Texte intégral
. Clark Il faut chaud non ?
- "Oui, je suis venu pour ça d'ailleurs."
La chaleur parfois c'est la pollution et il semblerait qu'il y ait de la crise plurielle dans l'air... Les communistes ne veulent pas voter le texte sur la modernisation sociale, ils demandent le report du vote. Ce report, comment l'analysez-vous ? C'est un ultimatum ou c'est déjà une porte de sortie ?
- "Je l'interprète plutôt comme un geste positif de la part de R. Hue pour trouver une issue à un débat qui aurait dû déjà être conclu, en tout cas qui aurait pu l'être, et qui le sera peut-être, cet après-midi. Nous verrons bien... Mais en tout cas, je pense qu'il faut regarder cette proposition pour une offre d'un compromis possible. J'ai cette volonté de trouver une solution à un débat qui n'a que trop duré, sur un texte qui est jugé par tous comme positif puisqu'il avait même été voté en première lecture par l'ensemble de la majorité plurielle, Parti communiste compris."
Premier élément : report ou pas de ce vote ?
- "C'est L. Jospin qui en décidera puisque la lettre de R. Hue lui est adressée. Mais pour ce qui me concerne, pourquoi pas un report à la condition que cela permette de trouver une solution, donc un vote positif du texte, puisque ce texte est considéré pour la validation des acquis professionnels, pour la lutte contre le harcèlement moral - vous en avez parlé sur cette antenne -, pour les droits au reclassement, pour donner plus de pouvoir - y compris aux juges - pour réintégrer les salariés après un licenciement, le doublement de l'indemnité de licenciement. Tout cela devrait conduire à un vote positif. Le PC, pour l'instant, n'y est pas prêt. Donc pourquoi pas un report, à la condition que ce ne soit pas simplement un report d'une échéance. Il faut donc qu'il y ait à l'issue de ce report, si report il doit y avoir, un vote positif. Sinon, ce n'est pas la peine d'aller reporter dans 15 jours ce qu'on est capable de traiter dès aujourd'hui."
Vous dites donc, d'accord pour un report mais...
- "Mais à condition de trouver une solution."
...il faudrait que cela serve.
- "Oui, sinon ce n'est plus un report, c'est un ajournement."
S'il y a un report, quelles sont les bases d'un compromis possible sur ce temps de nouvelle discussion ?
- "E. Guigou a donné une voie de sortie qui est d'ailleurs conforme à ce que demandent la plupart des organisations syndicales, c'est-à-dire plus de droits pour les salariés dans l'entreprise pour avoir plus d'informations, pour être davantage consultés, pour être partie prenante de la collectivité du travail."
Il y a une promesse de discussion...
- "Promesse de discussion, mais surtout d'avancer vers une solution qui est d'ailleurs une solution européenne : c'est la présence des salariés dans les conseils d'administration ou de surveillance des grandes sociétés. Ce qui devrait, je crois, être admis par bon nombre de ceux qui proclament "l'entreprise-citoyenne." Qu'est-ce que veut dire quoi ? Cela veut dire que des salariés seraient non pas partie prenante des décisions, - encore que, en tant que membres du conseil de surveillance, ils auront à vérifier un certain nombre de décisions d'entreprise -, mais à être au moins informés, comme les actionnaires, de ce qui se passe dans leur entreprise. Cette perspective devrait conduire à un certain nombre - et pas simplement des alliés de la gauche plurielle - de salariés à considérer que c'est une raison supplémentaire de voter un texte qui contient déjà suffisamment d'avancées pour être approuvé par l'Assemblée nationale."
Cela va suffire pour le PC ?
