Déclaration de M. Victorin Lurel, ministre des outre-mer, sur la création de labels et l’obtention d’appellations contrôlées pour les productions agricoles et agroalimentaires des outre-mers, au Marché international de Rungis le 22 février 2013.

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Circonstance : Présentation du label "Indication géographique protégée" (IGP) du Melon de Guadeloupe, au Marché international de Rungis (Val-de-Marne) le 22 février 2013

Texte intégral

Monsieur le président de la SEMMARIS,
Monsieur le président de l'IGP Melon,
Monsieur le président de la société Boyer,
Mesdames et messieurs,
Je veux d'abord vous remercier pour votre accueil et pour la visite que j'ai pu effectuer ici, à vos côtés, au Marché international de Rungis.
Ce n'est pas la première fois que je me rends, ici, dans cette très belle infrastructure qui est la source d'une très grande fierté nationale.
La dernière fois, déjà, j'avais eu le plaisir de visiter la mûrisserie Fruidor et je suis heureux d'avoir pu aller à la rencontre d'autres acteurs importateurs, grossistes, et mesurer encore un peu plus combien nous sommes en un lieu stratégique pour l'avenir des productions fruitières des outre-mer.
Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est d'ailleurs pour nous réjouir, ensemble, d'une belle concrétisation : le lancement officiel du Melon de Guadeloupe "IGP", c'est-à-dire le melon bénéficiant de l'Indication géographique protégée.
Oui, c'est une assurément une belle concrétisation, qui intervient à un moment stratégique, à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, l'un des plus grands rendez-vous européen, pour ne pas dire mondial, du secteur.
Un label, c'est une distinction. Cela permet, en quelque sorte, de séparer - j'ose filer la métaphore agricole - "le bon grain de l'ivraie".
C'est un gage de qualité.
C'est aussi, ou en tout cas, ce doit être un gage de constance dans l'excellence.
C'est, en fait, une marque, un repère pour les consommateurs qui en sont, plus que jamais, demandeurs, surtout en des temps où le soupçon vient parfois s'instiller jusque dans les assiettes.
Je suis donc heureux de pouvoir saluer ici cet effort collectif des producteurs et des exportateurs du melon de Guadeloupe qui ont eu la patience – car la route fut longue depuis 2009 – et l'opiniâtreté pour décrocher enfin cette IGP.
Depuis mars 2012 et la décision des instances européennes, vous avez travaillé et bien travaillé pour réussir le lancement de la première production IGP auquel nous assistons aujourd'hui.
Je suis d'autant plus heureux que cette politique de label dans l'agriculture est au cœur de la volonté politique qui anime ce gouvernement.
Dans les 30 engagements de campagne du président de la République, il y a en effet l'engagement n°9, que je me permets de vous citer :
Je favoriserai la création de labels et l'obtention d'appellations contrôlées pour les productions agricoles et agroalimentaires des outre-mers afin de faciliter leur commercialisation.
Aujourd'hui, vous ne serez pas surpris que nous ne changions pas de discours. Mais, mieux, vous comprendrez que nous soyons pressés de passer de la parole aux actes.
Nous avons une agriculture performante.
Le melon en est un exemple, mais la banane de Martinique et de Guadeloupe aussi, ainsi que la filière canne-sucre-rhum à la Réunion et aux Antilles. Et je n'oublie pas que l'ananas Victoria et le litchi de La Réunion ont un label rouge.
Performante au point de répondre à des cahiers des charges exigeants, qui nécessitent que l'on s'engage sur des critères précis dans la durée.
Et c'est précisément le défi qui sera le vôtre dans les prochains mois et les prochaines années.
Il faut avoir conscience qu'une marque, cela se construit et cela s'entretient.
Je veux vous dire que le gouvernement entend encourager et accompagner des initiatives telles que celle que nous célébrons aujourd'hui.
La prochaine loi d'avenir sur l'agriculture, que prépare mon collègue Stéphane Le Foll, comportera un volet outre-mer dans lequel nous pourrons dynamiser encore cette politique de labellisation. Je veillerai tout particulièrement à ce que cette exigence de performance à laquelle nous sommes tous attachés soit traduite dans ce projet de loi.
Cela fait en tout cas partie de nos réflexions.
Ce que nous voulons, c'est faire des productions agricoles des outre-mer des vitrines des savoir-faire de nos territoires.
L'agriculture doit être en effet, selon nous, au cœur de leur stratégie de développement économique. Nous voulons structurer les filières et, à partir de ces filières, nous voulons en créer d'autres, en aval, d'agro-transformation. C'est là que se situe la valeur ajoutée et, donc, les créations de nouvelles activités qui génèrent des créations d'emplois.
L'emploi, vous le savez, est la priorité du gouvernement en 2013.
L'objectif, ambitieux, est d'inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année. Et les outre-mer doivent y apporter leur contribution.
Pour bien connaître, je crois, le secteur agricole dont je suis fier d'être issu, je suis convaincu que l'agriculture, l'agrotransformation, mais aussi l'élevage et la pêche, sont des filières d'avenir dans les outre-mer.
C'est pourquoi vous me trouverez toujours à vos côtés pour défendre et valoriser, ici, à Bruxelles et partout ailleurs, nous productions d'aujourd'hui qui seront les richesses et les emplois de demain.
Longue vie, donc, au melon IGP de Guadeloupe !
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 26 février 2013