Texte intégral
Merci Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député Bernard Reynès,
D'abord je suis heureux de vous revoir ici dans cet hémicycle. Lorsque nous avons parlé ensemble vous m'avez dit : « je n'ai pas l'intention de renoncer, dans quelques jours je serai de retour ». Et donc je voudrais saluer votre retour, saluer votre sang-froid, votre courage et votre dignité.
Lorsque nous avons parlé ensemble, vous m'avez dit et vous l'avez redit il y a quelques instants, que vous étiez inquiet de ce climat de haine, qui prospère, qui pouvait prospérer si nous ne prenons pas garde, si par notre exigence républicaine nous ne faisons pas preuve d'encore plus de vigilance. Et j'ai partagé cette inquiétude, Monsieur Bernard Reynès, au-delà de nos sensibilités politiques, vous l'avez dit vous-même, et vous avez eu la courtoisie de dire que nous étions, je dirais des concurrents politiques, je ne dis même pas adversaires. Et dans une démocratie, dans une République c'est important de rappeler ça. Et j'imagine ce que vous avez ressenti et ceux qui étaient à vos côtés, vos concitoyens ont ressenti ce jour-là.
Un maire qui, dans l'exercice de ses fonctions se recueille sur la tombe, le monument de ceux qui ont laissé leur vie pour leur pays, c'est un moment de rassemblement national, de ferveur nationale. Et c'est à cet instant-là que vous recevez ce coup de couteau. Donc c'est un symbole qui est attaqué. Je ne sais pas si celui qui a proféré cet acte, et vous me l'avez dit vous-même, était un militant politique, mais il pouvait être inspiré par un climat de haine. Et donc nous avons, chacune et chacun d'entre nous la responsabilité de tout faire pour arrêter cette spirale.
Heureusement, cela ne correspond pas à l'immense majorité de l'état d'esprit de nos concitoyens. Et vous qui êtes un maire, et il y en a d'autres ici dans cet hémicycle, et il y en aura encore plus tout à l'heure au Congrès des maires de France, nous savons bien ne faisons pas de débat sur le cumul, c'est une autre histoire, allons à l'essentiel, et vous êtes allé à l'essentiel, Monsieur Bernard Reynès et je vous en remercie - c'est qu'il y a des circonstances, et il y a des fonctions qui rassemblent au-delà des sensibilités politiques. Et s'il y a bien une fonction qui rassemble, c'est la fonction de maire, la plus ancienne de notre démocratie, lorsque le suffrage universel a permis aux citoyens d'élire les maires de France.
Ils sont plus de 36 000, et à travers vous je voudrais les saluer, leur rendre hommage. Parce qu'au-delà de toutes les confrontations, au-delà de toutes les circonstances, lorsqu'il y a un malheur, lorsqu'il y a une souffrance, qu'elle soit individuelle, qu'elle soit collective, situation de crise, vers qui se tourne-t-on ? On se tourne d'abord vers le maire de son village, de sa commune, de sa ville. Et donc c'est une fonction noble. Et ce jour-là, c'est cette fonction, au-delà de votre personne qui était attaquée. Et donc je vous exprime ma solidarité personnelle, Monsieur Bernard Reynès, au nom du Gouvernement tout entier. Mais j'exprime à tous les maires de France ma solidarité totale, parce que je l'ai été moi-même, je sais ce que cela représente. Et la France a besoin de repères, la France a besoin de convictions, a besoin de certitudes. Et ces convictions, ces certitudes elles sont au plus profond de notre bien collectif de la Nation, c'est-à-dire nos valeurs, celles de la République. Et jamais, jamais nous devons renoncer.
Votre témoignage nous l'a rappelé, ça interpelle chacune et chacun d'entre nous, ça interpelle les élus de la représentation nationale, ça interpelle tous les élus de la République. Mais au-delà, et vous avez raison, ça interpelle chaque citoyenne et chaque citoyen de France !
Merci pour être revenu dans cet Hémicycle, merci pour votre courage. Salut à tous les maires de France, salut aux citoyens qui aiment la République, et qui par-dessus tout s'engagent pour la faire vivre.
Source http://www.gouvernement.fr, le 21 novembre 2013