Texte intégral
CHRISTOPHE BARBIER
Bonjour Cécile DUFLOT, merci d'être avec nous, en direct de Marseille, où vous tenez vos journées d'été. Hélas, hélas, l'actualité de Marseille, à côté de Marseille, Marignane, c'est un mort, un mort de plus hier, « ce sont des récidivistes qui ont fait cela », a dit il y a quelques minutes, sur I TELE, le maire de Marignane. Est-ce que tout ça ne donne pas raison, quand même, à Manuel VALLS, « les récidivistes, il faut les enfermer » ?
CECILE DUFLOT
Eh bien écoutez, ce qu'a expliqué très bien d'ailleurs, Christiane TAUBIRA, hier soir, c'est que la récidive elle augmente, depuis des années, on a atteint un taux de 27 %, ce qui est énorme, c'est un des taux les plus élevés, et donc les méthodes qui sont en place aujourd'hui, ce qu'a fait la majorité présente, ne marche pas, ça aggrave la situation. Donc il faut avoir un discours de clarté, de vérité, c'est celui qu'elle a tenu, c'est celui qu'elle explique, en disant : « Ayons le courage de dire ce qui marche », et ce qui marche, c'est de faire en sorte qu'il y ait pas de détenus qui sortent sans alternative, sans suivi, ce qui marche c'est d'attaquer le crime à la racine et d'attaquer aussi ses causes, et c'est ça qui doit se passer à Marseille et ailleurs, une vraie réforme pénale, c'est une réforme pénale qui produira davantage de sécurité et pas d'emphase et de démagogie.
CHRISTOPHE BARBIER
Il se peut qu'elle soit repoussée cette réforme pénale, peut-être que ça ne sera pas septembre mais octobre ou novembre. C'est normal, il faut prendre son temps pour soigner le texte ?
CECILE DUFLOT
De toute façon, il fallait prendre son temps. Il y a eu 90 réformes pénales en dix ans, c'était vraiment du n'importe quoi, c'est-à-dire que, à chaque fois qu'il y avait un fait divers, le ministre de l'Intérieur, puis même le président de la République qui était Nicolas SARKOZY, se déplaçait et annonçait une nouvelle réforme pénale, et ça n'a produit aucun effet, sinon je le dis, un effet négatif, c'est-à-dire que la situation ne s'est pas améliorée. Il faut faire en sorte que la prison ne soit pas l'école du crime, que l'on trouve les moyens de lutter vraiment contre la récidive, et de faire en sorte que l'on puisse apporter des réponses, qui soient des réponses durables, et c'est le travail que mène la garde des Sceaux.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, vous avez marqué les esprits, vous, hier, avec un nouveau slogan, très audacieux : « En 2013, une ministre, ça agit, ça ouvre sa gueule et sa ne démissionne pas ». Est-ce à dire que dans l'année qui vient, chaque fois que vous serez en désaccord avec l'un de vos collègues ministres, voire avec le Premier ministre, eh bien vous direz : « Je ne suis pas d'accord » ?
CECILE DUFLOT
C'est pas ça que ça veut dire. Ce que ça veut dire, et vous me comprenez très bien, je suis avec vous ce matin, c'est qu'aujourd'hui on est dans un monde où on est interrogé, on nous pose des questions tous les jours, et je pense qu'il faut apporter des réponses aux Français, apporter des réponses parce qu'on est dans un moment où un certain nombre de nos compatriotes ne croit plus vraiment en la politique, se demande où on les emmène, c'est pour ça que le séminaire sur la France en 2025, qui dit ce qu'on veut faire comme politique, pas seulement pour les prochaines élections, mais durablement pour notre pays, pour ses enfants, pour les générations futures, c'est quelque chose d'essentiel, et donc il faut mener ce combat, mener ce combat de la transition écologique notamment.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors le combat, le concret de ce combat de la transition écologique, eh bien c'est un nouvel impôt quand même, alors la taxe carbone revient, elle s'appelle « Contribution et climat énergie », c'est sans doute une bonne nouvelle pour les écologistes, c'est une mauvaise nouvelle pour le contribuable.
