Texte intégral
Monsieur le Président de la Chambre nationale des huissiers, Monsieur le Rapporteur du congrès, Madame la Députée-Maire, chère Huguette Bello, Monsieur le Premier président, Monsieur le Procureur général, Mesdames et Messieurs les Élus pardonnez-moi, je mexprime à laveugle, donc si jai manqué de saluer une personnalité éminente, veuillez men excuser.
Mesdames et Messieurs les Huissiers, vous tenez ainsi à lîle de la Réunion votre 30e congrès. Je regrette profondément de ne pas pouvoir vous rejoindre pour des raisons que vous imaginez, des raisons professionnelles bien entendu, mais aussi jaurais pris grand plaisir à cette escapade dans les Outre-Mer, même si inévitablement cest une escapade de travail. En tout cas, grâce aux technologies qui vous sont si familières dans ce métier, je peux madresser à vous tous, à vous les huissiers venus de tous les territoires de lHexagone mais des Outre-Mer également, tel que jai pu le faire dailleurs lors du Forum des Journées de Paris.
Je peux madresser directement à vous et je le fais avec grand plaisir, dautant que jestime que cette rencontre à la Réunion nest ni le fruit du hasard, ni un accident. Cest incontestablement une attention marquée envers les Outre-Mer. Cest aussi une opportunité. Une attention puisque le dernier congrès des huissiers qui sest tenu dans les Outre-Mer date de 1978 : cétait à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, donc dans les Amériques. Maintenant vous êtes dans lOcéan Indien.
Et puis cest aussi une opportunité puisque le statut des huissiers de lOcéan Indien a été substantiellement modifié ces derniers temps, essentiellement bien sûr pour les huissiers exerçant dans le département de Mayotte. En effet, leur statut était spécifique. Il était lié à un acte n° 29 qui avait été pris par la Chambre des députés des Comores en 1970. Lors du changement de statut en 1975 et du rattachement de Mayotte à la France en tant que collectivité territoriale, ce statut a perduré. Il se trouve quen avril 2011, la collectivité territoriale de Mayotte est devenue un département français, et depuis le gouvernement na cessé dajuster le statut. Et le gouvernement mis en place en mai 2012 a pris toutes les dispositions, essentiellement par ordonnance afin de gagner du temps, pour asseoir ce statut des huissiers du département de Mayotte. La loi de novembre 2012 a dailleurs abrogé cet acte 29 et il est il en est il sen est suivi que le statut de ces huissiers de Mayotte sest aligné sur ceux de lHexagone et quils peuvent désormais disposer dun office qui relève bien sûr du ressort de la cour dappel de Saint-Denis ce ressort de cour dappel couvre à la fois le département de Mayotte et celui de la Réunion. Dailleurs par décret davril 2012, la Chambre interdépartementale a été créée. Elle permet ainsi aux huissiers qui disposent dun office de pouvoir ouvrir un bureau annexe, aussi bien dans le ressort, cest-à-dire dans les trois TGI de Saint-Denis, de Saint-Pierre et de Mamoudzou. Cest un ajustement bienvenu. Cest du droit commun et cest ce que lon attend de la République.
Vous avez choisi de consacrer le thème de votre congrès de cette année à la confiance. Ce congrès se tient tous les deux ans, cest donc un moment que vous préparez avec beaucoup de soin. Et ce thème de la confiance est un thème important, essentiel, particulièrement dans la situation difficile que nous traversons et que les citoyens connaissent. Et ils savent à quel point vos missions, vos responsabilités, les mettent en contact pour régler leurs problèmes. Et souvent, le fait que vous interveniez permet parfois de rétablir le rapport de force entre quelquun qui a pu être lauteur dun dommage et la personne qui a subi ce dommage.
Mais la confiance, évidemment, elle est intrinsèquement liée à votre profession puisque cette profession qui vous donne une mission dauthentification, cette profession qui permet que vos constats aient force probante, est une profession qui induit la confiance des citoyens une confiance qui est liée à votre statut, bien entendu, mais qui est liée aussi à votre déontologie, à la façon dont vous lexercez.
