Texte intégral
Mesdames, messieurs les Ministres,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil régional Midi-Pyrénées,
Monsieur le Président du Conseil général,
Madame la Présidente. Monsieur le Président.
Mesdames, Messieurs les élus. Mesdames, Messieurs.
A travers la beauté de ces paysages, mais aussi parce qu'elle est associée à des valeurs fortes, la montagne habite notre imaginaire collectif. Les paysages, je n'en dirai qu'un mot parce qu'ils sont là, ils sont là tout autour de nous. Quant aux valeurs, j'ai à l'esprit d'abord la solidarité, plusieurs d'entre vous l'ont évoquée, mais aussi la persévérance et le sens de l'effort. Ce sont des valeurs immémoriales des montagnards, je les ai saluées ce matin à travers les différentes visites que j'ai pu faire, accompagné des ministres qui sont là.
Il faut ajouter aussi, chez les montagnards, cet attachement si profond à un développement respectueux de la nature. C'est en 1985 et René Souchon a eu, là, raison de le rappeler qu'une loi fondamentale, la loi Montagne, s'est fixé pour objectif de répondre à une exigence, dont je suis venu rappeler le sens aujourd'hui devant vous. Cette exigence, quelle est-elle ? Eh bien, cela a été dit tout au long de vos interventions, et encore rappelé fortement dans la conclusion : nos massifs montagneux constituent un patrimoine exceptionnel, qu'il faut absolument préserver. Mais c'est aussi un patrimoine à développer et à animer. Car il ne faut pas l'oublier, les Français ne le savent pas toujours, ce sont huit millions d'habitants qui le peuplent. Et leur permettre de vivre, de travailler au pays, dans des conditions comparables à celles des autres régions, c'est une obligation nationale.
C'est le sens de cette visite aujourd'hui, ce n'est pas seulement pour répondre à l'invitation de Frédérique Massat, que je remercie encore, et celle de votre comité, non, c'est parce que la montagne fait partie de la France, et que je voulais profiter de cet instant pour vous le dire et l'affirmer fortement. C'est vrai que la loi Montagne a trente ans, déjà trente ans. Et aujourd'hui, dans le combat que nous menons, au niveau national, pour la compétitivité, c'est-à-dire la performance de nos entreprises, c'est-à-dire pour l'emploi, j'ai la conviction que la montagne a une carte majeure à jouer. Les territoires de montagne doivent, eux aussi, relever le défi de la croissance, mais d'une croissance durable, et ce mot dit quelque chose de fort à ses habitants, parce que vous avez déjà fait la preuve que vous étiez capables d'apporter des réponses, des réponses originales, des réponses innovantes, car, dans les espaces de montagne plus encore qu'ailleurs, le développement économique doit se concevoir dans le respect de la biodiversité, des ressources en eau et des paysages.
Eh bien oui, là aussi, il faut encourager l'esprit d'innovation qui est implanté depuis si longtemps dans l'esprit des gens d'ici. C'est cet esprit qui a permis, tout au long des générations, aux montagnards de s'adapter aux contraintes de leur territoire. C'est cet esprit qui leur a permis de développer des activités économiques dans le champ de l'industrie, dans le secteur des services, dans les métiers du tourisme, et bien sûr, dans l'agriculture. Ce matin, je me suis rendu avec la délégation des membres du gouvernement et toutes les personnes qui m'accompagnaient aux Forges de Niaux. J'y ai vu une activité industrielle ancienne, qui date du 19ème siècle. On pourrait dire une industrie traditionnelle, qui est liée à des ressources naturelles locales, mais qui a su devenir une entreprise en pointe dans son domaine, et ce n'était pas évident de franchir toutes ces étapes des révolutions industrielles et technologiques.
Eh bien, aujourd'hui, c'est une entreprise qui exporte, c'est une entreprise qui crée des emplois. Comment a-t-elle pu réussir cela ? Parce que, justement, la pugnacité de ceux qui l'animent et des générations qui en ont eu la charge, et des apports successifs de ceux qui sont venus la rejoindre, de cet esprit de combat, de refus du renoncement, et de toujours inventer, imaginer, trouver, pour ne pas renoncer, eh bien, cette pugnacité, cette compétence, cet esprit d'entreprise et d'innovation ont été soutenus par les collectivités territoriales, je salue tout particulièrement le travail de la région, mais aussi du Conseil général, des intercommunalités.
Et là, nous voyons à travers cet exemple que nous pouvons aller encore plus loin. Mais en tout cas, c'est une belle démonstration, pour cette entreprise, la localisation dans la montagne ariégeoise constitue un bel atout marketing, et elle sait s'en servir, qui n'est d'ailleurs pas que « made in Ariège », mais comme le disait monsieur Pineda son responsable « made in France », et cela, je crois, se fait aussi avec des contraintes qu'il ne faut pas sous-estimer quand on est dans une région de montagne. Et là, l'action publique, la solidarité nationale, doivent jouer pleinement et doivent permettre de surmonter ces difficultés spécifiques. Ces difficultés, c'est l'accessibilité, ces difficultés, c'est la mobilité, c'est la question de la logistique, c'est aussi peut-être, plus qu'ailleurs encore, l'attrait de nouveaux habitants pour ces territoires, je pense aux jeunes, eh bien, la question de la formation professionnelle.
