ces quartiers, encore plus quailleurs, la crise frappe très durement les plus modestes.
Comme lont rappelé le Président de la République et le Premier Ministre la semaine passée, lensemble du gouvernement est sur le pont pour mener avec ardeur et conviction la bataille indispensable du redressement du pays, pour retrouver de la croissance et bien sûr de lemploi. Vous le savez, ce sera long et cest pour cela quil ne faut pas changer de cap. La politique de redressement des comptes publics est engagée et elle porte ses fruits. Elle est indispensable car vous le savez bien, comme dans vos familles, on ne vit pas bien longtemps à crédit. Mais la maîtrise des comptes publics nest pas un objectif en soi. Cest un outil pour redonner à notre pays des marges de manuvre et des capacités dagir. Ce redressement nécessite des efforts qui doivent être très justement répartis. Et la polémique ouverte il y a quelques semaines par un acteur célèbre démontre sil en était besoin que le gouvernement a fait le choix de faire porter leffort par les plus favorisés.
Tous nos efforts, tous, sont tournés vers linversion de la courbe du chômage. Les outils que nous avons mis en place comme la Banque publique dinvestissement qui va être opérationnelle dans les prochains jours, la réforme bancaire qui va être votée dans quelques semaines, le contrat de génération qui vient poursuivre laction que nous avons menée avec les emplois davenir, sont autant darmes à notre disposition. Jai souhaité ajouter une arme supplémentaire qui sera expérimentée rapidement à Clichy comme dans quatre villes de France, les emplois francs, destinés aux jeunes des quartiers populaires qui sont victimes dune sorte de double peine, victimes de la crise et victimes dune stigmatisation liée à leur origine territoriale. Soyez-en certain, notre travail au quotidien est acharné, déterminé, résolu, il vise à mobiliser tous les acteurs de la société pour changer de réalité.
En me nommant ministre délégué chargé de la Ville, le Président de la République, François Hollande, ma confié une mission passionnante. Celle de rétablir légalité républicaine dans les territoires urbains en mobilisant tous les moyens de la République pour améliorer concrètement votre vie quotidienne, pour lemploi, léducation, la culture, la santé ou la sécurité et plus précisément pour préparer lavenir de toute une génération qui a souvent été oubliée et même parfois humiliée.
Lattente est forte, jen suis conscient, et dans de nombreux domaines. Ici, en plus de laction pour lemploi, il faut modifier lhabitat, il faut transformer la Ville. Et il faut le faire avec les habitants. Chaque maire le sait, chaque élu, et le vôtre tout particulièrement : les politiques locales ne peuvent se construire sans ladhésion des citoyens. De tous les citoyens. De tous ceux qui contribuent dabord par leur impôt au bon fonctionnement de la commune.
Et la première de leur expression, cest la possibilité, bien entendu, de voter. Oui, cher Olivier, tu as raison, il faut poursuivre dans les prochaines semaines le combat pour persuader les 30 parlementaires qui nous manquent actuellement pour que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales soit une réalité avant les élections municipales de 2014. Sachez quaux côtés de vos parlementaires, jy travaille également. Cétait lune des revendications de ceux qui, il y a trente ans, sont partis de Marseille vers Paris lors de cette fantastique marche pour légalité. Je crois effectivement quil est maintenant grand temps de tout faire pour la mettre en uvre.
En matière de politique de la ville, quil sagisse de la rénovation urbaine ou des politiques publiques, le droit de vote ne suffit pas. Dans ce domaine, je crois en effet à laction individuelle et collective des citoyens et de leurs associations. Qui sont les mieux placés, sinon les habitants eux-mêmes, pour imaginer et construire avec lEtat et les élus le devenir de leur Ville et de leur quartier ? Cest pourquoi, à lintérieur de la grande concertation pour la réforme de la politique de la Ville, jai voulu une large participation des habitants et de leurs représentants associatifs. Après plusieurs initiatives, je la poursuivrai demain sous une autre forme dans ce département, à Bobigny. Cest aussi dans cette logique que jai confié une mission à Mohamed Mechmache et Clichy minspire, encore - et Marie-Hélène Bacqué pour quils me fassent dans les prochaines semaines des propositions sur les moyens à mettre en uvre dans la durée pour faire entendre et faire respecter la parole des habitants des quartiers populaires.
Je suis chaque jour impressionné par la richesse des initiatives et des projets qui se développent dans nos quartiers. Je suis persuadé, parce que jai déjà pu le constater dans de nombreuses villes, que ce sont vos initiatives, collectives, associatives, qui avec notre soutien, font renaitre lespoir, participent au développement de léconomie locale, qui redessinent une autre image de nos villes et de nos quartiers et ouvrent un autre avenir pour les enfants et la jeunesse de nos territoires urbains.
