Texte intégral
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Alain Juppé, Premier ministre. Comme vous, monsieur Briand, j'ai été frappé par l'authenticité du propos du Président de la République (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste), la compréhension des problèmes des jeunes qui en ressortait et la connaissance approfondie des questions qu'il a évoquées tout au long de cette émission.
M. Louis Mexandeau. La souris, par exemple ?
M. Julien Dray. On se croirait chez Darty : Juppé rassure le service après-vente !
M. le Premier ministre. Mais ce propos contenait aussi des orientations très précises et parfaitement en phase avec l'action que le Gouvernement conduit depuis maintenant un an et demi.
Pour compléter notre programme de travail, l'accélérer, à la lumière des propositions du Président de la République, et programmer les initiatives ou les mesures nouvelles qui s'imposent, je réunirai les ministres concernés jeudi prochain à seize heures.
Voyons quelques exemples des questions sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois déjà, avec le soutien de la majorité, et qui vont maintenant, dans la ligne des perspectives ouvertes par le Président de la République, donner lieu à de nouvelles initiatives.
Premier exemple : l'embauche des jeunes. Il y a un mois environ, nous avons tenu la conférence nationale pour l'emploi des jeunes qui a fixé des objectifs très précis : 400 000 jeunes en alternance en 1997...
M. Jean-Pierre Balligand et M. Michel Fromet. Le CIP !
M. le Premier ministre. ... ? nous tiendrons ce pari ?, l'insertion de 100 000 jeunes chômeurs de longue durée, qui seront reçus individuellement dans les prochains mois et auxquels un parcours d'insertion sera proposé. J'y ajoute le développement des expériences et des initiatives locales, grâce à la déconcentration des crédits et des responsabilités que j'avais annoncée. Tout cela est dans la droite ligne de ce que le Président de la République a souhaité.
Deuxième exemple : la formation continue. Une mission de réflexion avait été créée par M. Barrot il y a plusieurs mois sur cette importante question. Elle a abouti à des propositions que le Président de la République a fait siennes hier soir : le compte épargne temps-formation, la validation des acquis tout au long de la formation continue suivie par les adultes, et le chèque formation.
Un groupe de travail auquel participeront les partenaires sociaux, sera mis en place dans les tout prochains jours pour mener à bien ces différentes mesures et un projet de loi vous sera soumis au mois d'octobre prochain.
Troisième exemple : la lutte contre la toxicomanie. En 1995, j'avais demandé au ministre compétent de définir un plan triennal de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Cela a été fait : en deux ans, les crédits consacrés à cette action prioritaire ont été majorés de 20 %, en dépit du contexte budgétaire que vous connaissez. J'ai demandé un nouveau plan triennal couvrant la période 1998-1999-2000. La réunion du comité interministériel de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui doit approuver ce nouveau plan triennal, est prévue au début du mois de mai.
Quatrième exemple : l'enfance maltraitée. Vous le savez, lors de la conférence de Stockholm, Xavier Emmanuelli s'était exprimé au nom de la France sur ce sujet qui me tient tout particulièrement à coeur. Je lui ai demandé de définir un programme d'action. C'est chose faite. Un projet de loi a été élaboré par le garde des sceaux et vient d'être approuvé par le conseil des ministres. Vous allez en discuter dans les tout prochains jours. Il instituera, si vous en êtes d'accord, la peine de suivi médico-psychologique après la sortie de prison.
J'ai également décidé de faire de la lutte contre les mauvais traitements dont sont victimes les enfants une grande cause nationale en 1997.
M. Alain Marsaud. Très bien !
M. le Premier ministre. Le mouvement sera lancé le jeudi 13 mars, c'est-à-dire après-demain, avec la participation d'un grand nombre de partenaires que cette cause mobilise. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Cinquième exemple : l'illettrisme. Le projet de loi de cohésion sociale prévoit une restructuration complète du dispositif public de lutte contre l'illettrisme, avec l'institution d'un comité interministériel et d'un secrétariat national contre l'illettrisme. Vous avez pu entendre hier soir à la télévision le professeur Bentolila s'exprimer excellemment sur ce sujet. Je rappellerai que le Gouvernement l'a chargé de mission depuis le 26 février.