Lors du déjeuner, organisé ce midi, nous avons pu échanger avec des responsables d'entreprise, mais aussi des chambres consulaires, et toutes ces questions ont été abordées aussi franchement, c'était là, dans le département de l'Ariège, mais si je m'étais rendu dans un autre département de montagne, je crois que nous aurions eu le même type d'échanges. Et là, où nous sommes, au cur de la politique de la montagne, je veux que ce désenclavement des territoires s'accélère, et j'ai aussi à l'esprit l'ambitieux plan numérique que plusieurs d'entre vous ont évoqué, ainsi que les ministres, parce qu'au 21ème siècle, l'enclavement, ce ne sont pas seulement les infrastructures de transport qui peuvent y répondre, c'est aussi la société de l'information qui doit être partout, et qui doit pouvoir circuler avec la même vitesse partout.
Et c'est la raison pour laquelle le gouvernement a lancé ce grand chantier du très haut débit, qui doit être accessible partout, et en particulier dans les territoires les plus éloignés, les territoires ruraux, les territoires de montagne, et on sait bien, là, que le marché tout seul ne peut pas y répondre. Et donc c'est pour cela que le gouvernement a lancé un vaste plan de vingt milliards d'euros, qui vient conforter les plans territoriaux, et en particulier, des départements, pour équiper en très haut débit tous les territoires. C'est fondamental, à la fois pour les personnes qui y résident, c'est fondamental aussi pour les entreprises, c'est fondamental pour la croissance, pour l'innovation, et c'est vrai que c'est un investissement considérable ; on parle souvent des économies que l'on fait dans nos budgets, là, ce n'est pas une économie, c'est un investissement massif.
Et ça concerne en premier lieu les PME, ça concerne la formation, ça concerne la recherche, mais ça concerne aussi l'ensemble des services qui sont nécessaires à leur développement. Et le numérique, c'est aussi de la création d'entreprises, je le précise. Nous en avons eu un témoignage encore ce midi, une entreprise de Lavelanet qui vend la quasi-totalité de ses produits, grâce à Internet. Voilà un exemple concret, mais il y en a des milliers et des milliers, et en tout cas, lorsqu'ils n'existent pas, des milliers qui n'attendent qu'une chose, de pouvoir se créer. Je veux que les territoires de montagne conservent cette capacité à faire émerger les entreprises performantes, parfois fondées sur des savoir-faire reconnus, parfois aussi sur de l'innovation à l'état pur, par exemple, nous savons que le transport par câble, il est, à l'origine, montagnard, bien sûr, pour les stations de ski, souvent. Eh bien, il est en train de conquérir les territoires urbains. Voilà une alternative compétitive, et qui est durable dans certains territoires au transport urbain et qui peut-être, finalement, rendra des services en coûtant un peu moins cher.
En tout cas, je souhaite que soit encouragé le développement de grappes d'entreprises autour de savoir-faire des territoires de montagne. Mais, le ministre de l'Agriculture l'a évoqué avant moi, notre agriculture de montagne, elle a sa place, elle est insérée, ancrée dans un territoire, elle a des atouts à faire valoir auprès des consommateurs, parce que les consommateurs sont de plus en plus exigeants en matière de qualité, en matière de référence, de traçabilité. Un produit de montagne emporte avec lui un supplément symbolique, qui est très valorisé par les consommateurs. C'est cette nouvelle carte de la qualité que nous devons jouer, et que notre agriculture, pas seulement l'agriculture de montagne, l'agriculture en général, l'industrie agroalimentaire peut totalement jouer, parce que quand on joue cette carte, ça vaut aussi pour la viticulture, la carte de la qualité, alors, on peut persévérer, on peut surmonter les crises, et on peut trouver notre place, à la fois dans le marché national et européen et aussi dans le marché mondial.
En tout cas, j'encourage les acteurs à poursuivre la démarche de valorisation durable des productions de montagne. Je les y encourage car je vois bien que les premiers résultats sont au rendez-vous, avec le maintien d'activités rémunératrices pour les exploitations agricoles, les industries agroalimentaires, et puis, ce sont des emplois non délocalisables, c'est vrai aussi des emplois du tourisme. Les emplois du tourisme, Sylvia Pinel en a parlé, c'est un secteur stratégique pour le développement de la montagne, mais aussi pour la valorisation de ses espaces naturels.
Je dois dire que tout à l'heure, avec les ministres qui m'accompagnaient, au moment de l'atterrissage, nous nous sommes approchés très, très près des paysages, et j'ai été très frappé par la qualité de l'entretien de ces paysages, d'abord, la qualité grâce à l'activité agricole, mais aussi, on voit bien certains projets à vocation patrimoniale et touristique.