CECILE DUFLOT
Alors, justement, ce n'est pas la taxe carbone, puisque c'est la contribution climat énergie. Parce que le vrai sujet aujourd'hui, c'est qu'est-ce qui s'est passé depuis des années, qu'est-ce qui se passe encore ? Le coût de l'énergie augmente de manière très importante. Aujourd'hui, il y a plus de 13 des familles de notre pays qui n'arrivent pas à se chauffer l'hiver, il y a des gens pour qui faire le plein devient un exercice de plus en plus difficile, alors qu'ils ont besoin de leur voiture pour aller travailler. Donc la réalité c'est qu'on a besoin d'organiser cette transition énergétique, de faire davantage d'économies d'énergie, mais d'aider aussi les familles, à isoler les maisons, à changer leur mode de chauffage, à faire en sorte de pouvoir gagner du pouvoir d'achat, en faisant baisser les charges, en faisant baisser le coût de l'énergie. Et la contribution climat énergie, c'est bien cet équilibre qui permet de sortir d'un modèle où on gaspillait l'énergie, qui nous coûte très très très cher, qui coûte très cher à notre pays, mais qui coûte très cher aussi au budget des ménages, pour un nouveau modèle qui sera beaucoup plus économe en énergie, c'est ça l'objectif. Il faut avoir le courage et la franchise de le dire, c'est tout le contraire, justement, de la taxe carbone qu'avait essayé de mettre en place, d'ailleurs il s'était trompé, Nicolas SARKOZY, c'est la vraie mise en place d'une transition écologique, qui s'accompagne d'ailleurs, et vous le verrez dans quelques jours, d'un plan de rénovation thermique, qui va permettre aux familles d'économiser de 50 à 250 par mois, pour les maisons qui sont aujourd'hui mal isolées.
CHRISTOPHE BARBIER
Pierre MOSCOVICI l'a dit, il est attentif qui ras-le-bol fiscal qui monte ans le pays. Est-ce que vous aussi vous entendez ce cri d'alarme, notamment comme ministre du Logement, parce qu'avec les droits de mutation qui augmentent, les taxes d'habitation qui vont augmenter après les municipales, l'impôt qui s'alourdit, ça va concerner le logement, aussi.
CECILE DUFLOT
Moi, ce que je sais, c'est que qu'aujourd'hui les charges qui pèsent sur le budget des familles, les charges contraintes, et au premier rang desquelles, le logement, sont très lourdes. Donc la volonté du gouvernement, ça a été critiqué notamment par la droite, c'est de réguler le prix du logement, c'est de contribuer à contenir et à faire baisser le prix des logements à l'achat, mais c'est aussi, de façon très volontariste, de faire baisser le prix de la location, c'est-à-dire d'encadrer les loyers
CHRISTOPHE BARBIER
Les charges augmentent.
CECILE DUFLOT
Non, le projet de loi que je vais présenter à l'Assemblée nationale, le 10 septembre, qui a déjà été voté en commission au mois de juillet, il va encadrer le prix des loyers. C'est la rupture avec l'idée qu'il suffisait de laisser les choses se faire et que ça allait se réguler tout seul, ce n'est pas vrai. Dans les plus grandes villes, notamment en Ile-de-France, les loyers ont augmenté de 40 % en dix ans, c'est absolument incompatible avec les revenus de beaucoup de ménages, pour pouvoir se loger correctement, donc nous allons y mettre fin et notre travail ce sera de faire baisser le coût du logement, mais aussi le coût des charges du logement et notamment le coût du chômage.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, on a l'impression, en cette rentrée, que François HOLLANDE, Jean-Marc AYRAULT, font un peu de calino-thérapie avec les Verts. Vous avez des bonnes nouvelles à annoncer, à vos militants. Est-ce que l'on peut dire aujourd'hui que le risque d'un départ un peu clash des ministres Verts du gouvernement, est réduit quasiment à zéro pour les mois qui viennent ?
