Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en réponse à une question sur la position de la France concernant les programmes de surveillance secrets et d'écoutes téléphoniques de la National Security Agency (NSA) des Etats-Unis.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par Mme Laure de la Raudière, députée (UMP) d'Eure-et-Loir, à l'Assemblée nationale le 23 octobre 2013

Texte intégral

Madame la députée,
Je ne sais pas si vous étiez là hier, mais même si vous y étiez, je vais donc vous confirmer ce que j’ai déjà répondu à ce sujet.
D’abord il n’y a pas de réunion du Conseil de l’Europe, il y a une réunion du Conseil européen, jeudi, demain et vendredi. Je ne sais pas si le Conseil de l’Europe se saisira de cette question. S’il le souhaite, il le fera.
Vous avez évoqué une question de principe, et je vous confirme la position de la France. Le ministre des Affaires étrangères, moi-même, et bien sûr le président de la République, ont dit à nos amis et alliés américains que ce qui s’était passé, que nous avons découvert, et qui ne date pas d’aujourd’hui, et qui s’est produit sous d’autres gouvernements, était particulièrement choquant. Et que, même au nom de la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité - combat que nous menons en commun-, cela ne justifiait pas un certain nombre de pratiques. En tout cas, nous demandons, et c’est ce que le président Hollande a demandé au président Obama, la transparence sur ce qui s’est fait précisément. Puisque les autorités américaines ont contesté l’ampleur et la précision d’un certain nombre d’informations, qui ont été évoquées dans différents journaux, eh bien la France demande précisément aux autorités américaines de nous donner toutes les informations. C’est la garantie de la confiance sur les pratiques qui sont intervenues concernant un certain nombre d’écoutes, qui portent atteinte à des principes, et également, je dirais, à la protection des libertés individuelles.
Cette question est essentielle si nous voulons repartir sur des bases de confiance. Et la France attend des engagements et des réponses. Les engagements ont été donnés. Nous attendons maintenant des actes concrets.
Vous dites que ce n’est pas à l’ordre du jour du Conseil européen, alors qu’il sera question du numérique. Mais bien entendu qu’il en sera question ! Il en sera question, et les exigences que la France formulera par la voix du président de la République seront mises en discussion avec nos partenaires européens ! Et je puis vous dire, d’ores et déjà, que nos partenaires européens, en tout cas pour les pays les plus engagés, le sont sur la base des orientations de la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 24 octobre 2013