Dernier exemple : l'éducation. C'est avant l'été que votre assemblée pourra débattre, comme l'a souhaité le Président de la République, à la fois de l'évolution des programmes scolaires, à la lumière de ce qu'est devenue aujourd'hui la société française, et des rythmes scolaires.
Enfin, s'agissant de la mise en réseau de nos établissements scolaires, un programme triennal est en cours de définition. Je voudrais insister sur le fait que nous ne nous intéresserons pas seulement au matériel, comme cela a été fait par le passé, mais également au contenu. J'ai tenu il y a quelque temps une fort intéressante réunion de travail, notamment avec Michel Serres, pour voir comment la fusion de La Cinquième et de Arte nous permettra de mettre sur les terminaux d'ordinateurs autre chose que le seul programme Internet,
M. André Fanton. Très bien !
M. le Premier ministre. ... tout à fait intéressant certes, mais qui doit être complété par un contenu et des messages éducatifs élaborés par la France elle-même.
M. Pierre Lellouche et M. Etienne Garnier. Très bien !
M. le Premier ministre. Voilà comment le propos du Président de la République s'inscrit dans la politique du Gouvernement, et comment nous allons amplifier notre programme de travail pour tenir compte de la nouvelle impulsion qu'il a donnée.
Mais, au-delà des orientations précises, des mesures concrètes et des plans d'action que je viens d'évoquer, le plus important dans le propos que nous avons entendu hier soir, c'est le climat général qui s'en dégageait : un climat de volonté, un climat de confiance en l'avenir. Et, je le dis ici avec toute la force de ma conviction : non, la France n'est pas un pays en déclin. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.) C'est un pays qui a des problèmes, comme les autres. Mais c'est un pays qui a des atouts considérables, à commencer par sa jeunesse. C'est la raison pour laquelle le propos du Président de la République a touché le coeur des Françaises et des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)source http://www.assemblee-nationale.fr, le 9 juillet 2014
M. Alain Juppé, Premier ministre. Comme vous, monsieur Briand, j'ai été frappé par l'authenticité du propos du Président de la République (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste), la compréhension des problèmes des jeunes qui en ressortait et la connaissance approfondie des questions qu'il a évoquées tout au long de cette émission.
M. Louis Mexandeau. La souris, par exemple ?
M. Julien Dray. On se croirait chez Darty : Juppé rassure le service après-vente !
M. le Premier ministre. Mais ce propos contenait aussi des orientations très précises et parfaitement en phase avec l'action que le Gouvernement conduit depuis maintenant un an et demi.
Pour compléter notre programme de travail, l'accélérer, à la lumière des propositions du Président de la République, et programmer les initiatives ou les mesures nouvelles qui s'imposent, je réunirai les ministres concernés jeudi prochain à seize heures.
Voyons quelques exemples des questions sur lesquelles nous travaillons depuis plusieurs mois déjà, avec le soutien de la majorité, et qui vont maintenant, dans la ligne des perspectives ouvertes par le Président de la République, donner lieu à de nouvelles initiatives.
Premier exemple : l'embauche des jeunes. Il y a un mois environ, nous avons tenu la conférence nationale pour l'emploi des jeunes qui a fixé des objectifs très précis : 400 000 jeunes en alternance en 1997...
M. Jean-Pierre Balligand et M. Michel Fromet. Le CIP !
M. le Premier ministre. ... ? nous tiendrons ce pari ?, l'insertion de 100 000 jeunes chômeurs de longue durée, qui seront reçus individuellement dans les prochains mois et auxquels un parcours d'insertion sera proposé. J'y ajoute le développement des expériences et des initiatives locales, grâce à la déconcentration des crédits et des responsabilités que j'avais annoncée. Tout cela est dans la droite ligne de ce que le Président de la République a souhaité.
Deuxième exemple : la formation continue. Une mission de réflexion avait été créée par M. Barrot il y a plusieurs mois sur cette importante question. Elle a abouti à des propositions que le Président de la République a fait siennes hier soir : le compte épargne temps-formation, la validation des acquis tout au long de la formation continue suivie par les adultes, et le chèque formation.