Cest donc un thème bienvenu. Cest un thème exigeant et je ne doute pas, connaissant la rigueur avec laquelle vous exercez vos missions, je ne doute pas que vous allez lillustrer plus admirablement encore pendant ces deux années qui suivent le prochain congrès que vous ne lavez fait jusquà maintenant.
Jaurais aimé, à loccasion de ce congrès, vous dire que nous avons enfin bouclé le fameux décret qui doit vous permettre daccéder aux parties communes dans les immeubles avec lautorisation des propriétaires ou des syndics lorsquil sagit dimmeubles de copropriété. Je vous ai parlé de ce décret lors du Forum des Journées de Paris en janvier. Je vous en ai parlé en vous disant quil était rédigé et normalement ce décret ne pose plus de problèmes de fond, sauf que vous savez que la Chancellerie nest pas seule signataire de ce décret, que le ministère des Territoires et du Logement est également cosignataire, et que nous avons encore quelques difficultés à résoudre avec ce ministère qui hésite, essentiellement dailleurs au niveau de ses services puisque jai mobilisé la ministre de lÉgalité des territoires et du Logement, je lai sensibilisée à cette question. Il y a eu des consultations qui ont eu lieu depuis 2011. Or il se trouve que le département de lurbanisme de ce ministère a souhaité de nouvelles consultations avec pour principal argument quil sagirait dun fichier lourd qui ne justifierait pas les services qui seraient rendus par laccès des huissiers à ces codes, et donc à ces parties communes. Ça me paraît un argument révocable dans la mesure où par exemple les agents de La Poste, que les forces de lordre, ont accès à ces parties dimmeuble. Par conséquent, il y a tout lieu de considérer quun fichier existe et que ce fichier pourrait éventuellement être partagé.
En tout état de cause, jespère que dans quelques semaines au plus tard nous serons en mesure de résoudre ce problème. La ministre étant sensibilisée, nous devrions finir par aboutir à une signature commune.
Il faut savoir quun troisième partenaire sinvite puisque la Direction générale des finances a exprimé son intérêt pour que ses agents publics qui font office dhuissiers puissent également accéder à ces parties, et donc envisage de se rattacher à la plateforme sécurisée que vous allez mettre en place. Et donc nous avons un troisième partenaire qui est intéressé par le sujet, devrait aussi faciliter laccélération de la signature de ce décret qui se fait tant attendre et qui doit enfin advenir.
Par ailleurs, vous le savez, je me suis engagée dès lan dernier à supprimer le timbre de 35 euros qui à mon sens et les statistiques le démontrent, même si ce nest pas aussi finement que je laurais souhaité à mon sens réduit laccès de la Justice pour des justiciables, et notamment des justiciables économiquement vulnérables. Nous connaissons les mesures alternatives possibles parce que ces mesures ont fait lobjet détudes, y compris avant notre arrivée aux responsabilités, puisque les services, ayant mobilisé les services de la Chancellerie, jai pu me rendre compte que des études avaient déjà été menées sur les pistes possibles.
Jai veillé à ce que votre profession soit consultée sur ces pistes possibles. Je dois dire mon étonnement devant les difficultés auxquelles je suis confrontée compte tenu des alternatives prévues qui concernent éventuellement laddition dune taxe sur les droits de mutation ou sur un certain nombre de primes dassurance, ou encore un prélèvement sur le chiffre daffaires des professions. Je me rends compte quil y a quand même des divergences dappréciation dune part, et dautre part surtout, disons des oppositions qui restent élégantes parce que cest lhabitude dans toutes ces professions judiciaires, des oppositions qui restent élégantes sur la possibilité donc de mettre en place un dispositif alternatif à ce timbre de 35 euros. Jespère y parvenir. Je my étais engagée pour le prochain budget du ministère de la Justice. Jespère y parvenir.
La difficulté de mettre en place ce dispositif alternatif nest pas liée seulement aux professions. Il faut dire que le ministère de lÉconomie et des Finances est toujours réticent à la création dune taxe nouvelle, même sil sagit de remplacer cette taxe nouvelle par la suppression dune ancienne. Toutes les taxes ne se valent pas. Elles nont pas le même profil, elles ne provoquent pas les mêmes difficultés ou les mêmes facilités de recouvrement, elles ne mobilisent pas les mêmes assiettes. Donc il y a évidemment des réticences. Jespère parvenir à les lever.