CECILE DUFLOT
Je ne voudrais pas être taquine, monsieur BARBIER, et penser que vous avez une vision un peu politicienne des choses, mais le vrai sujet, ce n'est pas de faire plaisir ou de ne pas faire plaisir aux écologistes, c'est de savoir si oui ou non il faut engager la transition écologique, c'est-à-dire il faut répondre à la crise climatique, il faut répondre à l'augmentation du prix de l'énergie, je l'ai dit, que chacun constate jour après jour le prix de l'électricité du gaz, et ça c'est quelque chose que les écologistes disent depuis des années. Nous sommes sur une planète, avec des ressources limitées, donc nous devons faire en sorte d'économiser cette source, qu'elle coûte moins cher, qu'elle pèse moins dans le budget des ménages. C'est ça la transition énergétique, c'est ça la transition écologique, c'est pas faire plaisir à tel ou tel, c'est faire en sorte de placer la France dans une bonne position, par rapport aux enjeux qui sont devant nous.
CHRISTOPHE BARBIER
l'union de la gauche, et pour que le gouvernement travaille bien, est-ce que les Verts seront prêts à ne pas présenter de liste aux municipales, dans les villes ou leur présence, de manière indépendante, pourrait créer le syndrome Villeneuve-sur-Lot, c'est-à-dire pas de gauche au deuxième tour ?
CECILE DUFLOT
Alors, d'abord, il faut voir que ce sont deux élections totalement différentes
CHRISTOPHE BARBIER
Bien sûr.
CECILE DUFLOT
les élections législatives, un scrutin uninominal à un tour et les élections municipales. Tous les gens qui nous écoutent, savent qu'aux élections municipales, il y a des listes au premier tour, et puis il y a des listes qui fusionnent ou pas, au deuxième tour. Donc c'est simplement la démocratie. Vous savez, moi je me souviens très très bien des régionales, où il y a eu des listes écologistes partout au premier tour, où on disait que la gauche allait perdre des régions et qu'on a perdu aucune région, grâce à une dynamique qui montrait que nous étions différents, mais nous étions aussi rassemblés, et je crois, Pascal DURAND, le secrétaire national d'Europe Ecologie les Verts, l'a dit hier, que c'est la bonne manière de faire, de présenter nos projets et ensuite de se rassembler. Donc je crois qu'il y aura beaucoup de listes écologistes, dans un très bon état d'esprit, avec la volonté de présenter leurs projets, aux municipales.
CHRISTOPHE BARBIER
Cécile DUFLOT, un mot des gaz de schiste. Le Conseil institutionnel est saisi d'une QPC. Si les sages cassent la loi qui a interdit la fracturation hydraulique, est-ce que vous vous inclinerez et est-ce qu'on verra les gaz de schiste être exploités en France ?
CECILE DUFLOT
Non, il y aura une autre loi, enfin, le gouvernement, dans son ensemble, mais Philippe MARTIN, qui était effectivement à Marseille hier, n'aurait pas pu être plus clair en disant que nous ferons une loi qui répondra aux critiques éventuelles du Conseil constitutionnel, mais nous ne voulons pas, premièrement, faire prendre de risques à notre pays, lui faire courir le danger que l'on est en train de voir se réaliser aux Etats-Unis, parce que fracturer, faire des explosions dans le sous-sol, ça n'est pas sans conséquence, et puis surtout, qu'il faut, je le redis, engager cette transition énergétique, par croire que l'on va trouver encore une goutte et une goutte de pétrole, mais que l'on a des ressources renouvelables, extrêmement utiles, le soleil, l'eau et l'énergie marine, que l'on peut y avoir accès, que l'intelligence des ingénieurs
CHRISTOPHE BARBIER
Cécile DUFLOT, bonne Journées d'été à vous, et merci beaucoup d'avoir été notre invitée ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 août 2013
Bonjour Cécile DUFLOT, merci d'être avec nous, en direct de Marseille, où vous tenez vos journées d'été. Hélas, hélas, l'actualité de Marseille, à côté de Marseille, Marignane, c'est un mort, un mort de plus hier, « ce sont des récidivistes qui ont fait cela », a dit il y a quelques minutes, sur I TELE, le maire de Marignane. Est-ce que tout ça ne donne pas raison, quand même, à Manuel VALLS, « les récidivistes, il faut les enfermer » ?