Et j'ai été frappé par la beauté des villages, bien sûr, du haut, on le voit davantage, mais c'est ça la France, dans ses paysages aussi divers, et c'est un pays qui est entretenu, ce n'est pas un pays qui est à l'abandon, et qui l'entretient ? Sinon ceux qui vivent ici, parce qu'ils l'aiment d'abord, et puisqu'on veut le connaître davantage, donc valoriser ces espaces naturels, et c'est ce que je vois partout en France, et que je voudrais qu'on présente et qu'on valorise partout. Oui, je suis presque nostalgique en vous disant cela, oui, que la montagne est belle ! Mais c'est vrai, ce n'est pas seulement une chanson du passé. C'est une réalité d'aujourd'hui, vous êtes et vous vous inscrivez dans la modernité de notre temps, et vous avez raison d'en être fier. Et notre objectif, c'est de conforter la position de la France, de la conforter comme première destination mondiale du tourisme. Je sais que la montagne peut jouer ce rôle majeur dans cette attractivité, j'appelle les acteurs publics et privés à travailler ensemble, encore davantage, à l'élaboration d'une offre innovante.
D'ailleurs, nous voudrions tous que la montagne redevienne rapidement une destination d'été, elle l'est, mais elle pourrait l'être davantage. En tout cas, pour l'équilibre économique de la moyenne montagne, c'est un vrai enjeu. Et pour que les habitudes se prennent dès l'âge des premières vacances, je souhaite que l'accueil des jeunes fasse l'objet d'une politique spécifique, l'action des ministères compétents, alliée aux efforts des professionnels du tourisme, mais aussi avec les collectivités régionales et départementales et intercommunales, va aider la montagne à s'imposer comme une destination attractive et accessible pour tous. Encore une fois, c'est un enjeu économique, mais c'est aussi un enjeu éducatif, et j'ajouterai un enjeu de socialisation.
Mesdames, Messieurs, il y a encore une autre dimension importante, c'est celle de l'accès aux services publics, l'attente des habitants de nos 6.000 communes de montagne est très forte en la matière, parfois, ils ont l'impression, leurs habitants, d'être abandonnés, délaissés, et que dans la réorganisation, nécessaire, de nos services publics, qu'ils pourraient en faire les frais. Ce serait une erreur profonde, car derrière cet accès aux services publics, il y a la question de l'égalité entre les citoyens, et s'il y a bien quelque chose qui nous appartient, nous, Français, à laquelle nous sommes attachés, c'est l'égalité, et pour que les Français aient confiance dans les valeurs de la République et dans le pacte républicain, faut-il que l'égalité se traduise dans les actes ! Donc cette offre de services de qualité, c'est aussi la condition nécessaire pour que nos communes de montagne continuent d'accueillir de nouveaux habitants, qui sont désireux, s'ils habitent en ville, et qu'ils ont trouvé un travail en montagne, d'avoir des services, pas forcément les mêmes, mais en tout cas, qui soient de qualité, offrir des services d'excellence, des services sécurisés, c'est aussi un facteur pour la compétitivité de nos entreprises et l'attractivité de nos territoires.
Ce matin, avec la délégation des membres du gouvernement, je me suis rendu à la Maison de santé intercommunale de Vicdessos, ça m'a beaucoup frappé, et je dirais même beaucoup ému de voir que, bien avant les autres, dans ce département de l'Ariège, et donc ça vaut aussi dans les autres territoires de montagne, on a su s'unir, se rassembler autour de projets collectifs, et en particulier, c'est souvent là, qu'avant la lettre, l'intercommunalité s'est développée. Cette intercommunalité de ce matin, je crois, c'est 1.500 habitants, peut-être une dizaine de communes, je n'ai plus gardé le chiffre précis, la plus petite a neuf habitants, il y a longtemps que même s'ils sont cinquante l'été il y a longtemps que les élus de cette commune et des autres autour avaient compris que seuls, ils ne s'en sortiraient pas. Et là, est né un projet qui correspond aussi à une ambition nationale, qui est celle de lutter contre les déserts médicaux, la difficulté d'avoir des permanences de soins. Eh bien, là, il y a la démonstration que c'est possible, et surtout, ce dialogue que j'ai pu avoir avec les professionnels de santé, avec le soutien de l'Agence régionale de santé, des collectivités locales, et si j'évoque, là, le travail en amont, c'est parce que l'université de Toulouse a apporté une attention à la faculté de médecine précisément à la formation sur les territoires des médecins généraux, de la médecine générale.
Et que donc les jeunes internes ont compris qu'ils avaient aussi un avenir dans la médecine de territoire, et qu'ils pouvaient y trouver un accueil. Alors, après, il faut évidemment leur donner les moyens, et là, ces locaux étaient parfaitement adaptés, y compris le petit studio pour les jeunes internes qui font les remplacements pendant les vacances. Tout ça compte. Et ça montre aussi que dans ce territoire, on est capable en faisant ça de conquérir de nouveaux habitants, et je vois bien que tout ce qui a été entrepris ici l'est aussi ailleurs, dans d'autres régions, je pense à Tarascon-sur-Ariège, qui a vécu, il y a une dizaine d'années, un séisme industriel. Mille emplois d'un seul coup, directs et indirects, disparus avec la fermeture de Péchiney.