- "Ce n'est pas à moi de répondre ce que le PC souhaite. Si le PC s'obstine à dire : il ne doit plus y avoir un licenciement dans ce pays - dans notre pays, dans une économie qu'on connaît, plus un licenciement -, un veto du comité d'entreprise, honnêtement qui peut prétendre ? Ce serait une illusion d'ailleurs. On peut toujours inscrire des principes dans les textes, mais c'est une illusion. Les entreprises, si elles ne peuvent plus licencier, celles qui ont des difficultés économiques ou même celles qui veulent parfois faire du profit - et il y en a, et je crois que c'est même le cas des entreprises qui, aujourd'hui, comme Danone, se sont mises à créer les situations que l'on connaît - celles-là iront ailleurs. Il faut donc essayer de dissuader, de prévenir, surtout de reclasser. Le principe fondamental du texte qui est en débat, c'est le droit à l'emploi, le droit au reclassement, le droit à trouver un avenir dans cette entreprise, dans une autre, sur le même site. Je pense que ces principes, ceux-là, peuvent être l'objet d'un compromis. Mais l'idée de mettre un verrou général sur l'ensemble des entreprises de France, je crois que ce n'est pas réaliste."
Tentez de vous mettre à la place de R. Hue, ce n'est pas facile...
- "Oui, je m'y essaye..."
... un électorat peau de chagrin...
- "Mais je ne demande pas à R. Hue de se mettre à ma place, mais que chacun comprenne la position de l'autre."
Mais il a la pression R. Hue, il ne peut pas faire autrement, il est obligé de durcir son ton. Vous vous mettez à sa place, vous le comprenez, sauf que, évidemment, ça ne fait pas les affaires de la majorité plurielle.
- "Je comprends que le PC veuille peser dans la vie d'une majorité, d'un Gouvernement. Il n'est pas là simplement pour être un "accompagnateur.".."
Sinon ça ne sert à rien d'être au Gouvernement.
- ."..pour être simplement "un voyageur" du train gouvernemental, je le comprends. Cela vaut pour les autres partis de la gauche plurielle : les Verts, les Radicaux... et a fortiori pour le Parti socialiste. Mais lorsque vous êtes partie prenante d'un équipage, vous ne pouvez pas dire : c'est sur la base de mon propre plan de voyage que je vous emmène."
Zéro amendements retenus !
- "Ce n'est pas vrai, il y a eu un certain nombre d'amendements qui ont été discutés. On ne peut pas dire qu'il y ait eu rejet de toutes les propositions. Il y a eu la recherche de compromis. Si les compromis sont encore possibles, et je les souhaite, cela doit se faire sur la base commune. On ne peut pas imposer sa vision à l'autre. Cela vaut pour le Parti socialiste, cela vaut pour le Parti communiste. Je crois que c'est ce qui fait l'image de la gauche plurielle depuis quatre ans : c'est qu'on a été capable à chaque fois de trouver des compromis."
Report ou pas on verra bien. Scénario : le PC vote contre ce projet de loi malgré tout, malgré votre force de conviction ce matin, vote. Crise terrible là, c'est une première ! Cela laissera des dégâts ?
- "Mais ce n'est pas une crise pour..."
C'est pas une crise ?!
- ."..Ce n'est pas une crise pour une majorité ou pour un gouvernement. On ne fait pas des arrangements entre forces politiques, on essaye de faire un texte qui améliore la situation des salariés. Si le texte n'est pas voté, il n'y aura plus de harcèlement moral, il n'y a plus la validation des acquis professionnels, il n'y a plus l'obligation de reclassement, le doublement de l'indemnité de licenciement. C'est cela qui doit compter à un moment. On ne fait pas simplement des petits compromis entre amis. On essaye d'améliorer le sort de la vie de ceux qui nous ont fait confiance, et même de ceux qui ne nous ont pas fait confiance. Mais nous sommes au Gouvernement, nous avons un devoir de régler les problèmes qui sont posés. Donc, je dis qu'il faut voter ce texte parce qu'il est bon. S'il faut le voter cet après-midi, ce serait mieux, s'il faut attendre 15 jours, je n'ai pas de réserve sur le report, à la condition qu'il soit utilisé pour le voter."
Je vous donne 30 secondes ...
- "Vous êtes gentille."
...pour vous adresser à R. Hue. Qu'avez-vous envie de lui dire ? Parlez à Robert !