En tout état de cause, nous avons également ce groupe de travail qui réfléchit à la politique publique de laide juridictionnelle. Cette politique publique fait lobjet de ces quarante politiques publiques que le gouvernement a décidé dévaluer. Nous aurons les résultats de ce groupe de travail dans quelques semaines. Nous verrons comment nous avançons sur ce sujet. Mais il me paraît important de trouver une alternative parce quil nest pas admissible que la Justice devienne relativement inaccessible à certains citoyens parce quil faudrait acquitter ce timbre de 35 euros alors que dans certains cas, les citoyens eux-mêmes sont dans une période de détresse, une période de difficulté et une période de besoin matériel.
Vous mavez sensibilisée également à la question de la hausse de votre tarif une hausse de 10 % qui paraît tout à fait raisonnable je vous dis mon fond de pensée , dautant que vos tarifs nont pas été réévalués depuis 1996 me dit-on. Jespère que ça nest pas le cas de tous les tarifs. Il se trouve malheureusement que nous sommes dans une période extrêmement difficile et que toutes les prospections que jai commandées à mes services nont pas permis daboutir, et on me fait retour notamment que certaines hausses auraient nécessité une augmentation de la participation des justiciables, de la participation des citoyens. Vous imaginez les réticences qui accompagnent cette hypothèse. Je propose que nous continuions à travailler. Je pense que la revendication est juste. Je vous lai déjà dit. Jaurais souhaité vouloir la satisfaire puisque vous mavez indiqué le montant de certains tarifs et je trouve cela absolument dérisoire, et même assez difficile à accepter. Mais je vous avoue très humblement que je nai pas de réponse de nature à vous satisfaire sur la question de laugmentation de vos tarifs dans limmédiat.
Ensuite vous mavez sensibilisée à la question du décret du 23 décembre 2010, ce décret qui permet à un parquet de saisir un huissier qui se trouve en dehors du ressort du tribunal dont relève ce parquet. Vous mavez sensibilisée à ces questions. Jai fait donc interroger plusieurs cours dappel pour savoir ce quil en était. Il apparaît que les juridictions elles-mêmes considèrent que cest une difficulté, et alors que vous me dites que cest une procédure qui est coûteuse, qui provoque des déplacements qui ne sont pas couverts par les frais que vous récupérez, et les juridictions elles-mêmes estiment que la procédure est compliquée. Je veille donc à ce quon la simplifie, et notamment quen tout état de cause dans les cas où vous êtes mobilisés hors de votre ressort, cest le greffe du tribunal de grande instance où se trouve votre office qui va enregistrer à la fois la mission et les frais, et donc faciliter les choses. Et jespère quainsi nous avancerons et que de telles missions seront moins pénalisantes pour vous dans lexercice de votre office.
Concernant la dématérialisation, nous avons sur la dématérialisation un souci particulier. Je vous le disais tout à l'heure : les nouvelles technologies vous sont très familières et javoue que je suis assez admirative par la façon dont vous avez modernisé vos outils et technologies. Cest un domaine, cest un mode de fonctionnement qui vous est très familier. Dailleurs, la Chambre nationale gère le fichier central concernant le consentement à la matérialisation pour les justiciables. Nous avons une difficulté vous la connaissez cest que nous avons une interprétation divergente de deux cours dappel de Toulouse et de Bordeaux sur le consentement, sur la nature et lappréciation de ce consentement puisque lune de ces cours considère que le consentement est supposé acquis du simple fait de ladhésion des avocats au RPVA, le Réseau virtuel donc des avocats ; et puis lautre cour considère quil faut une adhésion expresse et quil ny a pas de présomption dadhésion du seul fait que lavocat a est raccordé au réseau. La Cour de cassation est saisie. Elle devrait se prononcer très prochainement. Je vous propose que nous patientions les quelques semaines nécessaires pour savoir comment la Cour de cassation va trancher entre ces jurisprudences divergentes.