Eh bien, les montagnards je dis ça, c'est un beau mot pour moi ont retroussé leurs manches. Ils n'ont pas baissé les bras. Certes, il ne faut pas laisser les gens seuls quand sévissent de tels séismes ou de telles difficultés, parce que, à l'échelle d'un petit territoire, c'est beaucoup. Eh bien, ils ont redressé, ils ont réussi à remonter la pente. Et voilà ce qu'on est capable de faire quand on est capable aussi de s'unir. La politique de la montagne, je le répète encore, depuis trente ans, est une politique ambitieuse. Elle est complexe, vous l'avez dit et décrit vous-mêmes, elle doit prendre en compte les spécificités, les contraintes du territoire. Et puis, elle doit reposer aussi sur une gouvernance originale, intelligente, adaptée, souple. Je suis attaché à cette architecture particulière, il n'y a pas qu'un mode de gouvernance, d'ailleurs dans le projet de loi de Madame Lebranchu, de décentralisation, certains trouvent que c'est parfois un peu compliqué, c'est sûrement compliqué, mais la France est compliquée.
Vouloir imposer partout le même modèle, je suis convaincu que ça ne marchera pas. Donc je sais qu'il faut garder une spécificité pour les régions de montagne, et d'une certaine façon, c'est aussi l'illustration du défi que nous devons relever à l'échelle nationale, dans bien des secteurs, pour sauvegarder notre modèle, le modèle français, ses valeurs, le modèle social. Le modèle républicain, il faut avoir le courage de le réinventer, et, en tout cas, de le réformer si on veut qu'il dure.
S'agissant de la montagne, quels sont ces instruments ? Je pense que la place et le rôle des schémas de massifs doivent être précisés, notre objectif doit être de leur donner plus de lisibilité et, du coup, une réelle capacité d'orientation stratégique. La loi Montagne prévoit aussi la mise en uvre des conventions interrégionales de massifs, vous en avez parlé. Elles seront articulées pour la période 2014-2020, avec la nouvelle génération de contrats de projets Etat-Région. Ces contrats, j'y insiste, doivent devenir de véritables pactes régionaux pour la croissance, la compétitivité et l'emploi.
J'appelle donc à un démarrage rapide des discussions autour de ces nouveaux contrats pour qu'ils puissent se conjuguer avec les programmes opérationnels européens. J'ai récemment confirmé aux présidents de régions, qui le souhaitaient, les modalités opérationnelles de gestion décentralisée des fonds européens. Ces fonds je le rappelle c'est quand même vingt milliards d'euros pour les sept années à venir ! C'est à nous, et c'est à vous surtout, de vous appuyer sur ces moyens, et, ensemble, sur le plan du territoire, de décider des meilleurs projets pour utiliser ces fonds, parce que l'objectif, c'est qu'ils soient bien utilisés. Je rappelle au passage d'ailleurs que le président de la République qui, dès son élection, le 6 mai, et après son installation, le 15 mai, a beaucoup travaillé pour la réorientation de l'Europe, a pu créer un climat nouveau, qui a permis d'obtenir ce pacte pour la croissance en Europe, et qui se traduit par une augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement. Et là, ce sont des milliards d'euros supplémentaires qui sont utilisables, qui, pour l'instant, ne sont pas suffisamment utilisés.
Je sais que la région Auvergne, qui a un plan numérique haut débit, précurseur, va utiliser ces fonds. Mais je le répète, pour tous ceux qui sont prêts à développer des projets, ces prêts de la Banque européenne d'investissement ne peuvent que conforter leur mise en uvre, et elle est nécessaire dans une période où justement, la question clef qui se pose, à l'échelle de la France comme à l'échelle de l'Europe, c'est comment redonner de la croissance. Tout ce qui est à notre portée, utilisons-le, les outils sont là, je le répète.
Mesdames, Messieurs, pour un homme, comme moi, qui vient, j'allais dire plutôt de la mer, la montagne a toujours représenté quelque chose de magique, et pourquoi cacher que c'est avec vraiment beaucoup d'enthousiasme que je suis venu participer à cette réunion aujourd'hui, pour installer ce Conseil. J'ai été invité, et y compris dans les Alpes, n'est-ce pas, Madame la vice-présidente, à revenir en montagne, en tout cas, si je reviens, ce sera pour mesurer le chemin parcouru, parce que je crois qu'il est toujours important d'évaluer chacune de nos politiques, de mesurer ce qui a été engagé, ce qui a été réussi ou ce qui n'a pas marché, pour le corriger, parce que notre volonté, c'est que ça marche.
La montagne, encore une fois, c'est un espace en pleine évolution, on l'innove, on produit, on crée, eh bien, c'est à vous de cultiver cette énergie, partout comme ici, comme ailleurs, c'est cette France-là qui va de l'avant, dans sa diversité, et que je veux, jour après jour, mobiliser. La France est une République une et indivisible, oui, mais elle est diverse. Elle est diverse. C'est sa richesse, c'est sa force, c'est celle des grandes villes, c'est celle des territoires urbains, des grandes banlieues, mais c'est aussi celle des territoires ruraux et des montagnes. Eh bien, quand la France est capable, en respectant cette diversité, de faire vivre le principe d'égalité et de solidarité, alors la France est forte. Et c'est comme ça qu'on l'aime.
Eh bien, ce que vous faites, vous, hommes et femmes des montagnes, eh bien, ce n'est pas autre chose que de faire vivre ces valeurs tous les jours, avec courage, avec détermination. Et quand on vient dans un pays de montagne et qu'on sait qu'on a beaucoup de montagnes à escalader pour réussir, on repart plus fort. Merci et bon courage.