CECILE DUFLOT
Eh bien écoutez, ce qu'a expliqué très bien d'ailleurs, Christiane TAUBIRA, hier soir, c'est que la récidive elle augmente, depuis des années, on a atteint un taux de 27 %, ce qui est énorme, c'est un des taux les plus élevés, et donc les méthodes qui sont en place aujourd'hui, ce qu'a fait la majorité présente, ne marche pas, ça aggrave la situation. Donc il faut avoir un discours de clarté, de vérité, c'est celui qu'elle a tenu, c'est celui qu'elle explique, en disant : « Ayons le courage de dire ce qui marche », et ce qui marche, c'est de faire en sorte qu'il y ait pas de détenus qui sortent sans alternative, sans suivi, ce qui marche c'est d'attaquer le crime à la racine et d'attaquer aussi ses causes, et c'est ça qui doit se passer à Marseille et ailleurs, une vraie réforme pénale, c'est une réforme pénale qui produira davantage de sécurité et pas d'emphase et de démagogie.
CHRISTOPHE BARBIER
Il se peut qu'elle soit repoussée cette réforme pénale, peut-être que ça ne sera pas septembre mais octobre ou novembre. C'est normal, il faut prendre son temps pour soigner le texte ?
CECILE DUFLOT
De toute façon, il fallait prendre son temps. Il y a eu 90 réformes pénales en dix ans, c'était vraiment du n'importe quoi, c'est-à-dire que, à chaque fois qu'il y avait un fait divers, le ministre de l'Intérieur, puis même le président de la République qui était Nicolas SARKOZY, se déplaçait et annonçait une nouvelle réforme pénale, et ça n'a produit aucun effet, sinon je le dis, un effet négatif, c'est-à-dire que la situation ne s'est pas améliorée. Il faut faire en sorte que la prison ne soit pas l'école du crime, que l'on trouve les moyens de lutter vraiment contre la récidive, et de faire en sorte que l'on puisse apporter des réponses, qui soient des réponses durables, et c'est le travail que mène la garde des Sceaux.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, vous avez marqué les esprits, vous, hier, avec un nouveau slogan, très audacieux : « En 2013, une ministre, ça agit, ça ouvre sa gueule et sa ne démissionne pas ». Est-ce à dire que dans l'année qui vient, chaque fois que vous serez en désaccord avec l'un de vos collègues ministres, voire avec le Premier ministre, eh bien vous direz : « Je ne suis pas d'accord » ?
CECILE DUFLOT
C'est pas ça que ça veut dire. Ce que ça veut dire, et vous me comprenez très bien, je suis avec vous ce matin, c'est qu'aujourd'hui on est dans un monde où on est interrogé, on nous pose des questions tous les jours, et je pense qu'il faut apporter des réponses aux Français, apporter des réponses parce qu'on est dans un moment où un certain nombre de nos compatriotes ne croit plus vraiment en la politique, se demande où on les emmène, c'est pour ça que le séminaire sur la France en 2025, qui dit ce qu'on veut faire comme politique, pas seulement pour les prochaines élections, mais durablement pour notre pays, pour ses enfants, pour les générations futures, c'est quelque chose d'essentiel, et donc il faut mener ce combat, mener ce combat de la transition écologique notamment.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors le combat, le concret de ce combat de la transition écologique, eh bien c'est un nouvel impôt quand même, alors la taxe carbone revient, elle s'appelle « Contribution et climat énergie », c'est sans doute une bonne nouvelle pour les écologistes, c'est une mauvaise nouvelle pour le contribuable.