- "Je n'ai pas besoin de passer par votre micro pour m'adresser à R. Hue. Je le vois suffisamment souvent pour ne pas avoir à utiliser d'intermédiaires. Mais vous êtes un bon canal néanmoins. Je dis à R. Hue : tu nous a fait une proposition, on va la regarder. Faisons en sorte que si cette proposition doit être retenue - et pourquoi pas, je l'ai dit -, nous essayons de trouver une issue positive. Non pas pour nous, en tant qu'organisation politique, en tant que Parti communiste qui veut peser davantage, en tant que Parti socialiste qui a une obligation de cohésion, de responsabilités, parce que c'est nous qui sommes en charge de la conduite à travers le Premier ministre. Eh bien, je dis: je crois qu'une solution est possible si nous sommes de bonne volonté. Mais Robert, tu es de bonne volonté."
D'une manière générale, ça balance pas mal au PS en ce moment ?
- "A quel point de vue ? "
J'y viens : certains députés ont signé, comme vous le savez, la résolution Montebourg. Vous pensez qu'il y en aura d'autres d'une part, et d'autre part, est-ce que vous les menacez ?
- "Vous me connaissez, pas forcément très bien, mais vous savez que je ne suis pas du genre menaçant. Je suis du genre à essayer de faire prévaloir une position d'intelligence collective. Nous sommes devant un problème réel..."
A. Montebourg appréciera ...
- ."..mais l'intelligence individuelle n'est pas l'intelligence forcément collective. L'intelligence collective c'est d'être intelligent à tous, pas simplement à l'un ou à l'autre. Il s'agit de trouver, là aussi, un progrès. On n'est pas là simplement pour prendre des positionnements. On est là pour changer un certain nombre de données. Et là, il y a matière parce qu'on sait qu'on est devant une situation juridique où l'immunité du Président de la République, qui est tout à fait normale dans une grande démocratie, par rapport aux actes qui ont été ceux du Président de la République dans l'exercice de ses fonctions..."
Sauf que là c'est antérieur...
- .".. ne doit pas être une impunité par rapport à des actes qui ont pu être commis antérieurement à la prise de fonction. C'est pourquoi le Parti socialiste rassemblé, va faire la proposition de révision constitutionnelle, de faire en sorte que, dès 2002, le prochain président de la République, quel qu'il soit - si c'est J. Chirac j'en serais désolé ! c'est je n'aurais pas été suffisamment convainquant dans le débat public -, si c'est J. Chirac, au moins pour les actes qui n'ont pas été ceux du Président de la République pendant une période, mais ceux de l'ancien maire de Paris ou de l'ancien maire du RPR, la justice puisse être saisie. Et puis si c'est un autre, ce sera la même chose. Donc la révision constitutionnelle, c'est faire en sorte que pour les actes antérieurs à l'entrée en fonction présidentielle ou détachable de l'exercice de la fonction - j'ai bien compris hier qu'il y avait un débat sur "le détachable", enfin c'est assez clair : c'est lorsque vous commettez un acte qui n'a rien à voir avec la fonction présidentielle, c'est un acte détachable -, eh bien, il est normal que la justice ordinaire puisse être saisie et juger."
Ce serait applicable dès 2002 ?
- "C'est notre volonté. Mais faut-il encore que ce soit voté, je l'espère. Parce que je ne vois pas très bien qui, dans la vie politique française, pourrait dire que cette position qui est juste, simple, claire pourrait ne pas être adoptée pour 2002."
Il y a en déjà beaucoup qui le disent.
- "Oui, eh bien souhaitons qu'il le votent."
Vous n'allez pas tarder à aller voir L. Jospin maintenant.
- "Si vous me le demandez, je le fais oui."
On va tenter une petite expérience, vous allez répondre à deux ou trois questions d'auditeurs sur votre téléphone portable, dans la voiture.
- "Oui, on va faire une prouesse technologique."
Oui, une sorte de grande production... Dernière question, très personnelle : vous avez posé dans Match dernièrement.
- "Oui, je ne peux pas le nier."
Je vous fais une remarque personnelle.
- "Je vous avais vue aussi dans Match, d'ailleurs."
Cela m'a choqué que vous posiez avec vos enfants...
- " C'est un problème de principe que je respecte en tout cas. Je considère qu'effectivement, il vaut mieux protéger sa vie privée. Mais néanmoins comme ma vie privée est aussi connue qu'elle l'est, je trouve qu'il n'y a pas de raison de ne pas la montrer."
Vous saluerez le Premier ministre pour nous.