Source http://www.gouvernement.fr, le 3 mai 2013
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil régional Midi-Pyrénées,
Monsieur le Président du Conseil général,
Madame la Présidente. Monsieur le Président.
Mesdames, Messieurs les élus. Mesdames, Messieurs.
A travers la beauté de ces paysages, mais aussi parce qu'elle est associée à des valeurs fortes, la montagne habite notre imaginaire collectif. Les paysages, je n'en dirai qu'un mot parce qu'ils sont là, ils sont là tout autour de nous. Quant aux valeurs, j'ai à l'esprit d'abord la solidarité, plusieurs d'entre vous l'ont évoquée, mais aussi la persévérance et le sens de l'effort. Ce sont des valeurs immémoriales des montagnards, je les ai saluées ce matin à travers les différentes visites que j'ai pu faire, accompagné des ministres qui sont là.
Il faut ajouter aussi, chez les montagnards, cet attachement si profond à un développement respectueux de la nature. C'est en 1985 et René Souchon a eu, là, raison de le rappeler qu'une loi fondamentale, la loi Montagne, s'est fixé pour objectif de répondre à une exigence, dont je suis venu rappeler le sens aujourd'hui devant vous. Cette exigence, quelle est-elle ? Eh bien, cela a été dit tout au long de vos interventions, et encore rappelé fortement dans la conclusion : nos massifs montagneux constituent un patrimoine exceptionnel, qu'il faut absolument préserver. Mais c'est aussi un patrimoine à développer et à animer. Car il ne faut pas l'oublier, les Français ne le savent pas toujours, ce sont huit millions d'habitants qui le peuplent. Et leur permettre de vivre, de travailler au pays, dans des conditions comparables à celles des autres régions, c'est une obligation nationale.
C'est le sens de cette visite aujourd'hui, ce n'est pas seulement pour répondre à l'invitation de Frédérique Massat, que je remercie encore, et celle de votre comité, non, c'est parce que la montagne fait partie de la France, et que je voulais profiter de cet instant pour vous le dire et l'affirmer fortement. C'est vrai que la loi Montagne a trente ans, déjà trente ans. Et aujourd'hui, dans le combat que nous menons, au niveau national, pour la compétitivité, c'est-à-dire la performance de nos entreprises, c'est-à-dire pour l'emploi, j'ai la conviction que la montagne a une carte majeure à jouer. Les territoires de montagne doivent, eux aussi, relever le défi de la croissance, mais d'une croissance durable, et ce mot dit quelque chose de fort à ses habitants, parce que vous avez déjà fait la preuve que vous étiez capables d'apporter des réponses, des réponses originales, des réponses innovantes, car, dans les espaces de montagne plus encore qu'ailleurs, le développement économique doit se concevoir dans le respect de la biodiversité, des ressources en eau et des paysages.
Eh bien oui, là aussi, il faut encourager l'esprit d'innovation qui est implanté depuis si longtemps dans l'esprit des gens d'ici. C'est cet esprit qui a permis, tout au long des générations, aux montagnards de s'adapter aux contraintes de leur territoire. C'est cet esprit qui leur a permis de développer des activités économiques dans le champ de l'industrie, dans le secteur des services, dans les métiers du tourisme, et bien sûr, dans l'agriculture. Ce matin, je me suis rendu avec la délégation des membres du gouvernement et toutes les personnes qui m'accompagnaient aux Forges de Niaux. J'y ai vu une activité industrielle ancienne, qui date du 19ème siècle. On pourrait dire une industrie traditionnelle, qui est liée à des ressources naturelles locales, mais qui a su devenir une entreprise en pointe dans son domaine, et ce n'était pas évident de franchir toutes ces étapes des révolutions industrielles et technologiques.
Eh bien, aujourd'hui, c'est une entreprise qui exporte, c'est une entreprise qui crée des emplois. Comment a-t-elle pu réussir cela ? Parce que, justement, la pugnacité de ceux qui l'animent et des générations qui en ont eu la charge, et des apports successifs de ceux qui sont venus la rejoindre, de cet esprit de combat, de refus du renoncement, et de toujours inventer, imaginer, trouver, pour ne pas renoncer, eh bien, cette pugnacité, cette compétence, cet esprit d'entreprise et d'innovation ont été soutenus par les collectivités territoriales, je salue tout particulièrement le travail de la région, mais aussi du Conseil général, des intercommunalités.
Et là, nous voyons à travers cet exemple que nous pouvons aller encore plus loin. Mais en tout cas, c'est une belle démonstration, pour cette entreprise, la localisation dans la montagne ariégeoise constitue un bel atout marketing, et elle sait s'en servir, qui n'est d'ailleurs pas que « made in Ariège », mais comme le disait monsieur Pineda son responsable « made in France », et cela, je crois, se fait aussi avec des contraintes qu'il ne faut pas sous-estimer quand on est dans une région de montagne. Et là, l'action publique, la solidarité nationale, doivent jouer pleinement et doivent permettre de surmonter ces difficultés spécifiques. Ces difficultés, c'est l'accessibilité, ces difficultés, c'est la mobilité, c'est la question de la logistique, c'est aussi peut-être, plus qu'ailleurs encore, l'attrait de nouveaux habitants pour ces territoires, je pense aux jeunes, eh bien, la question de la formation professionnelle.
