Texte intégral
Merci Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Jacob,
Il y a une chose que je vais vous dire, qui ne m'impressionne pas, c'est que vos invectives n'empêcheront pas le Gouvernement de réformer comme il en a l'intention. Parce que si c'est cela que vous visez, vous faites fausse route. Le Gouvernement que je dirige a une totale légitimité pour mettre en oeuvre les engagements du Président de la République et proposer au fur et à mesure au Parlement des réformes, et cela vaut pour la politique familiale, comme sur le reste. Voilà la volonté du Gouvernement.
Alors, certains ont voulu voir dans l'annonce de la confirmation que j'ai faite hier que le projet de loi sur la famille ne serait pas examiné cette année, tout simplement parce que ce projet de loi, qui est préparé par Dominique Bertinotti et que je remercie chaleureusement pour son travail, en liaison étroite avec la députée Marianne Chapdelaine de l'Assemblée nationale et du groupe socialiste, en lien étroit bien entendu avec la garde des Sceaux, parce que ce sont des sujets complexes, ce travail va se poursuivre, sera mené à bon port. Et de quoi s'agit-il ?
Il ne s'agit pas ni de la PMA, ni de la GPA, monsieur Jacob, ni de la théorie du genre. Il s'agit de la vie concrète des Françaises et des Français, et il faut prendre en compte et laisser le temps de cette réforme, de l'évolution des familles, de leurs problèmes concrets je pense aux familles recomposées, je pense aux règles pour simplifier l'adoption des enfants placés, je pense au développement de la médiation familiale, je pense aussi à l'exercice de la responsabilité familiale en cas de séparation des parents. Voilà ce qu'il y a dans la préparation de ce projet de loi, et le Gouvernement sera attentif à toutes les propositions qui viendront des groupes parlementaires, pour avancer concrètement, pour améliorer la vie des Françaises et des Français.
Alors, vous me dites que vous ne voulez pas de la PMA, que vous ne voulez pas de la GPA, vous ne voulez pas de la théorie du genre. Mais la théorie du genre, monsieur le président Jacob, où êtes-vous allé chercher ça ? Elle n'a jamais été envisagée par personne au niveau du Gouvernement. C'est vous qui l'inventez. Elle vient des Etats-Unis. Vous vous en faites le porte-parole, mais vous faites fausse route, ce n'est pas la politique du Gouvernement.
Vous parlez de GPA, la gestation pour autrui. Mais avant même les élections présidentielles, François Hollande avait dit que jamais élu président de la République cette question ne serait à l'ordre du jour. Eh bien elle ne l'est pas et vous le savez, mais vous continuez de jouer avec les peurs. Vous le faites parce que vous pensez que vous gagnez des points. Quant à la procréation médicale assistée, qui existe pour les couples hétérosexuels, qui veulent avoir des enfants, si son extension est demandée, vous savez bien que c'est une question qui relève des réflexions bioéthiques. C'est la raison pour laquelle le Comité national a été saisi, qui s'est lui-même autosaisi, que le président Ameisen a annoncé qu'il lui faudrait du temps pour donner son avis, c'est-à-dire au moins un an. Alors laissons le Comité national d'éthique travailler, et n'essayez pas de jouer avec les peurs et n'essayez pas de faire croire que le Gouvernement n'aime pas la famille.
Mais le gouvernement peut être fier de ce qu'il a déjà entrepris. C'est mon gouvernement qui a augmenté l'allocation de rentrée scolaire de 25 % pour les familles populaires ; c'est mon gouvernement qui a pris des mesures pour les 5 millions d'enfants pauvres, c'est-à-dire les familles, en particulier les familles monoparentales ; c'est mon gouvernement qui a fait en sorte de réduire le déficit de la branche famille que vous nous avez laissé, et qui a garanti l'universalité des allocations familiales. C'est mon gouvernement qui fait encore avancer l'égalité des droits entre les hommes et les femmes pour que la responsabilité parentale s'exerce de façon équitable au sein de la cellule familiale. C'est mon gouvernement qui a annoncé 275.000 places en crèche pour permettre aux hommes et aux femmes d'exercer la profession de leur choix. Oui c'est la politique de mon gouvernement et cette politique elle va continuer, et c'est encore la majorité dont vous venez de parler qui a résisté à la volonté de revenir en arrière, poussée par les manifestants réactionnaires, certes qui ont droit de manifester, mais que vous courez derrière.
C'est la majorité qui a dit non à la remise en cause de la loi Veil la semaine dernière, et c'est la fierté de la majorité, rejointe par un certain nombre de députés de l'UMP, de l'UDI, que d'avoir compris que l'avenir de la France ce n'est pas le retour en arrière, que l'avenir de la France c'est le progrès dans le dialogue, dans l'apaisement, mais ce n'est pas la course poursuite vers les idées les plus conservatrices, les idées les plus réactionnaires. Mon gouvernement est le gouvernement du dialogue, le gouvernement du progrès, le gouvernement de la réforme, et vous pouvez faire ce que vous voulez, nous ne renoncerons pas au mandat que nous avons reçu des Françaises et des Français. C'est notre conception de la République. C'est la République de l'égalité des droits, c'est la République du dialogue, de la démocratie, et c'est la République du progrès social.
Source http://www.gouvernement.fr, le 14 février 2014