- "Il y sera sensible."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 30 mai 2001)
- "Oui, je suis venu pour ça d'ailleurs."
La chaleur parfois c'est la pollution et il semblerait qu'il y ait de la crise plurielle dans l'air... Les communistes ne veulent pas voter le texte sur la modernisation sociale, ils demandent le report du vote. Ce report, comment l'analysez-vous ? C'est un ultimatum ou c'est déjà une porte de sortie ?
- "Je l'interprète plutôt comme un geste positif de la part de R. Hue pour trouver une issue à un débat qui aurait dû déjà être conclu, en tout cas qui aurait pu l'être, et qui le sera peut-être, cet après-midi. Nous verrons bien... Mais en tout cas, je pense qu'il faut regarder cette proposition pour une offre d'un compromis possible. J'ai cette volonté de trouver une solution à un débat qui n'a que trop duré, sur un texte qui est jugé par tous comme positif puisqu'il avait même été voté en première lecture par l'ensemble de la majorité plurielle, Parti communiste compris."
Premier élément : report ou pas de ce vote ?
- "C'est L. Jospin qui en décidera puisque la lettre de R. Hue lui est adressée. Mais pour ce qui me concerne, pourquoi pas un report à la condition que cela permette de trouver une solution, donc un vote positif du texte, puisque ce texte est considéré pour la validation des acquis professionnels, pour la lutte contre le harcèlement moral - vous en avez parlé sur cette antenne -, pour les droits au reclassement, pour donner plus de pouvoir - y compris aux juges - pour réintégrer les salariés après un licenciement, le doublement de l'indemnité de licenciement. Tout cela devrait conduire à un vote positif. Le PC, pour l'instant, n'y est pas prêt. Donc pourquoi pas un report, à la condition que ce ne soit pas simplement un report d'une échéance. Il faut donc qu'il y ait à l'issue de ce report, si report il doit y avoir, un vote positif. Sinon, ce n'est pas la peine d'aller reporter dans 15 jours ce qu'on est capable de traiter dès aujourd'hui."
Vous dites donc, d'accord pour un report mais...
- "Mais à condition de trouver une solution."
...il faudrait que cela serve.
- "Oui, sinon ce n'est plus un report, c'est un ajournement."
S'il y a un report, quelles sont les bases d'un compromis possible sur ce temps de nouvelle discussion ?
- "E. Guigou a donné une voie de sortie qui est d'ailleurs conforme à ce que demandent la plupart des organisations syndicales, c'est-à-dire plus de droits pour les salariés dans l'entreprise pour avoir plus d'informations, pour être davantage consultés, pour être partie prenante de la collectivité du travail."
Il y a une promesse de discussion...
- "Promesse de discussion, mais surtout d'avancer vers une solution qui est d'ailleurs une solution européenne : c'est la présence des salariés dans les conseils d'administration ou de surveillance des grandes sociétés. Ce qui devrait, je crois, être admis par bon nombre de ceux qui proclament "l'entreprise-citoyenne." Qu'est-ce que veut dire quoi ? Cela veut dire que des salariés seraient non pas partie prenante des décisions, - encore que, en tant que membres du conseil de surveillance, ils auront à vérifier un certain nombre de décisions d'entreprise -, mais à être au moins informés, comme les actionnaires, de ce qui se passe dans leur entreprise. Cette perspective devrait conduire à un certain nombre - et pas simplement des alliés de la gauche plurielle - de salariés à considérer que c'est une raison supplémentaire de voter un texte qui contient déjà suffisamment d'avancées pour être approuvé par l'Assemblée nationale."
Cela va suffire pour le PC ?
- "Ce n'est pas à moi de répondre ce que le PC souhaite. Si le PC s'obstine à dire : il ne doit plus y avoir un licenciement dans ce pays - dans notre pays, dans une économie qu'on connaît, plus un licenciement -, un veto du comité d'entreprise, honnêtement qui peut prétendre ? Ce serait une illusion d'ailleurs. On peut toujours inscrire des principes dans les textes, mais c'est une illusion. Les entreprises, si elles ne peuvent plus licencier, celles qui ont des difficultés économiques ou même celles qui veulent parfois faire du profit - et il y en a, et je crois que c'est même le cas des entreprises qui, aujourd'hui, comme Danone, se sont mises à créer les situations que l'on connaît - celles-là iront ailleurs. Il faut donc essayer de dissuader, de prévenir, surtout de reclasser. Le principe fondamental du texte qui est en débat, c'est le droit à l'emploi, le droit au reclassement, le droit à trouver un avenir dans cette entreprise, dans une autre, sur le même site. Je pense que ces principes, ceux-là, peuvent être l'objet d'un compromis. Mais l'idée de mettre un verrou général sur l'ensemble des entreprises de France, je crois que ce n'est pas réaliste."