Lors du déjeuner, organisé ce midi, nous avons pu échanger avec des responsables d'entreprise, mais aussi des chambres consulaires, et toutes ces questions ont été abordées aussi franchement, c'était là, dans le département de l'Ariège, mais si je m'étais rendu dans un autre département de montagne, je crois que nous aurions eu le même type d'échanges. Et là, où nous sommes, au cur de la politique de la montagne, je veux que ce désenclavement des territoires s'accélère, et j'ai aussi à l'esprit l'ambitieux plan numérique que plusieurs d'entre vous ont évoqué, ainsi que les ministres, parce qu'au 21ème siècle, l'enclavement, ce ne sont pas seulement les infrastructures de transport qui peuvent y répondre, c'est aussi la société de l'information qui doit être partout, et qui doit pouvoir circuler avec la même vitesse partout.
Et c'est la raison pour laquelle le gouvernement a lancé ce grand chantier du très haut débit, qui doit être accessible partout, et en particulier dans les territoires les plus éloignés, les territoires ruraux, les territoires de montagne, et on sait bien, là, que le marché tout seul ne peut pas y répondre. Et donc c'est pour cela que le gouvernement a lancé un vaste plan de vingt milliards d'euros, qui vient conforter les plans territoriaux, et en particulier, des départements, pour équiper en très haut débit tous les territoires. C'est fondamental, à la fois pour les personnes qui y résident, c'est fondamental aussi pour les entreprises, c'est fondamental pour la croissance, pour l'innovation, et c'est vrai que c'est un investissement considérable ; on parle souvent des économies que l'on fait dans nos budgets, là, ce n'est pas une économie, c'est un investissement massif.
Et ça concerne en premier lieu les PME, ça concerne la formation, ça concerne la recherche, mais ça concerne aussi l'ensemble des services qui sont nécessaires à leur développement. Et le numérique, c'est aussi de la création d'entreprises, je le précise. Nous en avons eu un témoignage encore ce midi, une entreprise de Lavelanet qui vend la quasi-totalité de ses produits, grâce à Internet. Voilà un exemple concret, mais il y en a des milliers et des milliers, et en tout cas, lorsqu'ils n'existent pas, des milliers qui n'attendent qu'une chose, de pouvoir se créer. Je veux que les territoires de montagne conservent cette capacité à faire émerger les entreprises performantes, parfois fondées sur des savoir-faire reconnus, parfois aussi sur de l'innovation à l'état pur, par exemple, nous savons que le transport par câble, il est, à l'origine, montagnard, bien sûr, pour les stations de ski, souvent. Eh bien, il est en train de conquérir les territoires urbains. Voilà une alternative compétitive, et qui est durable dans certains territoires au transport urbain et qui peut-être, finalement, rendra des services en coûtant un peu moins cher.
En tout cas, je souhaite que soit encouragé le développement de grappes d'entreprises autour de savoir-faire des territoires de montagne. Mais, le ministre de l'Agriculture l'a évoqué avant moi, notre agriculture de montagne, elle a sa place, elle est insérée, ancrée dans un territoire, elle a des atouts à faire valoir auprès des consommateurs, parce que les consommateurs sont de plus en plus exigeants en matière de qualité, en matière de référence, de traçabilité. Un produit de montagne emporte avec lui un supplément symbolique, qui est très valorisé par les consommateurs. C'est cette nouvelle carte de la qualité que nous devons jouer, et que notre agriculture, pas seulement l'agriculture de montagne, l'agriculture en général, l'industrie agroalimentaire peut totalement jouer, parce que quand on joue cette carte, ça vaut aussi pour la viticulture, la carte de la qualité, alors, on peut persévérer, on peut surmonter les crises, et on peut trouver notre place, à la fois dans le marché national et européen et aussi dans le marché mondial.
En tout cas, j'encourage les acteurs à poursuivre la démarche de valorisation durable des productions de montagne. Je les y encourage car je vois bien que les premiers résultats sont au rendez-vous, avec le maintien d'activités rémunératrices pour les exploitations agricoles, les industries agroalimentaires, et puis, ce sont des emplois non délocalisables, c'est vrai aussi des emplois du tourisme. Les emplois du tourisme, Sylvia Pinel en a parlé, c'est un secteur stratégique pour le développement de la montagne, mais aussi pour la valorisation de ses espaces naturels.
Je dois dire que tout à l'heure, avec les ministres qui m'accompagnaient, au moment de l'atterrissage, nous nous sommes approchés très, très près des paysages, et j'ai été très frappé par la qualité de l'entretien de ces paysages, d'abord, la qualité grâce à l'activité agricole, mais aussi, on voit bien certains projets à vocation patrimoniale et touristique.