Pour les jeunes de Clichy-sous-Bois bien sûr mais également pour tous ces jeunes que je croise dans mes déplacements au cur de ces quartiers. Lun dentre eux samedi dernier lexprimait fortement au Président de la République que javais lhonneur daccompagner en Normandie. Cet adolescent criait fièrement au milieu de la foule : « Je suis citoyen de France ». Cet adolescent, héritier de limmigration, avait tout dit. Loin des poncifs, des stigmatisations ou des formules faciles et démagogiques, il ne demandait pas à être intégré, il létait. Et il le revendiquait fortement, comme la très grande majorité de ces jeunes des quartiers, ceux dont on ne parle jamais. Il revendiquait son appartenance à notre communauté nationale et à ses valeurs. Il connaissait ses devoirs, il proclamait simplement, fortement, son identité.
Cette jeunesse cest la priorité du gouvernement, cest ma priorité. Elle a le droit à un avenir. Cest la responsabilité du gouvernement, cest aussi ma responsabilité. Cest pour cela que je me félicite que 30% des emplois davenir soient réservés aux jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Et je veillerai dans les prochains mois à ce que cet objectif se traduise réellement dans les faits.
Cette jeunesse, comme tous les habitants des quartiers, elle a aussi le droit de ne plus être montrée du doigt à cause de son origine, sociale ou territoriale. Elle a également le droit au respect que le service public doit à chaque citoyen. Cest le sens de lengagement numéro 30 du Président de la République lors de la campagne électorale. Je le cite : « Je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles didentité par une procédure respectueuse des citoyens, et contre toute discrimination à lembauche et au logement ». Je travaille sur des propositions que je ferai prochainement pour lutter contre ces discriminations. Quant à ce quon appelle le délit de faciès, je crois, comme le Ministre de lIntérieur, Manuel Valls, au retour dune police proche des citoyens, je crois à une police qui, pour être respectée, doit forcer le respect et être irréprochable. Et cest pour cela que je persiste à penser que, sans donner aucun signe positif à la délinquance, et dans lintérêt même des fonctionnaires de police qui font un travail difficile, il faut poursuivre la réflexion sur lexpérimentation du récépissé lors des contrôles comme lun des outils possibles de lutte contre les contrôles didentité à répétition et au faciès.
« Tous différents mais 100% République », cest le thème, jallais dire le slogan, de la carte de vux du Ministère de la Ville. 100% République, cela signifie que dans chacune de nos villes, là où les habitants sont des citoyens actifs pour la vie collective, alors la République, au même titre que partout ailleurs, a le devoir de mettre en uvre tous ses moyens, au service des habitants, à la hauteur de leurs besoins.
Cest le sens des conventions que je vais signer avec lensemble des Ministères dans les semaines qui viennent pour que chacun dentre eux se fixe des objectifs précis et quantifiables dactions et de moyens à mettre en uvre dans les quartiers populaires. Et à ce propos, je conventionnerai avec le Ministre du travail le fait que chaque quartier en politique de la Ville dispose dune présence de Pôle Emploi.
Cela veut dire également que la solidarité envers les communes les plus pauvres doit samplifier. Cela a commencé avec laugmentation des différentes dotations de solidarité de lEtat dès cette année 2013. Cela devra se poursuivre dans les prochains mois avec la mise en uvre des mesures que va me proposer prochainement François Pupponi, le député-maire de Sarcelles.
100% République cela veut dire enfin, et jen terminerai là, que je souhaite cette année une fantastique mobilisation pour quon en finisse avec la stigmatisation des quartiers populaires. Je faisais référence tout à lheure à la Marche pour légalité et contre le racisme de 1983. Ce fut un formidable moment de dignité et de solidarité. Aujourdhui, loin des médias, ce mouvement se poursuit sur le terrain. Chaque jour, je rencontre des citoyens mobilisés dans le monde associatif de proximité, un monde qui, je le sais, a beaucoup souffert ces dernières années et dont jai souhaité quil soit une priorité dans les financements de la politique de la Ville de cette année 2013.
Mais je vois aussi des habitants extraordinaires qui loin des clichés faciles se battent pour lavenir de leurs enfants, qui montent leur entreprise, qui avec ténacité se battent pour lamélioration des conditions de vie de leur quartier. Cette solidarité quexprime magnifiquement la municipalité de Clichy-sous-Bois avec ce message « Il y a des moments où lon ressent le besoin davancer ensemble ». Monsieur le Maire, jadopte la proposition en souhaitant quen 2013, vous ici sur le terrain, moi votre relais au sein du gouvernement, nous avancions ensemble pour que dans nos quartiers, dans nos villes populaires, malgré la crise, on vive mieux quavant.
Je vous remercie.
Source http://www.territoires.gouv.fr, le 10 janvier 2013