Par ailleurs, vous êtes très, très impliqués dans la construction de lespace judiciaire européen. Et dans cette construction de lespace judiciaire européen, nous avons à venir lordonnance de, lordonnance qui permettra les saisies conservatoires sur les comptes bancaires. Vous savez que le Parlement européen a pris du retard sur ce dossier, que la commission des affaires juridiques est saisie sur le fond, que la commission des affaires économiques et monétaires est saisie pour avis. Ces deux commissions vont sexprimer prochainement. Il est important que nous puissions avancer dans ce domaine. Vous êtes très fortement impliqués, du fait que notamment, par délégation de lÉtat, vous avez une compétence dans lintervention en matière de ce type de saisie conservatoire et quil est important que lon puisse recouvrer ces créances civiles commerciales, aussi bien pour les justiciables que pour les petites et moyennes entreprises ou les très petites entreprises, et quon a besoin de fluidité à travers les frontières de lUnion européenne pour que les activités économiques puissent se dérouler dans des conditions satisfaisantes.
En dehors de ces problèmes qui concernent très directement votre profession, vous mavez fait parvenir une invitation de lOHADA, qui est lOrganisation dharmonisation du droit des affaires en Afrique, pour un colloque à loccasion de ses 20 ans. Cest très volontiers que je viendrai à ce colloque, sous réserves dune connaissance plus précise de son programme de travail et sous réserves de la connaissance du calendrier, de la date puisque nous navons pas encore cette information.
Vous mavez Alors sur les missions, à part le colloque. Ah oui ! La mission dInspection des finances sur les professions réglementées. Un sujet qui fâche, et qui fâche à raison, puisque vous savez que lInspection des finances a été saisie pour examiner la situation de toutes les professions réglementées, pas seulement les professions juridiques et judiciaires, mais incluant bien sûr les professions juridiques et judiciaires. Nous avons eu plusieurs échanges à ce propos. Je sais que ma conseillère au cabinet, Isabelle Goanvic, avec laquelle vous avez des relations entretenues, soutenues, régulières, aussi bien à son initiative, sur ses propositions, quà votre demande, avec une disponibilité qui lhonore et je men réjouis puisque vous men avez fait part. Je sais donc quelle suit ce dossier de très près.
En tout état de cause, jai eu à men mêler personnellement parce quil est arrivé un moment où il fallait un arbitrage politique. Jai donc sollicité le Premier ministre de façon à ce que cette mission dinspection et le rapport qui en est issu, dabord nous soit communiqué ; ensuite quon en maîtrise complètement la diffusion ; enfin quil y ait un débat sur les implications éventuelles. Vous savez que le Premier ministre ma donné gain de cause ; que nous avons pu obtenir, contrairement à ce que souhaitait le ministère de lÉconomie et des Finances, nous avons pu obtenir une réunion interministérielle, présidée donc par Matignon, qui nous a permis dabord donc de contenir la diffusion de ce rapport, ensuite de se calmer dune certaine façon sur les analyses et les conclusions qui en étaient faites, et en tout état de cause de ne pas fragiliser une profession dans une période où le tissu économique lui-même est déjà fragile, où il nest pas nécessaire quune profession comme la vôtre, qui assure une présence territoriale, qui assure un accès au droit aux citoyens, qui assure des missions dintérêt général en votre qualité dofficier public ministériel, il nest pas question de faire en sorte que votre profession, comme les autres professions juridiques et judiciaires, soit fragilisée à un moment où en plus lUnion européenne sinterroge sur le statut de nos professions réglementées.
Les choses sont donc contenues. Jexercerai une vigilance soutenue pour quelles continuent à être contenues. Évidemment, nous ne refusons pas systématiquement et doctrinalement toute discussion sur les professions réglementées, mais en tout cas je veille à empêcher la diffusion de clichés, je veille à empêcher que le simplisme franchisse le pas et prenne le pas même, carrément, sur toute réflexion et toute analyse, de façon à ce quà cette période où il nous faut imposer un peu plus le droit continental dans lUnion européenne par rapport à une autre vision de ce type de profession, de façon à ce que ces professions ne soient pas démantelées et que nous ne constations pas au bout de quelques années que tous les citoyens ne sont plus égaux dans laccès au droit parce que le territoire ne serait pas maillé, ne serait plus maillé de façon satisfaisante par des professions notamment telles que la vôtre qui assurent cet accès au droit.