Et j'ai été frappé par la beauté des villages, bien sûr, du haut, on le voit davantage, mais c'est ça la France, dans ses paysages aussi divers, et c'est un pays qui est entretenu, ce n'est pas un pays qui est à l'abandon, et qui l'entretient ? Sinon ceux qui vivent ici, parce qu'ils l'aiment d'abord, et puisqu'on veut le connaître davantage, donc valoriser ces espaces naturels, et c'est ce que je vois partout en France, et que je voudrais qu'on présente et qu'on valorise partout. Oui, je suis presque nostalgique en vous disant cela, oui, que la montagne est belle ! Mais c'est vrai, ce n'est pas seulement une chanson du passé. C'est une réalité d'aujourd'hui, vous êtes et vous vous inscrivez dans la modernité de notre temps, et vous avez raison d'en être fier. Et notre objectif, c'est de conforter la position de la France, de la conforter comme première destination mondiale du tourisme. Je sais que la montagne peut jouer ce rôle majeur dans cette attractivité, j'appelle les acteurs publics et privés à travailler ensemble, encore davantage, à l'élaboration d'une offre innovante.
D'ailleurs, nous voudrions tous que la montagne redevienne rapidement une destination d'été, elle l'est, mais elle pourrait l'être davantage. En tout cas, pour l'équilibre économique de la moyenne montagne, c'est un vrai enjeu. Et pour que les habitudes se prennent dès l'âge des premières vacances, je souhaite que l'accueil des jeunes fasse l'objet d'une politique spécifique, l'action des ministères compétents, alliée aux efforts des professionnels du tourisme, mais aussi avec les collectivités régionales et départementales et intercommunales, va aider la montagne à s'imposer comme une destination attractive et accessible pour tous. Encore une fois, c'est un enjeu économique, mais c'est aussi un enjeu éducatif, et j'ajouterai un enjeu de socialisation.
Mesdames, Messieurs, il y a encore une autre dimension importante, c'est celle de l'accès aux services publics, l'attente des habitants de nos 6.000 communes de montagne est très forte en la matière, parfois, ils ont l'impression, leurs habitants, d'être abandonnés, délaissés, et que dans la réorganisation, nécessaire, de nos services publics, qu'ils pourraient en faire les frais. Ce serait une erreur profonde, car derrière cet accès aux services publics, il y a la question de l'égalité entre les citoyens, et s'il y a bien quelque chose qui nous appartient, nous, Français, à laquelle nous sommes attachés, c'est l'égalité, et pour que les Français aient confiance dans les valeurs de la République et dans le pacte républicain, faut-il que l'égalité se traduise dans les actes ! Donc cette offre de services de qualité, c'est aussi la condition nécessaire pour que nos communes de montagne continuent d'accueillir de nouveaux habitants, qui sont désireux, s'ils habitent en ville, et qu'ils ont trouvé un travail en montagne, d'avoir des services, pas forcément les mêmes, mais en tout cas, qui soient de qualité, offrir des services d'excellence, des services sécurisés, c'est aussi un facteur pour la compétitivité de nos entreprises et l'attractivité de nos territoires.
Ce matin, avec la délégation des membres du gouvernement, je me suis rendu à la Maison de santé intercommunale de Vicdessos, ça m'a beaucoup frappé, et je dirais même beaucoup ému de voir que, bien avant les autres, dans ce département de l'Ariège, et donc ça vaut aussi dans les autres territoires de montagne, on a su s'unir, se rassembler autour de projets collectifs, et en particulier, c'est souvent là, qu'avant la lettre, l'intercommunalité s'est développée. Cette intercommunalité de ce matin, je crois, c'est 1.500 habitants, peut-être une dizaine de communes, je n'ai plus gardé le chiffre précis, la plus petite a neuf habitants, il y a longtemps que même s'ils sont cinquante l'été il y a longtemps que les élus de cette commune et des autres autour avaient compris que seuls, ils ne s'en sortiraient pas. Et là, est né un projet qui correspond aussi à une ambition nationale, qui est celle de lutter contre les déserts médicaux, la difficulté d'avoir des permanences de soins. Eh bien, là, il y a la démonstration que c'est possible, et surtout, ce dialogue que j'ai pu avoir avec les professionnels de santé, avec le soutien de l'Agence régionale de santé, des collectivités locales, et si j'évoque, là, le travail en amont, c'est parce que l'université de Toulouse a apporté une attention à la faculté de médecine précisément à la formation sur les territoires des médecins généraux, de la médecine générale.
Et que donc les jeunes internes ont compris qu'ils avaient aussi un avenir dans la médecine de territoire, et qu'ils pouvaient y trouver un accueil. Alors, après, il faut évidemment leur donner les moyens, et là, ces locaux étaient parfaitement adaptés, y compris le petit studio pour les jeunes internes qui font les remplacements pendant les vacances. Tout ça compte. Et ça montre aussi que dans ce territoire, on est capable en faisant ça de conquérir de nouveaux habitants, et je vois bien que tout ce qui a été entrepris ici l'est aussi ailleurs, dans d'autres régions, je pense à Tarascon-sur-Ariège, qui a vécu, il y a une dizaine d'années, un séisme industriel. Mille emplois d'un seul coup, directs et indirects, disparus avec la fermeture de Péchiney.
