Texte intégral
Je crois qu'il faut être conscient de la gravité de ce qui s'est passé. Ce n'est pas rien. Cette pratique est préoccupante. Elle est même choquante.
Choquante parce que rien ne justifie de telle pratique entre deux pays amis, et qui sont aussi des alliés. Choquante parce qu'elle porte atteinte à la vie privée de nos compatriotes.
C'est la raison pour laquelle la France a immédiatement réagi. Je l'ai fait hier. L'ambassadeur des Etats-Unis a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Le Président François Hollande s'est entretenu hier soir avec le Président Obama pour lui demander des explications, et surtout demander que ces pratiques cessent le plus vite possible, et qu'une coopération se mette en oeuvre entre nos deux pays pour lutter contre tous les dangers et tous les risques, puisque c'est ainsi que l'on justifie ces pratiques de lutte contre le terrorisme. Mais cela ne justifie pas de porter atteinte à un certain nombre de règles de droit et de principe, et notamment à la vie privée de nos compatriotes. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rencontré sur le même sujet son homologue John Kerry.
Le Livre blanc pour la Défense
Mesdames, messieurs de l'opposition cela ne vous intéresse pas ? Vous pensez que vous vous en étiez occupés avant ? Alors un peu d'attention. Le Livre Blanc pour la Défense, il ne date pas de vous, il date de nous. Le président de la République en a approuvé le contenu avec un volet particulier sur la cyber-défense, qu'il faut absolument renforcer pour la France, qui était un de nos points faibles. Le Sénat vient d'ailleurs d'adopter la loi de programmation militaire et ce texte reviendra bientôt devant l'Assemblée nationale. Chacun sera face à ses responsabilités. Mais en même temps, il y a une dimension européenne.
A la fin de la semaine le Conseil européen va se réunir, le président de la République a demandé à ce que cette question soit à l'ordre du jour. Cest à la fois une question nationale et européenne. Nous devons nous protéger. Nous devons exiger que de nouvelles règles soient mises en place, et cela veut dire aussi que la France et l'Europe, dans un dialogue serein mais ferme et clair, le fassent avec les Etats-Unis d'Amérique.
La sécurité est une exigence mais elle ne doit pas être garantie à n'importe quel prix, elle ne doit pas porter atteinte aux libertés, ni à la vie privée, c'est la position de la France.
Source http://www.gouvernement.fr, le 23 octobre 2013