Tentez de vous mettre à la place de R. Hue, ce n'est pas facile...
- "Oui, je m'y essaye..."
... un électorat peau de chagrin...
- "Mais je ne demande pas à R. Hue de se mettre à ma place, mais que chacun comprenne la position de l'autre."
Mais il a la pression R. Hue, il ne peut pas faire autrement, il est obligé de durcir son ton. Vous vous mettez à sa place, vous le comprenez, sauf que, évidemment, ça ne fait pas les affaires de la majorité plurielle.
- "Je comprends que le PC veuille peser dans la vie d'une majorité, d'un Gouvernement. Il n'est pas là simplement pour être un "accompagnateur.".."
Sinon ça ne sert à rien d'être au Gouvernement.
- ."..pour être simplement "un voyageur" du train gouvernemental, je le comprends. Cela vaut pour les autres partis de la gauche plurielle : les Verts, les Radicaux... et a fortiori pour le Parti socialiste. Mais lorsque vous êtes partie prenante d'un équipage, vous ne pouvez pas dire : c'est sur la base de mon propre plan de voyage que je vous emmène."
Zéro amendements retenus !
- "Ce n'est pas vrai, il y a eu un certain nombre d'amendements qui ont été discutés. On ne peut pas dire qu'il y ait eu rejet de toutes les propositions. Il y a eu la recherche de compromis. Si les compromis sont encore possibles, et je les souhaite, cela doit se faire sur la base commune. On ne peut pas imposer sa vision à l'autre. Cela vaut pour le Parti socialiste, cela vaut pour le Parti communiste. Je crois que c'est ce qui fait l'image de la gauche plurielle depuis quatre ans : c'est qu'on a été capable à chaque fois de trouver des compromis."
Report ou pas on verra bien. Scénario : le PC vote contre ce projet de loi malgré tout, malgré votre force de conviction ce matin, vote. Crise terrible là, c'est une première ! Cela laissera des dégâts ?
- "Mais ce n'est pas une crise pour..."
C'est pas une crise ?!
- ."..Ce n'est pas une crise pour une majorité ou pour un gouvernement. On ne fait pas des arrangements entre forces politiques, on essaye de faire un texte qui améliore la situation des salariés. Si le texte n'est pas voté, il n'y aura plus de harcèlement moral, il n'y a plus la validation des acquis professionnels, il n'y a plus l'obligation de reclassement, le doublement de l'indemnité de licenciement. C'est cela qui doit compter à un moment. On ne fait pas simplement des petits compromis entre amis. On essaye d'améliorer le sort de la vie de ceux qui nous ont fait confiance, et même de ceux qui ne nous ont pas fait confiance. Mais nous sommes au Gouvernement, nous avons un devoir de régler les problèmes qui sont posés. Donc, je dis qu'il faut voter ce texte parce qu'il est bon. S'il faut le voter cet après-midi, ce serait mieux, s'il faut attendre 15 jours, je n'ai pas de réserve sur le report, à la condition qu'il soit utilisé pour le voter."
Je vous donne 30 secondes ...
- "Vous êtes gentille."
...pour vous adresser à R. Hue. Qu'avez-vous envie de lui dire ? Parlez à Robert !