Vous avez signé récemment, le 9 avril 2013, une convention de partenariat avec lÉcole nationale des greffes, une de nos belles écoles de la Justice à côté de lÉcole nationale de la protection de la jeunesse, lÉcole nationale de la magistrature, et lÉcole nationale pénitentiaire. Cette École nationale des greffes est une école évidemment très, très active dans la formation de nos promotions de greffiers. Avec ce partenariat que vous avez signé, la formation pourra être assurée évidemment pour les huissiers qui le souhaitent, pour les personnels des études et pour les fonctionnaires des services judiciaires, et surtout permettra aux greffiers de venir assurer des stages dans vos études. Je pense que là il y a un réel progrès et un rapprochement tout à fait intéressant dans les différents métiers de justice.
Vous participez, je vous en remercie, au groupe de travail concernant le tribunal de première instance. Vous savez que jai souhaité quun groupe de travail se penche sur les juridictions du XXIe siècle. Toutes les professions y sont représentées. Je vous remercie dy prendre votre part et dapporter votre expérience et de faire en sorte que notre réflexion sur ce tribunal de première instance, qui va nous permettre dapporter non seulement un certain nombre de réponses de proximité sur lensemble de notre territoire, mais surtout de moderniser notre juridiction, de la penser différemment et de faire en sorte quelle sadapte aux contentieux, à lattente des justiciables, aux procédures defficacité, à laccès à la Justice, mais aussi à la réflexion sur les éventuels contentieux qui mériteraient dêtre déjudiciarisés. Donc merci à vous dapporter votre contribution à la réflexion dans ce groupe de travail.
Par ailleurs, vous savez que la médiation vous a été ouverte récemment. La médiation, cest une mission particulière. Et je crois que votre profession est particulièrement adaptée, aussi, à lexercice de cette mission, parce que déjà vous êtes constamment dans le contact entre deux personnes ou deux parties, que vous êtes constamment dans la situation de sécuriser juridiquement les relations, les conflits, les litiges entre des parties ; que vous êtes constamment dans ce contact immédiat ; et que la médiation, qui nécessite bien entendu de la compétence professionnelle, appelle aussi un certain nombre de qualités humaines et des qualités personnelles même je dirais , des qualités humaines générales, mais personnelles de chacun, chacune dentre vous. Cette médiation je sais que vous allez ouvrir très bientôt un centre de médiation je pense quelle profitera de votre intervention dorénavant dans ce domaine.
Mesdames et Messieurs les Huissiers, je vous souhaite dexcellents travaux à loccasion de ce congrès. Je veux vous redire ma confiance, la confiance des citoyens qui savent ce quils peuvent attendre de leurs huissiers, cette confiance que vous vivez au quotidien, la confiance des pouvoirs publics, la mienne personnellement en qualité de garde des Sceaux, celle du gouvernement, cette confiance qui est liée à votre statut, qui est liée à votre régime disciplinaire, qui est liée à vos règles déontologiques, qui est liée à la pratique que vous avez développée sur ces métiers.
Je ne veux pas me payer de mots. Il reste quelques problèmes à régler. Jen ai évoqué quelques-uns. Mais nous aurons à travailler encore ensemble de façon à aboutir sur les sujets qui sont encore en suspens. Il demeure quil me paraît important de vous le dire quand même : que cette confiance est là, quelle est intacte ; que nous allons évoluer ensemble dans la mesure où il faut faire progresser les prestations de justice que vous apportez. Vous nêtes pas de simples prestataires. Vous êtes des officiers publics ministériels. Vous êtes engagés sur lintérêt général. Vous êtes acteurs lorsquil sagit de faire en sorte que les citoyens les plus vulnérables aient accès au droit et à la Justice. Par conséquent, cette confiance vous lavez fortement méritée. Et autant Aimé Césaire disait que la Justice écoute aux portes de la beauté, je détournerai pour loccasion cette belle déclaration pour vous dire quen loccurrence, la Justice écoute aux portes de la confiance. Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.justice.gouv.fr, le 1er octobre 2013