Eh bien, les montagnards je dis ça, c'est un beau mot pour moi ont retroussé leurs manches. Ils n'ont pas baissé les bras. Certes, il ne faut pas laisser les gens seuls quand sévissent de tels séismes ou de telles difficultés, parce que, à l'échelle d'un petit territoire, c'est beaucoup. Eh bien, ils ont redressé, ils ont réussi à remonter la pente. Et voilà ce qu'on est capable de faire quand on est capable aussi de s'unir. La politique de la montagne, je le répète encore, depuis trente ans, est une politique ambitieuse. Elle est complexe, vous l'avez dit et décrit vous-mêmes, elle doit prendre en compte les spécificités, les contraintes du territoire. Et puis, elle doit reposer aussi sur une gouvernance originale, intelligente, adaptée, souple. Je suis attaché à cette architecture particulière, il n'y a pas qu'un mode de gouvernance, d'ailleurs dans le projet de loi de Madame Lebranchu, de décentralisation, certains trouvent que c'est parfois un peu compliqué, c'est sûrement compliqué, mais la France est compliquée.
Vouloir imposer partout le même modèle, je suis convaincu que ça ne marchera pas. Donc je sais qu'il faut garder une spécificité pour les régions de montagne, et d'une certaine façon, c'est aussi l'illustration du défi que nous devons relever à l'échelle nationale, dans bien des secteurs, pour sauvegarder notre modèle, le modèle français, ses valeurs, le modèle social. Le modèle républicain, il faut avoir le courage de le réinventer, et, en tout cas, de le réformer si on veut qu'il dure.
S'agissant de la montagne, quels sont ces instruments ? Je pense que la place et le rôle des schémas de massifs doivent être précisés, notre objectif doit être de leur donner plus de lisibilité et, du coup, une réelle capacité d'orientation stratégique. La loi Montagne prévoit aussi la mise en uvre des conventions interrégionales de massifs, vous en avez parlé. Elles seront articulées pour la période 2014-2020, avec la nouvelle génération de contrats de projets Etat-Région. Ces contrats, j'y insiste, doivent devenir de véritables pactes régionaux pour la croissance, la compétitivité et l'emploi.
J'appelle donc à un démarrage rapide des discussions autour de ces nouveaux contrats pour qu'ils puissent se conjuguer avec les programmes opérationnels européens. J'ai récemment confirmé aux présidents de régions, qui le souhaitaient, les modalités opérationnelles de gestion décentralisée des fonds européens. Ces fonds je le rappelle c'est quand même vingt milliards d'euros pour les sept années à venir ! C'est à nous, et c'est à vous surtout, de vous appuyer sur ces moyens, et, ensemble, sur le plan du territoire, de décider des meilleurs projets pour utiliser ces fonds, parce que l'objectif, c'est qu'ils soient bien utilisés. Je rappelle au passage d'ailleurs que le président de la République qui, dès son élection, le 6 mai, et après son installation, le 15 mai, a beaucoup travaillé pour la réorientation de l'Europe, a pu créer un climat nouveau, qui a permis d'obtenir ce pacte pour la croissance en Europe, et qui se traduit par une augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement. Et là, ce sont des milliards d'euros supplémentaires qui sont utilisables, qui, pour l'instant, ne sont pas suffisamment utilisés.
Je sais que la région Auvergne, qui a un plan numérique haut débit, précurseur, va utiliser ces fonds. Mais je le répète, pour tous ceux qui sont prêts à développer des projets, ces prêts de la Banque européenne d'investissement ne peuvent que conforter leur mise en uvre, et elle est nécessaire dans une période où justement, la question clef qui se pose, à l'échelle de la France comme à l'échelle de l'Europe, c'est comment redonner de la croissance. Tout ce qui est à notre portée, utilisons-le, les outils sont là, je le répète.
Mesdames, Messieurs, pour un homme, comme moi, qui vient, j'allais dire plutôt de la mer, la montagne a toujours représenté quelque chose de magique, et pourquoi cacher que c'est avec vraiment beaucoup d'enthousiasme que je suis venu participer à cette réunion aujourd'hui, pour installer ce Conseil. J'ai été invité, et y compris dans les Alpes, n'est-ce pas, Madame la vice-présidente, à revenir en montagne, en tout cas, si je reviens, ce sera pour mesurer le chemin parcouru, parce que je crois qu'il est toujours important d'évaluer chacune de nos politiques, de mesurer ce qui a été engagé, ce qui a été réussi ou ce qui n'a pas marché, pour le corriger, parce que notre volonté, c'est que ça marche.
La montagne, encore une fois, c'est un espace en pleine évolution, on l'innove, on produit, on crée, eh bien, c'est à vous de cultiver cette énergie, partout comme ici, comme ailleurs, c'est cette France-là qui va de l'avant, dans sa diversité, et que je veux, jour après jour, mobiliser. La France est une République une et indivisible, oui, mais elle est diverse. Elle est diverse. C'est sa richesse, c'est sa force, c'est celle des grandes villes, c'est celle des territoires urbains, des grandes banlieues, mais c'est aussi celle des territoires ruraux et des montagnes. Eh bien, quand la France est capable, en respectant cette diversité, de faire vivre le principe d'égalité et de solidarité, alors la France est forte. Et c'est comme ça qu'on l'aime.
Eh bien, ce que vous faites, vous, hommes et femmes des montagnes, eh bien, ce n'est pas autre chose que de faire vivre ces valeurs tous les jours, avec courage, avec détermination. Et quand on vient dans un pays de montagne et qu'on sait qu'on a beaucoup de montagnes à escalader pour réussir, on repart plus fort. Merci et bon courage.
Source http://www.gouvernement.fr, le 3 mai 2013