Un groupe de travail auquel participeront les partenaires sociaux, sera mis en place dans les tout prochains jours pour mener à bien ces différentes mesures et un projet de loi vous sera soumis au mois d'octobre prochain.
Troisième exemple : la lutte contre la toxicomanie. En 1995, j'avais demandé au ministre compétent de définir un plan triennal de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Cela a été fait : en deux ans, les crédits consacrés à cette action prioritaire ont été majorés de 20 %, en dépit du contexte budgétaire que vous connaissez. J'ai demandé un nouveau plan triennal couvrant la période 1998-1999-2000. La réunion du comité interministériel de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui doit approuver ce nouveau plan triennal, est prévue au début du mois de mai.
Quatrième exemple : l'enfance maltraitée. Vous le savez, lors de la conférence de Stockholm, Xavier Emmanuelli s'était exprimé au nom de la France sur ce sujet qui me tient tout particulièrement à coeur. Je lui ai demandé de définir un programme d'action. C'est chose faite. Un projet de loi a été élaboré par le garde des sceaux et vient d'être approuvé par le conseil des ministres. Vous allez en discuter dans les tout prochains jours. Il instituera, si vous en êtes d'accord, la peine de suivi médico-psychologique après la sortie de prison.
J'ai également décidé de faire de la lutte contre les mauvais traitements dont sont victimes les enfants une grande cause nationale en 1997.
M. Alain Marsaud. Très bien !
M. le Premier ministre. Le mouvement sera lancé le jeudi 13 mars, c'est-à-dire après-demain, avec la participation d'un grand nombre de partenaires que cette cause mobilise. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Cinquième exemple : l'illettrisme. Le projet de loi de cohésion sociale prévoit une restructuration complète du dispositif public de lutte contre l'illettrisme, avec l'institution d'un comité interministériel et d'un secrétariat national contre l'illettrisme. Vous avez pu entendre hier soir à la télévision le professeur Bentolila s'exprimer excellemment sur ce sujet. Je rappellerai que le Gouvernement l'a chargé de mission depuis le 26 février.
Dernier exemple : l'éducation. C'est avant l'été que votre assemblée pourra débattre, comme l'a souhaité le Président de la République, à la fois de l'évolution des programmes scolaires, à la lumière de ce qu'est devenue aujourd'hui la société française, et des rythmes scolaires.
Enfin, s'agissant de la mise en réseau de nos établissements scolaires, un programme triennal est en cours de définition. Je voudrais insister sur le fait que nous ne nous intéresserons pas seulement au matériel, comme cela a été fait par le passé, mais également au contenu. J'ai tenu il y a quelque temps une fort intéressante réunion de travail, notamment avec Michel Serres, pour voir comment la fusion de La Cinquième et de Arte nous permettra de mettre sur les terminaux d'ordinateurs autre chose que le seul programme Internet,
M. André Fanton. Très bien !
M. le Premier ministre. ... tout à fait intéressant certes, mais qui doit être complété par un contenu et des messages éducatifs élaborés par la France elle-même.
M. Pierre Lellouche et M. Etienne Garnier. Très bien !
M. le Premier ministre. Voilà comment le propos du Président de la République s'inscrit dans la politique du Gouvernement, et comment nous allons amplifier notre programme de travail pour tenir compte de la nouvelle impulsion qu'il a donnée.
Mais, au-delà des orientations précises, des mesures concrètes et des plans d'action que je viens d'évoquer, le plus important dans le propos que nous avons entendu hier soir, c'est le climat général qui s'en dégageait : un climat de volonté, un climat de confiance en l'avenir. Et, je le dis ici avec toute la force de ma conviction : non, la France n'est pas un pays en déclin. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.) C'est un pays qui a des problèmes, comme les autres. Mais c'est un pays qui a des atouts considérables, à commencer par sa jeunesse. C'est la raison pour laquelle le propos du Président de la République a touché le coeur des Françaises et des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)source http://www.assemblee-nationale.fr, le 9 juillet 2014