CECILE DUFLOT
Alors, justement, ce n'est pas la taxe carbone, puisque c'est la contribution climat énergie. Parce que le vrai sujet aujourd'hui, c'est qu'est-ce qui s'est passé depuis des années, qu'est-ce qui se passe encore ? Le coût de l'énergie augmente de manière très importante. Aujourd'hui, il y a plus de 13 des familles de notre pays qui n'arrivent pas à se chauffer l'hiver, il y a des gens pour qui faire le plein devient un exercice de plus en plus difficile, alors qu'ils ont besoin de leur voiture pour aller travailler. Donc la réalité c'est qu'on a besoin d'organiser cette transition énergétique, de faire davantage d'économies d'énergie, mais d'aider aussi les familles, à isoler les maisons, à changer leur mode de chauffage, à faire en sorte de pouvoir gagner du pouvoir d'achat, en faisant baisser les charges, en faisant baisser le coût de l'énergie. Et la contribution climat énergie, c'est bien cet équilibre qui permet de sortir d'un modèle où on gaspillait l'énergie, qui nous coûte très très très cher, qui coûte très cher à notre pays, mais qui coûte très cher aussi au budget des ménages, pour un nouveau modèle qui sera beaucoup plus économe en énergie, c'est ça l'objectif. Il faut avoir le courage et la franchise de le dire, c'est tout le contraire, justement, de la taxe carbone qu'avait essayé de mettre en place, d'ailleurs il s'était trompé, Nicolas SARKOZY, c'est la vraie mise en place d'une transition écologique, qui s'accompagne d'ailleurs, et vous le verrez dans quelques jours, d'un plan de rénovation thermique, qui va permettre aux familles d'économiser de 50 à 250 par mois, pour les maisons qui sont aujourd'hui mal isolées.
CHRISTOPHE BARBIER
Pierre MOSCOVICI l'a dit, il est attentif qui ras-le-bol fiscal qui monte ans le pays. Est-ce que vous aussi vous entendez ce cri d'alarme, notamment comme ministre du Logement, parce qu'avec les droits de mutation qui augmentent, les taxes d'habitation qui vont augmenter après les municipales, l'impôt qui s'alourdit, ça va concerner le logement, aussi.
CECILE DUFLOT
Moi, ce que je sais, c'est que qu'aujourd'hui les charges qui pèsent sur le budget des familles, les charges contraintes, et au premier rang desquelles, le logement, sont très lourdes. Donc la volonté du gouvernement, ça a été critiqué notamment par la droite, c'est de réguler le prix du logement, c'est de contribuer à contenir et à faire baisser le prix des logements à l'achat, mais c'est aussi, de façon très volontariste, de faire baisser le prix de la location, c'est-à-dire d'encadrer les loyers
CHRISTOPHE BARBIER
Les charges augmentent.
CECILE DUFLOT
Non, le projet de loi que je vais présenter à l'Assemblée nationale, le 10 septembre, qui a déjà été voté en commission au mois de juillet, il va encadrer le prix des loyers. C'est la rupture avec l'idée qu'il suffisait de laisser les choses se faire et que ça allait se réguler tout seul, ce n'est pas vrai. Dans les plus grandes villes, notamment en Ile-de-France, les loyers ont augmenté de 40 % en dix ans, c'est absolument incompatible avec les revenus de beaucoup de ménages, pour pouvoir se loger correctement, donc nous allons y mettre fin et notre travail ce sera de faire baisser le coût du logement, mais aussi le coût des charges du logement et notamment le coût du chômage.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, on a l'impression, en cette rentrée, que François HOLLANDE, Jean-Marc AYRAULT, font un peu de calino-thérapie avec les Verts. Vous avez des bonnes nouvelles à annoncer, à vos militants. Est-ce que l'on peut dire aujourd'hui que le risque d'un départ un peu clash des ministres Verts du gouvernement, est réduit quasiment à zéro pour les mois qui viennent ?