- "Je n'ai pas besoin de passer par votre micro pour m'adresser à R. Hue. Je le vois suffisamment souvent pour ne pas avoir à utiliser d'intermédiaires. Mais vous êtes un bon canal néanmoins. Je dis à R. Hue : tu nous a fait une proposition, on va la regarder. Faisons en sorte que si cette proposition doit être retenue - et pourquoi pas, je l'ai dit -, nous essayons de trouver une issue positive. Non pas pour nous, en tant qu'organisation politique, en tant que Parti communiste qui veut peser davantage, en tant que Parti socialiste qui a une obligation de cohésion, de responsabilités, parce que c'est nous qui sommes en charge de la conduite à travers le Premier ministre. Eh bien, je dis: je crois qu'une solution est possible si nous sommes de bonne volonté. Mais Robert, tu es de bonne volonté."
D'une manière générale, ça balance pas mal au PS en ce moment ?
- "A quel point de vue ? "
J'y viens : certains députés ont signé, comme vous le savez, la résolution Montebourg. Vous pensez qu'il y en aura d'autres d'une part, et d'autre part, est-ce que vous les menacez ?
- "Vous me connaissez, pas forcément très bien, mais vous savez que je ne suis pas du genre menaçant. Je suis du genre à essayer de faire prévaloir une position d'intelligence collective. Nous sommes devant un problème réel..."
A. Montebourg appréciera ...
- ."..mais l'intelligence individuelle n'est pas l'intelligence forcément collective. L'intelligence collective c'est d'être intelligent à tous, pas simplement à l'un ou à l'autre. Il s'agit de trouver, là aussi, un progrès. On n'est pas là simplement pour prendre des positionnements. On est là pour changer un certain nombre de données. Et là, il y a matière parce qu'on sait qu'on est devant une situation juridique où l'immunité du Président de la République, qui est tout à fait normale dans une grande démocratie, par rapport aux actes qui ont été ceux du Président de la République dans l'exercice de ses fonctions..."
Sauf que là c'est antérieur...
- .".. ne doit pas être une impunité par rapport à des actes qui ont pu être commis antérieurement à la prise de fonction. C'est pourquoi le Parti socialiste rassemblé, va faire la proposition de révision constitutionnelle, de faire en sorte que, dès 2002, le prochain président de la République, quel qu'il soit - si c'est J. Chirac j'en serais désolé ! c'est je n'aurais pas été suffisamment convainquant dans le débat public -, si c'est J. Chirac, au moins pour les actes qui n'ont pas été ceux du Président de la République pendant une période, mais ceux de l'ancien maire de Paris ou de l'ancien maire du RPR, la justice puisse être saisie. Et puis si c'est un autre, ce sera la même chose. Donc la révision constitutionnelle, c'est faire en sorte que pour les actes antérieurs à l'entrée en fonction présidentielle ou détachable de l'exercice de la fonction - j'ai bien compris hier qu'il y avait un débat sur "le détachable", enfin c'est assez clair : c'est lorsque vous commettez un acte qui n'a rien à voir avec la fonction présidentielle, c'est un acte détachable -, eh bien, il est normal que la justice ordinaire puisse être saisie et juger."
Ce serait applicable dès 2002 ?
- "C'est notre volonté. Mais faut-il encore que ce soit voté, je l'espère. Parce que je ne vois pas très bien qui, dans la vie politique française, pourrait dire que cette position qui est juste, simple, claire pourrait ne pas être adoptée pour 2002."
Il y a en déjà beaucoup qui le disent.
- "Oui, eh bien souhaitons qu'il le votent."
Vous n'allez pas tarder à aller voir L. Jospin maintenant.
- "Si vous me le demandez, je le fais oui."
On va tenter une petite expérience, vous allez répondre à deux ou trois questions d'auditeurs sur votre téléphone portable, dans la voiture.
- "Oui, on va faire une prouesse technologique."
Oui, une sorte de grande production... Dernière question, très personnelle : vous avez posé dans Match dernièrement.
- "Oui, je ne peux pas le nier."
Je vous fais une remarque personnelle.
- "Je vous avais vue aussi dans Match, d'ailleurs."
Cela m'a choqué que vous posiez avec vos enfants...
- " C'est un problème de principe que je respecte en tout cas. Je considère qu'effectivement, il vaut mieux protéger sa vie privée. Mais néanmoins comme ma vie privée est aussi connue qu'elle l'est, je trouve qu'il n'y a pas de raison de ne pas la montrer."
Vous saluerez le Premier ministre pour nous.
- "Il y sera sensible."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 30 mai 2001)