CECILE DUFLOT
Je ne voudrais pas être taquine, monsieur BARBIER, et penser que vous avez une vision un peu politicienne des choses, mais le vrai sujet, ce n'est pas de faire plaisir ou de ne pas faire plaisir aux écologistes, c'est de savoir si oui ou non il faut engager la transition écologique, c'est-à-dire il faut répondre à la crise climatique, il faut répondre à l'augmentation du prix de l'énergie, je l'ai dit, que chacun constate jour après jour le prix de l'électricité du gaz, et ça c'est quelque chose que les écologistes disent depuis des années. Nous sommes sur une planète, avec des ressources limitées, donc nous devons faire en sorte d'économiser cette source, qu'elle coûte moins cher, qu'elle pèse moins dans le budget des ménages. C'est ça la transition énergétique, c'est ça la transition écologique, c'est pas faire plaisir à tel ou tel, c'est faire en sorte de placer la France dans une bonne position, par rapport aux enjeux qui sont devant nous.
CHRISTOPHE BARBIER
l'union de la gauche, et pour que le gouvernement travaille bien, est-ce que les Verts seront prêts à ne pas présenter de liste aux municipales, dans les villes ou leur présence, de manière indépendante, pourrait créer le syndrome Villeneuve-sur-Lot, c'est-à-dire pas de gauche au deuxième tour ?
CECILE DUFLOT
Alors, d'abord, il faut voir que ce sont deux élections totalement différentes
CHRISTOPHE BARBIER
Bien sûr.
CECILE DUFLOT
les élections législatives, un scrutin uninominal à un tour et les élections municipales. Tous les gens qui nous écoutent, savent qu'aux élections municipales, il y a des listes au premier tour, et puis il y a des listes qui fusionnent ou pas, au deuxième tour. Donc c'est simplement la démocratie. Vous savez, moi je me souviens très très bien des régionales, où il y a eu des listes écologistes partout au premier tour, où on disait que la gauche allait perdre des régions et qu'on a perdu aucune région, grâce à une dynamique qui montrait que nous étions différents, mais nous étions aussi rassemblés, et je crois, Pascal DURAND, le secrétaire national d'Europe Ecologie les Verts, l'a dit hier, que c'est la bonne manière de faire, de présenter nos projets et ensuite de se rassembler. Donc je crois qu'il y aura beaucoup de listes écologistes, dans un très bon état d'esprit, avec la volonté de présenter leurs projets, aux municipales.
CHRISTOPHE BARBIER
Cécile DUFLOT, un mot des gaz de schiste. Le Conseil institutionnel est saisi d'une QPC. Si les sages cassent la loi qui a interdit la fracturation hydraulique, est-ce que vous vous inclinerez et est-ce qu'on verra les gaz de schiste être exploités en France ?
CECILE DUFLOT
Non, il y aura une autre loi, enfin, le gouvernement, dans son ensemble, mais Philippe MARTIN, qui était effectivement à Marseille hier, n'aurait pas pu être plus clair en disant que nous ferons une loi qui répondra aux critiques éventuelles du Conseil constitutionnel, mais nous ne voulons pas, premièrement, faire prendre de risques à notre pays, lui faire courir le danger que l'on est en train de voir se réaliser aux Etats-Unis, parce que fracturer, faire des explosions dans le sous-sol, ça n'est pas sans conséquence, et puis surtout, qu'il faut, je le redis, engager cette transition énergétique, par croire que l'on va trouver encore une goutte et une goutte de pétrole, mais que l'on a des ressources renouvelables, extrêmement utiles, le soleil, l'eau et l'énergie marine, que l'on peut y avoir accès, que l'intelligence des ingénieurs
CHRISTOPHE BARBIER
Cécile DUFLOT, bonne Journées d'été à vous, et merci beaucoup d'avoir été notre invitée ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 août 2013